Le ventre mou de la République
Le paradoxe du centrisme français
Le leader de l’UDF, lors d’une campagne présidentielle que l’on peut qualifier d’intéressante, s’est hissé là ou personne ne l’attendait. Ce score flatteur lui revient en totalité, les élections législatives ayant démontré par la suite le peu de notoriété et de son programme et de son parti : il a évité de peu, au même titre que le PC, la descente aux enfers.
Il est vrai aussi que les électeurs avides de clarté n’ont pas trouvé, dans un programme attrape tout, matière à envoyer à l’Assemblée nationale plus que le nécessaire de députés centristes.
Ce centrisme, « ventre mou de la République » d’après l’Académicien Maurice Druon, toujours enclin aux compromis, fussent-ils attrayants, a jalonné notre histoire contemporaine :
-
en 1942-1943, avec les Giraudistes qui voulaient et la libération de la France et suivre Pétain ;
-
à la libération, en contrant de Gaulle dans son bras de fer face aux Américains, bras de fer que le chef de la France libre mena avec succès pour nous éviter une occupation des alliés après celle des Allemands ;
-
en 1946, en refusant, en compagnie des socialistes, de donner les moyens à de Gaulle de gouverner réellement ;
-
en offrant ainsi la plus détestable des républiques à la France, 4ème de son nom, frappée d’instabilité congénitale et empêtrée dans deux guerres coloniales qui ont tant affaiblie la Nation.
Laisser un commentaire