Jamet le dimanche ! UNITÉ FRANCAISE

1992 : alors que le président Mitterrand et sa majorité de gauche, que l’opposition de droite, emmenée par Jacques Chirac, que le cercle de la raison et le club du Siècle, que les multinationales, que les élites, que les médias, que tous les grands intérêts coalisés pèsent de tout leur poids en faveur de la ratification du traité de Maastricht, c’est d’extrême justesse, avec 51,05% des suffrages exprimés, que le « oui » l’emporte au référendum.

2005 : alors que le président Chirac et sa majorité de droite, que l’opposition de gauche, derrière le Parti socialiste, que le Parlement, la radio, la télévision, la presse écrite, que tous les pouvoirs militent ardemment pour le « oui » au référendum portant sur un traité constitutionnel européen, et que les opposants, mis à l’index, pratiquement réduits au silence sont dénoncés comme des ennemis publics de l’Europe, du progrès, de l’avenir, c’est le « non », contre toute attente, contre tout bon sens, contre tous les conseilleurs, contre tous les payés, qui l’emporte, largement, avec 55% des voix.

Qui ne voit aujourd’hui que la politique de relance telle que la conçoivent et l’esquissent le président Macron et son gouvernement d’apprentis-sourciers est incompatible avec les contraintes que fait peser sur nous l’accumulation des traités européens, que la France, ayant perdu la maîtrise de son budget, de ses frontières, de sa monnaie, de son économie, de son agriculture, de son industrie sacrifiées sur l’autel du libre-échange, ne dispose d’aucune marge de manœuvre, qu’elle est livrée sans défense à la concurrence déloyale, voire sauvage, que lui font certains de ses partenaires européens et les pays émergents, qu’elle doit subir la tutelle de la Commission de Bruxelles, de la Banque de Francfort, du Fonds monétaire international et des grandes multinationales ?

Qui ne comprend que seule une remise à plat et une reconstruction de l’Union européenne sur des bases équitables et acceptées par tous permettraient à chaque pays membre de l’Union de retrouver sa liberté perdue ?

Qui peut douter, si Emmanuel Macron soumettait à la consultation populaire son mirifique projet de gouvernement financier, de Parlement et de budget communautaires, que celui-ci serait taillé en pièces par l’arme absolue qu’une vraie démocratie met entre les mains du peuple, à savoir le suffrage universel ?

C’est bien la raison pour laquelle il se gardera bien, à l’instar de ses deux derniers prédécesseurs, de tenter une épreuve perdue d’avance. Comment expliquer, dans ces conditions, que l’amour de France, que le désir de France, que l’attachement enraciné, au plus profond de notre peuple, pour la souveraineté nationale, aient été une fois encore privés de leur légitime représentation politique, que la distorsion persiste et s’accentue entre le bon sens populaire, clairement majoritaire et pourtant impuissant, et la minorité technocratique qui monopolise les leviers du pouvoir ?

Les rivalités partisanes et personnelles, la dispersion des forces patriotiques qui, se présentant aux électeurs chacune sous sa propre bannière, sont laminées par le mode de scrutin, la montée incessante d’une abstention faite de rejet, de dégoût et de découragement, expliquent la déconvenue de 2017, venant après tant d’autres, pour les mêmes raisons et avec les mêmes conséquences.

Voyons les choses en face. Aucun mouvement ni aucun homme n’ont été capables, depuis plus de quarante ans, de mener au combat et à la victoire les forces vives de la nation. Aucun n’a su dépasser les vieux clivages et les vieilles querelles pour unifier derrière lui le seul parti qui vaille, le parti de la France.

Philippe Séguin pouvait être l’homme du destin. Il avait pour lui l’envergure, l’intelligence, le désintéressement. Il n’en a pas eu l’audace et la persévérance, retenu par une loyauté mal venue envers un parti et un homme qui ne la méritaient pas.
Charles Pasqua et Philippe de Villiers n’ont fait qu’un moment illusion avant de se tromper d’adversaires, de s’abîmer dans des chicayas mesquines et de s’enfermer dans une vision étriquée.

Jean-Pierre Chevènement a suscité une grande espérance qui dépassait largement les limites étroites de ses engagements passés, avant de rentrer sagement et tristement au bercail.

