La république ou le chaos
Un pays que ses dirigeants abandonnent à la désespérance sociale ne peut que sombrer dans le blocage et le chaos. Telle est la photographie de la situation.
La réforme des retraites cristallise dans la confusion le ras-le-bol des français contre l’absurdité et l’injustice de la politique économique et sociale suivie depuis trente ans par les gouvernements successifs de droite et de gauche. La “mondialisation” , voulue aussi bien par le PS que l’UMP par leur adhésion sans faille a la politique de l’Union Européenne a appauvri la France. Son industrie se délite, se délocalise, les salaires sont comprimés à la baisse pour s’adapter sans cesse davantage à la loi de la jungle économique mondiale. Il ne peut plus y avoir dans ces conditions de croissance ni de maintien de ce qui faisait l’originalité et l’identité de la France depuis 1945 : un système de solidarité sociale en matière de santé, d’éducation, de retraite. C’est le ciment de la République qui est en cause. Le “néo-libéralisme” , politique voulue au plus grand profit du capitalisme financier, a plongé la France dans l’impasse.
Les arguments pour retarder l’âge du départ à la retraite sont de bon sens au regard de l’évolution démographique et de la hausse du niveau de santé. Mais ils ne valent plus rien au regard du chômage des jeunes et des seniors et face au sentiment justifié que tous les efforts ont été faits pour sauver un système bancaire et financier irresponsable tandis que les français sont laissés pour compte.
Le président Sarkozy et son gouvernement sont en faillite, la pire de toute : la faillite morale.
Ils ont promis de protéger les français contre la crise économique , contre l’immigration clandestine, contre l’insécurité. Ils ont multiplié les discours, les annonces, mais ils ont non seulement laissé faire, mais poursuivi la même politique dont les français ne veulent plus. La “Constitution Européenne”, symbole de la politique ultra-libérale rejetée par référendum, a été adoptée à l’identique au Parlement avec la soutien de la majorité de la gauche. Les effectifs de policiers et de gendarmes ont été rognés partout, la lutte contre l’immigration clandestine est faite d’effets de manche, et les frontières économiques sont restées largement ouvertes à la concurrence déloyale des pays qui produisent à bas coût et où les droits des travailleurs n’existent pas.
Mais la gauche, dans sa majorité, ne vaut pas mieux. Elle n’ a rien d’autre à proposer, elle le sait et les français le savent. Elle surfe sur le mécontentement, n’ayant d’autre objectif politicien que de déstabiliser le gouvernement pour prendre sa place en 2012. Mais elle n’a ni programme ni candidat crédible. C’est pourquoi l’extrême-gauche occupe la scène, la politique ayant horreur du vide.
L’aile dure de la CGT, le NPA sont les idiots utiles du sarkozysme. Car eux aussi ont fait le choix , enfermés dans une idéologie d’un autre âge, de dresser les français les uns contre les autres. La politique du blocage pénalise les plus démunis, exaspère tous ceux qui se battent au quotidien pour vivre , travailler, élever leurs enfants, dans des conditions de plus en plus difficiles, et qui sont pris en otage. La grève est une chose, le blocage en est une autre. Imaginent-ils ce que pense une large majorité des français en voyant des barrages de cheminots et d’enseignants aider à bloquer les réserves pétrolières ? Du coup, le gouvernement se contente d’attendre le retournement de l’opinion et apparaîtra vite à bon compte comme le champion de l’ordre.
Ni les uns ni les autres n’y gagneront. Les seuls a faire des voix en dormant sont les démagogues du Front National. Sarkozy peut désormais faire le calcul d’être réélu en 2012 à la manière de Jacques Chirac en 2002.
La vérité est qu’il n’ y a qu’une seule voie : redonner à la France les moyens d’une vraie politique en rétablissant les frontières économiques et sociales dont elle a besoin pour se redresser. Il faut sortir de l’Euro, redonner à notre pays les moyens de la croissance en taxant les importations déloyales.
Cette politique est possible. Elle est partagée de plus en plus largement, dans tous les tendances de l’opinion, et défendue aussi bien par Debout La République que par les quelques voix courageuses qui restent au sein de feu la gauche.
La République où le chaos : voilà le choix.
François MORVAN
Vice-président de Debout la République
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