Une révolution en héritage

Encore lui ? Encore un film ? Encore un livre ? Où et quand cesserez-vous les fouilles dans la vallée du Roi ? (Jean Lacouture – Nouvel’Obs du 9 septembre 1988). 27 ans plus tard, le constat est toujours d’actualité. « Jamais bien sûr, ni nous, ni personne à venir. Qui oserait prétendre que l’essentiel a été dit et écrit sur le personnage immense dont nous n’avons pas cessé de mesurer sur notre paysage, notre horizon, dans notre conscience collective, l’ombre portée » répond l’auteur de quelques milliers de pages consacrées à Charles de Gaulle.

cors3L’hebdomadaire l’Express du 8 mai 2008 corrobore cette approche. Christian Makarian évoque l’avenir du gaullisme politique : « Alors que le képi et l’uniforme ont presque disparu de notre paysage politique, que la froideur de la mondialisation semble éteindre toute fièvre de grandeur », alors que la crise économique et sociale actuelle asphyxient toute initiative de changement, « ce géant né au XIXe siècle a encore tant de chose à dire, tant de chose à partager ».Le Pays, dans toutes ses composantes, attend que l’on replace les femmes et les hommes au cœur de toute chose.

A l’image de ce qu’Hervé Gaymard déclarait au Figaro le 9 novembre 2000, « il faut bâtir un nouvel humanisme qui rétablisse le principe de responsabilité avec une citoyenneté active qui permette à l’homme de s’épanouir dans sa vie, dans sa famille, dans son travail, dans la cité », il nous faut construire avec persévérance la démocratie de participation.« Il est clair que l’une des raisons principales de notre déchirement intérieur, c’est l’injustice de la condition ouvrière » affirmait l’homme du 18 juin (St-Brieuc, 9 juin 1951).

Charles de Gaulle en appelle à tous :
« Puisque tout recommence toujours, ce que j’ai fait sera,
tôt ou tard, une source d’ardeur nouvelle après que j’aurai disparu »

Cet ouvrage sur la politique sociale de Charles de Gaulle veut réhabiliter un thème fort peu évoqué par l’ensemble des ouvrages consacrés à son œuvre.

Du programme du CNR au référendum d’avril 1969, Charles de Gaulle veut mener une révolution sociale qu’il ne pourra mener à terme.

L’œuvre inachevée de Charles de Gaulle, la Participation, l’auteur (Alain Kerhervé) en propose dans ce livre une analyse chronologique et dénonce ceux qui, dans l’entourage du Général, ont voulu torpiller son ambition sociale.

À mon humble niveau, celui d’un militant syndical, puis élu local, le moment est venu de participer du mieux que je peux à l’évocation d’un thème à mon avis insuffisamment traité : la politique sociale de Charles de Gaulle.

Certains qui ont toujours combattu Charles de Gaulle, ou depuis sa disparition, ceux qui s’évertuent à l’oublier dans l’espoir d’une reconversion politique partisane osent nous interpeler « Laissons De Gaulle en paix ». Mais, hier comme aujourd’hui et demain, c’est lui qui ne nous laisse pas en paix. Et c’est tant mieux !

Alain Kerhervé


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19 commentaires sur Une révolution en héritage

  1. Merci pour votre rebouclage qui s’inscrit dans cette logique du « nous sommes ce que vous fûmes » car vous avez raison : les citoyens obtiennent quelque part ce qu’ils décident en se rendant aux urnes.
    Sauf que face aux comportements des éoliennes politicardes de nouvelle génération le sens du vent n’a plus de sens !

  2. Flamant rose // 20 mai 2016 à 13 h 21 min //

    @ Pazery Patrick

    J’ai, comme vous trouvé ce documentaire bien construit et assez objectif. Néanmoins trois points aurait mérité d’être plus et mieux développé.

    En ce qui concerne le problème algérien, le général de Gaulle alors chef de l’État savait -il depuis son discours de 1959 que l’indépendance de l’Algérie était inéluctable et alors pourquoi avoir laissé croire le contraire ? ou a t-il évolué dans son cheminement de pensée et conclut que seule l’indépendance pouvait mettre fin à la guerre ? Le documentaire n’apporte pas le moindre début de réponse sur ces 2 thèses, d’ailleurs il ne pose même pas la question et c’est dommage car la politique algérienne du général de Gaulle a été l’un des enjeux majeurs de sa présidence, et a cristallisé bien des passions et des haines. Chacun de nous peut avoir sa réponse.

