« République Solidaire » veut incarner une « certaine idée de la France ».

J’y étais à la Halle Freyssinet. Avec plus de 6000 autres Français de tous horizons, des villes, des campagnes, des banlieues. Des jeunes, des retraités. De toutes les couleurs, de toutes confessions. Un souhait d’être ensemble autour de Dominique de Villepin pour la naissance d’un rassemblement : « République Solidaire ». Un nouveau parti parmi les autres pourront dire certains ; une manière d’aborder la politique, au-dessus des clivages traditionnels admettront la très grande majorité des présents après avoir entendu Dominique de Villepin. Son intervention est celle d’un homme d’Etat, construite autour de notre histoire, prenant en compte la réalité d’aujourd’hui et volontairement charpentée sur des principes républicains et gaullistes.

 

 

villepin J’y étais à la Halle Freyssinet. Avec plus de 6000 autres Français de tous horizons, des villes, des campagnes, des banlieues. Des jeunes, des retraités. De toutes les couleurs, de toutes confessions. Un souhait d’être ensemble autour de Dominique de Villepin pour la naissance d’un rassemblement : « République Solidaire ».

Un nouveau parti parmi les autres pourront dire certains ; une manière d’aborder la politique, au-dessus des clivages traditionnels admettront la très grande majorité des présents après avoir entendu Dominique de Villepin.

Son intervention est celle d’un homme d’Etat, construite autour de notre histoire, prenant en compte la réalité d’aujourd’hui et volontairement charpentée sur des principes républicains et gaullistes.

Ses références historiques sont autant de repères qui fondent son espoir de demain : l’esprit révolutionnaire de 1789, les trois glorieuses de 1830 pour la liberté de la presse[1], 1881 pour la loi Jules Ferry, mais aussi l’affaire Dreyfus et le célèbre « J’accuse » d’Emile Zola dans le journal l’Aurore. Et enfin, Charles de Gaulle « alors général inconnu… » dont l’évocation a suscité, chaque fois, une ferveur particulièrement enthousiaste. « Nous, citoyens rassemblés, de toutes origines, de toutes conditions, pour dire une seule chose : nous voulons vivre ensemble, rebâtir une nation et incarner une certaine idée de la France. » Un message d’espoir qu’attendaient mes 6000 voisins ; moi également.

Pour la France, Dominique de Villepin refuse d’abdiquer sur nos valeurs républicaines et sociales, sur l’intérêt général, sur le rôle de l’Etat et sur l’indépendance de la Nation.

« Quand la France se renie, ce n’est plus la France… Quand la France se divise, ce n’est pas la France » faisant ainsi référence autant au retour de notre « cher et vieux pays » dans le commandement intégré de l’Otan, œuvre anti-gaullienne du Président Sarkozy, qu’au refus de la France de Jacques Chirac d’aller guerroyer en Irak.

Il réaffirme aussi son attachement à la francophonie, mettant ainsi en lumière le manque actuel de volonté du gouvernement en la matière.

Quant à notre constitution, il conviendra promet-il, de la replacer dans son écrin originel pour ce qui concerne le rôle central du Président assumant ainsi, au-dessus de la mêlée, « pleinement son rôle de guide, de garant et d’arbitre », la mission du Premier ministre qui impulse et coordonne le travail du gouvernement, le rôle du Parlement qui légifère et contrôle, mais en donnant également au monde économique et social la place qui lui revient comme l’avait projeté le Général lors du référendum du 27 avril 1969.

Quant à l’Europe, sans contester fermement les orientations de la France depuis le rejet référendaire du projet de constitution européenne, il dit prendre en compte l’expression des Français qui ont refusé une Europe ultralibérale et loin de leurs aspirations légitimes. Il a réaffirmé, sans aucune ambigüité, son refus des dogmes ultralibéraux : concurrence et démantèlement des services publics, même si la manière institutionnelle de mettre en œuvre ce refus, à présent que Lisbonne est ratifié, n’a pas été précisée.

