Interdiction du voile à l’université : Valls dit « oui », ses ministres répondent « non »
Le secrétaire d’État à l’Enseignement supérieur et la ministre de l’Éducation nationale se démarquent du Premier ministre sur ce sujet polémique.
Faut-il une loi pour interdire le voile à l’université ? Dans son interview à Libération, publiée mardi 12 avril, le Premier ministre, Manuel Valls, juge qu’« il faudrait le faire ». Mais, tempère le chef du gouvernement, « il y a des règles constitutionnelles qui rendent cette interdiction difficile ». Et il conclut :« Il faut donc être intraitable sur l’application des règles de la laïcité dans l’enseignement supérieur. » Sa ministre de l’Éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, et son secrétaire d’État à l’Enseignement supérieur, Thierry Mandon, ne sont pas de cet avis.
« Pas de contagion du foulard »
« Concernant le niqab, qui couvre intégralement le visage, il est interdit dans les espaces publics et donc à l’université. Concernant le voile, je ne suis pas pour l’interdiction par la loi. On a affaire à des adultes », a tranché la ministre de l’Éducation nationale au micro de BFMTV, mardi. « Il n’y a pas besoin de loi sur le voile à l’université », a renchéri, mercredi sur RTL, le secrétaire d’État à l’Enseignement supérieur. « Quand on est usager d’un service public, on a le droit d’avoir un foulard, on peut en penser ce qu’on veut, mais ce droit existe », a poursuivi Thierry Mandon.
« Ce que je vois sur le terrain, ce que me disent tous les présidents d’université, c’est qu’il n’y a pas de problème », a assuré Thierry Mandon. « Il n’y a pas de contagion du foulard », a poursuivi le secrétaire d’État, « il y a des étudiantes qui ont tout à fait, parce qu’elles sont adultes, le droit de garder un foulard, le foulard n’est pas interdit dans la société française. » « Si j’ai l’occasion de lui en parler, je lui dirai qu’il n’y a pas besoin de loi », a glissé le secrétaire d’État à propos de Manuel Valls.
« Une situation globale respectueuse de la laïcité »
En décembre 2015, l’Observatoire de la laïcité, une commission d’experts qui dépend de Matignon, avait estimé qu’il n’était « ni utile ni opportun » de légiférer sur le port de signes religieux, dont le foulard islamique, par les étudiants. L’état des lieux dressé par l’Observatoire révélait « une situation globale respectueuse de la laïcité », avec seulement 130 cas de « désaccords ou conflits ponctuels » lui ayant été remontés, pour un total de 130 universités et établissements rassemblant environ 2 millions d’étudiants.
Et ces situations conflictuelles ne concernaient pas que le port du voile, mais aussi la question de l’adaptation du calendrier universitaire à l’observance de fêtes religieuses, la contestation d’enseignements pour des motivations religieuses ou encore la présence ostensible de livres sacrés (Coran ou Bible) sur des tables de candidats à des examens.
faire la différence entre le « voile » et la bâche !et de quel voile s’agit-il ? façon foulard ou façon « bonne sœur »
Une fois de plus nous voyons l’amateurisme en action. Peut-on imaginer des Ministres qui disent le contraire du Chef du Gouvernement? Dans une France gouvernée, non! Et pourtant, à tous propos, les Ministres actuels contredisent le Premier Ministre voire le Président de la République. Sans parler des députés de la majorité qui entrent sans cesse en conflit avec l’exécutif. Pendant ce temps, monsieur Hollande vient faire son cirque à la télévision et nous dit avec tout l’aplomb dont il est capable: « ça va mieux ». Vivons-nous dans le même Pays Monsieur le Président de la République? Car pour une grande majorité de Citoyens tout va plus mal au contraire. La notion de temps étant relative les treize mois qui viennent vont me sembler une éternité.
C’est la Cour du Roi Pétaud.
Ce serait risible si la question n’était pas éminemment politique.
Car le port du voile n’est qu’accessoirement un signe à caractère religieux. Mais presque toujours -aujourd’hui- une démonstration à visée politique.
La logique est : « voyons jusqu’où nous pouvons pousser la contestation de la neutralité laïque ».
Les ministres qui ne voient pas cette dimension sont, au mieux aveugles, au pire des collabos.