SwissLeaks HSBC : ce que l’on sait du scandale… Pour l’instant

Et pendant ce temps, des Français couchent dehors !

La bombe SwissLeaks, dégoupillée dimanche 8 février en soirée par Le Monde et une soixante de médias internationaux, n’a pas fini de produire ses effets.

La finance internationale a pris un nouveau coup sur la tête. En dévoilant les pratiques coupables de la filiale suisse de HSBC, la vénérable banque britannique jette une fois de plus l’opprobre sur tout un secteur. Il faut bien avouer que cette dernière n’y est pas allée avec le dos de la cuillère : entre 2005 et 2006, date des faits se basant sur les fichiers subtilisés par l’informaticien Hervé Falciani au sein de la filiale de Genève de la banque, ce sont 130 000 clients internationaux qui se sont rendus coupables de pratique d’évasion fiscale pour une somme de 180 milliards d’euros.

Le showbiz et les politiques visés

Parmi ces clients, plusieurs figures du showbiz comme l’humoriste Gad Elmaleh ou le chanteur Philippe Lavil ; mais également des personnalités politiques de premier plan comme le roi du Maroc Mohammed VI. De quoi provoquer de sérieuses conséquences collatérales pour ces personnes, même si pour ce qui concerne les ressortissants français, les autorités ont pu annoncer que de nombreux contrevenants s’étaient mis au clair vis à vis de la loi fiscale (c’est le cas de Gad Elmaleh, par exemple).

Le point de départ de l’organisation de cette fraude massive a été la mise en place, en 2005, d’une nouvelle directive européenne sur l’épargne. Les banques doivent désormais signaler aux autorités fiscales compétentes tout compte appartenant à un ressortissant d’un pays de l’Union. La parade est simple : il suffit de créer une société, des coquilles vides dans lesquels on injecte l’argent que l’on souhaite dissimuler.

La banque est-elle devenue propre ?

HSBC Private Bank Suisse a très bien compris la manœuvre en proposant à ses clients, désireux de mettre de l’argent à l’abri de l’impôt de leurs pays, de faire appel à cette astuce… La banque a admis la responsabilité des défaillances passées; la filiale suisse, considérée à l’époque comme indépendante de la maison mère, a depuis été reprise en main et développé depuis 2012 une nouvelle « politique de transparence » qui oblige à la fermeture de tout compte « qui donne des raisons de penser que le client n’a pas rempli ses obligations fiscales ».

Cette affaire n’a en tout cas pas fini de faire ressentir ses effets : plusieurs pays ont lancé des enquêtes sur les exactions de la banque suisse, comme en France, en Espagne, au Royaume-Uni et en Belgique.

Mickaël Bazoge, EcoDigest

1 commentaire sur SwissLeaks HSBC : ce que l’on sait du scandale… Pour l’instant

  1. La prévention des délits en matière de fraude fiscale, comme de tous les risques socio-techniques est certainement politiquement incompatible et malgré les grandes messes G7,G8,G20 sur le sujet chacun s’avance à reculons en surfant sur les listes noire, grise et blanche hautement contestables. Si nous savions tout nous n’oserions plus rien faire, telle est peut-être la ligne de défense des responsables politiques toujours prêts toutes affaires cessantes ,dans l’urgence ,à se saisir des problèmes qui éclatent au grand jour. Ces constatations appellent de ma part cette parabole :
    Il était une fois quatre individus qu’on appelait : Tout le monde, Quelqu’un, Chacun et Personne.
    Il y avait un important travail à effectuer en matière de lutte contre la fraude pour que les habitants de ce pays béni des dieux soient heureux, libres, égaux et fraternels envers les autres et on a demandé à Tout le monde, c’est-à-dire aux élus de le faire. Tout le monde était persuadé que Quelqu’un le ferait. Chacun pouvait l’avoir fait mais ce fut Personne qui le fit.
    Quelqu’un se fâcha car c’était le travail de Tout le monde ! Tout le monde pensa que Chacun pouvait le faire et Personne ne doutait que Quelqu’un le ferait. En fin de compte, Tout le monde fit des reproches à Chacun parce que Personne n’avait fait ce que Quelqu’un pouvait faire.
    MORALITE : Sans vouloir tancer Tout le monde, il serait bon que Chacun fasse ce qu’il doit sans nourrir l’espoir que Quelqu’un le fera à sa place, car l’expérience montre que, là où on attend Quelqu’un, généralement on ne trouve Personne.
    Si cette réflexion universelle vous paraît juste et pertinente, n’hésitez pas à la communiquer autour de vous à tous les responsables politiques, associatifs, syndicaux, qui, comme tout le monde, ne représentent plus personne là ou chacun attend quelqu’un d’honnête, qui ne confonde pas pédagogie et démagogie, qui ne triche pas par rapport au travail qu’il devrait accomplir, qui ne soit pas un idéologue ,sectaire, naïf, corrompu, compromis , qui ne cumule pas les mandats, et qui n’évite pas d’affronter les problèmes qui fâchent , bref ,quelqu’un qui, pour chacun, ne laissera à personne d’autre le soin de faire tourner « la boutique fiscale et budgétaire » correctement.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*