Michel Duclos : « En Ukraine, la France défend ses intérêts nationaux les plus graves »

Michel Duclos. Fabien Clairefond

LE FIGARO. (Par Laure Mandeville) – – Vous êtes un observateur attentif – et souvent critique – de la politique étrangère du président Macron. Assistons-nous à un changement d’approche radical sur la Russie, manifesté notamment par la réunion à l’Élysée le 26 février ?

Michel DUCLOS. – Le président revient de loin sur la Russie. Soyons justes, cependant : il n’a jamais été un partisan de l’apaisement. En revanche, il croyait, comme la plupart des élites en France, que l’on pouvait dialoguer avec Poutine, l’amener à des compromis, parvenir à une certaine intégration de la Russie dans l’architecture de sécurité européenne. Il est allé très loin pour faire aboutir ce programme, y compris en continuant la discussion après le début de l’invasion russe. À noter qu’il était encouragé dans cette attitude par les échos positifs qu’il recevait de ses homologues de ce que l’on appelle aujourd’hui le « Sud global ». Au fond, c’est Vladimir Poutine qui lui a fait progressivement perdre ses illusions.

Personne de sérieux ne peut imaginer que si « le régime du Kremlin », comme dit maintenant Emmanuel Macron, réussit à faire céder l’Ukraine, il s’arrêtera là. Michel Duclos

Dans le contexte actuel, le président, et beaucoup de Français, ont pris conscience de la gravité de la situation. L’année dernière encore, on pouvait se bercer de l’espoir que les Ukrainiens, même insuffisamment armés – et trop tard – par les Occidentaux, allaient refouler leur agresseur. Dans la campagne de l’année précédente, l’armée russe avait étalé sa relative incompétence et montré des faiblesses inattendues. Aujourd’hui, cela est dissipé. Les Ukrainiens n’ont pas réussi leur contre-offensive. Les Russes, sans se montrer très brillants, ont su tirer les leçons de leurs échecs. Ils ont trouvé des sources d’approvisionnement en armes en Iran et en Corée du Nord.

Ils ont mis leur pays en économie de guerre. Grâce au général Sourovikine, ils se sont repliés sur une stratégie défensive conforme à leurs points forts traditionnels. Au même moment, les États-Unis se révèlent peu fiables. L’Administration Biden n’arrive pas à obtenir du Congrès l’aide nécessaire à l’Ukraine. Le Pentagone n’apparaît pas très engagé. Pour cet ensemble de raisons, il est difficile de ne pas considérer que les Russes ont devant eux une fenêtre d’opportunité. Personne de sérieux ne peut imaginer que si « le régime du Kremlin », comme dit maintenant Emmanuel Macron, réussit à faire céder l’Ukraine, il s’arrêtera là. Si, de surcroît, Donald Trump retrouvait la Maison-Blanche, un deal Washington-Moscou, au détriment des intérêts de sécurité européen, ne pourrait être exclu.

Mon vieil ami Pierre Lellouche a écrit dans ces colonnes que la hantise du Général de Gaulle était d’être entraîné dans une guerre en Europe déclenchée par les Américains. Il reproche à Macron, si je comprends bien, de se montrer mauvais élève du Général. Or ce n’est pas l’état d’esprit des Américains actuels que de pousser à l’escalade. C’est la Russie de Poutine qui est à l’offensive, comme l’était l’URSS lors de la crise de Berlin par exemple – en bien pire, puisqu’une guerre meurtrière fait rage maintenant au cœur de l’Europe. Nous devrions nous souvenir de ce que disait de Gaulle dans sa conférence de presse d’avril 1963 : « À un certain point de menace de la part d’un impérialisme ambitieux, tout recul a pour effet de surexciter l’agresseur, de le pousser à redoubler sa pression, et finalement facilite et hâte son assaut. » Nous en sommes là. Nos dirigeants, heureusement, en sont conscients.

C’est donc une prise de conscience qui a eu lieu à l’Élysée. N’y a-t-il pas aussi, derrière le changement d’approche du président, des considérations tactiques visant à reprendre le leadership pour une Europe de la sécurité ?

C’est possible, en effet. La logique aurait voulu qu’en février 2022, la France prenne la tête de la résistance européenne à l’agression russe. De même qu’Emmanuel Macron avait su apparaître comme le chef de l’opposition légitimiste à Trump lors de son premier mandat, et en quelque sorte le leader par défaut de l’ordre libéral international. Il n’est pas impossible que devant le relatif désengagement américain, devant aussi, il faut bien le dire, la faiblesse du gouvernement allemand et les incertitudes à Londres, le président ait compris qu’une occasion se présentait pour prendre le leadership en Europe.

