Charles de Gaulle : une forme d’esprit mystique révolutionnaire

Il est bon parfois de remettre en lumière certains aspects oubliés de notre Histoire collective, les événements récents montrant à quel point, il est toujours utile de remettre l’ouvrage sur le métier. Sans faire l’apologie d’un personnage historique, qui progressivement entre dans la légende, et qui n’était naturellement pas sans défaut, le chemin parcouru par ce rassembleur doit être rappelé, en ces temps difficiles.  Formé par les pères jésuites, il était dès le départ habité par l’amour de son pays et de son peuple. Une forme d’esprit mystique révolutionnaire l’habitait, elle en a fait un héros national. Il avait compris avant les autres, que le malheur venait du renoncement aux valeurs humanistes, celles de la République, qui ont fait la gloire de la France. Il a toujours combattu l’extrême droite, réussi à mettre sur pied en 1943 le Conseil National de la Résistance qui faisait entrer les marxistes dans le jeu démocratique, et combattu le colonialisme qui a perdu la IVème république…Il a restauré en 1958 la République, une et indivisible, autour d’une Constitution, dont on mesure toujours la qualité. Conçue pour résister aux lourdes vagues, elle est bâtie pour faire face aux événements tragiques. La lutte contre les terroristes colonialistes de l’OAS en est un exemple. Son apport est gigantesque, et sa modernité renforcée par l’échec des Léninistes devant l’Histoire. Chassé indirectement du pouvoir par les puissances d’argent en 1969, son nom restera à tout jamais gravé dans l’éternité.

Partisan de l’Europe des Nations, force est de reconnaître que ce concept est lui aussi toujours le seul qui permette de tenir l’édifice européen…Il avait pris ses distances avec l’OTAN…et avec l’impérialisme anglo-américain.

On était très loin du bling-bling, des montres à 100.000€, des trotskistes embourgeoisés…. La social-démocratie n’est pas incompatible avec une certaine lecture gaullienne de l’Histoire, les chimères doivent simplement être mises de côté et les partis extrémistes combattus, quels qu’ils soient. Derrière la « Com », comme on dit, avatar du marketing, il faut aussi un fond cohérent, le peuple mérite exigence et vérité.

 

9 commentaires sur Charles de Gaulle : une forme d’esprit mystique révolutionnaire

  1. L’auteur du billet prend quelques libertés par rapport à la vérité historique lorsqu’il affirme en parlant de de Gaulle, qu’il était : « Partisan de l’Europe des Nations,… »
    Ce mensonge historique est repris de concert par nombre de défenseurs d’une « autre Europe » prétendument Gaulliste. La réalité est tout autre et devrait inciter les alter-europeistes à abandonner soit le gaullisme, soit l’Union Européenne, les deux n’étant pas compatibles au regard de l’histoire.
    http://www.upr.fr/dossiers-de-fond/de-gaulle-et-l-europe

  2. UN OEIL SUR LES RETROS

    Selon l’article de G.Poindron du 14.9.2015, « les événements récents »justifient de « remettre en lumière certains aspects oubliés de notre histoire collective » et il cite Charles de Gaulle en exemple.

    C.De Gaulle, militaire, homme politique, homme de lettres, co-fondateur de notre constitution de 1958 avec Michel Debré, a associé son destin à celui de la terre de France et de son peuple avec détermination, dévouement, courage, clairvoyance, simplicité…
    Cette alchimie quasi-charnelle qu’il entretenait avec la nation française était sa raison d’être, le sens qu’il donnait à sa vie jusqu’à sa mort le 9 novembre 1970.

    G.Pompidou, homme de lettres qu’il était lui aussi, et qui lui succéda au pouvoir, tint les propos émouvants suivants, dignes d’un héritier du gaullisme : »Françaises, Français, le Général de Gaulle est mort, la France est veuve ». Et de poursuivre : (…),en cette heure de deuil pour la Patrie, inclinons-nous,(…)promettons à la France de n’être pas indigne des leçons qui nous ont été dispensées et que, dans l’âme nationale, De Gaulle vive éternellement ». Cette esprit mystique se retrouve dans les deux personnages.

