Mathieu Bock-Côté : « En piétinant Boualem Sansal, Rima Hassan explique au peuple français qu’elle n’a aucun égard pour lui »

CHRONIQUE Le Figaro – En votant contre une résolution pour la libération de l’écrivain au Parlement européen, l’Insoumise montre qu’elle n’est loyale qu’au régime algérien et à la cause palestinienne.
Rima Hassan sait faire parler d’elle. À Bruxelles, elle a ainsi voté contre une motion appelant à la libération de Boualem Sansal, depuis plusieurs semaines maintenant otage du régime algérien, et risquant de périr dans ses geôles. Elle a justifié son vote sur X/Twitter avec un raisonnement tarabiscoté, en prenant la peine d’ajouter que Sansal n’a pas été arrêté à cause de ses idées, ou de son activité d’écrivain, mais parce qu’il aurait remis en question l’intégrité territoriale algérienne, nuance apparemment essentielle dans le présent contexte. Elle ne s’est pas empêchée, par ailleurs, comme on le fait souvent dans les rangs de LFI, de marquer l’écrivain à « l’extrême droite », ce qui est une manière de dire qu’il a bien cherché son sort, même si on peut s’en désoler. Elle a ajouté bien qu’à demi-mot, que ses défenseurs devraient s’occuper davantage du sort des Palestiniens que du sien.
Ils sont nombreux à parler de trahison. Tout cela semble évidemment vrai, mais à la surface des choses. Car ce vote finalement ne contredit en rien les prises de position, les combats qui, en quelques mois, ont donné à Rima Hassan un statut particulier dans la politique française, celui d’égérie de la cause palestinienne, cause sur laquelle LFI a fait sa campagne européenne et prépare à en croire les discours de Jean-Luc Mélenchon sa campagne présidentielle. Rima Hassan avec ce vote montre une fidélité sans faille à ce qui motive l’intégralité de son engagement. C’est elle qui , déjà, écrivait au mois de juillet qu’Alger était «la Mecque des libertés». Pour parler d’intelligence avec l’ennemi, il faudrait déjà que la députée considère le régime d’Alger comme hostile. C’est exactement le contraire.
Il ne faut pas l’oublier : la mouvance décoloniale, qu’il serait plus avisé de présenter comme la mouvance contre-coloniale, considère depuis un temps LFI comme une prise de guerre. C’était exactement ce que disait Houria Bouteldja en 2021 en rappelant l’évolution de Jean-Luc Mélenchon. « Il y a un butin de guerre qui s’appelle Mélenchon. » Jean-Luc Mélenchon « était une espèce de laïcard de dingue ». Aujourd’hui, « il dit des choses qu’il n’aurait jamais dites, il y a quinze ans ». Plus récemment, la militante décoloniale Sabrina Waz présentait LFI comme « le parti des Arabes », actant par là d’une conscience ethnoraciale revendiquée – ce qui ne devrait pas surprendre, car c’est en Occident seulement qu’on a voulu et réussi à la transcender au fil des dernières décennies. Ailleurs dans le monde, elle demeure active – elle l’est aussi souvent chez ceux qui s’installent en Occident. C’est le paradoxe des temps présents : l’universalisme occidental, qui s’est même déchargé de la conception substantielle de la nation qui le rendait possible, se décompose devant les particularismes agressifs qui jouent de la mauvaise conscience post-coloniale pour s’imposer.
La controverse récente entourant les influenceurs algériens devrait suffire à dissiper les derniers doutes à cet égard, et confirmer qu’ils sont nombreux à rêver, aujourd’hui, à la manière d’une revanche historique, d’une France algérienne – ou du moins, d’une France islamisée. Mathieu Bock-Côté
Rima Hassan, en piétinant Boualem Sansal, explique au peuple français qu’elle n’a aucun égard pour lui. C’est au régime algérien et à la seule cause palestinienne qu’elle se montre loyale, jusqu’au fanatisme. Mais cela va plus loin : on a quelquefois l’impression que la classe politique française, par rapport à l’Algérie, est victime d’érotomanie. Elle ne cesse de chanter un amour réciproque entre la France et l’Algérie, alors que le régime de cette dernière est animé par la haine anti-française. La controverse récente entourant les influenceurs algériens devrait suffire à dissiper les derniers doutes à cet égard, et confirmer qu’ils sont nombreux à rêver, aujourd’hui, à la manière d’une revanche historique, d’une France algérienne – ou du moins, d’une France islamisée.
