Plans sociaux : l’arnaque Sarkozy

Face à la nouvelle vague de licenciements et de suppressions d’emplois qui menace la France, du secteur de l’automobile jusqu’à celui de la banque, en passant par d’innombrables autres activités, Nicolas Sarkozy a choisi une détestable stratégie, celle de la dénégation. Jouant sur les mots, il a ainsi eu le front d’assurer jeudi matin qu’il n’y aurait «pas de plan social» chez PSA. En réalité, il y aura -envers et contre tout- des réductions drastiques d’effectifs, même si ce ne sera pas sous la forme de licenciements secs.

Cette hypocrisie élyséenne est d’autant plus choquante que la puissance publique dispose d’importants moyens d’action: les plus gros plans sociaux sont souvent annoncés par les entreprises qui ont précisément été le plus aidées par la puissance publique, à grand renfort de subventions prélevées sur les deniers publics et qui sont venues creuser l’endettement.

De fait, la vague de suppressions d’emplois qui a enflé depuis quelques jours est impressionnante. Le groupe automobile PSA a annoncé la suppression de 6.000 postes en Europe, dont 5.000 en France et tout particulièrement 2.000 dans le secteur de la recherche et du développement.

Au même moment, le même groupe PSA a annoncé la fermeture de son usine de Dannemarie (Haut-Rhin), spécialisée dans la fabrication de moteurs de scooters Peugeot, et prévoit des reclassements ou des départs anticipés pour les 140 salariés. Selon des documents adressés aux syndicats avant un comité central extraordinaire (CCE) prévu le 25 novembre, une quarantaine de salariés seraient reclassés dans l’autre site des scooters Peugeot à Mandeure (Doubs), selon l’AFP. Des reclassements dans d’autres usines du groupe, à Sochaux (Doubs) et Mulhouse (Haut-Rhin), et des départs anticipés sont prévus pour le reste des salariés, a expliqué le délégué CGT Emmanuel Guillier.

Outre la fermeture de Dannemarie, le groupe devrait annoncer lors de ce CCE la suppression de 60 emplois à Mandeure (environ 650 salariés actuellement), a ajouté le syndicaliste, précisant que l’intersyndicale se réunissait jeudi matin pour débattre de ce plan.

De leur côté, les grandes banques françaises ont annoncé ces derniers jours une cascade de suppressions d’emploi. BNP Paribas va ainsi supprimer 1.396 postes dans ses activités de banque de financement et d’investissement (BFI), soit environ 6,5 % des effectifs du pôle. C’est ce qu’ont révélé, mercredi 16 novembre, des représentants des syndicats SNB et CFDT de la banque, à l’issue d’une réunion avec la direction. Ces suppressions devraient intervenir à hauteur de 1.023 emplois à l’étranger et 373 en France.

La Société générale va faire de même, avec un plan social qui pourrait toucher environ 1.000 personnes, dont la moitié en France. Et ces mesures devraient être complétées par un plan d’austérité salariale.

Des souffrances sociales invisibles

Ces annonces ne donnent qu’une faible idée du séisme social qui est en train de s’enclencher. Ces entreprises sont très connues et leurs plans sociaux sont donc visibles et commentés. Mais au-delà, c’est toute l’économie française qui est actuellement en train de piquer du nez, du fait de la coordination européenne des politiques d’austérité, générant une violente contraction de l’emploi et donc une envolée du chômage, dont on ne connaît pour l’heure que les signes avant-coureurs.

Or, avant même ce nouveau choc, les chiffres récents du marché du travail étaient déjà détestables. Voici les derniers en date, ceux arrêtés à fin septembre :

Ces chiffres font apparaître que le chômage est en très forte hausse. Le nombre des demandeurs d’emploi de la catégorie A s’élève ainsi à presque 2,8 millions de personnes, et celui des demandeurs d’emploi des catégories A, B et C atteint désormais plus de 4,4 millions, en hausse de 4,7% sur un an. Et dans un marché du travail, qui est maintenant très déréglementé, tout se passe très vite : c’est sous la forme de fins de contrats à durée déterminée (en hausse de 9,7% sur les douze derniers mois se terminant fin septembre), ou de fins de missions d’intérim (+13,6%), que les entreprises réduisent leurs effectifs. En clair, il n’y a pas même besoin de plan social.

