Sarkozy sera-t-il Chaban ou Giscard ?
- Laureline Dupont – Marianne
Les sondages se succèdent, Nicolas Sarkozy piétine. De son côté, le « mou » François Hollande s’affermit. Son programme, « flou » hier, gagne en netteté aujourd’hui. Depuis le discours du Bourget, la majorité attend donc, frêle et paralysée, l’intervention télévisée de son président-candidat, cette intervention qui donnera le la du second temps du concerto de la bataille présidentielle. Et permettra peut-être d’apporter un début de réponse à la question : Sarkozy finira-t-il Chaban ou Giscard ?
« Il me reste encore le Mont Ventou et l’Alpe d’Huez. » Lucide, Nicolas Sarkozy use et abuse de sa métaphore cycliste favorite. Aux parlementaires et ministres qu’il réunit chaque semaine, à ses visiteurs du soir, à ses conseillers dévoués, il répète : « Ce sera dur, il faudra se battre jusqu’au bout. » Cette satanée côte de popularité qui refuse obstinément de remonter – même de stagner-ne serait qu’un détail si ces facétieuses agences de notation n’avaient pas décidé d’entamer aussi sa crédibilité ! Le chef de l’Etat qui érigeait en objectif absolu la conservation du triple A a atteint son objectif : convaincre les Français que trois A valent mieux que deux. « Sur le terrain, on a ressenti un vrai choc suite à la dégradation de la note de la France », reconnait Eric Ciotti.
Encore groggy par cette annonce, le président chancelle et laisse tomber de sa besace la TVA sociale. « Pourquoi maintenant ?! », s’étouffent en chœur les grognards de la Droite populaire, Lionnel Luca et Christian Vanneste. Pour façonner son image de président actif et réformateur pardi, pour renvoyer l’adversaire Hollande au rang de pleutre engourdi.
Mais voilà que le « Flamby » socialiste décide de briser la gangue en prononçant ce discours énergique et vindicatif. Panique en Sarkozie, tout le monde sur le pont ! (Voir le numéro 771 de Marianne à paraitre samedi 28 janvier.)
Le paquebot UMPiste prend l’eau et certains passagers commencent à envisager de grimper dans une chaloupe moins clinquante dirigée par un capitaine plus fiable. Alain Lambert, fraichement rallié à François Bayrou, en est convaincu : « Un nouvel appel des 43 est en germe. »
Dans le rôle du plébiscité Valéry Giscard d’Estaing ? Le candidat centriste, évidemment. Mais reste à trouver l’interprète idéal pour le personnage de Chirac, à l’origine en 1974 de ce casus belli à l’encontre de Chaban. « Jean-Louis Borloo est de ceux qui peuvent lancer cet appel », espère l’ancien ministre du Budget. Le patron du Parti radical (PR) en leader pugnace d’une rébellion anti-sarkozyste ? Le scénario paraît peu crédible de prime abord.
Le congrès du PR, durant lequel les Valoisiens choisiront leur candidat à la présidentielle, ne cesse d’être repoussé. Raison officielle : … Raison officieuse : « On ne peut pas l’organiser avant la déclaration de candidature de Nicolas Sarkozy, ça n’aurait aucun sens de le désigner s’il n’est pas encore candidat », admet volontiers un cadre du parti. « Les Radicaux sont dans une position d’observateurs et nous nous déterminerons lors de notre congrès », tempère Dominique Paillé.
Quant à l’individu Borloo, « il peut tout à fait ne soutenir personne, il n’a aucune obligation », affirme l’un de ses proches. En ce moment, il observe. Les candidats d’abord, mais également les sondages. Aux dires de certains membres de son entourage, il songerait bel et bien à lever « un escadron » pro-Bayrou* le moment venu mais à la seule condition que ce dernier atteigne la barre fatidique des 18 %. Car il faut que le jeu en vaille la chandelle. On ne rompt pas avec le monarque pour un aspirant au trône de pacotille. On ne chabanise pas la bête sarkozyste si celle-ci bouge encore.
Pour se décider, Borloo et les autres hésitants du centre-droit pourront examiner le président-candidat lors de son intervention télévisée dimanche. Puis après tout, les sondages de janvier ne font pas l’élection de mai. Sarkozy a encore le temps de lutter contre ce destin à la Chaban que semblent vouloir lui réserver des centristes en mal d’humanisme. Mais il faut faire vite. François Bayrou se rêve en Giscard et droitise son discours à l’intention de ces frondeurs éventuels. Le candidat UMP doit les amadouer, coûte que coûte. Il le sait et c’est sans doute pour cette raison qu’il a prié Jean-Louis Borloo de lui soumettre ses propositions en matière de logement, de formation, d’emploi, avant le sommet social du 18 janvier. Mais même avec le soutien de ce centre-droit encore indécis, Sarkozy peut-il arracher la victoire à la gauche ?
En 1981, Giscard a dû céder son bail élyséen à François Mitterrand. « Combien de fois un gouvernement a été reconduit depuis 1974 ?, interroge dépité un député UMP. Celui qui regarderait l’avenir de façon béate serait soit un menteur, soit un inconscient. » Si défaite il y a, une question reste en suspens : Sarkozy marchera-t-il dans les pas de VGE en prenant la tête de l’UMP ? « En cas d’échec, c’est sûr, j’arrête la politique », promet aujourd’hui le candidat. La phrase fait sourire ceux qui ont approché l’animal politique de près : « Toute sa vie a été la conquête du pouvoir. Toute sa vie après l’élection sera la reconquête du pouvoir. »
* François Bayrou est en embuscade. Sera-t-il la surprise de 2012.
[note de la rédaction de Gaullisme.fr]
En tant que « gaulliste », je ne peux qu’admettre que la campagne présidentielle sera difficile à gagner, pour l’ensemble des prédisentiables. Nous devons absolument et dans un même élan faire front au PS, lequel PS gagne du terrain, si l’on en croient les médias… La France est en crise, admettons le, et pendant ce temps le FN avance tranquillement sur son petit bonhomme de chemin.
Réveillons-nous, notre pays va a la dérive, il est l’heure d’unir nos forces vives pour l’Avenir de notre Pays !!!
C’est aujourd’hui qu’il faut agir, ainsi empêcher la gauche comme le FN, à gagner du terrain. Ne laissons pas détruire l’avenir de nos enfants… Gaulliste la France à besoin de toi !!! Je n’ai nullement l’intention, ni de prétendre, que je détiens la vérité pour la France de demain, mais je connais la puissance de l’élan-gaulliste…
Sarkozy est un président haï par les Français. On peut vouloir l’ignorer mais c’est un fait. On dit souvent des français qu’ils ont la mémoire courtes, c’est sans doute vrai en principe, mais à tout bon principe, il y a l’exception. Pourquoi lui? « Parce que lui », est la meilleure réponse, il est son propre ennemi. C’est tout. E.P