Macron : Le grand chantier de la « participation gaulliste » lancé en 2018 ?

Pour sa première interview accordée à une chaîne de télévision depuis son élection, Emmanuel Macron n’est pas parvenu à séduire ses concitoyens. À en croire un sondage Harris Interactive pour RMC publié lundi 16 octobre, plus de six Français sur dix (61%) disent ne pas avoir été convaincus par la prestation du président dimanche 15 octobre sur TF1 et LCI. Seules, 39% des personnes interrogées sont d’un avis contraire.

24% des sondés se disent même « pas du tout convaincus« , tandis que seulement 37% d’entre eux sont « plutôt pas convaincus« . En revanche, 7% affirment avoir été « tout à fait convaincus » et 32% « plutôt convaincus« . Indépendamment du jugement global, 50% des Français déclarent avoir été convaincus lorsque le président a évoqué les sujets internationaux, 40% lorsqu’il était question de la politique économique et 35% de la politique sociale.

Source RTL


Sa conférence de presse… Sa conférence de presse… Sa conférence de presse… Sa conférence de presse

Tout au long de son intervention sur TF1 ce dimanche, Emmanuel Macron a tenu à prendre ses distances avec l’action et le bilan de François Hollande, dont il fut pourtant l’un des ministres.

Inclassable Emmanuel Macron ? Il a pourtant bien été le secrétaire général adjoint de François Hollande, puis son ministre de l’Économie, mais il semble pourtant que le président de la République cherche par tous les moyens à se démarquer de son prédécesseur. Après avoir déclaré dans l’hebdomadaire allemand Der Spiegel que les derniers présidents «n’avaient aucune idée sur l’Europe» Emmanuel Macron a pris soin, dimanche soir, sur TF1, d’énumérer les différences qu’il trouve entre son action au gouvernement et celle de son prédécesseur, sans jamais le nommer directement.

Ce que j’en pense :

  • Oui, non, peut-être. Concernant les ordonnances modifiant le code du travail, voir ce que j’écrivais dans mon édito du 22 décembre 2006.
  • NON, je n’approuve pas Avec la hausse de la CSG, près de 60% des retraités, soit 8 millions de personnes, vont voir leur pouvoir d’achat se réduire. Emmanuel Macron a assuré que cette hausse de la CSG serait compensée par la taxe d’habitation, « qui va progressivement baisser. Dans une grande partie des cas, la taxe d’habitation diminuera d’un tiers et compensera la hausse de 1,7 point de CSG« , a-t-il précisé, rappelant que les retraités avaient « dûment gagné leur retraite. Ils ont travaillé et ont des droits« .  (Lire sur Gaullisme.fr : Une politique sociale réactionnaire…)
  • OUI, j’approuve et j’espère« Je souhaite qu’on puisse revisiter cette belle invention gaulliste de l’intéressement et de la participation, a déclaré le chef de l’État dimanche soir sur TF1. Et je veux à cet égard qu’en 2018 on puisse avoir un vrai débat sur ce point ».

En 2015, seulement 55 % des salariés du privé avaient accès à ces systèmes d’intéressement, de participation et d’épargne salariale. De fait, la participation aux résultats n’est obligatoire que dans les entreprises de plus de 50 personnes. En remettant le sujet sur le tapis, Emmanuel Macron veut donner une coloration plus sociale à sa politique, alors que les ordonnances ont accordé davantage de flexibilité aux entreprises. Mais ira-t-il jusqu’à instaurer un système permettant aux salariés de devenir co-propriétaires de l’entreprise suite au partage des bénéfices utilisés en autofinancement ? À surveiller !

Extrait de mon livre sur la politique sociale de Charles de Gaulle
« Une révolution en héritage »

Cliquez sur la photo ci-dessus

« De Gaulle accorde à la participation une importance au moins égale à celle qu’il avait accordée aux institutions, à la décolonisation, à l’indépendance nationale, à la monnaie » précise Louis Vallon dans son ouvrage « L’Anti de Gaulle ».

Il convient, pour appréhender totalement ce vaste projet du Général, de le traiter autour de trois idées essentielles :

  • la Participation aux bénéfices en fonction des résultats de l’activité ;
  • la Participation au capital de l’entreprise, donnant accès aux salariés à la copropriété de l’entreprise, et conduisant à terme à l’abolition de la lutte des classes qui sépare patronat et personnels ;
  • la Participation aux responsabilités donnant ainsi le droit aux salariés organisés de donner leur avis sur la marche de l’entreprise.