Il a dû être encouragé par les effets de son discours à Bratislava au printemps dernier, qui avait marqué une première étape dans son durcissement sur Poutine. Les Européens de l’Est, qu’il avait tant choqués par son indulgence pour Moscou, ont commencé à reprendre confiance en la France. Ces facteurs ont pu l’inciter à organiser la réunion de lundi dernier à Paris. Disons-le, même si notre soutien à l’Ukraine est considéré comme trop faible par beaucoup par rapport à celui de l’Allemagne, la France a enfin rejoint la place qui doit être la sienne sur un sujet grave.

L’effet positif de la réunion de Paris n’est-il pas annulé par la polémique sur les propos non concertés du président concernant l’envoi de troupes européennes en Ukraine ?

En partie, sans doute, mais là aussi soyons honnêtes : le président a indiqué qu’il n’y avait pas de consensus sur l’envoi de troupes, mais qu’il convenait de garder les options ouvertes. C’était un constat, au fond, modéré. L’événement, c’est moins ce qu’il a dit que la réaction d’autres leaders européens, principalement le chancelier Scholz.

Au lieu de s’en tenir au constat de non-consensus, en termes généraux pour maintenir l’ambiguïté stratégique, le chancelier a articulé que ni l’Otan, ni l’UE, ni son propre pays n’enverraient d’hommes sur le champ de bataille. Il faut espérer que, comme souvent dans la communication moderne, cette controverse s’éteindra d’elle-même. D’ailleurs, beaucoup de gouvernements ont réagi négativement, mais des courants d’opinion dans divers pays approuvent. J’ai pu constater par moi-même que la phrase du président, sous la forme hyper-simplifiée qui court dans les médias, a frappé les esprits en Chine, en Afrique et ailleurs.

L’Ukraine n’est pas pour nous, comme on le croit souvent dans le « Sud global », une querelle futile entre gens privilégiés ; ce sont bien nos intérêts nationaux les plus graves que nous défendons. Michel Duclos

Si les propos de Macron ont fait passer le message que ce sont nos intérêts de sécurité qui sont engagés en Ukraine, que nous n’allons pas nous laisser faire, cela n’aura pas été inutile. Car c’est de cela qu’il s’agit. L’Ukraine n’est pas pour nous, comme on le croit souvent dans le « Sud global », une querelle futile entre gens privilégiés ; ce sont bien nos intérêts nationaux les plus graves que nous défendons.

Macron n’a-t-il pas des arrière-pensées de politique intérieure à l’approche des européennes ?

Cela sort de mon champ de compétence. En tant que citoyen, il me semble cependant que les prochaines élections doivent aussi se jouer sur des engagements clairs concernant le soutien à l’Ukraine : que ceux qui sont prêts à seconder les desseins de la Russie poutinienne le disent. Le moment est venu de débusquer le parti de l’étranger.

Le ciblage de Paris par Moscou, en Afrique, dans le cyber, dans la guerre de désinformation électorale, a-t-il joué un rôle ?

C’est très probable, car c’est un sujet auquel le président Marcon est très sensible. C’est d’ailleurs un paradoxe sur lequel on n’a pas assez réfléchi. Plus nous voulions faire l’Europe en tenant compte des intérêts de la Russie, plus la stratégie de Poutine visait à saper nos intérêts dans le monde et à diviser l’opinion française. Peut-être allons-nous enfin voir le régime poutinien tel qu’il est aujourd’hui. On dit qu’il cherche à mettre à bas l’ordre libéral international issu de la fin de la Seconde Guerre mondiale.

À vrai dire, il rejette surtout ce qui paraissait acquis dès le traité de Versailles, le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Il veut en revenir à un Congrès de Vienne 2.0, dans lequel ce seraient les États-Unis, la Russie, la Chine et peut-être l’Inde qui tiendraient le rôle de l’Autriche, l’Angleterre, la France et la Russie en 1814-1815. Les Européens seraient réduits au statut de comparses ou de monnaie d’échange, comme les principautés allemandes ou italiennes lors du véritable Congrès de Vienne.

C’est un parallèle historique intéressant, mais ne voyez-vous pas aussi un parallèle frappant avec les années 1930 ?

