Pierre Mauroy (PS) condamné pour « abus de confiance »

L’ex-Premier ministre PS est condamné à une peine de 20.000 euros d’amende avec sursis pour un emploi fictif à la communauté urbaine de Lille, au bénéfice de Lyne Cohen-Solal.

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L’ex-Premier ministre socialiste Pierre Mauroy a été condamné pour « abus de confiance », vendredi 4 février, à une peine de 20.000 euros d’amende avec sursis. Il était poursuivi pour un emploi fictif à la communauté urbaine de Lille, en 1992, au bénéfice de Lyne Cohen-Solal (PS). Celle-ci est également condamnée à 20.000 euros d’amende avec sursis.

Le parquet de Lille avait requis début décembre la relaxe des deux prévenus.

Conformément aux réquisitions de non-lieu prononcées par le parquet à l’issue de l’instruction, le procureur de la République, Frédéric Fèvre, avait demandé au tribunal de « relaxer purement et simplement » les prévenus, poursuivis pour « abus de confiance » et « recel d’abus de confiance ». Il avait également demandé la relaxe de Bernard Masset, ancien directeur de Pierre Mauroy à la CUDL, qui était poursuivi pour « complicité d’abus de confiance ». « La justice est-elle à même de démontrer que les rémunérations consenties à Lyne Cohen-Solal l’ont été sans contrepartie ? Le dossier ne le démontre pas », avait affirmé le procureur.

Pierre Mauroy a fait bénéficier sans contrepartie Lyne Cohen-Solal – actuellement adjointe au maire PS de Paris – d’un poste d’attachée de presse à la CUDL, alors qu’elle était aussi rédactrice en chef de l’hebdomadaire socialiste Vendredi.

« Le prix à payer »

A 82 ans, l’ancien chef de gouvernement avait contesté pied à pied les éléments ayant conduit à son renvoi. Il a longuement expliqué la mission de Lyne Cohen-Solal, chargée de « vendre » le futur Euralille – troisième centre d’affaires français après la Défense à Paris et la Part-Dieu à Lyon – alors en construction. « Ce qui m’intéressait, c’est le poste stratégique qu’elle avait au siège du parti, pour garder le contact avec les journalistes », a-t-il expliqué. « Elle n’était pas aux 35 heures, c’était une responsabilité, une disponibilité permanente », a encore assuré l’ancien Premier ministre de François Mitterrand à la presse. Interrogée sur ses visites espacées à Lille, Lyne Cohen-Solal a estimé qu’elle n’était « pas payée pour faire des aller-retours Paris-Lille (…). Nous travaillions beaucoup, avec Pierre Mauroy, à Paris, pour Lille ».

Avant l’audience, Lyne Cohen-Solal, qui était aux côtés de Pierre Mauroy dès le début des années 1980 à Matignon, avait estimé que sa comparution était « le prix à payer » pour avoir été candidate à la mairie de Paris contre le maire sortant Jean Tiberi, en 1997. Elle avait été à l’origine d’une plainte contre Jean Tiberi dans l’affaire des faux électeurs du Ve arrondissement de Paris qui a valu à ce dernier une condamnation en 2009. Jean Tiberi avait déposé une plainte dans l’affaire de la CUDL, classée sans suite.

« Acharnement procédurier »

Le renvoi de Pierre Mauroy en correctionnelle, malgré le non-lieu général requis en octobre 2009, conclut une longue procédure, issue d’une plainte en juin 2000 d’Eric Darques, ancien élu de l’agglomération lilloise, qui s’est posé pendant les débats comme le « défenseur de l’argent public ». Le conseil de Lyne Cohen-Solal a déploré « l’acharnement procédurier » d’Eric Darques.

Pierre Mauroy et Lyne Cohen-Solal avaient d’abord été mis en examen pour « détournement de fonds publics » – le préjudice supposé est évalué à l’équivalent de 19.654 euros – avant la requalification des faits.

Pierre Mauroy a cédé en 2008 la présidence de la communauté urbaine à Martine Aubry. Il a occupé le fauteuil de maire de Lille pendant 28 ans. Il ne sera pas candidat au renouvellement de son mandat de sénateur qui arrive à échéance en 2011

4 commentaires sur Pierre Mauroy (PS) condamné pour « abus de confiance »

  1. à cet époque, les emplois « fictifs » étaient monnaie courante dans TOUTES les municipalités ou presque….alors pourquoi condamner Jacques CHIRAC plus lourdement que Pierre MAUROY qui paie (avec sursis ???) pour une seule personne alors qu’en cherchant bien, peut-être y en avait-il autant à Lille qu’à Paris.
    P Mauroy relaxé par le parquet de Lille et par son Procureur F Fèvre en première instance…ça m’interpelle ! on devine bien la couleur de ces magistrats…une majorité de Français n’a pas confiance en sa justice, ça ne m’étonne pas.

  2. Pourquoi faut-il attendre si longtemps pour juger ? Pour un petit excès de vitesse , je paie sur place , sur l’instant , sans avocat , sans appel , sans possibilité de refuser .
    Un autre ministre de la Solidarité, président d’une mutuelle retraite mise en « quasi faillite » est en cours de procédure depuis plusieurs années . Faudra-il attendre sa « disparition » pour connaître la vérité ? Ceux qui nous créent les lois , doivent aussi les appliquer à eux-mêmes !

  3. Lyne Cohen-Solal. N’est ce pas celle là qui a fait des ennuis à Jean Tibéri !

    Pourquoi les médias ne font pas le rapprochement ?

    Copains de Gauche !

  4. Il est condamné pour avec pour « abus de confiance » c’est-à-dire que l’on reconnait la faute mais on le condamne à 20 000 euros avec sursis cela veut dire qu’il était conscient de sa faute mais qu’on l’excuse.Quand pensent les victimes, les Lillois, qui ont payé pour ces emplois qui se servaient à rien ? Une fois encore les juges ont oubliés les victimes que sont les contribuables. Et dire que les socialistes donnent des leçons de moral à la droite

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