    Un second point m’a gêné. Il s’agit de la visite du Général au Québec. Je ne partage la version présentée par le documentaire de France télévision.  » Vive le Quebéc libre » était préméditée. De Gaulle qui était féru d’histoire a toujours considéré comme une honte l’abandon par la France de cette province en 1763. Il n’a jamais admis la prise en main de l’administration centrale canadienne sur sur cette région francophone au profit de l’anglais. Ce qui semble démontrer que « Vive le Québec libre » était prémédité c’est que de Gaulle, avant de cette visite, avait dit qu’il se rendait au Canada pour je cite  » faire l’histoire ».

    Enfin la relation de Gaulle / Pétain n’est qu’effleurée. Je pense qu’elle aurait mérité plus de développement notamment sur l’affaire dite du « soldat » qui sera à l’origine de la brouille entre les 2 hommes.

    Ceci dit, résumer de Gaulle en 90 minutes reléve dela gageure, j’en conviens.

  3. Edmond Romano // 20 mai 2016 à 12 h 49 min //

    Cher BAERTJC,
    je suis tout à fait conscient de ce que vous dites, mais nous avons les gouvernants que nous méritons (puisque nous sommes en tant qu’électeurs ceux qui les choisissent). A nous donc de faire les bons choix. Petit élu de Province, maire d’une petite ville de 2563 habitants, j’ai toujours mis un point d’honneur à mettre en pratique mes idéaux. Je me suis inspiré de cette phrase du Général de Gaulle sur l’homme et surtout je n’ai jamais rien promis que je ne pourrais tenir. Résultat: élu au second tour, une première fois avec 53% des voix les deux dernières élections municipales ma liste a fait plus de 70% au premier tour. Chaque année, une réunion publique permet de faire un point sur l’action de la Municipalité et est suivi d’un vote des participants qui donnent ainsi un quitus moral à notre action. Les principes du Général permettraient à notre Pays de se sentir en confiance. Hélas, et je vous rejoins sur ce point la classe politique a bien changé mais il ne tient qu’à vous, qu’à eux, qu’à moi que cela change, il suffit en démocratie de faire les bons choix. Se lamenter et dire c’est la faute de ceux qui nous gouvernent ne sert à rien sinon à alimenter le fonds de commerce d’un Parti politique que je ne citerai pas ici de peur d’offenser la mémoire du Général.

  4. Edmond Romano,
     » Ce que j’attends d’un candidat en 2017 c’est qu’il nous propose un projet à long terme pour la France et non des mesures qui doivent être prises par un Gouvernement. »

    Si de Gaulle pouvait prendre le pouvoir en 2017, le premier objet de son programme ne serait pas « à long terme » !… Il commencerait immédiatement par faire sortir la France de l’Union Européenne et de l’OTAN pour en finir avec les gouvernances complices de Bruxelles et de Whashington.

    Nous sommes gouvernés pas des pouvoirs étrangers et la seule perspective à long terme qui s’offre à nous dans ce contexte, c’est l’esclavage, encore plus d’esclavage, toujours plus d’esclavage… Les politiques à long terme ne peuvent être décidées que par un peuple libre, ce que nous ne sommes plus.

    La hiérarchie des priorités impose que nous nous libérions d’abord de ces puissances étrangères avant de pouvoir prendre des décisions sur le long terme.

  5. Hélas, cher Edmond, apparemment vous connaissez mal le peuple de France. IL navigue à vue comme ses responsables politiques le nez sur le guidon du 5 du Mois et certainement pas à long terme.
    Quant à la référence à l’Homme vous avez beaucoup d’humour eu égard à tous ces profiteurs de la République qui n’ont de soif que d’écraser les autres moins instruits qu’eux !!!!!!

  6. Edmond Romano // 18 mai 2016 à 17 h 32 min //

    Le Général a eu cette phrase: « il n’y a qu’une querelle qui vaille, celle de l’homme ». Il a toujours privilégié l’humain sur l’économique. Il a toujours eu une vision à long terme de ce que devait être la France, tout en regardant l’Histoire comme essentielle. Ce qui manque le plus à notre classe politique c’est cette vision à long terme, c’est le but vers lequel la France doit tendre. Tel était le rôle assigné au Président de la République par la Constitution de la Vème République: « le Président de la République détermine la politique du Pays » tandis que: « le Premier Ministre conduit l’action du Gouvernement ». Aujourd’hui (et soyons franc pas seulement depuis 2012)le Président de la République n’ayant plus cette vision à long terme, il se contente d’être un « super Premier Ministre ». Ce que j’attends d’un candidat en 2017 c’est qu’il nous propose un projet à long terme pour la France et non des mesures qui doivent être prises par un Gouvernement.

