Minc fait du Lefebvre : édifiant !

Invoquer la Shoah pour justifier les expulsions de Roms décrétées par le Président de la République, tel est l’artifice rhétorique auquel sera parvenu Alain Minc !

Rivalisant avec Frédéric Lefèbvre, l’essayiste est devenu le porte-flingue de Nicolas Sarkozy.

C’est une récidive : on se souvient de la bassesse avec laquelle le même avait l’an dernier envoyé une salve à François Bayrou ; il ne l’attaquait ni sur ses propos, ni sur ses actes, mais sur ce qu’il était : démocrate-chrétien, béarnais et fils de paysan : cela suffisait pour qu’il soit aux yeux d’Alain Minc suspect d’être un « Le Pen light » (sic) . Attaquer quelqu’un sur ce qu’il est et non ce qu’il dit ou fait, n’est ce pas une définition du racisme ?
D’autres ont traité Chevènement de pétainiste parce qu’il défendait l’indépendance nationale. Ne pas adhérer sans réserve à l’ultralibéralisme mondialiste, et c’est la réduction ad hitlerium. J’ai entendu une fois quelqu’un de la même mouvance, pas le plus inspiré il est vrai, dire que « quelque part De Gaulle était pétainiste »…
Après Bayrou, Alain Minc vise plus haut : il s’en prend cette fois au pape.

 

hureauroland_040Au nom du principe de responsabilité collective, Alain Minc considère que le pape, d’origine allemande, n’a pas à juger l’expulsion des Roms. De même, les Roms n’ont pas à protester contre leur expulsion puisque les événements de Saint-Aignan sont le fait d’un groupe de gens du voyage. Décidément, pour Roland Hureaux, Minc ne vole pas plus haut que Lefebvre.

Invoquer la Shoah pour défendre les expulsions de Roms décrétées par le Président de la République, tel est l’artifice rhétorique auquel sera parvenu Alain Minc !

Rivalisant avec Frédéric Lefèbvre, l’essayiste est devenu le porte-flingue de Nicolas Sarkozy.

C’est une récidive : on se souvient de la salve d’une rare bassesse que le même avait l’an dernier envoyée à François Bayrou ; il ne l’attaquait ni sur ses propos, ni sur ses actes, mais sur ce qu’il était : démocrate-chrétien, béarnais et fils de paysan : cela suffisait pour qu’il soit aux yeux d’Alain Minc suspect d’être un « Le Pen light » (sic) . Attaquer quelqu’un sur ce qu’il est et non ce qu’il dit ou fait, n’est ce pas une définition du racisme ?

D’autres ont traité Chevènement de pétainiste parce qu’il défendait l’indépendance nationale. Ne pas adhérer sans réserve à l’ultralibéralisme mondialiste, et c’est la reductio ad hitlerium. J’ai entendu une fois quelqu’un de la même mouvance, pas le plus inspiré il est vrai, dire que « quelque part » De Gaulle était pétainiste …

Après Bayrou, Alain Minc vise plus haut : il s’en prend cette fois au pape. Etant allemand, Benoît XVI n’aurait pas le droit de rappeler à un groupe de pèlerins qu’il faut « savoir accueillir les légitimes diversités humaines ». Notons qu’il n’a évoqué explicitement ni la France ni son président : mais il a apparemment suffi qu’il le dise en français pour que la sarkozie se sente morveuse.

On ne reviendra pas sur le grand débat de la culpabilité du peuple allemand, ni sur l’attitude de Joseph Ratzinger vis-à-vis du nazisme. Aurait-il fallu interdire de parole les organisateurs de l’opération Walkyrie, destinée à assassiner Hitler, ou leurs descendants, presque tous catholiques ? Après une enquête approfondie, qui dans son principe était sans doute inutile, Libération a conclu que le pape n’avait pas été nazi ; d’une famille et d’un village opposés au nazisme, enrôlé de force dans les Jeunesses hitlériennes comme tous les enfants des écoles, il fit l’objet de quolibets et bousculé quand on y apprit qu’il voulait devenir prêtre. D’ailleurs, du point de vue catholique, celui qui devient pape cesse d’être d’une nation pour n’appartenir plus qu’à l’Eglise universelle.

Mais le principe de la responsabilité collective, n’est-ce pas précisément une des justifications de tous les génocides ?

C’est ce principe de la responsabilité collective que Nicolas Sarkozy a appliqué aux Roms : un groupe de gens du voyage français attaque une gendarmerie (ce qui, soit dit en passant, au témoignage de vieux gendarmes, n’est pas un fait nouveau), on expulse les Roms étrangers qui n’y sont pour rien pour faire des effets de muscles. Mais, pour raisonner comme Alain Minc, du simple fait qu’ils sont Roms, ils n’ont sans doute rien dire après ce qui s’est passé à Saint-Aignan. « Si ce n’est toi, c’est donc ton frère ou bien quelqu’un des tiens ».

Si le pape a visé Sarkozy – de fait il semble bien que telle ait été son intention -, il n’a eu qu’un seul tort : faire trop d’honneur à ce qui apparaît en définitive comme une pantalonnade : de fait on fait semblant de les expulser puisque ils touchent un pécule pour partir « volontairement ». Moins que du racisme, il s’agit de bêtise, puisque ces mesures, totalement à côté des vrais problèmes et dont l’opinion n’est pas dupe, ne visent qu’à masquer une immense impuissance. Leur logique n’en est pas moins condamnable.

 

Roland Hureaux,
chroniqueur Marianne
et auteur sur
www.gaullisme.fr

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