Le gouvernement compte reprendre 400 millions d’APL et en redonner autant aux 1.000 Français les plus riches

Macron : Robin des riches

En admettant qu’il rendrait 400 millions d’euros en 2018 à 1.000 Français qui paient l’impôt sur la fortune (ISF), Bruno Le Maire avait sans doute oublié que c’est aussi la somme que rapporteront l’an prochain les 5 euros sur l’APL repris à 6,5 millions de Français modestes. De quoi alimenter le procès d’un Emmanuel Macron « président des riches »…

Un trou de 100 millions d’euros dans le budget. C’était l’argument avancé par le gouvernement d’Emmanuel Macron pour justifier la baisse, en vigueur depuis le début du mois d’octobre, de 5 euros de l’aide personnalisée au logement (APL) pour chacun de ses bénéficiaires.

Pour appuyer son argument, lors de l’annonce du coup de rabot en plein mois de juillet, Bercy s’était appuyé sur un bilan du dispositif par la Cour des comptes en juin 2017. Celui-ci relevait une « sous-budgétisation de l’aide personnalisée au logement » de l’ordre de « 100 millions d’euros« . S’il voulait les récupérer avant la fin de l’année, le gouvernement avait fait le calcul : rogner toutes les APL de 5 euros rapporterait en effet 100 millions en un trimestre (octobre, novembre, décembre).

Mais le gouvernement n’a jamais précisé qu’une fois rebouché ce trou dans les finances publiques, les 5 euros d’APL seraient de nouveau redistribués, à partir du 1er janvier 2018. Tout juste a-t-il annoncé une refonte du système pour 2019. En attendant, ce coup de rabot va donc lui faire économiser l’an prochain, en année pleine, quatre fois plus, soit 400 millions d’euros.

« Nous allons rendre 400 millions d’euros aux 1.000 premiers contributeurs à l’ISF ».* 

Tiens, 400 millions d’euros ! C’est justement la somme révélée ce mardi 17 octobre par Bruno Le Maire quand il a été interrogé sur la pétition lancée par Libération et signée par une centaine de parlementaires, réclamant que le gouvernement dévoile l’impact pour les plus riches des mesures prévues en leur faveur par son projet de loi de finances (PLF) pour 2018. Soit la suppression d’une majeure partie de l’impôt sur la fortune (ISF), plus la mise en place d’un prélèvement forfaitaire unique (PFU, dit « flat tax ») limitant l’imposition des revenus du capital à 30%, CSG comprise (donc 12,8% d’impôt).

Refusant d’accéder à la requête de la pétition au prétexte du « secret fiscal » – sans dire en quoi donner les chiffres sans donner les noms remettrait en cause ce secret -, Bruno Le Maire a en revanche assumé auprès du Mondeun point : « Nous allons rendre 400 millions d’euros aux 1.000 premiers contributeurs à l’ISF ».

En clair, vous l’aurez donc compris : l’an prochain, le gouvernement compte reprendre d’une main 400 millions d’euros d’APL à 6,5 millions de Français modestes pour en redonner autant aux 1.000 Français les plus riches, ceux qu’Emmanuel Macron a désignés lors de son interview dimanche sur TF1 comme les « premiers de cordée ». Dont la corde paraît plus que jamais soutenir les pendus de l’APL…

Thomas Vampouille (Marianne)


soit 10% des recettes de l’ISF


 

7 commentaires sur Le gouvernement compte reprendre 400 millions d’APL et en redonner autant aux 1.000 Français les plus riches

  1. La lutte des classes a toujours été une fuite en avant « simpliste » pour exonérer le pouvoir en place de s’occuper de tout le monde et de personne en particulier ainsi que des affaires de l’Etat
    et de s’affranchir de toute responsabilité citoyenne à feindre de ne pas tolérer l’inefficacité des politiques dans un pays de liberté, égalité, fraternité, incapables d’ offrir le bonheur pour toutes et tous à due contribution de ses efforts ! !!!

  2. Edmond Romano // 20 octobre 2017 à 13 h 59 min //

    Pendant que l’on parle (ici comme ailleurs) de la politique économique et financière de monsieur Macron, on jette, fort pudiquement, un voile sur le fait qu’hier, il a reconnu, au nom de la France c’est à dire en notre nom, le drapeau et l’hymne européens comme des symboles de la Nation française.
    Cette disposition nous l’avions rejetée en 2005 en votant majoritairement non au traité instituant une Constitution européenne. Mais les temps ont changé et il semble que seul le fric compte aujourd’hui.

  3. Michel Chailloleau // 20 octobre 2017 à 9 h 45 min //

    Et pourtant comme le répétait les médias et beaucoup de politiques:
    Tout sauf Le Pen….. Il aurait mieux valu dire: n’importe qui, n’importe quoi puisque le résultat est affligeant. Je ne regrette pas en ce qui me concerne, d’avoir voté blanc au 2éme tour de la Présidentielle, et DLF au 1er tour des législatives. Au second tour, pour la première fois (et peut être pas la dernière) c’était abstention car si l’on a seulement le choix entre LRM et l’extrême gauche il n’y a pas de vote possible.

  4. Je partage votre avis. Macron = lutte de classe.

  5. Edmond Romano // 19 octobre 2017 à 22 h 47 min //

    Il faut tout de même remarquer que ce ne sont pas que les 1000 plus riches qui ont voté pour lui. Les cocus comptez-vous!

  6. Ce sont des « coquins » profiteurs de la faiblesse intellectuelle d’une majorité de compatriotes qui se rendent compte un peu tard que leur inclinaison électorale fût une grande bêtise qui coûtera très cher aux petites gens !
    Quant aux dix milliards d’Euros que le Conseil Constitutionnel demande de rembourser aux entreprises indûment prélevées sous le Gouvernement de Hollande avec Macron aux manettes des Finances, le trou des finances publiques va donc une fois de plus se creuser en 2018 et la charge de la dette des emprunts que la France va devoir supporter ravira tous les banquiers et organismes financiers qui plébisciteront l’action économique d’un ancien de la profession !

  7. Si vous n’étiez pas « gentils » vous pourriez dire quitte à passer pour un marxiste que la politique de Macron est une politique de classe. Sachez que le concept de lutte de classes a été mis en évidence par François Guizot, dans son oeuvre universitaire avant d’être le ministre de Louis Philippe. Même si Karl Marx a popularisé ce concept en lui donnant son sens actuel il est largement permis de le citer et ses origines aussi.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*