Syrie : non à l’action militaire
Dans un communiqué à l’AFP, l’ancien Premier ministre Dominique de Villepin a mis en garde mercredi contre une intervention militaire française en Syrie, lui préférant une solution humanitaire.
« Je ne crois pas que l’outil militaire, le raccourci militaire soit la solution idoine dans des crises complexes », a jugé l’ex-locataire de Matignon sur BFMTV.
« Quel est le sens d’une action menée par des pays européens, ou par des pays occidentaux si cette action est menée en dehors de la légalité internationale, en dehors même d’un objectif d’efficacité, uniquement avec le souci de soulager notre mauvaise conscience ? », a-t-il dénoncé.
« Est-ce qu’une frappe même ciblée et même limitée va améliorer le sort des populations de la Syrie ? », a-t-il demandé, avant d’ajouter : « Non ».
« Au contraire, des frappes militaires nous éloigneraient d’un règlement politique, diplomatique, et n’apporteraient en aucune façon une amélioration du sort des populations », a estimé celui qui orchestra le « non » de la France à l’ONU contre la guerre en Irak en 2003.
Pour l’ancien Premier ministre, la solution doit être humanitaire, afin d' »assumer cette responsabilité de protéger ».
« Je préfère utiliser dans un milieu complexe des moyens humanitaires même s’ils sont parfois risqués plutôt que des moyens militaires qui en l’occurrence sont aveugles et sont sans garantie aucune de stabilité pour le futur », a-t-il affirmé.
Ces solutions pourraient passer notamment par la mise en place d’une « zone d’exclusion aérienne », qui « permettrait d’adresser un signal très fort de notre détermination et permettrait par ailleurs d’enclencher à nouveau un processus de dialogue de négociation avec les Russes, avec la Chine, avec l’ensemble des pays de la communauté internationale », a-t-il plaidé.
Il a proposé aussi l’instauration de « zones-tampon » pour « que l’aide humanitaire apportée par l’Occident, qui est infiniment trop faible, puisse être apportée » aux réfugiés dans la région.
« Il y a la possibilité d’utiliser des corridors humanitaires », a-t-il poursuivi, reconnaissant la difficulté de recourir à cette solution car elle nécessite l’envoi de troupes au sol.
« Aujourd’hui frapper c’est quoi ? Ça veut dire viser » des installations militaires, des bâtiments. Mais « que ferons-nous le lendemain si rien ne change ?». « Je ne crois pas qu’on puisse décider d’une stratégie militaire sans avoir une vision politique », a dit M. de Villepin.
« Depuis un peu plus d’une décennie », il y a « une militarisation des esprits dans nos démocraties occidentales ». « On part du principe », a-t-il dit, « que la réponse face à ce type de catastrophe doit être à peu près systématiquement une réponse militaire ». « Je ne le crois pas », a conclu M. de Villepin qui s’était déclaré opposé à l’intervention française au Mali en janvier 2013.
Communiqué du Bureau du Mouvement politique d’émancipation populaire (M’PEP).
Des armes chimiques (gaz toxiques) auraient été utilisées le 21 août à Damas, et auraient provoqué, selon l’opposition syrienne, la mort d’un millier de personnes. Nul ne sait à ce jour quels sont les auteurs de ces actes barbares. Les deux camps qui s’opposent en Syrie ont largement démontré qu’ils étaient capables des pires atrocités : le régime dictatorial de Bachar el-Assad comme les groupes criminels islamo-fascistes qui dominent désormais la rébellion. Les deux camps se renvoient la responsabilité de ces meurtres. Les Occidentaux accusent Damas, les Russes accusent la rébellion. Le précédent de la manipulation du gouvernement des Etats-Unis d’Amérique à propos des armes de destruction massives soi-disant détenues par l’Irak, pour justifier d’une intervention militaire, doit inciter à la plus grande prudence.
La première chose à faire consiste à protéger les populations. Il s’agit, d’abord, des populations victimes des combats et qui manquent de tout : eau, alimentation, médicaments, médecins… il s’agit aussi des centaines de milliers de réfugiés syriens parqués dans des camps au Liban, en Jordanie, en Irak, en Turquie. Eux aussi sont totalement démunis et ont besoin d’une aide immédiate.
C’est à cet effort urgent que devrait se consacrer la communauté internationale. Elle devrait obtenir des belligérants l’ouverture de « couloirs humanitaires », terrestres et aériens, afin de faire parvenir aux populations ce dont elles ont besoin.
Au lieu de s’atteler sans plus attendre à cette tâche humanitaire, les grands pays occidentaux comme la France et la Grande-Bretagne, dans le sillage des États-Unis d’Amérique, veulent s’engager dans une nouvelle opération guerrière. Ils témoignent ainsi de leur mépris vis-à-vis des souffrances du peuple syrien qui est ainsi transformé en otage des manœuvres géostratégiques occidentales.
Le M’PEP se joint à tous ceux qui exigent une solution pacifique et politique au conflit dans le respect de la souveraineté du peuple syrien. En effet l’histoire l’a constamment démontré : supprimer le souveraineté nationale d’un pays ne donne rien de bon sur le moyen et long terme.
Syrie: Bayrou «lance un appel pressant à la prudence»
François Bayrou, président du MoDem, a lancé mardi «un «appel pressant à la prudence» avant une «décision» concernant une intervention occidentale en Syrie.
