La Corse fera l’objet d’un article spécifique
La Corse fera l’objet d’un article spécifique dans la nouvelle Constitution souhaitée par Emmanuel Macron, a annoncé lundi le duo exécutif de l’île à l’issue d’un entretien à Matignon qui n’a toutefois pas levé le voile sur les détails de cette mention ni sur les modalités de l’habilitation de la Corse à légiférer.
Le président de la collectivité de Corse Gilles Simeoni et le président de l’Assemblée Jean-Guy Talamoni ont été reçus pendant plus d’une heure et demie par le Premier ministre Edouard Philippe sur ce texte que le couple exécutif espère pouvoir présenter en conseil des ministres au printemps.
“Le gouvernement s’est contenté de prendre acte de nos propositions et n’a pas fait connaître la sienne”, a dit Gilles Simeoni à la presse. “Il nous a simplement été réaffirmé premièrement que la Corse serait mentionnée de façon explicite dans la Constitution, deuxièmement que cette mention explicite se fera à travers un article spécifique consacré à la Corse mais il ne nous en a pas été dit plus.”
Notamment, a-t-il poursuivi, “sur la portée et les modalités de mise en œuvre de l’habilitation qui serait dans ce cadre concédée à la Corse ni même sur les matières dans lesquelles cette habilitation aurait vocation à intervenir, donc pour l’instant statu quo”.
Selon l’entourage de l’exécutif corse, l’île pourrait être mentionnée dans le cadre d’un article spécifique au sein de l’article 72 qui fixe les compétences des collectivités territoriales.
Cette option, si elle était confirmée, serait de nature à rassurer un Sénat où la droite est majoritaire et dont le soutien est essentiel à toute modification de la Constitution.
Son président Gérard Larcher (Les Républicains) a appelé clairement ces dernières semaines à “travailler autour de l’article 72”, opposant une fin de non-recevoir aux nationalistes qui souhaitaient un article spécifique dédié à la Corse à l’image de l’article 74 qui régit les collectivités d’outre-mer et leur octroie plus d’autonomie.
“TROUVER UNE MAJORITÉ”
Signe de la sensibilité du sujet, Edouard Philippe a reconnu lors de l’entretien que “la question corse divisait souvent, que les prises de position étaient transversales à toutes les familles politiques et qu’ils avaient une majorité à essayer de trouver y compris à travers le vote du Congrès”, a fait savoir Gilles Simeoni.
“Nous ne sous-estimons pas la difficulté de l’exercice pour le gouvernement mais nous disons que s’il y a une volonté politique clairement affirmée de la part du gouvernement et de la part de la Corse, cela va créer une dynamique politique qui permettra de convaincre un grand nombre de députés ou de sénateurs”, a-t-il ajouté.
Reste à savoir ce que contiendra l’article en question. Pour l’heure le gouvernement n’a pas précisé si la question de l’autonomie y figurerait comme le réclament les élus corses.
“Nous pensons que le moment est venu pour que la Corse bénéficie d’un véritable statut d’autonomie et que cela doit être clairement dit dans l’article, de ce côté-là aussi pour l’instant il n’y a pas eu de réponse du gouvernement”, a déploré Gilles Simeoni.
“Il faut que l’article spécifique consacré à la Corse soit suffisamment audacieux pour nous permettre de travailler sur des sujets comme le foncier, la fiscalité, la langue corse, le développement économique, l’éducation”, a abondé à ses côtés Jean-Guy Talamoni.
Réclamée de longue date par les élus de l’île, la mention de la Corse a été annoncée par Emmanuel Macron lors de son déplacement à Bastia le 7 février. Le chef de l’État s’était dans le même temps dit opposé à la question de la co-officialité de la langue corse et à la création d’un statut de résident en matière foncière.
Source : Agence de presse Reuters
« Mentionner la Corse dans la Constitution ? Ce serait tout sauf anecdotique
Suite à mon précédent message :
Je précise par ailleurs que le programme « commun » entre les autonomistes et les indépendantistes n’aborde absolument pas la question de l’indépendance.
