Une règle de plomb pour nos finances
Par Nicolas Dupont-Aignan – Député gaulliste non-inscrit, Président de Debout La République (DLR)
Il ne faut pas manquer d’aplomb au Président de la République pour oser défendre une règle d’or qui n’en n’est pas une.
Qui – avec d’ailleurs l’appui des socialistes – a augmenté la dette française de 45 milliards d’euros pour sauver la mise des banques en Irlande, au Portugal et en Grèce ?
Qui a convoqué le Parlement français en session extraordinaire les 6 et 7 septembre prochains pour débloquer à nouveau 15 milliards d’euros ?
C’est bien sûr le Président de la République et son gouvernement qui veulent faire croire aujourd’hui aux Français qu’ils sont soudain devenus vertueux.
Comment croire en la volonté d’assainissement des dépenses publiques de dirigeants qui n’ont fait qu’augmenter la dette et s’apprêtent à gaspiller en pure perte l’argent du contribuable ? Comment croire un gouvernement qui trouve de l’argent pour les créanciers et apporte aux Français de l’austérité ?
Quant à cette soi-disant règle d’or, il s’agit plutôt d’une véritable règle de plomb. Une règle qui, loin de permettre à l’économie française de se rétablir, va graver dans le marbre constitutionnel, telle une camisole budgétaire, des politiques qui ne vont que faire sombrer un peu plus notre pays dans le cycle infernal de la récession, du chômage, et des dettes.
Plutôt que cette règle de plomb, il faut dès aujourd’hui à notre pays une véritable bonne gestion des finances publiques.
Une telle politique consiste à ne plus jeter par les fenêtres l’argent public. Engager de nouveau 15 milliards d’euros à la Grèce ne sera pas plus utile que le précédent plan d’aide qui n’a fait que plonger cette nation dans la récession et augmenter encore sa dette.
Une bonne gestion, c’est voir qu’il est vain de vouloir réduire la dette des Etats sans augmenter les recettes, c’est-à-dire leur compétitivité. Seule une véritable politique de croissance de l’économie réelle permettra à la France de sortir de cette crise. La baisse des charges sur les PME, la sortie de l’euro et le passage à la monnaie commune, le protectionnisme sélectif, la mise au pas du secteur bancaire en séparant les banques de détail et les banques d’investissement, l’abrogation de la loi de 1973 pour pouvoir financer sans payer d’intérêts par la Banque de France les investissements publics d’avenir, voilà les mesures clés qui permettraient de redresser notre pays et de retrouver un enchaînement vertueux
Une bonne gestion consiste enfin à mener une politique de justice sociale. Notre pays, pour se relever, aura besoin de l’effort de tous, loin du deux poids deux mesures qui caractérise la politique fiscale actuelle. La création d’une nouvelle tranche d’imposition sur les revenus les plus élevés sera un effort juste et républicain pour le redressement de notre pays.
Les Français sont prêts à l’effort pourvu que cela soit au service de l’intérêt général.
Vous êtes notre seul espoir ! Courage ! Merci pour ce que vous faites.
Cordialement.
Avec l’endettement qui est, je m’interroge sur la réalité de l’urgence. Est-elle seulement toujours devant nous ? Ne sommes-nous pas très en retard et les choses trop dégradées, irréversibles. Que faire si tel est le cas, que faire ?
Comment financer notre retrait de cette Europe, nous dédire de tous ces contrats et à quel prix ? Très modestement je suis devenu naïf devant la force de ces réalités même si je considère également que l’on ne peut continuer ainsi.
Soyons enfin positifs : refusons la démagogie, la naïveté et la compromission !
Une crise est là depuis déjà 2007: pas moyen de différer les actions (qui vont faire mal) mais l’intérêt général restera, soyez en sûr, l’intérêt bien compris du pays qui pourra toujours exporter – avec cette huile infusée dans les rouages – dans les pays européens aidés. Nous sommes gaullistes, soyons positifs.