A propos des élections européennes

Forgeons ensemble une force gaulliste

 

 Des élections européennes, chacun peut tirer les conclusions qui lui sont propres. Néanmoins, certaines d’entre elles nous sont communes, parce qu’évidentes :

– Le niveau d’abstention est toujours très élevé. Il prouve, s’il en est encore besoin, que l’Europe actuelle, telle qu’elle fonctionne, avec les domaines qu’elle traite, ne répond pas à l’attente des Français. Mettre autant de temps pour modifier la TVA sur la restauration en France, ou encore la tentative avortée de remplacer un véritable vin rosé par un mélange de rouge et de blanc, sont des exemples bien connus de ce que l’Europe ne doit pas se préoccuper ;

– L’effondrement du PS lui contestant aujourd’hui toute prétention à vouloir représenter seul l’alternative politique nécessaire en démocratie. Nous sommes en 2009, et le clivage traditionnel droite-gauche devient de plus en plus stérile en voulant classer les français dans deux sphères repoussoirs ;

– La montée des Verts européens qui cumulent deux circonstances favorables, la première comme défouloir de la contestation légitime du pouvoir comme cela est le cas à chaque consultation, la seconde de l’effet « pub » du film « Home » de Yann Arthus Bertrand à 48 heures du scrutin et ne pouvant laisser insensible aucun de nos concitoyens ;

– Une dégringolade du Modem, ou plus précisément de son leader F. Bayrou, qui a voulu, en pensant plus à 2012 qu’à 2009, confondre élections européenne et présidentielle.

Pour ce qui concerne plus particulièrement la sensibilité gaulliste qui est celle de nombreux Français attachés et à l’indépendance nationale et à une construction européenne respectant les Etats, il convient d’être confiant en l’avenir pour peu qu’on prenne la peine de créer les conditions indispensables à l’Union nationale des divers mouvements se réclamant des idées du général de Gaulle.

Regrettons néanmoins que certains d’entre nous se soient écartés du combat. Le refuser n’est pas une attitude gaullienne. Jamais le Général n’a fuit ses responsabilités, jamais il n’a laissé la place à ses détracteurs. Pour battre l’adversaire, il faut accepter l’affrontement.

Le score de « Debout la République » de Nicolas Dupont-Aignan, seule liste se réclamant du gaullisme, ne recueille pas, loin s’en faut, les suffrages de tous ces Français qui se reconnaissent dans les valeurs patriotiques, humanistes et sociales de l’homme du 18 juin. Il n’en demeure pas moins que cela représente un socle à partir duquel l’avenir de notre philosophie politique peut prétendre à un nouvel élan.

Est-ce suffisant ? Non !

Si nous aspirons à continuer l’œuvre inachevée de Charles de Gaulle, si nous considérons que le gaullisme n’est pas la commémoration du passé mais, au contraire, la certitude d’un avenir pour les Français d’aujourd’hui et de demain, si, encore et toujours, nous n’avons pas peur de dire que nous aimons notre pays, que notre langue et nos spécificités en matière de culture, de solidarité, de cohésion sociale sont essentielles, alors il faut aller plus loin.

La décision de Nicolas Sarkozy de réintégrer le commandement intégré de l’Otan a provoqué une chaine de contestations et de réprobations, notamment de la part des gaullistes. A cette occasion, Dominique de Villepin s’est montré particulièrement critique envers le Président de la République.

Aussi, il a prouvé qu’il pouvait être le fédérateur de toute action destinée à rassembler les gaullistes sur l’essentiel. Il nous appartient donc de lui faire savoir, d’une manière ou d’une autre, que le temps est venu, une nouvelle fois, de servir la France. Il peut compter sur nous s’il admet le principe d’une réelle indépendance vis-à-vis de l’UMP sarkozyste.

Alain KERHERVE
14 juin 2009
 
 
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