À l'heure où le monde semble chercher un nouvel équilibre autour de puissances émergentes, la France dispose-t-elle encore d'une parole légitime et souveraine ?
"La France, écrit-il, considère que les changements accomplis ou en voie de l’être, depuis 1949 (…) ainsi que l’évolution de sa propre situation et de ses propres forces ne justifient plus (…) les dispositions d’ordre militaire prises après la conclusion de l’alliance. (…) La France se propose de recouvrer sur son territoire l’entier exercice de sa souveraineté, actuellement entamé par la présence permanente d’éléments militaires alliés ou par l’utilisation habituelle qui est faite de son ciel, de cesser sa participation aux commandements "intégrés" et de ne plus mettre de forces à la disposition de l’OTAN.
Dans sa brutalité, cette lettre est le fruit d’une évolution engagée de longue date par le Général. À y regarder de près, elle constitue un formidable condensé de sa politique étrangère, une politique certes pleine de pragmatisme, mais fondée sur la doctrine de l’indépendance qu’il affiche déjà le 21 février 1966, lors de cette désormais célèbre conférence de presse à Paris
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