J’ai moi-même écrit que la Syrie avait été le banc d’essai des néo-autoritaires, comme la guerre d’Espagne avait été le tremplin des puissances totalitaires. Il fallait s’attendre, en conséquence, à une confrontation plus directe. Le spectre du populisme et celui du révisionnisme hantent notre époque comme ils hantaient les années 1930. Soyons attentifs cependant aux différences.

La Russie de Poutine est dans un rapport de force moins favorable vis-à-vis de l’Europe – si celle-ci parvient à s’organiser – que ne l’était l’Allemagne nazie face à une Angleterre tournée vers le grand large et une France exténuée et divisée. Maintenant, il nous appartient de faire la démonstration que Poutine n’est pas le plus fort. Pour être pleinement crédibles aux yeux de Moscou comme de l’Europe, il est vital que nous montions d’un cran dans la production et le transfert de munitions et d’armes, et, d’autre part, que l’on établisse enfin une coopération étroite entre Londres, Paris, Berlin et Varsovie.

18 commentaires sur Michel Duclos : « En Ukraine, la France défend ses intérêts nationaux les plus graves »

  1. Gilles Le Dorner // 14 mars 2024 à 22 h 12 min //

    Ce n’ est pas gloriole : Le 7 est 6 car il manque le 6 . Comme manquent en 6 les termes des clivages en us de pouvoir bus jusqu’à la lie , des clivages pervers usant des jeux de partis partant des conflits comme des choix sociétaux , et à l’ approche des élections européennes et calculs de scores , comme manquent en 6 l’ agonie décrétée de l’ indépendance de la France , l’ agonie de la politique étrangère de la France , dans ou vers cette Europe tentaculaire rejetée aussi en 2005 et se déployant en bloc . En affrontements de blocs , bloc sinorusse et russochiite aussi . Israël a été et est meurtrie . La Palestine est un cri aussi

  2. Marc GIOANNI // 8 mars 2024 à 16 h 53 min //

    A Didier Bernadet, merci bien !!! Les grandes actions vont de pair avec un patriotisme ambitieux et constructif que de Gaulle n’a hélas pas toujours mis en oeuvre, notamment en Algérie en particulier, en Afrique en général, sans parler de son manque stupéfiant de sens politique de 1945 à 1947, sous pression sans doute des Américains, des communistes et de son jeu politique salvateur pour le pays mais nécessairement machiavélien, surtout de 1942 à 1945, avec sans doute des traces compromettantes pour lui.

  3. Bernadet Didier // 4 mars 2024 à 12 h 28 min //

    A Marc Gioanni; voilà qui ne serait pas mal comme solution à terme; on peut toujours rêver, or les rêves précédent souvent les grandes actions.

  4. Cet Ambassadeur a la mémoire bien sélective pour argumenter son discours Atlantiste et anti-Poutine, il se garde bien de rappeler l’ultime tentative de négociation faite officiellement fin 2021 par Poutine aux Américains et aux Européens pour éviter la guerre et qui consistait à organiser une grande conférence sur la sécurité en Europe où tous les sujets de discorde auraient été abordés, tentative qui avec mépris et arrogance a été balayée d’un revers de mains par les Américains. A t’on alors entendu Macron se saisir ou même évoquer cette demande expresse de Poutine ?, non, le petit porte-parole servile de l’oncle est resté silencieux. 3 mois plus tard, fin février 2022, l’armée Russe a alors devancé l’attaque imminente prévue par l’armée Ukrainiènne sur les régions séparatistes du Donbass.

  5. TOTAL ACCORD AVEC Jacques qui a très bien exprimé tout ce que je m’apprêtais à exprimer!
    Nous sommes déjà deux gaullistes sur la même ligne :
    Jacques // 2 mars 2024 à 12 h 0
    7 min //
    Fidèle aux idéaux du gaullisme, je suis scandalisé par la publication sur ce site de ce diplomate français travaillant sous l’égide du patronat français (MEDEF à l’Institut Montaigne) et répercutant leurs thèses atlantistes de haine antirusse. Tout observateur informé sait que la racine profonde du conflit en Ukraine est la fin qui s’approche de l’hégémonie du dollar et avec elle des USA, ceux-ci se livrant à une tentative de briser la Russie et de s’approprier ses immenses ressources naturelles pour préserver leurs positions avec l’aide des « OTANiens » couchés, dont la France reniée. Que ce nigaud d’ambassadeur n’ait pas compris cela passe l’entendement et qu’un site gaulliste publie ce tissu d’âneries, même pour « susciter le débat » me peine. L’axe Paris-Berlin-Moscou, et à présent -Pékin, c’est l’avenir de l’Eurasie et c’est ce que de Gaulle voudrait aujourd’hui (cf. reconnaissance diplomatique de la Chine en 1964 et voyages en URSS en 1945 et 1966). Plebiscitons de tout coeur la victoire inéluctable de la Russie et rejetons dans les ténèbres extérieures la funeste OTAN qui porte dans ses flancs la guerre comme la nuée porte l’orage ! Ceux qui ne comprennent pas cela d’instinct ne peuvent se revendiquer du gaullisme !