Derrière les plans sociaux très visibles de PSA, BNP Paribas ou encore de Société générale, il y a donc des souffrances sociales d’autant plus violentes qu’elles ne sont pas visibles. Pas de plan social, pas d’émotion publique : la société n’est pas même alertée de l’onde de choc de la crise. Tout juste devine-t-on quelques semaines ou quelques mois plus tard les dégâts que cela a occasionné. A cause de signes terribles : le nombre en progression de SDF dans la rue ; le nombre de pauvres ou d’exclus qui fouillent les poubelles…

Deux tiers des créations d’emploi sous forme d’intérim

La violence de « l’ajustement social » auquel la France est en train de procéder – en même temps que son invisibilité, ou du moins sa discrétion –, tout cela est confirmé par le « Portrait social » que l’Insee a publié cette semaine (lire Le triste florilège des inégalités françaises). On y apprenait ceci : « L’intérim a été la principale variable d’ajustement de l’emploi à l’activité entre 2008 et 2010. Entre le 1er trimestre 2008 et le 1er trimestre 2009, les effectifs intérimaires se sont contractés de 35 %. Le taux de recours à l’intérim s’est effondré dans les secteurs marchands, passant de 4,1% au 1er trimestre 2008 à 2,8 % au 1er trimestre 2009. Dès la mi-2009, l’intérim est reparti à la hausse. Ce redémarrage précoce de l’intérim se poursuit tout au long de 2010 (+ 96.000 intérimaires). Au total, sur l’année, l’intérim contribue pour plus des deux tiers aux créations d’emploi. Le dynamisme de l’intérim s’essouffle cependant au 1er semestre 2011 (+ 17.000 créations) et le taux de recours se stabilise à 3,8 %, soit légèrement en deçà de ce qui prévalait avant la crise. »

Le fait que l’intérim contribue pour plus des deux tiers aux créations d’emploi est un phénomène nouveau et spectaculaire. Par contraste, au début des années 1980, près de neuf emplois sur dix créés étaient des contrats à durée indéterminée (CDI). Or désormais, la part des emplois en CDI ne cesse de baisser, comme le détaille l’Insee : « Le taux d’emploi en CDI a ainsi atteint un point haut au 4e trimestre 2008,où il s’établissait à 50,5% de la population, puis il a diminué en 2009. La reprise de l’activité n’enraye pas tout de suite cette diminution: le taux d’emploi en CDI continue de baisser tout au long de 2010 et début 2011 (48,7% au 1er trimestre 2011) pour ne repartir à la hausse qu’au 2e trimestre 2011. »

Toutes ces indications, lourdes de drames sociaux, montrent clairement comment les choses se passent désormais : plus besoin, le plus souvent, de recourir à un plan social en bonne et due forme ! Puisque l’intérim occupe une place aussi importante, il suffit d’y mettre le holà, à chaque fois que la conjoncture se retourne ! Cette tendance est particulièrement à l’œuvre dans le secteur de l’automobile, où souvent les effectifs sont composés à près de 50% d’intérimaires.

Et face à ces politiques sociales iniques qui visent à développer seulement les emplois précaires (intérim, CDD, temps partiel), quelle stratégie a choisi Nicolas Sarkozy ? Celle effectivement de la complicité et du déni. A l’occasion d’une cérémonie à l’Elysée pour commémorer le troisième anniversaire du Fonds stratégique d’intervention (FSI – Lire Les errements du (hedge) Fund stratégique d’investissement), il a joué sur les mots. Evoquant la situation de PSA, il a souligné que son dernier « plan de compétitivité » n’était pas équivalent à un plan social : « Je me suis entretenu hier soir et ce matin avec Philippe Varin (président du directoire de PSA – ndlr) et je peux vous annoncer qu’il n’y aura pas de plan social en France chez PSA. » Voici ce qu’a dit Nicolas Sarkozy (à écouter à partir de 6’10 ») :

Une pluie de cadeaux pour des entreprises bénéficiaires

Mais évidemment, c’était une galipette. Le chef de l’Etat a voulu suggérer qu’il n’y aurait pas de suppression d’effectifs, alors qu’en réalité, il n’y aura pas de licenciement. En clair, rien n’a changé, strictement rien. Et dans la phrase suivante, Nicolas Sarkozy, presque malgré lui, l’a admis : « En particulier, les 2.000 salariés du groupe les plus directement concernés par ce projet seront tous reclassés, soit à l’intérieur du groupe, soit à l’extérieur du groupe, notamment chez des prestataires. »

Ce tour de passe-passe est d’autant plus scandaleux que la puissance publique dispose naturellement d’énormes moyens de pression sur toutes les entreprises privées, et notamment les constructeurs automobiles et les banques. Ce sont en effet d’abord ces deux secteurs économiques qui ont été le plus aidés par le gouvernement, notamment en 2008, lors des différents plans de soutien à l’économie.

