Le crime économique de la BCE

jean-claude-trichet011 Aujourd’hui, comme anticipé par les marchés, la Banque Centrale Européenne a augmenté son taux d’intérêt directeur de 0.25%, alors que la Fed maintient toujours le sien au plus bas. S’il existait une notion de « crime économique », nul doute qu’il pourrait s’appliquer à la politique menée par Jean-Claude Trichet.

Après avoir massacré l’économie Française par des taux d’intérêt extrêmement élevés au début des années 1990, envoyant des centaines de milliers de Français au chômage, Jean-Claude Trichet persiste dans une politique monétariste délétère qui asphyxie une économie européenne qui n’en a pas besoin.

D’un côté, aux Etats-Unis, la reprise se dessine, avec une croissance de près de 3% en 2010 et plus de 3% prévus en 2011, et le chômage qui baisse progressivement. Pourtant, la Fed maintient ses taux au plus bas pour éviter une rechute et solidifier le redémarrage de l’économie étasunienne. De l’autre, en Europe, après une récession encore plus forte, une reprise très timide et très incertaine, alors que le chômage tarde à baisser, la BCE monte déjà les taux.

Le prétexte est l’augmentation de l’inflation dans la zone euro, qui a dépassé le cap des 2%. La BCE répète l’erreur de juillet 2008. Alors que la Fed avait déjà baissé ses taux de trois points, elle avait augmenté son taux directeur d’un quart de point pour lutter contre une inflation déjà provoquée par la hausse du prix des matières premières.

Pourtant, non seulement cette inflation est temporaire, mais en plus une hausse des taux européens n’y changera rien, comme à l’été 2008. Les phénomènes en jeu ne dépendent pas des choix de la BCE. En effet, il n’y aucun risque de dérapage inflationniste du fait de la persistance d’un chômage de masse en Europe qui empêche toute course entre les salaires et le prix des produits.

En revanche, cette hausse des taux fait progresser le cours de l’euro, ce qui va encore pénaliser nos entreprises exportatrices, comme l’illustre notre déficit commercial pour le mois de février. Cette surévaluation de la monnaie unique est une calamité pour nos industriels, comme le soulignait Louis Gallois, patron d’Airbus en 2008. Résultat, cette hausse du taux directeur va ajouter à la hausse de l’inflation, qui réduit le pouvoir d’achat des ménages, un ralentissement de l’économie, qui n’en avait pas besoin.

Tous les jours, nous constatons davantage à quel point la monnaie unique est une monstruosité économique. Comme de plus en plus d’économistes le notent, les plans de sauvetage de l’euro enfoncent les pays prétendument sauvés dans une impasse où l’austérité pourrait « tuer le malade » comme même le Monde le rapporte. Et à cela, Jean-Claude Trichet rajoute une politique monétaire absurde.

La seule solution aujourd’hui, pour la Grèce, l’Irlande et le Portugal, comme la France est une transformation de l’euro en monnaie commune et un retour à des monnaies nationales dont les parités seraient ajustées aux réalités économiques nationales trop disparates de la zone euro. Ainsi, nous sortirions de l’impasse économique dans laquelle l’euro nous a mis et de la grande régression sociale qu’il provoque.

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