    Jacques // 2 mars 2024 à 12 h 07 min //
    Fidèle aux idéaux du gaullisme, je suis scandalisé par la publication sur ce site de ce diplomate français travaillant sous l’égide du patronat français (MEDEF à l’Institut Montaigne) et répercutant leurs thèses atlantistes de haine antirusse. Tout observateur informé sait que la racine profonde du conflit en Ukraine est la fin qui s’approche de l’hégémonie du dollar et avec elle des USA, ceux-ci se livrant à une tentative de briser la Russie et de s’approprier ses immenses ressources naturelles pour préserver leurs positions avec l’aide des « OTANiens » couchés, dont la France reniée. Que ce nigaud d’ambassadeur n’ait pas compris cela passe l’entendement et qu’un site gaulliste publie ce tissu d’âneries, même pour « susciter le débat » me peine. L’axe Paris-Berlin-Moscou, et à présent -Pékin, c’est l’avenir de l’Eurasie et c’est ce que de Gaulle voudrait aujourd’hui (cf. reconnaissance diplomatique de la Chine en 1964 et voyages en URSS en 1945 et 1966). Plebiscitons de tout coeur la victoire inéluctable de la Russie et rejetons dans les ténèbres extérieures la funeste OTAN qui porte dans ses flancs la guerre comme la nuée porte l’orage ! Ceux qui ne comprennent pas cela d’instinct ne peuvent se revendiquer du gaullisme !

  6. Il faut accepter des positions différentes qui permettent d’avoir aussi des commentaires comme les vôtres. Et cela permet de rappeler quelques vérités.

  7. Fidèle aux idéaux du gaullisme, je suis scandalisé par la publication sur ce site de ce diplomate français travaillant sous l’égide du patronat français (MEDEF à l’Institut Montaigne) et répercutant leurs thèses atlantistes de haine antirusse. Tout observateur informé sait que la racine profonde du conflit en Ukraine est la fin qui s’approche de l’hégémonie du dollar et avec elle des USA, ceux-ci se livrant à une tentative de briser la Russie et de s’approprier ses immenses ressources naturelles pour préserver leurs positions avec l’aide des « OTANiens » couchés, dont la France reniée. Que ce nigaud d’ambassadeur n’ait pas compris cela passe l’entendement et qu’un site gaulliste publie ce tissu d’âneries, même pour « susciter le débat » me peine. L’axe Paris-Berlin-Moscou, et à présent -Pékin, c’est l’avenir de l’Eurasie et c’est ce que de Gaulle voudrait aujourd’hui (cf. reconnaissance diplomatique de la Chine en 1964 et voyages en URSS en 1945 et 1966). Plebiscitons de tout coeur la victoire inéluctable de la Russie et rejetons dans les ténèbres extérieures la funeste OTAN qui porte dans ses flancs la guerre comme la nuée porte l’orage ! Ceux qui ne comprennent pas cela d’instinct ne peuvent se revendiquer du gaullisme !

  8. LESPAGNOL ANDREE // 2 mars 2024 à 11 h 58 min //

    entièrement d’accord avec vous

  9. Latini Jacques // 2 mars 2024 à 11 h 10 min //

    Et bien pour un ancien ambassadeur il ferait bien de revoir l’histoire du déroulement des faits et ce depuis le début, c’est à dire depuis Gorbatchev !

  10. En effet qui a commencé ? Cette question est cruciale. Il est possible que ce soient les Etats-Unis cherchant en Ukraine à prospérer sur les ruines de l’ex-URSS en mobilisant la piétaille de ses alliés. Si c’est le cas, alors Macron n’est pas de Gaulle mais un nouveau Pétain au service d’une puissance étrangère visant à vassaliser l’Europe !