  7. pazery patrick // 18 mai 2016 à 13 h 26 min //

    Remarquable émission de Stéphane Bern hier soir sur France 2.
    Une vision élargie de Charles De Gaulle, de sa pensée, de son éthique, de sa philosophie de la société comme creuset de l’insertion, de son action militaire et civile. Particulièrement remarqué cette phrase : Le nationalisme, c’est le refus du nationalisme des autres. Ceci expliquant cela, on comprend beaucoup mieux sa volonté d’indépendance face aux super puissances et le développement du nucléaire facteur d’indépendance face aux totalitarismes ou hégémonismes divers.

  8. A roy : combien nous sommes d’accord !

  9. celui qui saura proposer aux français un programme qui respecte les salariés sera élu en 2017 la participation aux résultats et l entrée dans la gestion des entreprises sera incontournable pour gagner

  10. En attendant que l’on se prenne en charge, il semble que pour certains, l’actualité impose ses contraintes…
    Obligés subitement de virer de bord et de se mettre enfin au portant, plus par dépit que par tactique et moins par conviction que par instinct de survie, Hollande et son équipage nous dirigeraient-ils, bien malgré eux, vers ce grand-large qu’hier ils dénonçaient encore pour ses terribles tempêtes ?
    L’allure étant confortable, gageons qu’ils s’y complaisent et prions que le vent tienne…

    http://www.dedefensa.org/article/aggiornamento-a-la-francaise-selon-sapir

  11. A Bernard Keush.. »Et pourtant , dans la situation mondiale actuelle nous avons absolument besoin d’ un héro qui nous sauve de nouveau , nous la France et les Français . »
    Autrement dit, vivement qu’un seul s’occupe de nos problèmes ? Lamentable cette France qui attend le Messie et ne se prend pas en charge !

  12. BERNARD KEUSCH // 21 août 2015 à 11 h 12 min //

    Le titre de votre article « Une Révolution en Héritage » est un signal , un appel au milieu de ces événements qui nous , qui nous rendons compte de l’effet pervers qu’ils propagent , nous désolent et nous atterrent.
    De gaule , qui par les deux fois qu’il a gouverné la France n’a obtenu cette fonction suprême que par sa volonté et en dehors des voies démocratiques , démocratie qu’il rendit d’ailleurs immédiatement au peuple .Peuple qui ne s’était même pas rendu compte qu’on lui avait confisquée et qui ne se servit de cette démocratie que pour chasser celui qui l’avait sauvé .
    Et pourtant , dans la situation mondiale actuelle nous avons absolument besoin d’ un héro qui nous sauve de nouveau , nous la France et les Français .

  13. soutenir les rassemblements, OUI, mais il faut qu’ils se fassent sur des bases justes pour tous les français, donc POUR LA FRANCE, ou ce fut le CNR, mais aujourd’hui,ILS (tous) sont tellement sous influence européenne, etc… QUI PEUT ON CROIRE, pour moi, aucun parti politiques tous sont poru la défense de leur privilèges (tous les moyens sont bons) je dis NON ….

  14. La situation de notre pays est très grave: agriculteurs en détresse, chômage massif, ruine de nos entreprises petites et moyennes, des « Français » nombreux qui combattent l’armée française dans les milices ou les armées d’Etats étrangers, gouvernement débordé par l’afflux de malheureux qui ont quitté l’Afrique en guerre mais des ministres ont besoin de repos après avoir ruiné la France Que dirait de cette situation le Général de GAULLE? Sommes-nous revenus en avril 1968?

  15. Flamant rose // 20 juin 2015 à 17 h 35 min //

    A Alain Kéhervé
    Vous avez raison, mais je n’ai pas voulu remonter ausi loin, aussi me suis je arrêté en 1942, sinon ce n’est plus un commentaire mais un article que j’aurais dû écrire et ce n’est, bien sûr, pas le but. Pour exemple, Jean Touchard, politologue et historien français qui fut au cabinet du Général à la libération, a rappelé le discours d’Oxford du 25 novembre 1941 sur la civilisation mécanique à laquelle il faut échapper par l’association; et, plus loin encore, la phrase du « Fil de l’épée » : « Partout se fait jour le besoin de s’associer. »

  16. A Flamant Rose.
    Oui, je pense que beaucoup de chose figurent dans mon livre. Ceci dit, il y a un point sur lequel je ne suis pas d’accord avec vous. Le Général a, bien avant 1940, une première approche de la condition ouvrière. Et dès 1941, comme je le précise dans le livre, en pleine guerre, il détermine ce que sera sa politique en faveur de la classe ouvrière après la fin du conflit. Il a été très « révolutionnaire » et c’est ce que je montre dans ce livre.

