Budget militaire 2017
Les Armées devront trouver 850 millions d’euros pour financer les opérations extérieures et intérieures. In Politique de défense par Laurent Lagneau
Depuis maintenant près de dix ans, la pratique veut que les dépassements de l’enveloppe dédiée aux opérations extérieures (et intérieures) menées par les Armées soient couverts par un financement interministériel dans le cadre d’une loi de finances rectificative adoptée en fin d’année. Ce principe avait été avancé par l’article 6-3 du rapport annexé à la Loi de programmation militaire (LPM) 2009-14, puis confirmé par l’article 4 de celle actuellement en en cours (LPM 2014-2019).
L’ancien ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, s’était habilement servi de ce dispositif. En effet, depuis 2013, le montant des crédits devant servir à financer les opérations extérieures (OPEX) est de 450 millions d’euros. Soit une somme bien inférieure au total des surcoûts de ces dernières, lequel dépasse le milliard d’euros.
Par le passé, un tel mécanisme n’était pas garanti. Quand les surcoûts des opérations extérieures étaient supérieurs à la somme qui avait été initialement prévue par le ministère de la Défense (maintenant des Armées), la différence pouvait être à la charge de ce dernier (*), le contraignant ainsi à puiser dans les crédits alloués à l’équipement des forces. Va-t-on revenir à cette situation ?
C’est en effet ce que l’on peut comprendre des propos tenus par le ministre de l’Action et des Comptes publics, Gérald Darmanin. Ce 11 juillet, dans les colonnes du quotidien « Le Parisien », il a donné les détails du plan qui doit permettre d’économiser entre 4 et 5 milliards d’euros afin d’atteindre l’objectif des 3% du PIB de déficit public.
« Nous avons demandé au ministère de la Défense (sic!) de tenir le budget qui a été voté en 2017 par le Parlement, ce qui entraîne une réduction des dépenses de 850 millions d’euros », a ainsi déclaré M. Darmanin. « Le budget ne diminue pas, mais l’enveloppe votée devra être respectée. Il faudra assurer le financement des opérations extérieures en trouvant des économies ailleurs », a-t-il ajouté.
La communication est habile. En apparence, le budget des Armées serait donc préservé puisqu’il n’est pas question de toucher à son montant inscrit en Loi de finances initiale. Ce qui permettra à l’exécutif de dire que la France maintient son effort en matière de défense et que l’objectif des 2% du PIB d’ici 2025 est toujours à l’ordre du jour.
De quoi rassurer le citoyen lambda avant le défilé du 14-Juillet et après les propos tenus par le président Macron lors de son intervention devant le Parlement réuni en congrès à Versailles. « Notre environnement, y compris notre environnement proche, se caractérise par l’accumulation des menaces. C’est bien l’ombre de la guerre qui, à chaque nouvelle crise, se profile » avait-il dit.
Les apparences sont sauves donc… Mais la réalité est toute autre. Le budget de la Défense voté par le Parlement à la fin de l’année 2016 prévoit respectivement 450 millions et 41 millions d’euros pour financer les opérations extérieures et intérieures (OPINT) alors que les surcoûts de ces dernières seront largement supérieurs à ces montants.
D’où les 850 millions d’euros que le ministère des Armées devra trouver en faisant des « économies ailleurs » pour combler la différence. Cette somme est par ailleurs largement inférieure aux 600 millions de crédits supplémentaires qui lui avaient été accordés dans le budget 2017… Et elle représente environ 20% des économies que l’État doit faire.