Mais voilà, on ne conquiert pas un pays sans complices dans ses murs. À bien des égards, LFI est le véhicule d’un nationalisme étranger, et surtout, conquérant. On y trouve évidemment encore, et en grand nombre, des Autochtones, qu’on appelait à l’occasion des Français de souche, mais qu’il faudrait peut-être appeler plutôt les nouveaux Français reniés, qui se font régulièrement expliquer que leur temps sera bientôt passé. C’est ce qu’a fait au printemps 2024 Rima Hassan, à laquelle on revient toujours, dans un meeting. Je la cite : « L’antiracisme a besoin de voix et de visages incarnés, et non pas de porte-parole éloignés de ses réalités. Cette époque du porte-parolat est révolue. » À ses côtés, on trouvait une Mathilde Panot déconfite, comprenant soudainement que les indigénistes militants qui s’autoproclament « racisés » jugent désormais qu’ils peuvent se passer des Français à l’ancienne. Qui pourtant demeurent à leurs côtés. On trouve à LFI de fiers dhimmis. Appelons-les les conquis contents.
@ chaduteau.
Cher Monsieur,
si comme moi vous étiez encarté dans les jeunesses gaullistes (UJP) depuis mai 1968, à l’âge de 17 ans, il ne vous aurait pas échappé que le général était un rebelle et à ce titre imprévisible. Raison pour laquelle il semble périlleux d’affirmer qu’elle aurait été sa position sur le sujet. Ce dont je suis persuadé en revanche c’est que cette dernière aurait été dictée par l’intérêt de la France.
Cordialement
Je regrette de voir des amis Gaullistes aussi extremistes et vindicatifs. Nous sommes sans conteste unis sur nos opinions a l’égard de LFI, il n’y a aucun débat sur ce sujet, mais ce n’est pas pour cette raison que vous ne devez pas examiner de plus prés la nature de Boualem Sansal envers SON PAYS et de son histoire. Il est a l’égard de son pays l’Algérie ce que serait le collabo français a l’époque de l’occupation nazie. Hé oui ! Il nous fait plaisir a nous français de l’entendre critiquer l’Algérie
Or c’est son rapprochement avec une puissance étrangére considérée comme ennemie, Israël, alliée du Maroc, qui a donnée lieu aux mesures prises a son encontre pour atteinte aux intérêts de l’état. Un tel cas aurait conduit a être fusillé a une autre époque dans notre pays ou tout au moins emprisonné a notre époque.
On peut être français, patriote, contre l’islamisme et soutenir la cause palestinienne et ne pas s’ingérer sur la décision d’un état souverain a l’encontre de son propre citoyen !
Le Général aurait fait preuve de plus de discernement sur ce sujet .. et aurait déclarer que nous avons assez de problèmes a résoudre chez nous pour aller nous ingérer dans les affaires d’un pays étranger souverain.
Arrêtons de faire la guerre a tout le monde, car les temps changent et nos esprits sont restés sclérosés!
A bon entendeur, Salut !
Gaulliste de le première et jusqu’au dernier souffle
Mathieu Bock-Côté est plus que Canadien : c’est un Québécois qui aime et reste fidèle à la France, celle du Général de Gaulle dont il n’a pas oublié la visite en 1967. Ne le laissons pas calomnier comme tenant de l' »extrême-droite » !
. Réponse à MARIE GUY // 27 janvier 2025 à 12 h 22 min // :
Décidément, les médias « mainstream » ne nous disent pas tout !
