2 commentaires sur Conférence : « vive le Québec Libre »

  1. Prémonitoire de la France et de la question du fédéralisme européen

  2. Les 21-22 juillet 1967, le général de Gaulle, parti de Saint-Pierre-et-Miquelon (deux îles françaises), remonte le Saint-Laurent à bord du croiseur Colbert. Le 23, il salue à Québec la « terre française du Canada » avec derrière lui deux étendards : celui de la France et celui du Québec, bleu
    roi aux fleurs de lys capétiennes. La feuille d’érable du Canada (majoritairement anglophone) est absente. Le lendemain, il prononce un discours au balcon de l’hôtel de ville de Montréal (« française » précise t-il encore) devant une foule immense. Seul le drapeau de la France orne
    le balcon et de Gaulle s’enflamme.« Ce soir ici, et tout le long de ma route, je me trouvais dans une atmosphère du même genre que celle de la Libération. La France entière sait, voit, entend ce qui se passe ici. Vive Montréal ! Vive le Québec… Vive le Québec libre ! (suivent 25 secondes d’ovation) Vive le Canada français et vive la France ! »

    On peut dire que personne ne s’attendait à ce qui s’est révélé comme un véritable coup de théâtre. Pourtant le Général avait fait des confidences à l’un de ses proches « Si je vais au Canada ce sera pour faire l’histoire ». On peut donc en conclure que sa fameuse déclaration n’était pas le fruit du hasard mais qu’elle était préméditée.

    Il faut avoir à l’esprit que le général de Gaulle était un féru d’histoire et que déjà auparavant il avait plusieurs fait part de sa honte de l’abandon par la France en 1763 de cette province. De Gaulle n’admettait pas que la région francophone du Canada soit sous les ordres de l’administration canadienne comme il n’admettait pas non plus la primauté de l’anglais sur le français.

    Du côté d’Ottawa c’est à la fois surprise, colère et injures. Le Premier ministre canadien Pearson, stupéfait, juge les propos « inacceptables », car ils encouragent « à détruire le Canada ». Le climat est devenu tellement nauséabond que de Gaulle est rentré à Paris prématurément. Même en France le Général n’a pas été compris et il faut se souvenir des « unes » des journaux de l’époque telles que : « De Gaulle perd les pédales » ou « de Gaulle est dangereux » pour les plus modérées où « Le vieux pète les plombs » ou « de Gaulle est gâteux » pour les plus injurieuses.

    Mais, finalement le général de Gaulle n’était au fond pas mécontent de ce coup de tonnerre et la suite a montré que les canadiens francophones se sont plus ou moins affranchis de la tutelle fédérale.

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