« 53 ans après sa mort, tous les politiques se réclament de de Gaulle, mais très peu l’ont compris »

Le général Charles de Gaulle, fondateur du Rassemblement du peuple français, lors d'un meeting du parti, le 1er mai 1951, au bois de Boulogne, à Paris. Tallandier/Bridgeman images/LEEMAGE

En cette période profondément tourmentée et sanglante, autant sur le plan intérieur et international, le 53e anniversaire de la mort du général de Gaulle était l’occasion de revenir sur le message de ce personnage hors du commun qui figure désormais au Panthéon des héros de notre histoire nationale. D’innombrables discours, messages et cérémonies lui ont été consacrés d’où ressortent quelques idées fortes. L’appel du 18 juin 1940, au cœur des hommages qui lui sont rendus, demeure un symbole d’espoir et de résurrection nationale quand tout semble irrémédiablement perdu. Il est une date fondatrice de la Nation française qui mériterait d’être honorée autant que d’autres (8 mai, 14 juillet, 11 novembre) …

Mais au-delà, que reste-t-il de Charles de Gaulle, un demi-siècle après sa mort ? Le monde a subi de telles transformations qu’il peut sembler illusoire de se référer à un personnage, aussi héroïque soit-il, qui a vécu dans un tout autre univers. De Gaulle fut chef de gouvernement à deux reprises (1943-1946, puis 1958) et chef de l’État pendant dix ans (1959-1969), en un temps où n’existait pas encore le monde global d’Internet, où l’Europe et la planète se partageaient en deux blocs idéologiques de forces équivalentes (la guerre froide), avant l’émergence de la Chine et l’Inde comme grandes puissances et le terrorisme islamiste ne représentait pas la menace suprême… Il a connu la France d’avant l’effondrement du niveau scolaire, l’émergence de la société multiculturelle, l’effacement industriel et scientifique, en un temps lointain où elle se situait, sur le plan de la puissance économique, sur un pied d’égalité avec l’Allemagne…

« Tout le monde est, a été ou sera gaulliste », prédisait le Général. Aujourd’hui, tous les responsables politiques, d’un point extrême à l’autre de l’échiquier, se réclament de Charles de Gaulle. « Le général de Gaulle, grand inspirateur d’Emmanuel Macron » titrait un célèbre journal du soir du 8 juin 2021. « Le Pen, Macron, chacun cherche son de Gaulle. Le chef de l’État et la présidente du RN célèbrent le 80e anniversaire de l’Appel du 18 juin 1940 et se mettent dans les pas de l’homme de la France libre » (les Échos 18 juin 2020). Jean-Luc Mélenchon s’y met à son tour, invoquant la mémoire du grand homme pour justifier ses propos sur Israël et le Hamas : « J’ai exprimé la position constante de notre pays depuis de Gaulle. » La parole du général est ainsi constamment invoquée pour justifier le mode de gouvernement du pays fondé sur « l’incarnation » ou l’exaltation présidentialiste, sur le conflit entre la Russie et l’Ukraine ou évidemment sur la tragédie du Moyen-Orient, etc.

Contrairement à la légende, il était aux antipodes de la logique de « l’incarnation » auto-satisfaite et de l’ivresse de soi en politique. Maxime Tandonnet

De fait, un demi-siècle après sa mort, il est illusoire, sinon malhonnête de prêter des pensées précises au général de Gaulle sur un monde radicalement différent de celui qu’il a connu. De la part des plus hauts responsables politiques actuels, cette récupération a même un côté sordide. Rendre hommage au Général est salutaire, s’identifier à lui aujourd’hui est absurde. Qui peut savoir ce que le général eût pensé de la personnalité et du comportement des plus acharnés à se réclamer de lui en ce moment ? Peut-être du bien, ou peut-être beaucoup de mal… De fait, il est foncièrement malhonnête d’attribuer à de Gaulle des pensées sur la France et le monde d’aujourd’hui qu’il n’a pas connu de son vivant. [En note de bas de page, un commentaire de Gaullisme.fr]

En revanche, son modèle en tant qu’homme d’État est lui impérissable. Il transcende les époques. La plus formidable erreur que font les hauts dirigeants du pays, les opposants, les intellectuels et nombre de gaullistes eux-mêmes, est de voir en Charles de Gaulle un précurseur de la mégalomanie, du narcissisme, de l’auto-éblouissement qu’est devenue depuis trop longtemps la politique française au détriment de l’intérêt général.

Contrairement à la légende, il était aux antipodes de la logique de « l’incarnation » auto-satisfaite et de l’ivresse de soi en politique. François Mitterrand se fourvoyait en l’accusant d’être « un Führer, un duce, un caudillo » dans son coup d’État permanent.

En vérité, le Général se considérait comme un serviteur de la France et des Français, comme il l’a prouvé en maintes occasions. En tant que chef de l’État son principe était simple : il était au service du peuple. Dès lors qu’on ne voulait plus de lui, il partait… Pour lui, un président impopulaire était inconcevable : le peuple était le seul souverain. S’il était mécontent de son président, celui-ci devait s’effacer. Sans tarder.