Les banques ont ainsi profité d’un plan portant sur un apport de 20 milliards d’euros en liquidité et 20 milliards d’euros en fonds propres. De surcroît, elles ont mis la main dans des conditions scandaleuses sur une bonne partie des fortunes qui sont collectées au travers du Livret A et qui ont été partiellement détournées de leur objet, le financement du logement social.

Dans le cas de l’industrie automobile, de l’argent, il en est tombé depuis 2008 comme à Gravelotte. Le portail Internet du gouvernement en dresse une liste (elle est ici) qui est très loin d’être exhaustive : prime à la casse de 1.000 euros par véhicule remplacé ; 1 milliard d’euros en soutien au crédit automobile ; 400 millions d’euros à la recherche développement et 500 millions d’euros d’aide pour les véhicules décarbonés ; 300 millions d’euros d’abondement, notamment par le FSI, pour les restructurations dans l’automobile…

Ce tableau impressionnant des cadeaux faits par le gouvernement aux entreprises, et notamment les plus grandes, n’est toujours pas terminé. A ces aides sectorielles, il faut aussi ajouter les aides générales. Ainsi dans le seul cas de la suppression définitive de la taxe professionnelle, effective depuis deux ans, on sait désormais qu’elle a été la réforme la plus coûteuse du quinquennat, puisque son coût est désormais évalué à 5 milliards d’euros. De même, on peut ajouter l’impôt sur les sociétés : comme l’ont révélé les travaux de la Cour des comptes, le taux légal d’imposition est de 33,3%, mais les grandes entreprises ne paient un taux effectif que de 12%, contre 30% pour les PME. Et le gouvernement tolère cela…

La provocation Pébereau

C’est d’autant plus choquant que, globalement, les entreprises se portent financièrement bien malgré la crise, et tout particulièrement les entreprises les plus grandes, dont celles du CAC40. Selon une étude du cabinet d’audit et de conseil Pricewaterhouse Coopers, publiée par Le Monde (17 novembre), ces entreprises du CAC40 devraient ainsi afficher un bénéfice insolent de 87 milliards d’euros en 2011, soit pas très loin du record historique de 101 milliards d’euros enregistrés en 2007. Ceci explique d’ailleurs cela : si les entreprises, malgré la crise, affichent de tels profits, c’est que l’ajustement social est en France particulièrement violent.

S’il le voulait, le gouvernement disposerait de nombreux moyens pour contraindre les entreprises à mieux partager les richesses qu’elles créent, un peu plus à l’avantage du travail, et un peu moins à l’avantage du capital et des actionnaires : soit en rendant conditionnelles les aides qu’il apporte à ces entreprises ; soit en instaurant une taxation en cas de recours abusif aux formes d’emplois précaires.

Mais visiblement, Nicolas Sarkozy a choisi de faire la sourde oreille. Pourquoi se gênerait-il ? Il se trouve même quelques hiérarques, dans la presse, pour l’applaudir en même temps que Michel Pébereau, la figure emblématique de BNP Paribas. Dans un remarquable esprit d’à-propos, un juré composé par quelques économistes de banque, de grands patrons et des responsables de la rédaction des Echos a eu ainsi l’idée d’attribuer mercredi soir au banquier, qui a souvent conseillé Nicolas Sarkozy, le « Grand prix de l’économie 2011 » (voir l’article ici). Sur son blog, l’éditorialiste Dominique Seux (il est là), applaudit à tout rompre, en faisant cette remarque « C’est un grand banquier », tout juste en l’agrémentant de ce codicille : « même si cela paraît une provocation ».

Vraiment ? Une provocation ? Mais puisque, parole de Nicolas Sarkozy, il n’y a pas de plan social…

