Débat sur la Syrie
Syrie : le résumé du débat à l’Assemblée en 5… par LCP
Pas de vote à l’issue de ce débat, conformément à ce que prévoit la constitution et en dépit des pressions d’une partie de la classe politique. A gauche, les communistes et les écologistes ont réclamé un vote du Parlement, tout comme Jean-Louis Borloo pour l’UDI. Jean-Marc Ayrault a écarté lundi cette hypothèse après avoir reçu à Matignon les principaux responsables de l’Assemblée et du Sénat. Mais il pourrait y avoir un vote ultérieurement. C’est du moins ce qu’a affirmé le ministre des relations avec le Parlement, Alain Vidalies, sur RTL mardi matin.
L’UMP a clarifié mardi sa position dans le débat. Pour Christian Jacob, la France ne peut intervenir en Syrie sans une résolution du conseil de Sécurité de l’ONU. Sans quoi cela constituerait « une vraie rupture » dans la Ve République.
Jean-Pierre Chevènement, sénateur du Mouvement républicain et citoyen, « souhaite de tout cœur éviter l’enlisement de la France dans une guerre qui serait contraire à ses intérêts et à sa vocation » préférant que le gouvernement « use de son influence » « pour contribuer à la réunion aussi rapide que possible de la Conférence de Genève II. »
Nicolas Dupont Aignan député gaulliste et Président de « Debout La République »fait le mauvais élève et sort après le discours de Christian Jacob. « Tout est fait pour interdire qu’on parle ! De quoi ont-ils peur ?« , peste-t-il. « Les socialistes sont plus atlantistes que jamais ! », ajoute-t-il. « Mais ce que je leur reproche le plus, c’est cette politique étrangère de communication. Bien sûr que les images d’enfants gazés sont atroces (…). Un vrai débat devrait aller au-delà de l’émotion !«
Cà s’est passé hier mercredi
Le secrétaire d’Etat John Kerry a assuré mercredi que les Etats-Unis bâtissaient une coalition internationale pour d’éventuelles frappes militaires contre la Syrie, notamment avec la France et des pays arabes. Si nous n’agissons pas aujourd’hui, je vous garantis que nous devrons faire face rapidement à de plus grands risques pour notre sécurité.
La commission du Sénat américain approuve l’usage de la force à 10 voix contre 7 et une abstention, rapportent les journalistes présents sur place.
Deux amendements McCain sont adoptés par la commission. Ils visent à élargir la porte de l’action militaire pour « inverser la tendance sur le champ de bataille », ce qui s’éloignerait de l’objectif initial de frappes ciblées
Et pendant ce temps
L’ambassade de France au Liban met en garde les ressortissants français
La sénatrice écologiste Leila Aïchi se plaint d’avoir été « évincée » du débat sur la Syrie au Sénat. Le groupe écologiste au Sénat disposait d’un temps de parole de 12 minutes mais « quelques heures avant », Leila Aïchi a été « privée de parole », selon son communiqué.
Damas refuse de céder « même s’il y a une 3e guerre mondiale »: le vice-ministre syrien des Affaires étrangères Fayçal Moqdad a accordé une interview exclusive à l’Agence France-Presse. Extraits: Le gouvernement syrien ne changera pas de position même s’il y a une troisième guerre mondiale. Aucun Syrien ne peut sacrifier l’indépendance de son pays. [Nous avons] pris toutes les mesures pour riposter […] La Syrie, en vertu de la charte de l’ONU, a le droit de riposter à une telle agression qui n’a aucune justification dans le droit international. (Fayçal Moqdad)
Jean-Yves Le Drian (Ministre socialiste des Armées) évoque les « travaux de planification militaire« pour « rompre à la logique d’impunité » de Damas
JP. Raffarin : « Il est humiliant que l’engagement militaire de la France dépende non pas de notre vote mais de celui des USA »
Ce qui caractérise une guerre, c’est la destruction volontaire des biens et des personnes, et la durée.
La Constitution de la Vème République saccagée par Coups d’État parlementaires a fait en sorte qu’on puisse lancer une guerre, donc des destructions et des morts, sans le dire, sans aucun contrôle, et — c’est écrit noir sur blanc dans la Constitution saccagée — EN RÉFLÉCHISSANT APRÈS L’AVOIR LANCÉE ! Voir les propos de certains, à l’UMP, laquelle essaie de concilier l’inconciliable (ceux qui sont contre ; ceux qui réclament un vote ; et ceux qui sont pour sans surtout qu’il y ait de vote), un député ayant osé dire qu’il était inutile de débattre tant que les frappes n’ont pas eu lieu !
Et nos politiciens se font passer pour des machiavels, parce qu’ils expliquent sans même en avoir honte, qu’il faut décider d’une guerre tout de suite, en profitant de l’émotion (créée par la propagande), parce que quelques jours après, personne ne comprendrait plus pourquoi on l’a lancée ! Une guerre se caractérise par sa durée (l’Afghanistan, c’est déjà 12 ans !), et on veut que les motivations de l’engagement ne durent que quelques heures !
La culture, c’est ce qui reste quand on a tout oublié. L’intérêt national, c’est ce qui reste quand on a oublié l’événementiel, l’écume des jours. Le sens de l’État, c’est accorder son action au signal de l’intérêt national sans se laisser perturber par le bruit.