Hommage à Pierre Lefranc, 12 janvier 2012
- Fondation Charles de Gaulle
A l’occasion de l’hommage rendu à Pierre Lefranc au siège de la Fondation Charles de Gaulle le 11 janvier 2012, hommage auquel le Premier ministre François Fillon a souhaité s’associer, Jacques Godfrain a tenu à saluer la mémoire de son prédécesseur, devant un public ému.
François Fillon, Premier ministre, est venu s’incliner devant le cercueil de l’ancien chef de cabinet du général de Gaulle en fin de matinée. Le président de la République s’est fait représenté par son directeur de cabinet, Christian Frémont.
Ont également rendu hommage Yves Guéna, Jacques Toubon, François Guillaume, Nicolas Dupont-Aignan, Robert Poujade, le préfet COnvert, Jacques Vistel, Pierre-André Dufetel mais aussi le général Cuche, gouverneur des Invalides, et le général Georgelin, grand chancelier de la Légion d’honneur, ont rendu hommage à celui qui fut, de l’avis de tous, le plus proche collaborateur du général de Gaulle.
Allocution de Jacques Godfrain, Président de la Fondation Charles de Gaulle
A ceux-là qui, comme Pierre Lefranc, le rejoignirent pour poursuivre le combat après la défaite de juin 1940, le Général de Gaulle n’adressait ni félicitations, ni encouragements particuliers. Ses premiers mots à leur intention pouvaient sembler rudes : « Vous en aurez mis du temps pour venir », dit-il à certains, ou « Vous n’avez fait que votre devoir », à d’autres. C’était une façon pour lui de dire qu’en se ralliant à la France Libre, ces hommes ne devaient nourrir d’autre sentiment que celui du devoir accompli.
Pierre Lefranc s’est souvenu toute sa vie de cette sobriété et de cette exigence. Elles se retrouvaient dans l’accueil très strict qu’il me réserva, comme à d’autres, il y a 46 ans : nous étions venus ici même, rue de Solférino, prêter nos concours à l’association de soutien à l’action du général de Gaulle, avant les élections présidentielles de 1965. Pierre Lefranc animait alors cette structure avec efficacité et fidélité.
C’est aussi en se souvenant de la sobriété gaullienne que Pierre Lefranc a fait connaître ses dernières volontés. C’est pourquoi ses funérailles sont aujourd’hui marquées par la simplicité, la modestie et la fidélité.
Et pourtant Pierre Lefranc, fondateur et président d’honneur de la Fondation Charles de Gaulle, aurait mérité aujourd’hui les ors de la République et les grandes envolées officielles. Il a simplement préféré l’hommage de la « grande armée de ceux qui soutenaient le général de Gaulle » et qui continuent d’illustrer les valeurs qu’il a léguées au monde.
Ces valeurs, Pierre Lefranc les a défendues de toutes ses forces et jusqu’au bout. De l’Indre où il fut parachuté et dirigea aussitôt un maquis aux heures les plus sombres, jusqu’aux combats de la mémoire, pour que les sacrifices d’hier ne soient pas oubliés en temps de paix, Pierre Lefranc s’est toujours battu avec la même abnégation pour ses convictions.
Auteur de nombreux ouvrages, il laisse à la méditation de chacun les raisons de son combat pour la France. Chaque fois qu’il le pouvait, Pierre Lefranc en appelait à la défense de l’intérêt supérieur du pays, en se référant au Général de Gaulle.
Pour être fidèle à lui-même et à la flamme qu’il n’a cessé d’entretenir, continuons en ces lieux à rassembler ceux et celles pour qui l’action est la fille du rêve, du désintéressement et de la confiance en l’Homme.
A l’heure où nous lui rendons un dernier hommage, je veux me souvenir ici, avec vous, de cet homme droit et profondément humain, dont la trajectoire n’a jamais dévié depuis ce 11 novembre 1940 où, avec d’autres étudiants, il eut le courage de braver les menaces allemandes pour montrer que la jeunesse espérait toujours en la France.
Pierre Lefranc fut un exemple, il est désormais un modèle de ce que l’on peut espérer de plus noble pour la jeunesse française.
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