« La France doit apprendre à dire « non » à l’Europe. »

Henri Guaino, député LR des Yvelines, ancien conseiller spécial à l’Élysée, candidat à l’élection présidentielle

L’ancien proche conseiller de Nicolas Sarkozy, député LR des Yvelines et candidat à la présidentielle a souhaité que la France accueille des migrants mais que cela doit se faire en accord avec les populations et non par une décision autoritaire. « Un Etat se fait respecter non pas par l’autorité, pas par la violence mais par le consensus. » Il est partisan de durcir les peines pour les personnes qui consultent régulièrement les sites djihadistes mais ne souhaitent pas que l’on diffuse la liste des personnes qui apparaissent sur le Fichier S de la police.

Concernant le conflit en Syrie Henri Guaino estime qu’il faut tout faire pour éradiquer l’Etat islamique, y compris en ayant des troupes au sol et en collaborant avec Bachar El Assad.

Contrairement à Nicolas Sarkozy, il ne trouve pas choquant que des électeurs de gauche participent à la primaire de la droite car au moment de l’élection tous les électeurs, de droite et de gauche, seront appelés à voter pour le meilleur candidat. Henri Guaino s’est montré partagé sur Emmanuel Macron. « Ce qu’il fait est positif car il bouscule, mais son parti c’est un peu le club des banquiers d’affaires » et il lui reproche de « mettre les Français les uns contre les autres. »

Evoquant la France dans l’Europe et après avoir dit que « la France traverse une crise morale et intellectuelle », mais  « jamais je ne me résoudrai à un Etat européen car il n’y a pas de peuple européen. Le vrai sujet est d’apprendre à dire « non » à l’Europe comme l’a fait le Général de Gaulle. Pour autant il n’est pas question pour lui de sortir de l’Europe car «  sortir de l’Europe, c’est sortir de l’euro et on ne sait pas où cela nous conduit. »

« Des électeurs de gauche vont voter à la primaire de la droite »
Migrants : « des référendums dans les communes »
« Avec Macron, le club des banquiers d’affaire »

14 commentaires sur « La France doit apprendre à dire « non » à l’Europe. »

  1. Pas de problème sur votre commentaire. Personne ne considère que c’est de la polémique

  2. Jean-Dominique GLADIEU // 12 octobre 2016 à 14 h 19 min //

    Chers Alain Kerhervé et Edmond Romano,

    Je vous entend bien mais comment faire évoluer ce machin sachant qu’il faut l’unanimité pour en modifier le fonctionnement ?
    (c’est une question amicale pas une polémique).

  3. Je partage ce point de vue. Ne pas sortir de l’Union Européenne, mais la modifier profondément pour que les Etats-Nations reprennent la main.

  4. Edmond Romano // 11 octobre 2016 à 19 h 40 min //

    Sortir de l’Europe est totalement utopique! Quelles en seraient les conséquences? Voyez le Royaume-Uni: pas plus tôt le Brexit adopté la livre sterling a chuté de 15ù et par un effet mécanique le PIB de la France est devenu supérieur à celui de l’Angleterre et encore ils n’étaient pas dans la zone euro. Les responsables politiques qui prônent la sortie de l’Europe sont soit des menteurs soit de dangereux aventuriers. Toute solution passe par une refondation de l’Europe et là la France (à condition d’avoir des responsables courageux) peut arriver à entrainer d’autres Pays. Les extrémistes dans les propos me font penser à cet adage: « les chiens aboient, la caravane passe »;

  5. Jean-Dominique GLADIEU // 11 octobre 2016 à 14 h 15 min //

    A Alain Kerhervé,
    Bien sur le Général n’a pas dit « non » à l’Europe mais il n’en maintenant pas moins ses exigences quant au respect de la souveraineté des peuples composant ce qui alors s’appelait le CEE.
    Mais que serait-ile advenu si la politique de la « chaise vide » n’avait pas été couronnée de succès ?
    A l’époque, avec seulement 6 pays membres, il était possible pour un état comme la France de faire entendre sa voix. Mais aujourd’hui avec 28 pays (dont certains alignés sur Washington) et la règle de l’unanimité nécessaire pour modifier les procédures, les chances de faire évoluer le « machin » dans le sens de la souveraineté sont quasi-nulles. Le retrait n’est donc pas à exclure …