«Au point où nous en sommes dans l’affaire syrienne – ce qui semble se développer comme une mécanique implacable – je voudrais lancer un appel pressant à la prudence», a affirmé le dirigeant centriste sur RMC.
Un projet de frappe militaire du régime Assad semblait se préciser à Washington, Londres ou Paris, en représailles contre une attaque «indéniablement» à l’arme chimique – selon le terme du secrétaire d’Etat américain John Kerry – qui aurait fait un millier de morts en Syrie mercredi.
«Qu’est-ce qu’il en est des faits?», s’est d’abord interrogé l’ancien député des Pyrénées-Atlantiques, préconisant d’«attendre des preuves certaines» du caractère chimique de l’attaque, et la certitude qu’elle a bien été commanditée par le régime de Damas.
«Il y a beaucoup de manipulations dans ces guerres civiles et donc je voudrais qu’on attende le rapport de l’ONU», a-t-il avancé.
«Deuxième appel à la prudence» : «quelles vont être les conséquences à long terme» d’une «intervention armée» ?, a demandé l’ex-candidat à l’Elysée, qui rappelle avoir soutenu «de toutes (ses) forces» à la fois l’intervention au Mali en janvier 2013 et le refus français d’entrer en guerre en Irak en 2003.
Quels vont être les effets «sur la pauvre Syrie»? , a-t-il poursuivi, rappelant la «dimension communautaire» du conflit, avec un «double affrontement historique», entre «les sunnites et les chiites» et «entre l’Iran et en particulier Israël».
A supposer qu’on réussisse» à «mettre à genoux le régime actuel, qu’est-ce qui vient derrière ce régime et notamment quelles sont les conséquences sur les minorités ?», en particulier «chrétiennes», et sur le Liban, a-t-il encore demandé.
«Nous avons, nous Français, une responsabilité particulière au Liban», a estimé M. Bayrou.
Selon lui, il convient donc de se demander : «est-ce que c’est notre guerre, est-ce que c’est notre conflit, est-ce que c’est notre responsabilité ?»
«Je demande qu’on réfléchisse bien aux risques géopolitiques, aux risques à l’échelle de toute une région du monde», et » peut-être à l’échelle des siècles», a-t-il averti.
«On est pris dans un mouvement qui, à certains moments, rappelle la préparation de la guerre en Irak» en 2003, a-t-il conclu.
Non crédible de ses coups de menton et se confortant de lui-même , voilà aggravé le jeu diplomatique français quand la diplomatie n’est pas un jeu de pouvoir , ni de parti d’où qu’il vienne , a fortiori de quelques obstinés d’opérations plomb durci . Car tout n’est pas réglé en Iran comme en Syrie l’oubliée . Mais aussi et dans la tradition de l’empire se reproduit en France la tentation des interventions extérieures , comme si nous en avions encore , par delà le droit international des résolutions , les moyens et la puissance , excès des campagnes lointaines parées de serments d’alliances ou de nécessités humanitaires , confusion renouvelée entre Politique Etrangère et ministère de la Guerre , dans l’inutilité de fait de l’article 35 (par les mêmes) révisé , dans l’abus du dit domaine réservé de la Politique Etrangère , Armées et du Peuple Français malmené .
Montpellier 17 Fructidor An CCXXI
3 septembre 2013
Aux parlementaires.
Objet : intervention militaire Française en Syrie
Chaque fois que les USA et l’OTAN interviennent militairement dans un pays ils ne font qu’aggraver la situation de ces pays. L’Irak, depuis la fin de l’intervention militaire occidentale, est en proie à une interminable guerre civile. La Libye qui vivait en paix sous le régime du colonel Kadhafi est aujourd’hui en plein chaos, livrée aux exactions et à l’arbitraire de bandes islamistes armées.
Si l’OTAN parvenait à abattre le régime syrien actuel, (certainement coupable d’avoir utilisé les armes chimiques destinées à Israël contre son propre peuple) il est très probable que lui succéderait un gouvernement islamiste rétrograde, intolérant, oppresseur et peut-être terroriste. Ce serait mieux ?
Est-ce mieux chez nous quand un homme peut décider seul de faire la guerre sans vote du parlement !
Nous suggérons à tous les citoyens et à toutes les organisations d’agir rapidement en direction des parlementaires pour leur demander de refuser toute intervention militaire française en Syrie ou ailleurs sans mandat de l’Assemblée Nationale et sans mandat de l’ONU, car le parlement français mercredi prochain va débattre de la Syrie. Débat malheureusement sans vote, le gouvernement craignant d’être condamné par le parlement comme vient de l’être à Londres le gouvernement britannique.
P/l’exécutif MRSP
Robert HADJADJ Psd.
I
MRSP
Jacobin – Laïque – Social
Mouvement Républicain de Salut Public
460, rue des Amandiers 34750 VILLENEUVE LES MAGUELONE – Tél 06.81.04.48.16
Association n° 0343024473 (Préfecture de l’Hérault) – J.O. du 28/07/1997 – courriel: mrsp34000@gmail.com
La seule question à se poser : qui a balancé ces « saloperies » sur la tête de cette population ?
Il est à craindre que les enquêteurs de l’ONU soient dans l’impasse pour répondre à cette seule question sérieuse et déterminante pour celles et ceux qui n’avancent pas sans savoir !