    Dans ce cas, que puisse alors, le passé, éclairer l’avenir de presque tous nos hommes politiques éprouvettes actuels issus du même bouillon de culture.
    Que le pragmatisme ne devienne pas leur excuse politique commune du dernier recours et de la dernière heure pour justifier leur impuissance à gouverner une Europe qui a fait le choix de la mondialisation et qui ne parvient plus à faire face aux exodes massifs de populations qui l’assaillent aussi bien à l’extérieur de ses frontières qu’à l’intérieur de l’espace Schengen, les obligeant à rétablir piteusement des frontières tant de fois dénoncées, fustigeant à un moment tous les souverainistes et nationalistes de tout poil et de tous horizons confondus, partisans des contrôles aux frontières. Les voilà maintenant pris dans leurs propres contradictions. Gouverner, c’est prévoir, c’est anticiper,c’est avoir une vision lointaine, c’est assumer ses choix, ses discours, c’est prendre sa part de responsabilités, c’est rendre des comptes aux peuples d’Europe pris dans les vagues de la déstabilisation et des tourmentes qui s’annoncent, sans leur consentement, voire contre leur voix données lors de consultations électorales lorsque le résultat des urnes ne répond pas finalement aux attentes du cahier des charges de la nouvelle gouvernance mondiale.

    Rappelons-nous aussi la guerre d’Irak de mars 2003 fondée juridiquement sur un mensonge international devant le conseil de sécurité de l’Onu à propos de prétendues armes de destruction massive détenues par Saddam Hussein et qui se métastase en Syrie et en Libye mettant en opposition deux courants religieux principaux les chiites et les sunnites. Que cette guerre voulue d’abord par G.W.Busch et ses faucons avec la complicité de la C.I.A est devenue régionale et qu’elle prend maintenant une tournure internationale que nous payons déjà très chère.
    Le discours gaullien de D.de Villepin à l’Onu a fait honneur à la France laquelle s’est démarquée du suivisme et de l’impérialisme anglo-américain habituels en disant non à cette guerre contre l’Irak. Ce jour là d’autres que lui méritaient d’être pendu à un croc de boucher dans un ranch texan.

    Même raisonnement s’agissant de l’OTAN signé en 1949. La France sous De Gaulle sort du commandement intégré en 1966 mais le réintègre en 2009 sous N.Sarkozy avant le sommet à Strasbourg-Kehl durant lequel de violentes manifestations antimilitaristes et anticapitalistes auront lieu.

    Concernant les puissances de l’argent, la phrase de De Gaulle a été de dire en 1966 que « la politique de la France ne se fait pas à la corbeille ». Malheureusement après sa mort, notre pays connaîtra comme d’autres, la mondialisation financière. Le président américain R.Nixon, en 1971, mettra fin à l’indexation du dollar sur l’ or pour faire tourner à volonté la planche à billets mettant du même coup fin au gold exchange standard né des accords de Bretton Woods de 1944 sur l’organisation monétaire mondiale qui créa la banque mondiale et le FMI et qui devait assurer la stabilité du taux de change. Les deux crises pétrolières de 1973 et 1979 accentuèrent les pressions économiques et financières. Les dettes des Etats au final ne cessent de croître et sporadiquement des bulles spéculatives éclatent faisant craindre à chaque instant le spectre de 1929.

    A cela s’est rajoutée en 1973 une réforme du système bancaire qui fait que la banque de France ne bat plus monnaie, ne prête plus à l’Etat qui se voit obligé alors de se tourner vers le secteur bancaire privé qui impose ses taux d’intérêts. On n’y ajoute les agences de notation dont l’une, Moody’s, qui vient cette semaine de rabaisser d’un cran la note de la dette française, et qui jouent les gendarmes du monde. On comprend encore mieux tout le sens du mot indépendance voulu par le général de Gaulle.

    Je conclurai, qu’en ce qui concerne les actions de l’OAS,le « quarteron de généraux en retraite » auteur du putsch d’Alger en avril 1961,a bénéficié d’une grâce présidentielle à la fin des années 60 en dépit du fait que le Général de Gaulle a été victime de l’attentat du Petit-Clamart en 1962.
    L’incompréhension pour ne pas dire la trahison ressentie comme telle par les partisans de l’Algérie française, trouve son origine notamment dans deux discours du Général de juin 1958 proclamé à Alger dans laquelle on trouve cette expression »je vous ai compris » et celui de Mostaganem « vive l’Algérie française » puis le processus d’autodétermination.

