Syrie : La France manipulée

Il est des instants où l’Histoire s’accélère de façon vertigineuse. Depuis quelques heures, tout porte à croire qu’une intervention occidentale dans la guerre civile en Syrie est imminente. François Hollande est sur le point d’engager notre pays dans une aventure des plus hasardeuses….
Avec les gaullistes de DLR, j’entends montrer que la France est toujours la France : libre, indépendante avec une voix différente à l’adresse du monde.

  • Mardi 27 Août 2013

Nicolas Dupont-AignanIl est des instants où l’Histoire s’accélère de façon vertigineuse. Depuis quelques heures, tout porte à croire qu’une intervention occidentale dans la guerre civile en Syrie est imminente. François Hollande est sur le point d’engager notre pays dans une aventure des plus hasardeuses.

Le soutien à des forces islamistes, l’engagement dans un bourbier sans précédent, les risques de chaos dans la région, les menaces sur la communauté locale chrétienne… Autant de raisons qui demandent la plus grande prudence. Mais surtout, cet alignement de la France sur la position des États-Unis est une grave remise en cause de l’indépendance de notre politique étrangère.

Alors que l’équilibre du monde vacille, la France doit être la France. Elle a un rôle historique à jouer comme elle l’a fait avec sagesse au moment de la guerre en Irak avec Jacques Chirac et Dominique de Villepin. Si la France porte une voix forte, raisonnable et indépendante, elle est en mesure d’éviter ce chaos.

Pour que l’Histoire bascule du bon côté, nous avons tous un rôle à jouer. En tant que membre de la Commission des Affaires étrangères, j’ai demandé à ce que l’Assemblée nationale soit réunie de toute urgence pour un débat extraordinaire. J’ai également publié, ce jour, un communiqué pour expliquer ma position (voir ci-après). Si vous croyez en une certaine idée de la France, je vous invite à relayer à vos contacts le communiqué en question. Sur les réseaux sociaux, que ce soit sur Twitter ou Facebook, je compte aussi sur vous.

Avec les gaullistes de DLR, j’entends montrer que la France est toujours la France : libre, indépendante avec une voix différente à l’adresse du monde.

    Communiqué

Ces prochaines heures vont être décisives pour la France et le monde. Les récents mouvements de troupes à Chypre font penser que ce n’est qu’une question d’heures avant que les premières bombes occidentales tombent sur la Syrie.

Soit la France fait entendre sa voix haute et forte maintenant, soit elle finira aux oubliettes de l’Histoire.

Comment accepter de participer à une telle aventure sans savoir de manière certaine qui du régime de Bachar el-Assad ou des groupes islamistes sont les auteurs de tirs d’armes chimiques ?

Ce qui se prépare en Syrie aura des conséquences immenses sur le cours du monde. Partout où les Occidentaux ont tenté d’imposer par la force leur démocratie, cela s’est terminé en fiasco. Les attentats quotidiens en Irak ou la mainmise d’islamistes radicaux en Libye sont là pour nous le rappeler. Une intervention en Syrie a de grandes chances de faire basculer toute la région dans le chaos absolu. Nous allons encourager la radicalisation du régime syrien et l’opposition syrienne risque de se permettre toutes les exactions, notamment sur la communauté chrétienne locale. Et tout ça pour quoi ? Pour installer peut-être les groupuscules terroristes que nous avons combattus avec raison au Mali…

Il est du devoir de la France de tenir son rang. Or depuis plusieurs mois, à force de suivre aveuglement les Américains, la voix de la France est inaudible. Sur ce dossier syrien, nous avons été en-dessous de tout. Notre politique étrangère indépendante depuis Charles de Gaulle était l’occasion de jouer les médiateurs entre une Russie fidèle au régime de Bachar el-Assad, et des États-Unis sous l’influence de l’Arabie Saoudite.

Non seulement la France doit s’abstenir de prendre part à cette aventure hasardeuse, mais elle doit en plus peser de tout son poids pour qu’une solution diplomatique et politique soit trouvée à ce conflit. L’honneur de la France est de ne faire parler les armes qu’en dernier ressort lorsque tous les recours diplomatiques et politiques auront été épuisés. Comme député de la nation et membre de la Commission des Affaires étrangères, je m’étonne du silence de la France au Conseil de Sécurité de l’ONU. Je suis stupéfait par cette précipitation de la diplomatie française alors qu’une Conférence de conciliation, dite Genève 2, a été prévue entre les différentes parties.