3 commentaires sur Plans sociaux : l’arnaque Sarkozy

  1. Eric POURCEL // 27 novembre 2011 à 11 h 27 min //

    Le gaullisme est une pensée de l’équilibre, c’est ainsi, si j’ai bonne mémoire que Pierre Maillard (ancien ambassadeur de France sous le Général) définissait l’action de Charles de Gaulle lors d’un colloque organisé aux invalides par la FCDG il y a quelques années (en 2007?); colloque auquel fut invité un ancien ministre des affaires étrangères de F.Miterrand qui était alors présenté, à juste raison, comme un homme éclairé.ne serait-ce que parce qu’il a perçu l’hyperempérialisme des Etats-Unis. Au fond, la classe poltique post-gaullienne a commis la même erreur : ils ont tous adhéré à un système libéral organisé dans le cadre des accords GATT jusqu’à l’OMC et en parallèle, avec un mimétisme peu ordinaire, dans le cadre de la construction européenne depuis l’acte unique jusqu’au traité de Lisbonne ratifié derrière le dos des français. De Gaulle attaché de l’importance à l’indépendance et sa pensée était guidé par cette exigence afin de garder à la France sa liberté d’action diplomatique, militaire, économique, sociale . Que s’est-il passé après son départ? La doctrine libérale a été déifié par la chute du bloc de l’Est et le discrédit qui a frappé le communisme à partir de novembre 1989. Aucun chef de fil politique ne raisonnera plus alors en fonction de la France mais toujours au regard de la mondialisation et de l’europe avec un aveuglement idiot. La nation récupéré par le FN, ainsi que d’autres thèmes, ne seront alors plus abordés au grand bénéfice de F.Miterrand qui divisera la droite dite « gaulliste » mais qui est en réalité devenur une droite conservatrice très éloignée de l’idéal du général : adhérente pour une large partie (sauf C.Pasqua, Ph. Seguin et Ph; Devilliers) à l’europe implicitement supranationale, elle est aussi le serviteur de l’idéologie libérale imposée par les traités. Quant à la supposée gauche, que l’on qualifiera à juste titre de gauche caviar, elle est à droite toute puisqu’elle adhère au même schéma européen fédéraliste et libéral à l’unisson (sauf JP.Chevènement) . La classe politique à partir de 1992 se cache derrière l’Europe pour promettre un avenir radieux aux français : on nous annonce la création de 6 millions d’emplois en europe grâce à la monnaie unique. Pourtant en 1993, c’est à dire juste après la mise en oeuvre des indicateurs de maastricht pour la monnaie unique (3% de déficit et 60 % d’endettement) , l’économie européenne connait une « décrroissance », ou plutôt un ralentissement puis une récession, notamment en France, mais qui s’en souvient? Plusieurs rapports indique qu’une monnaie unique avec des économies ouvertes sur le monde caractérisées par des différences structurelles très importantes (niveu des salaires, charges sociales, fiscales…etc) aura pour conséquence de permettre d’identifier plus rapidement les zones ou les coûts de production seront les moins élevés et don les plus compétitifs : il s’en suivra des délocalisations dans la zone euro…;Mais l’europé n’étant qu’un espace marchand ouvert sur le monde, ce mouvement sera suivi aussi de délocalisation vers les pays tiers….Les Etats ayant ratifié le traité de Maastricht se trouvent être impuissants face à cette désindustrilalisation amorcée et qui va s’accélérer toujours et encore : ils ne maîtrisent plus leur politique monétaire et ne peuvent plus faire de désinflation compétitive, ne définissent plus les taux d’intérêts directeurs, ne peuvent donc mener de politique monétaire…etc.; ils ne maîtrisent plus non plus leur économie puisqu’ils ne peuvent plus établir des tarifs douaniers mais qu’en outre, ils doivent privatiser le secteur public qui était pourtant l’outil de puissance par excellence de l’Etat gaullien : le secteur bancaire est privatisé, les assurances aussi ce qui interdira à l’Etat de définir des grands projets d’avenir et de les financer- seront aussi privatisés des opérateurs de la construction et de l’eau (lyonnaise, CGE…) les PTT pour devenir la poste, france télécom, orange…la SNCF scindée en deux (SNCF et Rail de France…etc jusqu’aux secteurs les plus régaliens comme DCN. Tout cela sera décidé par le gauche-droite en conformité avec les traités européens et sous le contrôle de la commission européenne, gardienne du temple libéral, avec la cour de justice des communautés européennes. En 1989, toujours dans cette même logique, un arrêt, l’arrêt NICOLO est rendu par le Conseil d’Etat en assemblée qui définit implicitement une révolution juridique contraire à la théorie démocratique : les directives européennes sont supérieures à la loi y compris lorsque cette loi est voté postérieurement; en clair, le parlement français à partie de cet arrêt ne peut plus voter de loi contraires aux directives de la commission européenne (à l’époque cette dernière à le monopole de la préparation et de l’adoption des directives en dernier ressort…). Outre le libéralisme européen absorbé par le libéralisme mondial, la France cède le pouvoir du peuple aux institutions européennes, le référendum restant l’ultime rempart à cette trahison de puissance. Enfin, car il est intéressant de relier les choses entre elles, en 1990 (en juillet) avant même le traité de Maastricht (1992) et celui de l’OMC (1994), la France supprime les contrôles aux frontières pour les capitaux et instaure donc la libre circulation des capitaux à l’échelle mondiale : articulait avec les privatisations et la déréglementation bancaire, cette décision permet donc aux capitaux du monde entier de préempter l’économie française selon des ratio qui interdisent toute mesure politique sociale (par essence coûteuse et donc handicapante pour les entreprises du point de vue concurrentiel); L’ensemble de ces réformes aboutissent à ce que le pouvoir politique qui n’est pas à une contradiction prêt a mis en place le système qui entraîne leur faillite actuelle. Les Etats s’endetteront, en violation des traités européens qu’ils ont pourtant voulu ratifiés, afin de continuer une politique dispendieuse de cours à l’échelle nationale et mondiale, alors même que les recettes publiques s’effondrent à cause de la montée du chômage, conséquence des délocalisations ou des liquidations d’entreprises consécutives à la concurrence mondiale et à un euro-mark déconnecté de l’ensemble des économies européennes du sud, mais pour le plus grand profit de l’allemagne.
    Quelle morale à cette histoire? deux morales : la première, c’est qu’en politique, les promesses ne valent que pour ceux qui les écoutent : les français croient en la chimère européenne, pourtant créature de quelques cercles libéraux (dont coudenhove-Kalergui) sous contrôle d’une puissance étrangère qui définira ouvertement sa conception de l’europe depuis les origines (notamment avec la CED…) jusqu’au programme pour un nouveau siècle américain : mais qui lie ces documents? La deuxième morale de l’histoire est que la Liberté se conquiert mais que pour la gader, il faut se battre perpétuellement. De Gaulle a eu cet axiome fondamental qui aurait du guider nos dirigeants depuis son départ des affaires : « l’épée est l’axe du monde et la grandeur ne se divise point. » Notre grandeur, divisée maints fois sera bientôt anéantie avec la mise sous tutelle des finances publiques, annonce de la supression des Etats nations; quant à l’épée, la directive européenne de 2009 sur les marchés publics de la défense annonce la fin programmée de toute souverainte dans le domaine le plus régalien de l’Etat, celui décider guerre et paix.