Nous avons été quelques-uns, quelque temps, longtemps, et même de plus en plus nombreux, à croire en Nicolas Dupont-Aignan, et à le suivre…On sait ce qu’il en est advenu.

Rien ne sera possible tant que nous ne sortirons pas des chapelles, des cuisines et des appareils. Nous voyons aujourd’hui, à gauche, à droite, des hommes qui se disent de bonne volonté, qu’on voudrait croire de bonne foi, mais qui semblent n’avoir pas compris la grandeur de l’enjeu et l’objet du débat. Il s’agit bien de « sauver la droite », de faire « l’union des droites », ou de fonder un Front de gauche, un bloc de gauche, un Front populaire, que sais-je ! Nous ne pouvons plus nous payer le luxe de la division.

La survie de notre démocratie, la pérennité de notre nation sont aujourd’hui confrontées à un risque plus sournois mais aussi dangereux qu’aux pires heures de notre histoire. Le temps n’est plus où l’indépendance de la France étant assurée, on ne se privait pas de s’affronter et de se déchirer autour des questions de régime – monarchie ou République – des questions de conscience – cléricalisme contre laïcité – ou des choix idéologiques – communisme, fascisme ou humanisme !

Ici nous n’avons que faire, nous n’aurons que faire d’un prétendu rassemblement qui se bornerait à la droite, d’une union fallacieuse qui se limiterait à la gauche. Quand la patrie est en danger, peu importe de quelle rive viennent les Français qui se lèvent pour la sauver, dès lors qu’ils ont pour but commun le salut de la France.
Notre seul drapeau, notre seul combat, notre seul horizon, c’est celui de l’unité française.

Dominique Jamet
Membre du CA de l’Association

 

 

8 commentaires sur Jamet le dimanche ! UNITÉ FRANCAISE

  1. A ROY… »alors: les pleurnicheries et critiques à son égard ne changeront pas ses objectifs que ça nous plaise ou non? »…l’avenir à ce stade de votre réflexion est donc bien triste et condamnerait les 75% d’électeurs qui ne se sont pas prononcés clairement pour « le chérubin du palais » à plier les gaulles et les 58% d’abstentionnistes aux élections législatives à attendre des jours meilleurs ?

  2. plus facile de critiquer que de faire seul FILLON ET QUELQUES AUTRES (pas assez nombreux hélas) auraient quelques chances « légères » d’inverser la tendance!! il n’en faut pas davantage pour se faire éliminer on l’a constaté à la présidentielle il a été balayé par une partie des républicains (toujours les memes)!! ceux qui avaient chassé De Gaulle en 1969. Je n’ai pas de solution il revient aux générations qui suivent d’en trouver une en oubliant les postures de conservateur de leurs ainés!! il ya du grain à moudre disait Bergeron en son temps parlant des écarts de salaires et de revenus entre les citoyens de ce pays, FILLON avait commencé d’en parler sur son programme s’agissant de la baisse des charges sur les salaires!! ce qui n’a pas été relayé par ses collaborateurs (cherchez l erreur)!! et vous aurez trouvé la vraie raison de son échec, tout autre argument n’est que billevesées nous avons le président que nous avons mérité , alors: les pleurnicheries et critiques à son égard ne changeront pas ses objectifs que ça nous plaise ou non?

  3. Jean-Dominique GLADIEU // 26 juillet 2017 à 11 h 28 min //

    L’image de Baert comparant le « Rassemblement pour le Rassemblement » à « l’Europe pour l’Europe » me parait juste (en plus d’être drôle).

    En effet, un rassemblement pourquoi si ce n’est faire triompher la Souveraineté du Peuple et l’Indépendance Nationale ?
    Dans ces conditions, se pose la question de notre relation future à l’OTAN, à l’UE et à l’ONU.
    Sur ce site, je crois que nous sommes tous d’accord en ce qui concerne l’OTAN : en sortir et le plus vite possible.
    Par contre, pour ce qui est de l’UE et, à plus forte raison, de l’ONU, il faudrait qu’on en débatte à tête reposée sans exclusive ni anathème.
    Chers compagnons, camarades et amis, excellent journée à vous tous.