  6. Michel Chailloleau // 11 octobre 2016 à 11 h 31 min //

    Lorsque le général de gaulle a dit « NON » à l’Europe cette décision venait d’un grand personnage historique et c’est pour cela qu’il a eu gain de cause. Mais actuellement quel homme politique a autant de charisme pour dire cela? Il faut donc que ce soit les Français qui s’expriment par référendum et que le résultat soit appliqué. Ce qui n’a pas été fait pour le référendum sur la Constitution européenne où le « NON » a été transformé en « OUI » par les gouvernants en place à l’époque. Personne ne peut dire que la sortie éventuelle de l’Europe serait une catastrophe car actuellement la France est en Europe et on voit bien que c’est une catastrophe sur tous les plans: politiques, sociaux et économiques.

  7. Flamant rose // 11 octobre 2016 à 11 h 23 min //

    Dans l’affaire de la chaise vide, on ne peut pas faire abstraction de deux éléments. Le premier étant que la France était dans une année électorale et le second l’hostilité de certains européens au général de Gaulle y compris en France avec le fédéraliste Jean Lecanuet.

    Il était convenu qu’au 30 juin 1965, il faudrait conclure sur le financement de la politique agricole commune. Comme celle-ci est assez favorable aux paysans français, et que c’est l’année de l’élection présidentielle, les européens hostiles au Général ont sans doute spéculé sur sa fragilité circonstancielle. Le président Hallstein, dont il est la bête noire concocte un rapport où on lit trois choses : la P.A.C., la création de ressources propres pour la communauté et le renforcement des pouvoirs du Parlement européen. Hallstein dévoile ses batteries en public avant que le conseil des ministres en soit saisi. C’est la seconde crise majeure du Marché commun : « La chaise vide » pour six mois.

    Jubile t-on aux affaires étrangères Belge en recevant le 3 décembre 1965 le rapport du baron Jaspar ? ( Marcel-Henri Jaspar est l’ambassadeur de la Belgique à Paris de mai 1959 à juin 1966). Celui-ci perçoit des signes d’inquiétude dans la classe politique au pouvoir en France devant le succès du centriste Jean Lecanuet, mais relève que de Gaulle ne fait aucune « concession » au programme européen et atlantique de son adversaire.

    Il fera pourtant un geste un mois après sa réélection. Les cinq ministres ont fait savoir qu’ils souhaitaient retrouver la France à la table des négociations, à la mi-janvier 1966, à Luxembourg. Concession de taille : les membres de la commission n’y seraient pas conviés. Finalement, de Gaulle n’a eu que partiellement satisfaction avec un compromis boiteux qui a sauvé la face de tout le monde : on constate la divergence sur la question du vote majoritaire tout en soulignant qu’au cas où l’unanimité n’était pas acquise…on voterait à la majorité.

  8. « Mettre les français les uns contre les autres » Henri Guaino enfonce une porte ouverte ,car la totalité de nos gouvernements n’ont eu de cesse de légiférer pour des catégories ,voire pour des minorités cibles de leurs clientélismes électoral de court terme. Aussi est-il normal qu’au bout du compte l’efficacité économique et sociale ne soit plus pour le plus grand nombre au travers de Lois qui finissent par se télescoper, ne plus être en phase avec le présent, mais laisse entrevoir que certains sont avantagés, d’autres pistonnés, d’autres laissés pour compte et accélère la machine à fabriquer des déçus de la Démocratie.
    L’Europe , hélas, par contagion ,liée à nos représentants qui ne savent pas être efficaces pour le plus grand nombre ,se met à fabriquer de l’exclusion, du favoritisme et finalement le malheur du plus grand nombre. De ce point de vue Henri Guaino n’a pas tort d’en vouloir à celles et ceux qui ne savent pas dire non au manque d’efficacité sociale et économique.