Déjà, la fermeture de l’ambassade de France à Damas en mars 2012 fut une erreur tactique. Depuis, nous nous enfonçons dans un déni diplomatique gravissime. En participant à cette intervention occidentale en Syrie, la France va mettre le bras dans un engrenage terrible mais va en plus abimer sa voix dans le monde.

La France doit être la France. C’est ce que le monde attend d’elle. C’est ce que Jacques Chirac et Dominique de Villepin avaient incarné au moment de la guerre en Irak.

Alors que François Hollande semble être sur le point d’engager nos armées dans cette guerre civile, il est indispensable que l’Assemblée nationale se réunisse sous les 48 heures pour un débat public. Je demande donc à Jean-Marc Ayrault, le Premier ministre, et à Claude Bartolone, le Président de l’Assemblée nationale, de prendre immédiatement les dispositions afférentes.

Nicolas Dupont-Aignan
Député de l’Essonne
Président de Debout la République

8 commentaires sur Syrie : La France manipulée

  1. HADJADJ Robert Max // 7 septembre 2013 à 1 h 39 min //

    Montpellier 17 Fructidor An CCXXI
    3 septembre 2013

    Aux parlementaires.
    Objet : intervention militaire Française en Syrie

    Chaque fois que les USA et l’OTAN interviennent militairement dans un pays ils ne font qu’aggraver la situation de ces pays. L’Irak, depuis la fin de l’intervention militaire occidentale, est en proie à une interminable guerre civile. La Libye qui vivait en paix sous le régime du colonel Kadhafi est aujourd’hui en plein chaos, livrée aux exactions et à l’arbitraire de bandes islamistes armées.

    Si l’OTAN parvenait à abattre le régime syrien actuel, (certainement coupable d’avoir utilisé les armes chimiques destinées à Israël contre son propre peuple) il est très probable que lui succéderait un gouvernement islamiste rétrograde, intolérant, oppresseur et peut-être terroriste. Ce serait mieux ?
    Est-ce mieux chez nous quand un homme peut décider seul de faire la guerre sans vote du parlement !

    Nous suggérons à tous les citoyens et à toutes les organisations d’agir rapidement en direction des parlementaires pour leur demander de refuser toute intervention militaire française en Syrie ou ailleurs sans mandat de l’Assemblée Nationale et sans mandat de l’ONU, car le parlement français mercredi prochain va débattre de la Syrie. Débat malheureusement sans vote, le gouvernement craignant d’être condamné par le parlement comme vient de l’être à Londres le gouvernement britannique.

    P/l’exécutif MRSP
    Robert HADJADJ Psd.
    I

    MRSP
    Jacobin – Laïque – Social
    Mouvement Républicain de Salut Public
    460, rue des Amandiers 34750 VILLENEUVE LES MAGUELONE – Tél 06.81.04.48.16
    Association n° 0343024473 (Préfecture de l’Hérault) – J.O. du 28/07/1997 – courriel: mrsp34000@gmail.com

  2. D’accord avec les 5 députés .

  3. Tout à fait d’accord avec Nicolas.

  4. Je ne vois rien de gaulliste dans cet article. Ou bien le gazage de civils par des assassins identifiés est avéré ou bien c’est faux. Si c’est avéré, je ne vois pas de rapport avec le refus ‘gaullien’ de Chirac. Où est l’honneur? La dignité de l’individu? La dignité tout court. On sait depuis longtemps je crois que choisir ‘ d’avoir la paix’ au prix du déshonneur c’est avoir la guerre et le déhonneur. Pour une fois, celui qui a parlé de Munich n’est pas loin de Celui qui s’interrogeait :’ et la France de Munich en Munich…’. Si ce n’est pas avéré, le côté guerre de religion est évidemment à fuir comme la peste. Mais sinon et comme souvent la légitimité ‘de Poutine’ n’a rien avoir avec l’honneur et la paix future. Rappel: de Haulle fut le 1er à ‘s’aligner’ sur les US lors de la crise de Cuba.