Comme le proclamait le Général le 1ermai 1950 sur la pelouse de Bagatelle : « C’est l’association des hommes, de leurs intérêts, de leurs capacités que nous entendons bâtir. Ce sont des sociétaires, et non des adversaires, qui, selon nous, doivent assurer ensemble la marche des entreprises. »…

…/ Louis Vallon, René Capitant et Marcel Loichot sont les trois « architectes » de la « Participation gaulliste » développée, dans les ordonnances de 1967. Progressistes, ils ont apporté une réflexion profonde qui alimentera la doctrine du Général jusqu’à l’interruption de son mandat en 1969.

Aujourd’hui, l’œuvre du Général est inachevée. Les travaux de ces « barons » de l’association réelle du « capital et du travail » peuvent être encore une « ardente vision » du monde économique et social d’avenir.

Dans son livre L’Anti De Gaulle qu’il publie en 1969, Louis Vallon précise que le pancapitalisme « maintient la propriété privée et transmissible par héritage des biens de production, transforme progressivement, grâce à l’expansion, les travailleurs en capitalistes ; ce qui est une bonne solution ». René Capitant, dans Notre République ira encore plus loin : « Ce n’est pas Une solution, mais La solution ».

 

14 commentaires sur Macron : Le grand chantier de la « participation gaulliste » lancé en 2018 ?

  1. Bravo GENTY Jean-Claude , nous sommes en phase mais reste à savoir si les « sinistrés intellectuels précoces  » qui ont voulu cela reviendront sur leurs bêtises électorales?

  2. Bravo Monsieur Jean Claude GENTY, votre article sur le Président de la République est réfléchi, irréfragable et avouable, Macron est et restera le
     » Mozart de la Finance « ,  » Artificieux de l’Elysée  » et Président des chefs d’entreprises et des riches…………..

  3. GENTY Jean Claude // 18 octobre 2017 à 19 h 11 min //

    Pourquoi commenter ce qu’a dit Macron ? pourquoi d’ailleurs l’avoir écouté???
    Ce personnage est l’homme de paille des banques, point-barre. Je sais, je sais, je suis trop intransigeant, trop catégorique, etc, etc…. Mais, dites-moi, il y a longtemps, il y en avait un, vous vous souvenez, un grand mec à képi, qui essayait d’attraper les nuages, il était pas intransigeant peut-être ? Et bien, moi, je suis bien plus petit, je n’ai jamais eu de képi, mais je dis : « pas de compromis, pas de confiance en ce macron qu’on dit être président. Il ne fera jamais rien pour le Peuple de France ». Alors, combattons-le, sans pitié et de toutes nos forces!

  4. Emmanuel Macron, le texte de son discours le démontre fait semblant de confondre Participation et intéressement. Il dit expressément que  » lorsque les entreprises vont mieux, il convient que les salariés en bénéficient aussi ». C’est l’intéressement pur et simple.
    Ce n’est évidemment pas négligeable et il faut vérifier que cela sera vrai.
    Ce n’est pas la Participation qui est une réponse à l’idée de Lutte des classes et qui suppose un partage du pouvoir et pas seulement de l’argent quand il y en a.
    Les thèses néo-libérales de Macron sont à l’antithèse absolue de l’idée de Participation qui emprunte du marché mais aussi de la pensée sociale française que Macron entend précisément combattre.
    Ne nous laissons pas abuser.

    Etienne Tarride

  5. Et le « chérubin de palais » s’est parlé à lui même au travers d’une diatribe assommante qui ne laissait aucune place au rebond de ses interlocuteurs. Quant aux explications oiseuses sur la compensation des 1,7% de la CSG par une baisse de 30% sur la taxe d’habitation pour les plus de 65 ans au dessus dus seuil de 1400€ par mois de retraite d’où sortait-il ce canular ?
    Et pour parachever cette exercice de sodomisation des écervelés rivés devant leurs téloches , les gros plans sur l’affiche FRATERNITE repris toutes les 10 à 20 secondes par le régisseur d’antenne donnait le ton à un interview bidon d’un enfant gâté qui n’a eu de cesse de clamer tout au long de ces 75 minutes..JE VEUX…
    Et si nous voulions son départ au plus vite ?