    Reste toujours la pensée intime de l’homme politique et le discours, une sacrée salade lorsqu’il est question d’un savant dosage d’huile et de vinaigre…dont les fins connaisseurs ont la recette.

    René Floureux 20.9.2015

  3. Delaisse Jean-Paul // 18 septembre 2015 à 11 h 32 min //

    Désolé pour FlamentRose (et Olivier Guichard…), mais on sait très bien que le référendum avait pour but essentiel de décider des axes de travail, lesquels auraient été peaufinés, de la même façon que l’a été la Constitution (par Debré). Le projet du référendum était simplement la création de la régionalisation, et la disparition du Sénat. La mise en ouvre de ces axes auraient été confié à des personnages dédiés et capables. Dès le moment où on envisageais ces deux axes, les boucliers se sont levés de la part des concernés de tout bord, d’où l’échec du référendum. Par la même les puissances financières se sont engoufrées avec délectation dans cette opposition. Je suis persuadé que De Gaulle ne voulait plus de ce référendum, car il avait senti ces orientations néfastes.
    Quoi qu’il en soit, la régionalisation a eu lieu, pais certainement pas dans le bon sens : on en constate les conséquences financières à chaque niveau administratifs. Par ailleurs le Sénat correspond-il encore à quelque chose de bien réel et efficace ??

  4. Flamant rose // 18 septembre 2015 à 8 h 48 min //

    @ Alain Kehervé

    Que dans votre livre vous évoquiez « les puissances de l’argent » soit, c’est votre droit, mais d’autres sont aussi en droit de penser que ce n’est pas la cause de l’échec du référendum et je fais partie de ceux là. Vous citez Pompidou et VGE, mais vous ne dites pas tout.

    Vous omettez la position du fidèle Michel Debré qui a mis en garde de Gaulle.Il était contre la régionalisation et la réforme du Sénat qui disait-il ferait siéger, côte à côte, politiques et syndicalistes. C’est chez vous en Bretagne que le Général annonce son nouveau combat et un député, que vous avez peut être connu puisque député de Quimper à l’époque, Edmond Michelin lui dit je cite « Ce sera dur mon général, vous aurez contre vous les Israélites, les patrons, les syndicats. Couve de Murville, premier ministre, lui aussi, n’était pas favorable à ce référendum, même position concernant le ministre de l’intérieur Roger Marcellin. On peut citer également Roger Frey et bien d’autres qui ne représentaient pas les « puissances de l’argent ».

    En réalité, il était trop tard pour faire ce référendum et de Gaulle lui même le savait quand il évoquait l’indifférence des Français, l’hostilité des hommes du gouvernement, des parlementaires, des patrons, des syndicats et même ses propres incertitudes. On est bien loin des seules « puissances de l’argent ».

    Enfin, associer Pompidou dans l’échec du référendum n’est pas exact. Il n’était pas hostile à l’idée de participation, mais il en avait une idée moins idéaliste que de Gaulle. La preuve en est qu’il a travaillé sur l’exposé des motifs de la loi de 1967 instaurant la participation. Peu de gens le savent. Comme Macron aujourd’hui, pour certains Georges Pompidou traînait un boulet, il avait bossé à la banque Rothschild, c’est à dire pour les « puisances de l’argent » Ah, quand on a dit ça…plus besoin d’en rajouter, on a tout dit. Mais pourquoi donc de Gaulle est-il allé chez Rothschild chercher un homme qui ne demandait rien ? Pourquoi donc de Gaulle a t-il accepté que l’ un des directeurs de la même banque Rotschild, en l’occurence René fillon, soit choisi pour être le grand argentier du RPF ?

  5. A l’opposé de ce qu’affirme Flamant rose, Le Général a bien perdu son référendum de 69 par une coalition des différentes gauches (encore que !), de la droite conservatrice (Alliance Pompidou, VGE…) du patronat et des puissances d’argent. C’est ce que j’évoque très largement dans mon livre « Une révolution en héritage » que je vous conseille de lire. Voir Edito du site Gaullisme.fr

  6. Je trouve intéressant qu’un blog donne la parole à des tiers et c’est ce qui se fait ici. Néanmoins, je pense qu’après avoir laissé s’exprimer un auteur, le responsable du blog devrait, sous forme de commentaire, corriger certains écrits.