  9. Une précision : De Gaulle n’a pas dit NON à l’Europe. Son refus était partiel, et derrière la période de la chaise vide, il a eu satisfaction. voir ICI : http://archives.gaullisme.fr/crise%20de%20la%20chaise%20vide.htm

  10. Jean-Dominique GLADIEU // 10 octobre 2016 à 13 h 55 min //

    Trois remarques en ce qui me concerne :

    1/  » Henri Guaino estime qu’il faut tout faire pour éradiquer l’Etat islamique, y compris en ayant des troupes au sol et en collaborant avec Bachar El Assad  »
    Autrement dit, l’Occident continue à décider à la place des Syriens ce qui est bon ou pas pour eux !
    Je pensais que l’idée-force du gaullisme était le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes …

    2/  » Le vrai sujet est d’apprendre à dire « non » à l’Europe comme l’a fait le Général de Gaulle. Pour autant il n’est pas question pour lui de sortir de l’Europe  »
    Dire « non » à l’Europe, me semble-t-il, c’est envisager l’éventualité d’une sortie de l’UE comme une possibilité (même si ce n’est pas la seule). Si on se refuse à cette éventualité, on dit « oui » à l’Europe.

    3/  » sortir de l’Europe, c’est sortir de l’euro et on ne sait pas où cela nous conduit  »
    On pourrait tout aussi bien dire qu’on ne sait où nous conduirait de rester dans l’euro !

  11. Edmond Romano // 10 octobre 2016 à 11 h 29 min //

    Je trouve Henri Guaino très réaliste dans son propos. Je suis tout à fait d’accord avec J. Payen: en 2007, nous avons évité le pire. La crise économique mondiale qui a eu lieu en 2008 eut été beaucoup plus douloureuse pour les Françaises et les Français si Ségolène Royal avait été Présidente de la République. Même si je ne voterai jamais plus pour Nicolas Sarkozy pour un tas de raisons, je reconnais que durant cette période il a été à la hauteur. Mazintenant, reste à savoir si monsieur Guaino aura les 500 signatures (j’en doute).

  12. Certes, on peut reprocher à H.Guaino d’avoir été l’un des acteurs majeurs de la victoire de N. Sarkozy en 2006/2007. Mais… Questions :
    -Quel homme politique « gaulliste » aurait-il du soutenir qui était alors en situation d’imposer ses conceptions et de prétendre remporter la présidentielle ?
    -Qui oserait prétendre que l’élection de Mme Royal eût été plus avantageuse pour notre pays ?

    Faire de la politique (hélas pour les idéalistes !) c’est quasiment toujours choisir entre des inconvénients.

    Avec beaucoup de dignité H. Guaino assume d’ailleurs l’héritage 2007/2012. Assumer… sans renier et sans avoir des trous de mémoire, donnons lui acte que cela est plutôt rare et ne manque pas de panache.

    Aujourd’hui, H. Guaino est un homme libre qui est en situation de traiter les terribles questions qui se posent à nous, dans une vue d’ensemble et avec cohérence. Sa vision est intimement imprégnée de gaullisme : unité nationale, refus des factions, des communautés et des féodalités, mobilisation de l’Etat en faveur de l’intérêt général, solidarité, dialogue social, ouverture au grand large (le vaste monde!), coopération étroite avec les pays d’Europe sans dérive fédérale.

    Dans cette élection décisive, je crois indispensable de contribuer à élargir l’audience de cet homme qui n’est l’instrument de personne et qui ne peut compter que sur l’écoute de citoyens lucides refusant la démagogie. J’espère qu’il en reste !

  13. Moi, c’est le contraire.

  14. Le gaulliste Henri Guaino a un passif de conseiller du plus a-gaulliste des présidents qui m’inspire la plus vive réserve à son encontre.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*