  6. Ne vendons pas la peau de l’ours…

    Au risque de se faire passer pour l’avocat du diable, je rappelle ce fragment de passage de l’interview télévisée du 15.10.2017 du Président Macron « Sur tout, je fais ce que je dis. C’est en effet assez nouveau » « (…) Pour transformer » « (…) avec détermination ».
    Le sondage immédiat qui en découla fit plutôt place au scepticisme qu’à la crédulité.
    Entre bénéfice du doute et intime conviction « Il est de la prudence de ne se fier jamais entièrement à ceux qui nous ont une fois trompé » surtout lorsqu’un Président déclare que « La plénitude des réformes » et leurs effets sur le chômage, « vous les verrez dans un an et demi, deux ans ».
    Une arlésienne de plus ?
    Tout lasse, tout passe, tout s’efface sans laisser la moindre trace !
    Et pourtant, on espère toujours être ébloui !
    RF 17.10.2017

  7. Ok avec vous, mais rappelons que le 1,7 n’est pas en pourcentage, mais en point sur la ponction CSG. Donc plus de 1,7%.

  8. Il nous faut donc le surveiller pour démontrer, si nécessaire, la supercherie.

  9. Edmond Romano // 17 octobre 2017 à 7 h 53 min //

    Il ne s’agit pas tant d’être convaincus que de croire à ce qu’a dit monsieur Macron. Dans cette prestation, il a dit plusieurs fois son attachement à la France et par ailleurs il affirme que la France doit affirmer avoirs deux drapeaux: le drapeau tricolore et le drapeau européen et deux hymnes nationaux la Marseillaise et l’hymne européen. Il veut toujours plus de supranationalité. Ses explications sémantiques n’ont pu convaincre que les convaincus. Quant à la « participation, ce principe gaulliste », je ne crois, absolument pas, à ses déclarations. La participation sera mise en place, dans ce Pays, le jour où des gaullistes de conviction accèderont au Pouvoir.

  10. Quelle ironie du sort cela serait si la 3 ème voie, prônée en son temps par notre illustre général de France et tombée en désuétude depuis 1969, renaissait en 2018 sous la férule du président des banques !!!
    Attendons tout de même avant de nous pincer !

  11. Interview édulcoré, monologue, expressions désuètes, sujets laissés de côté, le souverain Macron a beau dire et redire qu’il s’attache à la France qui souffre, son objectif premier est de rendre les riches heureux et de bluffer les classes moyennes grandes perdantes de son ère.
    Cet interview n’a pas convaincu !!

  12. Vous parlez de l’illusionniste Macron qui évoque la participation pour se donner un genre « social » qui ne trompe que ceux qui veulent bien être trompés, et bien sûr pour n’en rien faire, pas plus que depuis Pompidou.

  13. Jacques Payen // 16 octobre 2017 à 16 h 57 min //

    C’est l’été en octobre.
    Et le 1er avril le jour de la Sainte Edwige !

    Comment prendre au sérieux cet enfumage du Fondé de pouvoir des établissements financiers, de Bercy et des oligarques parisiens et bruxellois ?

    La partie la plus « agissante » du mouvement dit gaulliste, derrière Pompidou, Debré, Guichard, Chalandon etc, s’est empressé, dès 1967/68, d’édulcorer, de dénaturer et de réduire à une insignifiante mouture digérable par les actionnaires, la grande « lubie » du Général !

    Et Macron viendrait réveiller les braises éteintes ? Alors que personne ne lui demande rien, à commencer par les principaux syndicats !

    On délire.

  14. Et le « chérubin de palais » s’est parlé à lui même au travers d’une diatribe assommante qui ne laissait aucune place au rebond de ses interlocuteurs. Quant aux explications oiseuses sur la compensation des 1,7% de la CSG par une baisse de 30% sur la taxe d’habitation pour les plus de 65 ans au dessus dus seuil de 1400€ par mois de retraite d’où sortait-il ce canular ?
    Et pour parachever cette exercice de sodomisation des écervelés rivés devant leurs téloches , les gros plans sur l’affiche FRATERNITE repris toutes les 10 à 20 secondes par le régisseur d’antenne donnait le ton à un interview bidon d’un enfant gâté qui n’a eu de cesse de clamer tout au long de ces 75 minutes..JE VEUX…
    Et si nous voulions son départ au plus vite ?

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