    Je ne connais pas l’auteur de ce billet, mais je le trouve extrêmement vague. Il fait des affirmations sans apporter le moindre élément pour étayer ce qu’il dit. Impossible de tout reprendre, néanmoins…
    De Gaulle, dit l’auteur, a mis sur pied en 1943 le Conseil National de la Résistance qui faisait entrer les marxistes dans le jeu démocratique. Exact, mais il serait bon d’expliquer pourquoi. Il ne l’a pas fait pour faire « plaisir » aux uns ou aux autres. On connaît le pragmatisme du Général qui avait, disait Olivier Guichard, une vue assez militaire de la politique. Les partis, comme les mouvements sont des forces; il les enrôle sous sa bannière. En les reconnaissant, il les neutralise; ou plutôt en les intégrant, il les soumet à la discipline unificatrice de la guerre: et la guerre comme la politique, c’est le Général qui la dirige.

    L’auteur ajoute je cite  » que de Gaulle a combattu le colonialisme qui a perdu la IVème république ». Il ne démontre rien et c’est un sujet qu’on ne peut évoquer en une phrase aussi lapidaire. L’installation sur place d’une importante population d’origine européenne ayant fait souche a permis de dynamiser et d’ industrialiser l’Algérie (routes, écoles, hôpitaux etc…). La France a apporté beaucoup à l’Algérie. Je n’ai aucune sympathie pour ceux qui ont composé l’OAS et pour leurs actions, mais on peut pas traiter de terroristes des gens dont le souci principal était de faire triompher leurs vues en Algérie. qui étaient des vues généreuses à l’origine, d’amélioration de la condition des autochtones par l’intégration à la communauté de souche européenne et, c’est ce qu’affirme Benjamin Stora dans son livre « le mystère de Gaulle ».

    « Chassé indirectement du pouvoir par les puissances d’argent en 1969 ». Encore une phrase tout aussi lapidaire que la précédent. Où est la démonstration. Concernant le référendum, tout a été dit sur la faiblesse de la partie « région » et sur l’audace confuse de la partie « Sénat » et ce n’est pas moi qui le dit, mais Olivier Guichard dans son livre « Mon général ». A la fin, de Gaulle ne voulait plus de ce référendum, mais il était trop pour reculer. Les puissances de l’argent n’ont rien à voir, ce sont des mots, rien que des mots.

    Bref, un billet qui à mon avis n’offre aucun intérêt. Un billet qui affirme mais ne démontre rien. c’est ce que l’on appelles généralement de la « propagande » et dire que dans sa dernière phrase l’auteur de ce billet dénonce ce qu’il appelle de la « com ».

  7. « le peuple mérite exigence et vérité ».
    On s’est fortement éloigné de ces principes fondateurs du lien social.
    Méfions-nous aussi des coups de couteau portés régulièrement à la Constitution, petit à petit, par les artisans de la médiocritude parlementaire et qui finiront un jour ou l’autre par nous rendre plus vulnérables vis à vis des tragédies du quotidien et ainsi anéantir l’oeuvre de 1958 qui nous a permis, bon an mal an, de faire face à la « chienlit » sous toutes ses formes.

  8. Jacques Payen // 16 septembre 2015 à 20 h 21 min //

    « Chassé indirectement du pouvoir par les puissances d’argent en 1969 (…) »

    Puissances d’argent qui gouvernent aujourd’hui la France, les états européens, l’Amérique, le monde entier.

    Si quelque chose du Gaullisme peut encore servir nos intérêts et ceux de l’Homme en général, c’est justement son versant révolutionnaire.

    Et pas dans l’accommodement avec la social-démocratie que suggère votre propos.

    Cette social-démocratie a pactisé avec l’argent. Et ce sont bien les puissances d’argent qu’il faudra bien un jour mettre à leur place,leur juste place, faute de quoi -tous- nous crèverons.

  9. Tout est dit

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