« Je veux réaffirmer ma détermination complète à faire en sorte que ce ministère ait les moyens de notre politique, celle qui est définie par le chef de l’État », a assuré, le 10 juillet, Florence Parly, la ministre des Armées, lors d’une conférence de presse. Évoquant des « pistes de réduction de dépense à l’étude », elle a dans le même temps déclaré que « nous allons veiller à gérer le mieux possible le train de vie du ministère pour réduire intelligemment ce qui peut l’être. » Mais il est à parier que les crédits d’équipement feront les frais de cette chasse aux millions. Comme autrefois…
(*) En 2004, Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Économie et des Finances, avait tenté de faire porter au ministère de la Défense la charge de la totalité des surcoûts « OPEX ». Mais le président Chirac s’y était opposé. En savoir plus sur ICI
En ce qui concerne le blocage du pays pour défendre l’Armée, les syndicats vont déjà avoir suffisamment à faire en ce qui concerne la réforme du Code du Travail (il vaudrait mieux dire: sa suppression!) La révolte de la « grande muette » pourrait déboucher sur des incidents très graves comme ceux d’Alger vers 1960. Pour éviter cela il faudrait mieux que nos dirigeants en place actuellement révisent leurs idées sur la défense de la France et prennent des décisions rédibles…
Encore un mensonge de plus du président. Le candidat annonçait une augmentation du budget de l’Armée. le Président dit exactement l’inverse et se permet d’insulter le général de Villiers qui commande les forces armées. Mensonge et insulte: tout un programme contre la France. Seul un candidat aux présidentielles s’est fait entendre pour contrer ces annonces….Je vous laisse deviner lequel!
A Edmond MORANO…nous comprenons votre déception, peut-être votre colère, car contrairement aux outrances verbales du « chérubin du Palais » qui proclamait « « J’ai voulu donner le premier rang aux armées françaises » ,la supercherie intellectuelle qui consiste à lier le Budget de la Défense au PIB, par nature variable, fluctuant et incertain, n’est pas une priorité ancrée sur le marbre de l’effort national. Alors vous avez raison on s’achemine comme par le passé sous tous les gouvernements qui se sont succédés depuis 35 ans à faire semblant et à laisser le soin à nos soldats de s’adapter aux contradictions politicardes.
Alors que tous les responsables politiques (ou presque) considère que nous sommes en guerre contre le terrorisme, ne pas sanctuariser le budget des Armées est une faute majeure. Demander toujours plus à nos militaires sans leur donner les moyens humains et techniques de nos ambitions est totalement absurde. Dans le même temps, on nous parle de rétablissement d’un service national d’un mois qui coûtera la peau des fesses sans pour autant renforcer le sentiment d’appartenance à la Nation de notre jeunesse. Un gadget de plus qui n’aura aucune incidence. Hélas, le Président de la République n’inaugure rien il est dans la droite ligne de ses prédécesseurs. l’Armée, variable d’ajustement du budget national, quoi de plus simple quand on sait que nos militaires seront toujours dévoués à défendre notre Pays (avec ou sans moyens supplémentaires)! La CGT n’organisera pas de manifestations pour défendre nos soldats! Le Pays ne sera jamais bloqué pour défendre notre Armée!
Le discours de « c’estmoilechef » à l’Ecole de Brienne hier au soir fût un pur produit sorti de l’école du Flou. Si donc en 2018 le budget sera porté à 34 Milliards dans la trajectoire de 2% du PIB visé pour 2022, alors que nombre de dépenses nouvelles non budgétées seront engagées en 2018 après rendu d’études de commissions ad ‘hoc , que nul ne sait ce que sera le PIB de la France en 2018 pas plus qu’en 2022 et surtout que le trou des finances publiques en 2018 nous a déjà été pronostiqué catastrophique pour justifier l’étalement dans le temps des promesses faites aux français, tout se passe comme si une nième opération de manipulation mentale était en marche !
Bonne fête Nationale tout de même .
Tout à fait juste mais cela est en parfaite continuité avec ce qui se fait depuis 25 ans: le désarmement de notre pays. On peut se demander si quelque part cela ne confine pas à la trahison. Et cela d’autant plus depuis 2015.
Nous devrions concentrer nos efforts sur nos intérêts rien que nos intérêts!
Nous ne devons pas êtres les supplétifs des Américains, nous devons investir dans du matériel de préférence de fabrication Française pour défendre notre liberté et promouvoir l’emploi chez nous!
L’armée doit être plus impliquée dans la vie sociale, défendre la laïcité, recadrer des jeunes perdus avant qu’ils ne sombrent dans la délinquance, faire des contrats de formation aux jeunes décrocheurs pour apprendre un vrai métier dans un cadre disciplinaire etc
L’armée a vraiment beaucoup d’atouts, elle doit être le squelette de notre démocratie!