  2. Jean Claude GENTY // 23 novembre 2011 à 20 h 29 min //

    Si un gouvernement digne de ce nom était en charge de la maison France, les entreprises seraient
    tenues de beaucoup mieux répartir, n’en déplaise à Madame Chavanne, les fruits de leur production.
    A ce jour, et plus particulièrement pour ce qui concerne celles du CAC 40, ces entreprises, bénéficiant de nombreuses aides de ce qui reste de « l’état », évitent l’impôt et détournent même en direction de pays plus cléments,
    d’énormes sommes tirées de leur production.
    Alors, cessons de fermer les yeux sur la réalité.
    Nos politiciens, tous plus mauvais les uns que les autres ne sont bons qu’à avantager les nantis et ponctionner
    les moins bien lotis, point-barre.
    J’ajouterai que je ne suis pas (encore?) un mal loti.

  3. Je rêve ? C’est du Mélanchon que vous nous faites. Que Sarkozy et les politiques en général cessent donc de fourrer leur nez dans la gestion des entreprises et elles ne s’en porteront que mieux. Les 20 milliards « donnés » aux banques étaient des prêts forcés à 8%. C’est plutôt une bonne affaire pour l’état et un moyen de les affaiblir. L’obligation qui leur a été faite de racheter des obligations d’état grecques et italiennes, la demande pressante à la société générale de participer au financement du ruineux G20 de Cannes, je n’appelle pas ça des aides. Les 12% en moyenne d’IS des sociétés du CAC 40 ne concernent que leurs bénéfices en France. 30% pour les PME c’est beaucoup trop élevé, mais les PME paient les subventions au capitalisme d’état et notamment celles des 35 heures. Quant-à l’interim, il est dû au fait que dans un environnement juridique et fiscal totalement instable, des taxes nouvelles qui apparaissent chaque semaine, et avec une conjoncture internationale très floue et très pessimiste, les entreprises n’ont aucune visibilité. Or, les CDI sont quasiment immuables. Cela n’arrange ni les salariés ni les patrons, car l’intérimaire coûte beaucoup plus cher que le CDI (mais ne gagne pas plus). Quant-au capital, nos PME en manquent cruellement. Or pas de dividendes, pas d’actionnaires, pas d’actionnaires, pas de capital. Alors arrêtons de dire du mal des méchants actionnaires parce que sans eux il n’y a pas d’économie qui tourne.
    Cordialement

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*