Je rappelle par ailleurs, que la liste conduite par Siméoni et Talamoni a remporté les élections territoriales et que les attentats ont cessé en Corse depuis 2015.
Les conditions sont donc réunies pour pouvoir discuter sans pression. Une occasion unique de résoudre le problème se présente donc.
Cher Edmond,
Les nationalistes corses considèrent que la Corse est une Nation qui a été vaincue par les armes en 1769. Ce qui, d’un point de vue historique, n’est pas faux.
Bien sûr, depuis de l’eau a coulé sous les ponts. Il n’empêche que jusqu’aux années 1950-60, les différents gouvernements qui se sont succédés ne se sont guère préoccupés du développement économique de la Corse, ne laissant aux corses d’autres perspectives que partir s’engager dans l’administration sur le continent ou s’enrôler dans l’armée coloniale.
Si bien qu’avec d’une part la décolonisation et d’autre part la crise économique quasi-permanente depuis 1973, ces perspectives sont bouchées.
Comme par ailleurs, la classe politique traditionnelle est « infichue » de faire la moindre proposition pour la Corse, à part le tout tourisme, les électeurs se tournent vers les nationalistes.
Alors de deux choses l’une : soit on écoute ce que les nationalistes ont à dire, soit la situation continuera d’empirer et les nationalistes de progresser.
J’ajoute que ceux que vous appelez, nationalistes, ont durant des années soutenu les attentats perpétrés contre les intérêts français dans l’Ile. Siméoni, aujourd’hui Président de l’Assemblée territoriale, a condamné lors de l’assassinat du Préfet Erignac l’acte mais pas les assassins. pour moi ces gens là, autonomistes et nationalistes, sont à mettre dans un même sac celui de terroristes. Dans un Pays démocratique, rien ne justifie la violence ni même sa justification et que l’on ne fasse pas le parallèle avec la Résistance car de 1940 à 1944 la France était occupée par une puissance étrangère or la Corse était un puis deux départements français donc la France n’a jamais été en Corse une puissance occupante sauf dans les délires de ces illuminés.
Cher Jean Dominique,
n’ayant jamais été adepte des mesures prises à moitié, je souhaite l’indépendance totale de la Corse si elle la désire. Ce ne sera pas une grande perte. Par contre ce que veulent les Corses c’est le beurre, l’argent du beurre et en plus le cul de la fermière et là je ne suis pas d’accord soit ils acceptent d’être des Français comme les autres soit bye-bye…
« Le chérubin du palais » et ses « sbires » accélèrent les faux-pas politiques et vont finir par y arriver à semer la « chienlit » généralisée !
Fêteront-ils leurs cinq ans de marcheurs de travers, la question se pose dorénavant plus clairement ?
Les élus et fonctionnaires Corse recevront-ils la nouvelle mouture de notre Constitution en langue Corse ?
Cher Alain, créons le collectif des crêpes bretonnes et du gratin dauphinois et associons les Marseillais et la bouillabaisse (politique?) et…en avant pour bidouiller, un peu plus par des nains politiques, la Constitution voulue par un Grand (et pas seulement au plan physique) Homme. De toutes les façons ces ratés ne doutent de rien.
Et sans oublier l’Alsace et la Lorraine (Elsaß-Lothringen)!!!
Cher Edmond,
La différence entre votre (belle, je le précise) région et la Corse (autre belle région) c’est qu’en Corse il existe un mouvement nationaliste suffisamment fort pour envoyer 3 députés à l’AN (sur les 4 que compte l’île) et pour contrôler les institutions locales. A partir de là, quoi qu’on pense d’eux, on ne peut pas faire comme si les nationalistes n’existaient pas.
Sans oublier la Bretagne !!!!!
Je vais demander que le département de l’Isère et en particulier ma ville figure aussi dans la Constitution. Après tout nous avons nous aussi une Culture, des spécialités gastronomiques et beaucoup d’étrangers qui achètent des maisons pour en faire leur résidences secondaires…La seule chose qui nous différencie des Corses c’est que chez nous les morts ne votent pas mais on peut y remédier.
Bref, on n’est pas plus avancé. Attendons donc encore un peu et voyons, comme disent les Anglais !