  4. Il ne faut pas désespérer les arbres ne montent pas encore jusqu’au ciel même si Jupiter s’en mêle. Quant au Rassemblement pour le Rassemblement cela nous fait penser à la formule du Gl de Gaulle dénonçant celles et ceux lesquels comme un cabri vociféraient « L’Europe, l’Europe, l’Europe…! »

  5. Pour commencer il faudrait que la droite ai d’autre objectif que le salut de leur fauteuil ! Et je ne parlerai pas de la gauche devenue inexistante, cela n’en vaut plus la peine. Aux extrêmes Mme Le Pen est incapable et Mélenchon un tribun dangeureux pour son propre pays. Au centre : des opportunistes racoleurs.
    Que reste t il ? plus grand monde ! NDA a du mal à remonter la pente glissante ou il s’est aventuré par inadvertance, Sens Commun semble incarné une nouvelle éthique de la droite mais reste confidentiel et est marginalisé par les ténors de son propre camp. Rein qu’a voir comment sont traités par les médias et les biens disant, des analystes courageux comme Zemmour, ça fait peur. Bien sur quelqu’un comme Seguin nous manque aujourd’hui mais les biens pensant le rendrait inaudible et à l’époque personne n’a pris la peine de l’écouter pas même dans cette droite un peu trop franc mac . De Villiers a jeter l’éponge dégouté sans doute, même Marion Maréchal s’en est allée. Alors que faire . Remettre en place une monarchie pour remettre la France dans les rails et les français dans leurs sabots parce que pour le moment on a l’impression de marcher à côté de nos « pompes » et ce grâce peut être à des influences extérieures. Jamais je n’ai trouvé la France et les Français aussi vulnérables . Dire qu’on nous a vendu l’Europe pour soit disant nous protéger, l’union faisant la force. Aujourd’hui l’union est une limace sous influence qui se traine mollement en tournant en rond incapable de prendre les problèmes à bras le corps. Va t on rester bêtement accroché au dos de cette limace encore longtemps ou tenterons nous de reprendre notre destin en main avant qu’il ne soit trop tard ?
    Aujourd’hui je me dis que la crise économique à bon dos et qu’on nous la ressert à toute les sauce pour mieux nous faire oublier que pendant ce temps quelque chose de plus grave ( car irréversible ) est entrain de se produire insidieusement mais surement, quelque chose qui intéresse tout les grandes meneurs du buisness mondialisé, le grand remplacement, la fin de la civilisation judéo-chrétienne au profit d’une mixité inter raciale pour mieux nous broyer et que l’on deviennent tous des consommateurs lambdas, et que les courbes de natalités européennes remontent pour sauvegarder nos systèmes à bout de souffle. Face à ça, seule notre indépendance nous protègera en retrouvant la maitrise de nos vies et avenir. Le reste c’est du baratin. Et l’urgence c’est maintenant car bientôt il sera trop tard pour que cela se passe à peu près calmement…

  6. Quelle politique de relance s’apprête donc à faire Macron ? Je ne la vois pas du tout. Ce que je vois de façon éclatante c’est une politique d’austérité pour entrer dans le carcan des dogmes économiques européens. De plus la régression que va constituer la « réforme » du Code du travail en prolongement de la loi El Khomri dont il était l’inspirateur va aggraver les conditions de vie au travail des salariés.
    Avec Macron tout est clair, il n’y a pas de demi-mesure à approuver et de demi-opposition. Elle doit être totale, complète et radicale à la façon de JLM et de la France insoumise.

  7. Jojo Sauzon // 24 juillet 2017 à 18 h 31 min //

    UPR avec François Asselineau ???

  8. Joëlle Liberté // 24 juillet 2017 à 17 h 31 min //

    Malgré le plaisir que j’ai à lire les billets de Mr Jamet, je ne peux m’empêcher de lui faire une sévère critique sur celui-ci. En effet, il dénonce, à juste raison, les clivages droite/gauche et retombe dans ce piège quelques mots plus loin ! Lors des précédents scrutins présidentiel et législatif, de par leur forte abstention et
    leurs votes blancs et nuls, les Français ont démontré, ce que Mr Jamet et les autres ne veulent toujours pas voir, à savoir qu’ils
    ne veulent plus des partis politiques ni de droite ni de gauche ni
    d’ailleurs pour les diriger !!! AvecMacron et sa clique ils vont à
    nouveau très vite déchanter ! Même chez les Macron, les adhérents contestent les nouveaux statuts totalement anti-démocratiques qu’on veut leur imposer !!! Alors, cessez de parler logique partisane et vous serez crédibles !

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