Une balade radiophonique dans la bibliothèque de Charles de Gaulle
Une visite de la bibliothèque de Charles de Gaulle à Colombey-les-Deux-Eglises en compagnie d’Yves de Gaulle*.
Yves de Gaulle, le petit-fils de Charles de Gaulle, a publié en 2014, chez Plon, Un autre regard sur mon grand-père, Charles de Gaulle, ou il évoque toute la formation intellectuelle et toutes les discussions qu’il avait avec son grand-père qui se passaient principalement à La Boisserie.
Moi ce qui m’intéressait c’était plutôt la pensée de Charles de Gaulle. Et j’ai abordé mon grand-père à travers les livres en utilisant la bibliothèque, j’allais dire qui était la nôtre, c’était la sienne, je me l’étais un tout petit peu approprié. Et c’est grâce à ces livres-là que j’ai pu devenir un petit peu gaulliste et connaître un petit peu mieux ce personnage hors norme qu’était Charles de Gaulle.
Yves de Gaulle
J’avais effectivement conscience de m’adresser à un personnage un peu particulier, mais avec lequel je n’entretenais aucune réserve et aucune gène. Pour moi c’était un grand-père à qui je pouvais tout demander, à qui je pouvais poser toutes les questions que je voulais. Les réponses que j’ai reçues au fond elles se sont imprimé dans ma mémoire telle que, je les aie laissé dans ma mémoire pendant très très longtemps avant de me dire : il faudra quand même qu’un jour je raconte mon de Gaulle à moi.
L’encyclopédia universalis lui servait à préparer le travail de ses discours, il m’est arrivé quelques fois, à sa demande, de chercher des références dedans pour qu’il puisse écrire une partie d’un discours en préparation, en sachant très bien qu’après l’encyclopédia universalis est une photographie à un moment donné de la culture et que les choses évoluent, il le faisait donc ensuite vérifier par ses collaborateurs à l’Elysée.
*Une balade radiophonique d’Emmanuel Laurentin et Renaud Dalmar. Photos : Renaud & Dalmar
Où Donald Trump assistera-t-il aux commémorations du centenaire de larmistice de la Première Guerre mondiale ? Autour de 500 000 Américains, engagés à partir de 1917, ont appris la guerre moderne. Les premiers morts sont tombés dans la nuit du 2 au 3 novembre 17, dans un petit village près de Nancy. Je lai lu dans un journal en ligne. Après le conflit, les Américains financeront dans ma région un grand hôpital dit « américain » et une très belle bibliothèque dun philanthrope écossais naturalisé américain. Pour la seconde guerre, la mémoire directe et encore vivante se souvient très bien de larrivée des chars américains. Ceci dit, comparer la pax romana avec la pax americana relève de la fiction anachronique La colonisation romaine a apporté sa langue, son écriture, son administration, la route pavée, larchitecture, le commerce, la monnaie, la formation dune caste dhommes libres et dofficiers doù sortira plus tard le noyau dune nouvelle organisation. Enfin puisque Bill O’Reilly évoque labolition de lesclavage, signalons un précédent carolingien sans pertes humaines : la reine Batilde (630-680), épouse de Clovis II, a fait interdire les marchés d’esclaves sur ses terres. Elle exerça la Régence sur la Neustrie, lAustrasie et la Bourgogne. Il reste delle lémouvant témoignage dune tunique en lin brodée. Mais ce personnage nintéressera jamais Hollywood.
Pour en revenir à Mai 68, qu’évoque Yves de Gaulle, j’ai envie de distinguer ce que j’ai pu en penser alors et l’analyse politique que j’en fais aujourd’hui.
A l’époque, j’avais 15 ans et je me souviens de m’être amusé comme un petit fou dans cette chienlit, pour reprendre l’expression du Général ! Je n’ai participé que de très, très loin aux « événements ». En fait, mon activité « révolutionnaire » s’est bornée à participer à « l’occupation » de mon lycée en grève où durant un mois nous avons fait à peu près ce que nous voulions … sans toutefois dépasser les bornes de la bienséance parce que nous possédions, malgré tout, une bonne éducation ! Je garde donc le souvenir d’un sympathique « bordel » !
50 ans plus tard, j’ai l’impression, si l’on fait abstraction du jargon apparemment ultra-politisé que nous employions, de quelque chose de finalement très bien-pensant ressemblant plus à une querelle « jeunes cons contre vieux cons » (pour citer Brassens) qu’à un mouvement révolutionnaire. En fait, le seul vrai révolutionnaire en 68, c’était De Gaulle !
Parce que, c’était quoi la politique de De Gaulle ? L’indépendance nationale ! Ce qui se traduisait par une prise de distance avec les USA dont nous honnissions l’impérialisme (à juste titre me semble-t-il).
Par ailleurs, au niveau international, la contestation (mondiale) de la jeunesse portait essentiellement sur le soutien aux Peuples Palestinien et Indochinois. Or, De Gaulle venait de rompre avec les sionistes et avait nettement pris position contre la guerre menée par les USA en Asie du Sud-Est.
Au niveau de la politique sociale, les idées de « Participation » et « d’Intéressement » ne me semblent, aujourd’hui, pas trop éloignées de celle « d’Autogestion » dont nous gargarisions !
Alors, en « bons révolutionnaires », les soixante-huitards n’auraient-ils pas plutôt dû soutenir De Gaulle et créer une vraie force politique sur laquelle le Général aurait ainsi pu s’appuyer en vue de rechercher une alternative politique à la droite dont il s’était fait un allié par défaut mais avec qui il commençait à avoir de gros problèmes ?
C’est ce qui s’appelle, pour parler pompeusement, « un rendez-vous manqué avec l’histoire » !
Considérant que nombre d’anciens gauchistes sont devenus, depuis, des atlantistes forcenés on peut, après coup, se demander s’il n’y a pas eu à l’époque quelque manipulation ? Mais, je n’ose pas répondre de crainte de me faire accuser d’abuser de la théorie du complot !