Les grognards de la Droite pop rêvent d’émancipation

955294-1129176Ils ont un nom, une charte, des députés, un site Internet, et, dernière coquetterie, un logo. Depuis que l’odeur fétide de la défaite sarkozyste flotte dans l’air, les affreux jojo de la Droite populaire, emmenés par Thierry Mariani, lorgnent vers de nouveaux horizons.

 

L’UMP de Jean-François Copé les a vus naître à l’été 2010. Aujourd’hui, les grognards de la Droite populaire sont presque devenus de vieux briscards de la politique, conscients de leur valeur et capables de se faire entendre. Il faut dire que certains, au sein du collectif, braillent plus fort que la moyenne. Christian Vanneste et Lionnel Luca ont cassé quelques oreilles à coup de propos assourdissants -sur l’homosexualité entre autres- ou de comparaisons fracassantes. Les tympans de Valérie Trierweiler, finement surnommée « Rottweiler » par Luca, en sifflent encore.

Mais au-delà de ces dérapages stridents, le courant a su attirer l’attention du président et peser sur sa campagne. Immigration, sécurité, Mariani et ses copains se sont frotté les mains à chaque fois que ces thèmes ont surgi dans le discours sarkozyste. A chaque fois, c’est-à-dire souvent. Alors maintenant qu’ils ont fait le job, les voilà qui se prennent à rêver d’autonomie. Leur indépendance, ils la convoitent, la désirent depuis belle lurette. Depuis que Marine Le Pen attire les foules, depuis que la droite modérée s’en inquiète. Le score de Nicolas Sarkozy ? Un satisfécit pour la droite dure et une preuve de plus, selon eux, qu’il y a une «véritable attente» dans l’opinion.

Si le ministre des Transports refuse d’évoquer la souveraineté du collectif, assurant qu’il « s’inscrit pleinement dans l’UMP », certains aspirent d’ores et déjà à davantage de liberté au lendemain des législatives. En suggérant le lancement des mouvements, Jean-François Copé espérait amadouer ces anars de droite. « JFC est très nerveux, il appelle Mariani tous les deux jours pour s’assurer de sa fidélité », confie un proche du fondateur de la Droite pop. « Il a été irréprochable vis-à-vis de nous », assure le ministre convoité, avant de préciser : « Les courants c’est bien, mais ça dépend des moyens qu’on leur donne pour exister. » Comprendre : leur représentation doit être proportionnelle au nombre d’adhérents qu’ils fédèrent. Et les membres du collectif en sont convaincus : les militants UMP se classent majoritairement à la Droite populaire. Pour se compter, le petit groupe envisagerait même d’envoyer son propre candidat briguer la présidence de l’UMP. Une chose est sûre, si Copé veut pouvoir compter sur le soutien des grincheux droitiers dans sa guerre contre Fillon, il devra les choyer, sinon…

« Sinon, on a les moyens de notre indépendance ! », s’enflamme un député. Depuis plusieurs semaines, une quinzaine d’universitaires planchent sur le corpus idéologique du mouvement et réfléchissent à des propositions économiques notamment. L’idée de barboter dans l’eau trouble d’une UMP « chapellisée » ne séduit que très modérément les membres du collectif. « Notre courant n’a pas vocation à rester un sympathique club de l’UMP, ça deviendra au moins un courant structuré comme le Parti radical », clarifie le député du Nord, Christian Vanneste. Et le FN dans tout ça ? « Pas d’alliance pas de diabolisation ! », jure Mariani, promettant de clouer au pilori ceux qui ne respecteraient pas la consigne. Les promesses n’engagent que ceux qui les croient…

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*