  11. Michel Duclos ou la tartufferie d’un amnésique Atlantiste qui au lieu d’accuser la Russie de tous les maux ferait mieux d’immaginer ce que de Gaulle aurait très probablement fait et dit depuis 30 ans et nous n’en serions certainement pas là où nous en sommes aujourd’hui : une nouvelle guerre froide !.. Depuis 30 ans les membres de l’Otan qui ont dabord humilié et méprisé la Russie l’ont ensuite trompé, abusé pour enfin la trahir. Je considère que la Russie n’a été que trop patiente et trop complaisante vis à vis de cette UE lâche, inconsistante, asservie, soumise aux intérêts US et viscéralement anti-Gaulliste, l’arrogance et le cynisme des Anglos-Saxons, des Français et des Allemands a fini d’achever le peu de confiance que la Russie avait envers ces occidentaux qui ont, même bien avant 2014, voulu et planifier cette guerre qu’ils savaient inévitable puisque la ligne rouge décrite par Kissinger, des Généraux et des responsables politiques US a volontairement été dépassée en Ukraine, dabord par le coup d’Etat de Maïdan fomenté par la CIA en 2014 qui a eu pour conséquence l’annexion très prévisible de la Crimée par la Russie, puis le non respect des accords de minsk, le réarmement massif de l’Ukraine par l’Otan depuis 2014, sans oublier le bombardement de la population du Donbass pendant 8 ans (bombardement ordonné par Kiev sur sa propre population !!…) faisant entre 10 et 15.000 morts et que personne n’a évoqué en Europe pendant ces 8 années. On connait la suite …. On a le droit de condamner l’offensive Russe de Février 2022 mais on ne peut que la comprendre, et dit autrement : « on peu condamner celui qui déclenche une guerre mais on doit condamner encore plus fermement celui ou ceux qui l’ont rendue inévitable ». En conclusion : nous (les occidentaux) nous en avons rêvé de cette guerre, Poutine l’a fait. Un vrai Gaulliste doit comprendre et admettre cela, dans le cas contraire sa place est dans la désastreuse Macronie Atlantiste.

  12. Je suis assez surpris de voir cette interview de Laure Mandeville sur ce site Gaullien. Mais bon, la pluralité d’opinions est nécessaire à la Démocratie. Les lecteurs du Figaro connaissent Laure comme la ^porte-parole » patentée de l’atlantisme et, bien souvent, il suffit de lire seulement le titre de l’édito pour savoir qu’elle la écrit. Monsieur l’Ambassadeur est bien connu lui aussi comme un atlantiste pur et dur et les propos cités le démontrent. Avec quelques incongruités un peu lourdes tout de même car il y a des faits têtus, bien connus et facilement vérifiables. Cela commence assez fort en déclarant « qu’une certaine intégration de la Russie dans l’architecture européenne » était impensable coté Moscou; or, Poutine a fait à au moins deux reprises, très officiellement, des propositions vers l’Europe en citant même de Gaulle et une Europe allant de Brest à Vladivostok. Il a aussi proposé aux Américains un accord de participation à l’OTAN qui a été vivement rejeté. On connait les actions américaines en Ukraine depuis 2014, avec les réactions de Victoria Nuland, et les accointances financières de Biden, qui ont fait rire la plupart des chancelleries. Déjà depuis Brzezinski, les plans américains pour ramener la Russie sous le boisseau sont bien connus, de même les promesses faites à Gorbatchev et non tenues concernant les positions géographiques de l’OTAN autour de la frontière de Russie. Les Américains sont les fomentateurs de la guerre en Ukraine, mais actuellement leur stratégie ne fonctionne pas puisque les embargos contre la Russie ont été squeezés, grâce aux pays « non alignés », comme on disait avant. L’Ukraine est en train de « perdre » la guerre (laquelle? car ils la subissent sur leur sol, elle leur a été imposée, avec des pertes énormes,lamentables) et les Russes vont certainement engager une large offensive de printemps qui se traduira vers Juin-Juillet par des négociations difficiles pour les Ukrainiens. Les positions du Président Macron, très vilipendées par les chefs d’Etat Anglais et Allemands, sont assez scabreuses et dangereuses. D’ailleurs, n’est-il pas lui-même un peu totalitariste en se disant prêt à engager son pays dans la guerre? Dans la Vème République telle que voulue par le Général, normalement, cela devrait passer par un referendum. Les non-dits et l’intox sur cette lamentable guerre, cette position vassale de l’Europe dictée depuis Washington, tout cela est en contradiction formelle avec les « Principes » Gaulliens et, cerise sur le gâteau, nous risquons de le payer très cher. Prions pour que le jeune paltoquet ne brade pas notre dissuasion nucléaire car c’est tout ce qui nous reste en termes de souveraineté. Quant aux nombreux collabos qui, par manque de courage, par intérêts personnels bien compris faisant fi de ceux de la France, si Dieu le veut, notre Patrie saura un jour, pour le moins, leur botter les fesses.