  17. Flamant rose // 20 juin 2015 à 10 h 41 min //

    Le thème social, dit « association capital-travail », dit »participation », dit « troisième voie », a été défini une fois pour toute à Strasbourg le 7 avril 1947  » Que l’esprit d’entreprise, l’initiative, l’émulation, soient dans tous les milieux encouragés et récompensés!  » Le général de Gaulle qui était aussi profondément anti-marxiste qu’anticapitaliste dans le domaine économique, a pensé échapper à l’un comme à l’autre système par la participation. Il faut avoir en mémoire ses propos tenus en 1942: « Nous gagnerons la guerre. Et après ? après il nous faudra transformer la condition ouvrière. »

    C’est après les élections de novembre 1962 que l’affaire sociale devient vraiment d’actualité. autour de René Capitant qui fut le père du projet d’association capital-travail. On lit ça et là que la participation souhaitée par le général de Gaulle aurait été attaquée par les « puissances de l’argent ». Il n’en est absolument rien, c’est de la pure invention. Le patronnat était hostile à cette réforme c’est vrai, mais les syndicats l’étaient également et au moins autant. Pour ce qui est du rôle de Pompidou, c’est plus complexe et c’est probablement développé dans le livre d’Alain Kéhervé. Mais on a dit et écrit bien des inexactitudes concernant la position de Pompidou.

    Ce qu’il faut également avoir à l’esprit c’est que le domaine social n’était pas familier au Général. Quand il fallait transformer l’Armée, c’était pour lui une entreprise aisée : il s’agissait alors de son monde, de son milieu, de son métier. Il connaissait les militaires, il savait avec précision quels hommes il faudrait limoger, ou déplacer, ou tirer du rang. Devant les diplomates, les préfets, les hauts fonctionnaires, il n’était pas déconcentré. Mais le monde du travail lui est complétement étranger. Les syndicalistes sont, à ses yeux, des gens estimables parce qu’ils se battent, mais dangereux. C’est ainsi qu’il va confier : » les centrales ouvrières constituent un État dans l’État. c’est tout dire. » Le Général tatonne, hésite à prendre lui-même les choses en main, consulte beaucoup de monde, ce qui freine sa propre décision. On connaît la suite. Mais tout ça figure probablement dans le livre d’Alain Kéhervé.

  18. A la suite d’un article lu ce matin sur Bd. Voltaire j’ai écrit :

    Qu’importe la date du discours de De Gaulle, 18 ou 22 juin 1940, il est le seul Français à prendre ouvertement position pour continuer le combat. On ne peut lui retirer son choix.

    Aujourd’hui où l’analyse permet de juger, je regrette que la France se soit alliée à l’Angleterre plutôt qu’à l’Allemagne pour bâtir les Etats-Unis d’Europe, l’Union de l’Europe des nations.

    Extrait de Bd. Voltaire : “…
    Dès le 22 juin de cette même année 1940, le général Weygand annule la promotion temporaire au grade de général de brigade et met le « colonel de Gaulle » à la retraite d’office : « Ministère de la Défense nationale et de la Guerre. État-Major Général. Par décision ministérielle du 22 juin 1940, la promotion au grade de général de brigade à titre temporaire de M. le colonel d’infanterie breveté de Gaulle (Charles, André, Joseph, Marie) est annulée » (Journal officiel de la République française, page 4470).

    « Infanterie – Admission à la retraite – Armée active. Par décret en date du 23 juin 1940, M. le colonel d’infanterie breveté d’état-major de Gaulle (Charles, André, Joseph, Marie) est admis d’office à la retraite par mesure de discipline. »

    Rappelons qu’à cette date du 22 juin 1940, la France était encore sous le régime de la IIIe République, présidée par Albert Lebrun. Ce n’est que le 10 juillet 1940 que le vote des pleins pouvoirs au maréchal Pétain, à une écrasante majorité, met fin à la IIIe République. Il ne s’agit donc pas d’un texte issu du régime de Vichy ni de l’État français dont tous les actes ont été déclarés nuls après la Libération….”.

  19. lenormand // 18 juin 2015 à 20 h 42 min //

    Oui cet héritage est lourd à porter …Les valeurs du gaullisme, en premier lieu l’indépendance nationale, sont de plus en plus mises à mal … C’est le moment ou un rapprochement entre Chevènement et NDA semble se produire … Soutenons tous ce rassemblement, peut-être notre dernier espoir …

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