  5. La seule question sérieuse à se poser est de savoir qui a balancé ces « saloperies » sur la population syrienne !
    Le reste n’est que piteuse et irresponsable polémique.
    Des preuves irréfutables et indiscutables pas des bla,bla,bla politiciens insipides et déstabilisants !

  6. L’intervention est programmée depuis des lustres. Roland Dumas l’avait dit. Tout ceci pour le control total du Moyen- Orient afin d’instaurer le Nouvel Ordre Mondial. Le problème est que cette intervention va déclencher la troisième guerre mondiale. La Russie ne laissera pas faire, ni la Chine d’ailleurs. La France aurait pu jouer admirablement son rôle de médiatrice dans ce conflit infâme, mais, il aurait fallut que ses dirigeants ne soient pas à la botte des Etats-Unis.
    De Gaulle ne l’aurait jamais permis. Mais tous ceux qui ont une réelle envergure pour diriger ce pays, notre France bien aimée, ne sont pas au pouvoir, et, ne peuvent y accéder car la Maffia qui gouverne ce monde à l’esprit contraire aux principes magnifiques qui l’ont fondés. La dictature et les peuples esclaves sont leur credo. C’est diabolique, mais c’est comme çà.

  7. Etienne Jean marie // 28 août 2013 à 13 h 28 min //

    Bonjour à vous,
    Nous savons que notre Président HOLLANDE est un illusionniste… en France.
    Pourquoi emboîter le pas des États Unis en se positionnant à leurs côtés sur la situation Syrienne?
    Cherche-t-il de nouveau à créer l’illusion d’un personnage influent sur la scène internationale?
    On pourrait en rire si ce n’était grave de conséquences. Auréolé de l’intervention au Mali contre les rebelles djihadistes et conforme à sa politique en “zig zag” HOLLANDE s’apprête à soutenir ces mêmes franges de rebelles en SYRIE, où est la cohérence?
    J’ai la désagréable impression de déjà vu, Irak, Afghanistan, Libye ça n’a pas suffit. Dans une semaine tout ça aura fait pschhhiitt et le grand cirque continuera avec une nouvelle histoire en une, cela permettra de faire passer la pilule des retraites. Il est tout de même ahurissant que l’Amérique qui a déversé sur l’Indochine (Vietnam, Cambodge, Laos) des tonnes de napalm, d’agent orange (dioxine), de bombes à fragmentation et qui a installé partout dans le monde des bagnes clandestins (Bulgarie, Guantánamo, …) fasse la leçon de morale à Bachar el Assad. D’autant qu’il n’est toujours pas établi que c’est le dictateur syrien qui a utilisé un neurotoxique.
    Cordialement.
    Jean marie Etienne

  8. COMMUNIQUE DE PRESSE COMMUN
    des députés Jacques MYARD, Alain MARSAUD, Lionnel LUCA, Thierry MARIANI, Philippe MEUNIER

    Syrie : Frappes aériennes, et après ?
    Les bruits de bottes et les déclarations va-t’en guerre des gouvernements américains, français, et anglais sont inquiétants.
    Le recours à des armes chimiques constitue une ligne rouge pour la communauté internationale : à juste titre. Aussi convient-il à cet instant d’établir les réelles responsabilités de tous les intervenants dans un conflit aux implications multiples.
    Les gouvernements déclarent avoir des preuves de l’utilisation par l’armée de Bachar El Assad d’armes chimiques, ils doivent les rendre publiques afin que chacun ait conscience des violations commises.
    Il existe à ce jour, de nombreuses imprécisions et nul ne peut fonder une intervention militaire dans un tel contexte, l’affaire irakienne nous le rappelle. Une autre intervention récente en Lybie a occasionné un désordre stratégique dont nul ne voit la fin. Rappelons pour mémoire qu’après avoir été les « libérateurs » de Bengazi, nous avons dû évacuer, au début de l’année, cette ville sous la menace des groupes djihadistes. Beau résultat !
    Nous demandons la convocation de la Commission des affaires étrangères afin d’entendre le Ministre Laurent FABIUS.
    Les frappes aériennes risquent de mettre le feu au Proche-Orient, et surtout d’entrainer la disparition programmée d’un Etat ami de la France : le Liban.
    Gardons-nous de l’irréparable ; il n’y a pas de solution militaire, seule, une solution politique permettra de résoudre la crise, avec le concours de toutes les parties, y compris de la Russie.

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