Pourquoi le Général de Gaulle me manque
Par Ruxandra Stoicescu
Le Général de Gaulle me manque. Est-ce à cause de la récupération générale dont il est sujet ces jours-ci ?
Je trouve cela bizarre, interpellant et ironique : je suis un individu de nationalité autre que française, j’ai été éduquée en Roumanie, au Royaume Uni et en Suisse, je suis d’une génération qui n’a entendu parler du grand Général que dans les livres d’histoire et ça, de manière assez approximative, et pourtant, en tant qu’observateur et analyste politique, il me manque. Ceci va au-delà de toute affinité et intérêt linguistique et culturel que je ressens pour la culture, histoire et langue françaises.
J’ai constaté avec surprise qu’il me manquait lors du débat sur le Brexit (d’ailleurs il manquait apparemment aux britanniques eux-mêmes!) et ces jours-ci, quand l’entre-deux tours des élections françaises fait rage (si jamais vous voulez comprendre ce qui s’y passe je recommande vivement la série Hommes de l’ombre) c’est comme si un grand trou béant d’humanité et de politique là où avant se trouvait de Gaulle, nargue les protagonistes des débats, qui essayent de le remplir en évoquant son image et son héritage, en vain.
L’Exigence
Ce n’est, bien sûr, pas l’homme qui me manque, mais les principes et la manière qu’il avait de les tenir ; le fait d’avoir un projet, aussi fou soit-il, au moment où son pays était anéanti ; une certaine intransigeance, qui certes, lui fut reprochée, mais qui ne laissait pas de doute sur l’authenticité de sa démarche en politique ; la parole qu’il a tenu dans ses échanges avec les français et l’Europe. En somme, il s’agit d’exigence. Une exigence qui semble être la marque de tout individu qui a laissé une vraie trace dans l’esprit des sociétés de notre siècle, quel que fut son projet. Une exigence dont nous sommes en mal au niveau global !
Cette exigence est celle de ne pas renoncer à ses valeurs et ses principes, même quand il y a un danger de mort qui rôde. Ce n’est pas celle d’être parfait et d’être la réponse à toutes les fantasmes, mais celle d’avoir une proposition qui tienne la route. Ce n’est pas celle de camper sur ses positions, non plus, mais celle du courage d’admettre quand d’autres pourraient rendre mieux service. C’est surtout l’exigence à laquelle tout citoyen, inconsciemment ou pas, veut pouvoir tenir ses élus.
Pour ma part, c’est comme ça que je lis le désarroi et un certain désespoir qu’expriment ceux qui font un peu partout, des choix politiques qu’on considérait jusqu’à il y a peu, impensables : une recherche déboussolée et ignorante de l’exigence. Chez l’autre. Le problème avec le fait qu’il ne semble plus y avoir des hommes et femmes politiques qui donnent l’exemple c’est qu’on tombe dans le piège de penser qu’on ne peut pas s’y tenir soi-même…
Il existe bien une « doctrine gaulliste ».
Ce n’est pas le passé, mais une référence qu’il convient de respecter…
Les problèmes sont devant nous et les solutions doivent suivre et non d’imaginer dans un passé …dépassé !!!!!
Ce n’est pas de Gaulle qui me manque(il aurait aujourd’hui 116 ans et qu’il soit là ou non, il y a longtemps qu’il ne serait plus aux Affaires) ce qui me manque c’est l’esprit gaulliste. Non pas la doctrine (je déteste ce mot) mais la vision gaulliste du Monde et de la France. L’Europe qu’avait accepté le Général de Gaulle, celle des Nations, le sentiment d’appartenance à une Nation et non pas cet individualisme ambiant qui est la négation de tout ce que pensait le Général. Voilà ce qui me manque. Et ce qui m’irrite, au plus haut point, c’est de voir tous ces politicards se réclamer de lui alors que leur attitude est une offense permanente à sa mémoire.
Je lis en ce moment ses Mémoires de guerre. Passionnant ! C’était je pense un homme difficile à vivre car il ne cédait jamais, sur rien ni avec personne, pas même lorsqu’il n’était rien comme à Londres en 1940, et il à tenu tête à tous le monde, jusqu’au bout, et jusqu’à forcer l’admiration de tous même s’il agaçait sans doute beaucoup les Anglais et les Américains. il forçait l’admiration car il n’a jamais changer de ligne, une ligne on ne peux plus simple : la France, son indépendance, sa souveraineté, sa grandeur. rien de plus rien de moins, tous ce que ses successeurs ont abandonné par ignorance ou par convenance. A moi aussi il me manque, sans doute pas le « bonhomme » mais cet esprit de guide visionnaire tenace qui savait défendre son pays comme personne et fédérer les français dans la nation. Aujourd’hui tout n’est que clivage, communautarisme et clientélisme et laxisme… Avant de vouloir être exigeant avec les autres, les politiques d’aujourd’hui devraient commencer par l’être avec eux même.
DE GAULLE NE ME MANQUE PAS ; ( et puis, quelque part, aujoued’hui, il serait anachronique ). IL M’INSPIRE