Nous sommes en guerre contre l’Algérie et ne le savions pas …
A moins que vous-même n’ayez pas été informée depuis 1962 des accords d’Evian …
Boualem Sansal le troisième otage….
Nos deux compatriotes, Ohad Yahalomi, et Ofer Kalderon ont été enlevés le 7 octobre 2023 dans le kibboutz de Nir Oz lors du pogrom qui eut lieu à cette date à travers tout le territoire israélien…
Ils sont toujours les otages du Hamas, organisation terroriste islamiste basée à Gaza.
Boualem Sansal, agé de 75 ans, écrivain franco-algérien, fervent opposant au régime algérien et à l’islamisme est interpellé à son arrivée à Alger, et emprisonné depuis le 21 novembre . Il est accusé d’« atteinte à l’intégrité du territoire algérien ». Il est donc pris à son tour en otage par le régime d’Alger, autocrate, dictatorial et miné de l’intérieur par l’islamisme, dont le « bras de fer » avec Paris s’est aggravé depuis la visite d’Emmanuel Macron au Maroc lors de laquelle ce dernier a réaffirmé que la France se situait résolument aux côtés du Maroc sur le dossier brûlant concernant le Sahara Occidental qui oppose ce dernier à l’Algérie.
Que ce soit pour nos deux compatriotes détenus à Gaza comme pour Boualem Sansal, le silence pour ne pas dire le désintérêt semblent s’imposer à nos hommes politiques, notre « élite intellectuelle » nos artistes, nos médias d’ordinaire si prompts à se manifester sur le sujet de la liberté d’expression. Mais, ces victimes de l’islamisme ne sont visiblement pas dignes d’être défendues haut et fort. On n’ose imaginer que ce silence serait une forme d’antisémitisme rampant d’une part et pire encore d’une allégeance à l’islamisme d’autre part.
Que l’on se rassure la Ligue des Droits de l’Homme s’est malgré tout « fendue d’un communiqué » ! Pas plus.
Pour sa défense il faut bien admettre que son combat héroïque contre la crèche de la Mairie de Beaucaire ne saurait lui permettre de se disperser inutilement….
Rima Hassan est député représentant la France, par conséquent cela s’appel intelligence avec l’ennemi et doit être fusillée car nous sommes bien en guerre. Pour s’exprimer ainsi elle devait démissionner de son mandat.
J’oubliais de rappeler dans mon précédent commentaire de rappeler que Rima Hassan est d’origine palestinienne née à Alep, venue en France avec ses parents à 9ans et bénéficiant des bienfaits de notre état fait des études supérieures brillantes est élue députée européenne . Élevée dans un contexte « engagé » et donc pro palestinien elle se rebelle contre le pays qui l’a « élevée ». Je connais bien des états souverains qui lui retireraient sa nationalité.
Agilité intellectuelle indéniable mais hélas trop « tarabiscotée » pour éclaircir les raisons de cette analyse.La confusion entre causes et conséquences semble aussi gagner l’auteur de ce communiqué.
Je suis les interventions de Bock Côté qui loue et aime la France, lui, Canadien, bien plus que la plupart des Français et grâce à ce fait nous devrions nous ré interroger sur les valeurs de notre France. Quant à l’Algérie, ce n’est pas elle qui « hait » les Français mais les oligarques qui manipulent leur peuple pour faire face à leurs problèmes intérieurs et géopolitiques et donc, plus particulièrement la France qui s’est dramatiquement affaiblie ces dernières années. Cette pauvre fille qui se permet de nous agresser si elle était un jour victime du machisme islamique changerait dramatiquement d’opinion, mais pour le moment elle « sert » donc « on » la protège. Mais en fait, tout ceci n’est-il pas la conséquence du fait que nous subissons ( parce que nous ne « bougeons » pas ) la tutelle de jeunes blanc-becs censés nous diriger et incapables de faire face? Avec un Leader digne de ce nom et une masse de citoyens acteurs, abandonnant leur rôle de suiveur, nous n’aurions plus besoin de pérorer et de nous plaindre.