Malika Sorel : « Ces élus qui font le pari démographique du vote musulman »

Malika Sorel. Fabien Clairefond

Les propos tenus vendredi à Tunis par le député LFI David Guiraud ont soulevé une vague d’indignation. À ses côtés, Taha Bouhafs, candidat LFI aux législatives de 2017, et Rima Hassan, « membre expert du conseil global pour la diversité et l’inclusion » du groupe L’Oréal, dont elle a été suspendue en raison de propos assimilables à un rejet de toute présence juive entre le fleuve Jourdain et la mer Méditerranée.

Si l’on écarte la donnée majeure de l’évolution démographique, on ne peut guère décrypter le comportement d’élus qui versent, pour conserver le pouvoir et les privilèges qui l’accompagnent, dans des accommodements déraisonnables dont les Français de souche, et les enfants de l’immigration qui se sont assimilés, sont les dindons de la farce.

Dès la campagne présidentielle de 2012, Terra Nova – laboratoire d’idées de la gauche –, annonce la couleur : la dynamique démographique est très favorable à la gauche. « Entre 2007 et 2012, ce sont entre 500.000 et 750.000 nouveaux électeurs qui auront acquis la nationalité française et qui voteront plutôt à gauche (…) Ces nouveaux électeurs, Français d’origine immigrée et enfants d’immigrés, sont différents de ceux qui, désormais âgés, commencent à sortir du corps électoral pour cause de décès. » Terra Nova met également en exergue le taux de natalité des femmes d’origine étrangère, et précise que parmi les « minorités » dont le poids va croissant, 80 % sont musulmans.

François Hollande cale sa stratégie électorale sur ces données. En déplacement en Seine-Saint-Denis, le 7 avril 2012, il bat le rappel des populations issues de l’immigration : « Ne sous-estimez pas la force de votre décision. Avec le suffrage universel, une voix en vaut une autre, et si certains sont plus riches que vous, vous, vous êtes plus nombreux qu’eux ! » Au second tour de la présidentielle, 93 % des musulmans votent pour lui. Son successeur comprendra qu’en passant par Alger pour y accuser la France de crime contre l’humanité, il maximisera ses chances d’empocher la mise en capitalisant sur le vote musulman. 92 % voteront pour lui en 2017, 85 % en 2022.

Ils se stigmatisent eux-mêmes — car qu’est-ce que porter le voile, si ce n’est s’infliger un stigmate. Jean-Luc Mélenchon en 2010

Le vote musulman s’est mué en enjeu électoral majeur, et c’est la raison pour laquelle s’est enclenchée une course à celui – ou celle – qui réussira la plus belle et la plus endiablée des danses du ventre. Marianne et Le Parisien l’avaient relevé, Jean-Luc Mélenchon y excelle. En 2010, il fustige le choix du NPA d’investir une candidate voilée aux régionales : « Ils se stigmatisent eux-mêmes — car qu’est-ce que porter le voile, si ce n’est s’infliger un stigmate », et insiste sur le fait que « le passage à la religion et à l’ostentation, ça empêche l’unité ». Or moins de dix ans plus tard, il signe, dans Libération, le texte « Stop à l’islamophobie » et participe à la marche contre l’islamophobie aux côtés du NPA et du Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF), qui sera dissous par le ministère de l’Intérieur car faisant partie des « officines islamistes » qui « œuvrent contre la République ». Au premier tour de la présidentielle de 2022, Jean-Luc Mélenchon récolte 69 % du vote musulman.

Lors des législatives de 2017, c’est le parti d’Emmanuel Macron qui investit une candidate voilée, avant de reculer face au tollé suscité par l’affiche électorale. Sur France info, la ministre du Travail Élisabeth Borne prend acte du fait que sa position personnelle n’a pas été retenue…

L’islam ne changera jamais mais ce sont les musulmans qui devront changer (…) Être français, ce n’est pas uniquement avoir un passeport, c’est épouser les valeurs essentielles, fondamentales de la République. Tahar Ben Jelloun (poète et peintre franco-marocain )

Sur l’ensemble de l’échiquier politique, les élus se découvrent théologiens. À en croire Marine Le Pen en février 2021, « ce n’est pas un problème religieux, l’islamisme, c’est un problème d’idéologie ». Je vois d’ici le monde musulman se gondoler en entendant des Occidentaux expliquer ce qui relève de l’islam ou pas. Les propos exprimés par Tahar Ben Jelloun sur France Culture en 2016 sont clairs : « L’islam ne changera jamais mais ce sont les musulmans qui devront changer leur attitude, leur comportement, leur façon de vivre leur religion. (…) Être français, ce n’est pas uniquement avoir un passeport, c’est épouser les valeurs essentielles, fondamentales de la République. » Or selon l’Ifop, en août 2020, 74 % des musulmans de moins de 25 ans déclaraient « faire passer leurs convictions religieuses avant les valeurs de la République », contre 25 % pour les 35 ans et plus. Les actions de l’État ont bel et bien conduit à une régression de l’intégration. Une césure générationnelle s’est créée entre les enfants de l’immigration.

