De Gaulle, ce révolutionnaire

Le général Charles de Gaulle, fondateur du Rassemblement du peuple français, lors d'un meeting du parti, le 1er mai 1951, au bois de Boulogne, à Paris. Tallandier/Bridgeman images/LEEMAGE

Beaucoup de « politiques » se recueillent à plusieurs occasions sur la tombe du général de Gaulle à Colombey. Cà été le cas ce dernier 9 novembre.

Certains, y compris de sensibilité « socialiste », et d’autre d’une droite plus affirmée, considèrent, à juste titre, que le Général est la source politique incontournable à laquelle il convient de se référer en ce 21ème siècle.

En revanche rares sont ceux qui osent aborder la révolution sociale inachevée que le Général nous a léguée. Aux gaullistes de conviction de poursuivre son œuvre. Le gaullisme ne se conçoit pas sans cette singularité évoquée dans mon ouvrage « Une révolution en héritage ». Cette révolution sociale évoquée dès 1963 et relatée par Alain Peyrefitte dans son ouvrage « C’était de Gaulle« .

Echange entre le général de Gaulle et Alain Peyrefitte le 30 avril 1963 (Salon doré, à l’Elysée)[1]

Charles de Gaulle : « Maintenant, il faut aller à fond vers la participation. Ce n’est plus acceptable qu’il y ait, d’un côté les patrons ou L’Etat-Patron, de l’autre les ouvriers, en situation d’antagonisme permanent ? Il faut que tous ceux qui participent au fonctionnement de l’économie, à la création de richesses, comprennent qu’ils sont embarqués sur le même bateau et qu’ils se font du mal tous ensemble en se traitant comme des adversaires ».

Alain Peyrefitte : « C’est ce que vous appeliez l’association capital-travail du temps du RPF ? »

CDG : « Si vous voulez, mais ce qui se passe montre qu’il faut aller plus loin encore »[2]x

AP : « Mais où, en pratique ? »

CDG : « L’association capital-travail peut se faire à trois niveaux. D’abord l’intéressement aux bénéfices de l’entreprise. Une ordonnance de 1959 a déjà posé le principe des contrats d’intéressement. C’est un bon début. Quelques firmes, comme Dassault, l’ont appliqué. Ensuite la participation à la plus-value du capital, ce qui provoque du tirage de la part du capital, mais ce n’est pas une raison pour ne pas le faire. Ça permettrait de faire des ouvriers des copropriétaires[3] de leur entreprise. Enfin, il faut explorer dans quelle mesure les cadres et le personnel peuvent être associés à la gestion des entreprises, en contrepartie de la diminution du rôle des conseil d’administration… ».


[1] « C’était de Gaulle » – Tome 2 – Page 402
[2] Il évoque la grève des mineurs de1963.
[3] Marcel Loichot précisera cette idée essentielle dans son ouvrage « La réforme pancapitaliste » en 1966.


Lire aussi : Une œuvre révolutionnaire inachevée

4 commentaires sur De Gaulle, ce révolutionnaire

  1. Un jour ou l’autre, tout recommencera ☨ Nous devons donc agir en gaulliste chaque jour et transmettre l’esprit d’une certaine idée de la France. Le Gaullisme, ce n’est pas le notre, mais celui de De Gaulle, ne nous trompons pas. Les extrêmes réinventent le gaullisme à leur sauce.

  2. Jacques KOTOUJANSKY // 27 novembre 2023 à 23 h 13 min //

    Cher Monsieur Kerhervé,
    Voilà un utile rappel de cette grande ambition encore au milieu du gué.
    Je vous ai acheté votre livre « Une Révolution en héritage » sur la participation mais je n’ai pas encore trouvé le temps de le lire. Je vais le faire sans tarder.
    Merci à vous de contribuer à tenir haut la flamme du gaullisme, phare qui éclaire la voie à suivre, et dont s’éloignent chaque jour davantage les « gouvernements de rencontre » que les Français persistent à élire pour leur malheur, sans se méfier assez des contrefaçons et de l’Empire anglo-américain sur lequel il faut écouter et réécouter, lire et relire De Gaulle.
    Je vous salue bien sincèrement
    J.K.

  3. M. Jean claude Théodore // 27 novembre 2023 à 18 h 06 min //

    A partir de Mitterand , oui, des arrivistes qui pensent plutôt à eux qu à la France ..notre drame
    Pompidou était quand même d une autre trempe quoique banquier d affaires avant de faire de la politique …
    Giscard un homme mu surtout par l ambition.
    Sur le fond , je suis quand même d accord avec M.Fleury

  4. Mr FLEURY Bernard // 26 novembre 2023 à 19 h 31 min //

    Le Général De GAULLE, est le seul président de la France aimé la France et qui a pensé au bien être et à l’avenir du peuple Français,
    Tous les président qui succédé au Général De GAULLE,/Pompidou/Giscard/Mitterrand/Chirac/Sarkozy/Hollande/et Macron ce sont des arrivistes, Qui ce sont voulu être président pour leur intérêt et la gloire mais pas pour la FRANCE et les Français.
    (je pense que la France doit retrouvé un esprit et une conscience Gaulliste)
    Bien cordialement Mr FLEURY Bernard.

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