  13. Lespagnol // 1 mars 2024 à 18 h 15 min //

    De Gaulle doit se retourner dans sa tombe. Nous devons rester alliés avec la Russie. Si les USA et l’Europe et l’OTAN avaient respecté les accords, nous n’en serions pas là. L’Ukraine a toujours fait partie de la Grande Russie. Kiev a été la capitale de la Russie pendant 4 siècles. L’Ukraine d’aujourd’hui, soit depuis les diverses répartitions, est devenu un état où cohabitent 14 ethnies différents, dont des soldats allemands de la 2ème guerre mondiale. Les ukrainiens ont massacrés 1 500 000 russes depuis 2014, et je n’ai vu aucun pays s’émouvoir de ce génocide. Alors, monsieur l’ambassadeur, avec tout le respect qui vous est dû, dites la vraie vérité, mais pas celle de certains médias et de certains politiciens qui ont la langue bien pendue mais rien dans le ciboulot.

  14. Marc GIOANNI // 1 mars 2024 à 16 h 56 min //

    La France doit oeuvrer en faveur d’une neutralité de l’Europe sous parapluie nucléaire français, dont la France conservera bien sûr le contrôle exclusif. Cette neutralité européenne vis-à-vis des Etats-Unis, de la Russie, de l’Inde et de la Chine implique le départ de toute l’Europe des forces états-uniennes, à l’image de ce qui s’est produit en France en 1967, ce qui rassurera la Russie dont les nationalistes les plus extrêmes qui viendraient hélas à accéder au pouvoir seront aussi dissuadés par le parapluie nucléaire français de toute équipée violente en Europe de l’Est, laquelle n’aura donc plus à favoriser les ingérences états-uniennes en Europe en sollicitant la protection de l’Oncle Sam puisque ce sera la France le nouveau protecteur de l’Europe. En échange de cette neutralité de l’Europe sous garantie et protection française, la France tâchera d’obtenir de la Russie, à l’image d’Andorre entre la France et l’Espagne, un statut de co-souveraineté russo-ukrainienne pour tous les territoires de l’est de l’Ukraine actuellement conquis par l’armée russe avec large autonomie interne et démilitarisation de ces territoires où seuls d’éventuels Casques bleus pourront être déployés, la Crimée quant à elle restant un territoire totalement russe, la libéralité inconséquente d’un seul homme un soir de beuverie ne pouvant pas décemment servir de base sérieuse à une prétention territoriale. De plus, lors de la dernière réunion de la commission des affaires étrangères, des experts officiels ont affirmé que cette hypothèse d’une attaque russe massive hors d’Ukraine était infondée au moins à court terme et, en leur temps, Chirac et Maurice Gourdault-Montagne avaient vu à juste titre qu’il fallait savoir s’attacher la Russie en la respectant, notamment par un projet de limitation de l’extension de l’OTAN et de neutralité de l’Ukraine qui avait eu l’oreille de Poutine.

  15. A Jean-Claude ALLARD… 100% d’accord avec votre constat et contrairement à celles et ceux qui pensent que les coups de menton de Jupiter suffiront à calmer le « Tsar » ILS SE TROMPENT et nous entrainent vers de graves désillusions. !!!!

  16. Bonjour,
    Voici une véritable position Gaulliste pleine de bon sens,et pas celle de jean-pierre Chevenement et consorts(suivez mon regard), plus proche de Pétain que du Général De Gaulle.
    Un gaulliste pur et dur.

  17. ben-ahnen // 1 mars 2024 à 15 h 41 min //

    LeGeneral aurait certainement chercheam à savoir qui a tiré le premier au Donbas

  18. ALLARD Jean-Claude // 1 mars 2024 à 15 h 11 min //

    « Il faut espérer que, comme souvent dans la communication moderne, cette controverse s’éteindra d’elle-même.  » En effet, la France n’est plus crédible, qui s’intéressera désormais à l’avis d’un président qui énoncé une idée d’une telle gravité sans consulter ni les partis politiques français ni ses alliés européens et américains. Le Général doit se retourner dans sa tombe devant une telle attitude.

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