Sur des sujets aussi stratégiques que l’énergie ou l’agriculture, Dominique de Villepin affirme que l’Europe doit mieux prendre en compte nos spécificités. Ainsi, il s’inscrit dans la ligne tracée par le Général ayant abouti au compromis du Luxembourg en 1966 [2]: « Dans ces domaines vitaux, nous nous faisons imposer des mesures contraires à l’intérêt national. Nous devons être sans concessions pour défendre notre souveraineté. »

Mais ce sont les valeurs qui forment le ciment social et républicain de notre Nation qui reviennent régulièrement dans son intervention, autant de fois que nécessaire pour marquer sa différence avec le pouvoir sarkozyste et l’alternance socialiste. « Nous n’acceptons pas que soit démonté brique à brique ce qui fonde notre République Démocratique et Sociale, née dans l’épreuve au sein du Conseil National de la Résistance. »

Reste maintenant à construire l’alternative. Nicolas Sarkozy ne restera pas sans réagir. Mais que pourra-t-il contre les Français qui rejettent sa politique économique et sociale, qui condamnent sa gouvernance à la « jet set », qui refusent la soumission aux intérêts extérieurs qui ne sont pas les nôtres.

C’est dans cet esprit que le dernier Premier ministre de Jacques Chirac appelle au rassemblement. « …je propose à tous les républicains un engagement solidaire pour la France des dix prochaines années qui pourrait rassembler une large majorité de Français pour redresser l’Etat, pour raffermir la République, pour relever la Nation. » conclut-il.

Alain KERHERVE


[1] 4 ordonnances publiées le 26 juillet 1830

[2] Le compromis de Luxembourg met fin à la crise provoquée par la décision de la France de pratiquer la politique de la « chaise vide » depuis le 1er juillet 1965, c’est-à-dire de ne plus participer aux travaux du Conseil.

On peut faire remonter l’origine de cette crise aux divergences entre la France et les cinq autres pays membres de la Communauté quant à la supranationalité au sein de la construction européenne, mais aussi concernant les relations entre l’Europe et les États-Unis (politique atomique de la France, intégration au sein de l’OTAN, critiques françaises de la politique étrangère des États-Unis, notamment au Vietnam).

1 commentaire sur « République Solidaire » veut incarner une « certaine idée de la France ».

  1. Pirre Bellenger // 7 décembre 2010 à 16 h 33 min //

    Les gaullistes rêvent d’un retour au pouvoir. Peuvent-ils le faire dans l’attelage actuel, Démocratie en tant que système politique et Penése-Unique comme système économique. Car il n’existe pas de système politique seul, comme on prétend nous le faire croire depuis 20 ans. Le système économique Monétariste, dit de la Pensée-Unique a même la primauté, au point que notre démocratie est bien délavée, bien malade. Cet attelage est contre nature. La pensée-Unique étant la dictature des marchés et de la Finance par le traité de Maastricht, la Démocratie n’a plus sa place, n’a plus de place ; elle est réduite à presque rien.
    Or c’est spécifique au gaullisme, le système politique doit garder la primauté du pouvoir. L’oublier, c’est se condamner à l’échec. Il est incontournable que nous devons en premier dénoncer le traité de Maastricht, si nous voulons nous insérer dans le cours de l’histoire. S’en prendre à l’Euro est stérile. Quelque soit la monnaie adoptée, si le traité de Maastricht reste en vigueur, la bonne gouvernance sera impossible. Autant garder l’Euro et l’Europe, et que l’Europe retrouve son indépendance à l’égard du système économique et à l’égard de l’Institution financière. Notre occident émiétté n’a aucune force face aux grands de ce monde.
    La construction de l’Europe a été ratée parce qu’on a voulu l’atteler avec un système économique absurde et archaïque. La Modernité ce n’est pas le retour à l’ancien régime. La Modernité, c’est le dépassement de la loi de la sélection naturelle. Demander à la Chine, à l’Inde de nous imiter dans cet archïsme, d’avance nous sommes perdants. Pierre.Bellenger@wanadoo.fr

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