Bayrou détaille son programme de « réarmement » de la France

François Bayrou a présenté mercredi un programme détaillé en 20 points pour permettre d’équilibrer les finances publiques de la France dès 2016 et de « réarmer » le pays sur le plan industriel, seul moyen selon lui de faire reculer le chômage. Le candidat centriste à l’élection présidentielle, qui est crédité de 11,5 à 14% des voix au premier tour selon les instituts de sondage, s’est placé en opposition tant à Nicolas Sarkozy qu’au candidat socialiste François Hollande.

 

« Tous ceux qui prétendent qu’on peut à nouveau dépenser, qu’il n’est pas besoin de faire des économies, ceux-là une nouvelle fois mentent et trompent », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse au siège du MoDem, son parti, à Paris.

« François Hollande est dans ce jeu, Nicolas Sarkozy est dans ce jeu. Je serai dans cette élection du parti de la vérité. Notre ennemi c’est le surendettement, notre ennemi c’est le chômage et nous allons les vaincre, ces deux ennemis avec une politique d’ensemble, une méthode précise, un calendrier, et les Français auront donc les moyens de vérifier les résultats. »

Pour François Bayrou, l’annonce par le président de la République d’une augmentation de la TVA pour financer la protection sociale constitue une augmentation d’impôts déguisée et les 20 milliards d’euros de dépenses nouvelles voulues par François Hollande sont une « course à l’abîme ».

François Bayrou entend revenir à l’équilibre des finances publiques « à la fin de 2015 », alors que le déficit est attendu par le gouvernement à 5,4%, voire 5,3% du PIB en 2011.

« Il s’agit d’un retour à l’équilibre, car seul le retour à l’équilibre permettra de faire baisser la dette du pays et de nous exonérer de la situation de surendettement dans laquelle nous sommes », a-t-il dit.

« Et seul l’équilibre et une politique décidée permettra de réarmer la France pour qu’elle redevienne un pays productif, c’est-à-dire créateur d’emplois, créateur de richesses. »

PRODUIRE EN FRANCE

Le « troisième homme » de l’élection présidentielle de 2007 entend d’abord réaliser 50 milliards d’euros d’économies en se montrant très économe dans la gestion de la dépense publique.

Il prône ensuite 50 milliards d’euros de recettes par un « coup de rabot » sur les niches fiscales (20 milliards en trois ans), une augmentation d’un point de la TVA au 1er janvier 2012 et, si la croissance n’est pas au rendez-vous, d’un point supplémentaire en 2014 (20 milliards sur trois ans) et l’instauration de deux tranches supplémentaires d’impôt sur le revenu (10 milliards d’euros).

Contrairement au candidat socialiste, qui veut le renégocier parce qu’il ne donnerait pas à l’Europe les moyens de relancer la croissance, il se dit prêt à ratifier le traité européen conclu lundi pour imposer une stricte discipline budgétaire.

Ce traité prévoit l’inscription d’une règle d’or dans la Constitution de chaque pays signataire, ce que François Hollande refuse d’accepter tant que Nicolas Sarkozy sera au pouvoir. « Je suis prêt à voter à tout moment cette règle d’or. »*

Parallèlement à cet effort, il entend « réarmer » la France.

« Cette stratégie ne peut être basée que sur le produire en France », a-t-il dit en annonçant que s’il était élu il créerait un commissariat national aux stratégies placé auprès du président et dirigé par une personnalité de haut vol.

La mise en réseau des grandes entreprises et des PME grâce à des incitations fiscales et la création d’un livret d’épargne industrie font également partie de son programme.

François Bayrou propose aussi une cogestion à l’allemande des entreprises dans laquelle les salariés participeraient à la définition des objectifs stratégiques en étant présents au conseil d’administration avec droit de vote.

« Je proposerai une négociation nationale autour de la rénovation du climat social dans l’entreprise », a-t-il expliqué en rejetant les pactes compétitivité-emploi sur les salaires et les effectifs prônés par Nicolas Sarkozy.

Enfin, « mesure exceptionnelle », un emploi sans charge sera assuré pendant deux ans pour toute entreprise de moins de 50 salariés qui embaucherait un jeune ou un chômeur, pour un coût de deux milliards d’euros par an compensé par la suppression de l’exonération fiscale des heures supplémentaires.

Capital.fr

* Sur ce point, il rejoint Nicolas Sarkozy

2 commentaires sur Bayrou détaille son programme de « réarmement » de la France

  1. Bellenger Pierre // 4 février 2012 à 19 h 43 min //

    Le Béarmais oublie simplement que tant que le traité de Maastricht sera en vigueur, c’est la Finance qui a juridiquement le pouvoir. Que lui reste-t-il ? Rien !

    Le Béarnais se pend pour un homme politique ? Il ignore que nous sommes encore en état de droit ! Peut-être pas pour longtemps.

  2. Le béarnais malin s’est refait une virginité en tirant pendant 5 ans sur l’ambulance Sarkozy.
    Est-il crédible ?
    Peut-on oublier le piètre ministre de Balladur et de Chirac ?
    Peut-on effacer d’un trait le compagnon de route du RPR qui ne s’émouvait guère à l’époque des dérives comportementales de ses alliés politiques ?
    Peut-on oublier le député qui ne vote pas la loi sur le voile ?
    Peut-on oublier la mastrichien irréductiblement accroché à la chimère de l’Euro et à une solidarité fantasmée entre peuples d’Europe ?
    Peut-on effacer l’atlantiste forcené ?
    M. Bayrou est très malin. Mais sûrement pas crédible.
    Comme l’a écrit son ami Jean Louis Bourlanges dans Paris Match du 5 janvier : « Pour beaucoup de français qui contestent le système mais ne veulent rien changer, M. Bayrou est le candidat idéal ».
    Un parfait centriste en somme, de ce centrisme qui a envahi, détourné, contaminé, émasculé toute la doxa gaulliste depuis 40 ans !
    Oui, M Bayrou n’est crédible que pour ceux qui ne veulent rien changer, à part les apparences !

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