L’État saborde son autorité

L’armée française vient d’être chassée de pays d’Afrique dont les populations n’ont pas manqué de manifester leur haine de la France et des Français. L’État a-t-il suspendu, ou seulement même limité, l’immigration en provenance de ces pays ? L’ampleur des émeutes de juillet dernier, la multiplication des tirs de mortiers, l’assassinat de deux enseignants, les agressions de policiers montrent que l’autorité de l’État est entamée et que sa capacité à protéger la société est fortement altérée. Au lieu de prendre les mesures d’urgence que la situation impose, à savoir, juguler l’immigration, réformer les conditions de naturalisation et abroger un droit du sol devenu caduc, le Parlement s’apprête à ouvrir les vannes de l’immigration en accordant une prime à ceux qui sont entrés illégalement sur le territoire, s’y sont maintenus, pour peu qu’ils aient travaillé quelques mois.

Le viol des lois françaises érigé en modus operandi pour tous ceux qui rêvent de rejoindre l’Europe sans y avoir été invités, ou comment l’État saborde son autorité, mettant ainsi en danger la société ! En votant le texte, le Sénat porte une lourde responsabilité dans cette fuite en avant, alors même que deux tiers des Français se disent inquiets par ce sujet désormais à fort impact sur leur vie quotidienne. Et ce n’est pas tout, car après les massacres perpétrés le 7 octobre par le Hamas, ont défilé sur nos écrans des scènes de joie, y compris en provenance de sociétés sources de l’immigration. La marche des élus contre l’antisémitisme, une tartuferie ?

Malika Sorel



Sur la dernière interrogation de Malika Sorel, pour ma part je considère cette marche contre l’antisémitisme une bonne initiative. Mais l’unité nationale aurait pu être bien plus efficace si le Président Macron avait eu le courage d’accompagner par sa présence les 185000 citoyens qui se sont mobilisés autour du seul mot d’ordre : « contre l’antisémitisme, pour la défense de la république ». Alain Kerhervé (Gaullisme.fr)

5 commentaires sur Malika Sorel : « Ces élus qui font le pari démographique du vote musulman »

  1. A Bernardet Didier…en voilà une bonne question pour s’attaquer aux causes plutôt que de gémir sur nos errements politiciens !
    Que devons nous faire appelle de facto le peuple à se ressaisir pour ses choix de délégation de pouvoirs aux politiques. Cela à notre avis devrait commencer par une lutte sans merci contre l’abstention « électorale » assortie d’une meilleure formation des candidats et des électeurs/électrices « à la chose publique » .Le retour progressif à des pratiques civiques exemplaires, tant de la part des élus que des citoyens , devrait favoriser ces prises de conscience dignes d’une grande nation.
    Mais comme dirait Monsieur de Lapalisse , on ne fera pas d’omelette sans casser des œufs.
    La question est donc de savoir si une majorité de nos concitoyens est pête à faire une omelette politique, sociale et économique ?!

  2. l’actualité politicienne ne m’intéresse pas !
    Il faudrait un jour consacrer un dossier sur la politique d’immigration de De Gaulle !

  3. Bernadet Didier // 20 novembre 2023 à 13 h 20 min //

    Synthèse implacable de ce que nous devenons mais, comme je le dis souvent, le constat ne peut pallier l’action. Que faire?

  4. Ces manifestations prouvent, s’il en est encore nécessaire, que la « guerre » des religions se soucie peu de l’être humain. Chacun revendiquant à sa manière détenir la Vérité sur l’avenir de l’homme ,le « p’tit » chef qui dirige la France de manière indécente et arrogante ne s’exonère pas de cette fâcheuse inclinaison en donnant des leçons de savoir être au monde entier. Et c’est ainsi, comme le souligne Mme Malika SOREL, que « l’État saborde son autorité, mettant ainsi en danger la société « .Hélas , trois fois hélas, ce virus de la médiocratie dirigeante se propage chez beaucoup de nos voisins sur une planète partie à la dérive de l’absence d’humanité.

  5. Bernadet Didier // 17 novembre 2023 à 19 h 59 min //

    Pour ma part (et Dieu sait si je ne suis pas Macronien…)je pense qu’un Président de la République n’a rien à faire dans une manifestation dans la rue. Le Général n’aurait probablement pas participé de ce genre d’exercice. C’était une opération politiquement « pipée » et d’ailleurs pourquoi ne pas dire, vu le faible nombre de participants, que ce fut un fiasco. Plus que jamais la vérité devient un luxe hors de prix.

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