C’est ainsi que de Gaulle libérateur et chef du gouvernement provisoire de la république démissionnait le 20 janvier 1946 dès lors que les « partis » entravaient son action. Sous la Ve République, la cote de confiance du général oscillait entre 60 et 80% de satisfaits (aujourd’hui, on crie victoire quand elle atteint 28% !). Pourtant, il ne manquait pas, tous les deux ans, de solliciter la confiance du peuple à travers des référendums sur lesquels il engageait la poursuite de son mandat. Et quand les Français ont voté majoritairement « non », à son référendum du 27 avril 1969, il mettait fin aussitôt à son mandat conformément à ses promesses répétées.

En vérité, pour de Gaulle, l’exercice du pouvoir n’était pas une fin en soi, la réalisation d’un objectif de reconnaissance narcissique ou la satisfaction d’une pulsion égotique. Il n’avait de sens qu’au service de la France et des Français. Et cela fait toute la différence.

Maxime Tandonnet


Gaullisme.fr :

Certes, nous ne devons pas faire parler le Général dans le contexte de notre époque. Pour autant, nous savons tous ce qu’il n’accepterait pas :

  • Mettre en cause nos institutions au risque de revenir au « régime des partis » si néfaste (3e et 4e république)
  • Perdre notre souveraineté et notre indépendance nationale (Refus des blocs)
  • Mettre au rebus sa révolution sociale (Association Capital-Travail ou participation gaulliste) si indispensable à notre contrat social
  • De refuser la liberté des peuples à disposer d’eux-mêmes
  • Une Union Européenne supranationale mettant en cause la souveraineté des nations.

Sur ces bases, l’action des gaullistes de conviction est essentielle pour la France.

Alain Kerhervé

8 commentaires sur « 53 ans après sa mort, tous les politiques se réclament de de Gaulle, mais très peu l’ont compris »

  1. « La France n’ abandonne jamais ses enfants ». Certains ont reproché à Charles de Gaulle d’ avoir aimé la France plus que les français. L’ âme doit conduire le corps. C’ est parce que l’ âme doit diriger le corps de la France, cette âme ancestrale qui est en nous et tout à la fois nous contient tous -français d’ hier et d’ aujourd’ hui-, qu’ elle demeure riche de toute notre histoire laquelle s’ est nourrie de la multitude de tous ceux qui nous ont précédés. Elle s’ est nourrie de toutes nos guerres, de toutes nos luttes, de toutes nos victoires comme de toutes nos dé-faites; nous sommes cette âme comme cette âme est en nous; nous sommes le corps de la France et c’ est la France qui donne la vie à notre nation. Essentielle, cette âme, la France, nous offre le pouvoir d’ exister, le pouvoir de rayonner dans le monde; elle est notre mémoire, notre identité et toutes ses racines les plus profondes; elle est le privilège qui nous permet de projeter la France dans le futur; elle est le cœur et la respiration qui donne l’ élan de la vie au peuple que nous formons. Cet héritage, précieux entre tous, est le fruit acquis dans la douleur et la passion mais aussi dans l’ amour et les joies de tout un peuple depuis la naissance de sa longue histoire, puissante comme l’ Océan.
    Quand les stupéfiants enferment tout une partie de société et sa jeunesse dans l’ enfer de leur addiction; quand les trafiquants prospèrent et gangrènent -tout- le pays, quand nos institutions s’ effondrent; quand nos vieux, pour être volés, sont battus à mort dans le silence de leur retraîte; quand notre vie est la proie de la barbarie des bouchers qui décapitent, des éliminations collectives à la rafales d’ armes de guerre; quand la France et les symboles de son âme sont incendiés par quelques centaines d’ individus dé-cérébrés et dé-munis d’ identité, sèment l’ effroi et coûtent un milliard aux contribuables champions français des mamelles à traire internationales alors si, je dis bien si nous avons pour la France, pour nos enfants, une autre ambition que le pouvoir d’ achat dans une consommation sans frein qui fait de nous des agneaux dociles menés sur l’ autel de la dictature de Bruxelles, nous avons le devoir d’ exiger le recours au référendum afin de rétablir notre légitimité et la souveraineté de la France au sein de l’ immense « trou noir » que devient l’ Union Européenne ».
    Les français n’ abandonnent jamais la France.

    Max Régnier. Aniche
    Max Régnier. Villeneuve de la Raho

  2. Jean-Pierre MAHE // 15 novembre 2023 à 13 h 01 min //

    Pofiteurs, collabos, anti-Français ,menteurs ………Dieu envoie nous le sauveur de la France un deuxième De GAULLE avant que nous ne sombrions définitivement.
    Salut républicain à vous tous

  3. Macron n’est pas gaulliste… C’est une évidence. Il est chef de l’Etat; mais pour qu’il y ait un chef de l’Etat, faut-il qu’il y ait un chef, et faut-il aussi qu’il y ait un Etat. Ce qui n’est pas le cas.

  4. Oui le Gl de Gaulle ne considérait pas le Pouvoir comme une fin en soi.
    Comme toujours en ce début de troisième millénaire on se plait à confondre : Causes et Conséquences ,but et moyens.
    Le « p’tit » chef et la clique politico médiatique cireuse d’absurdie, s’engouffrent avec délectation dans ce que nous nommons la MEDIOCRATIE galopante.
    Puissent les propos de Maxime Tandonnet remettre le système neuronal du plus grand nombre de nos concitoyens au service de la France.

  5. qu’on m’explique en quoi E Macron est Gaulliste ou simplement Gaullien. De gaulle possédait le verbe, plutôt bref (militaire), et surtout la capacité de decision et d’agir. Je ne perçois pas les memes vertus chez notre president en exercice.

  6. Bernadet Didier // 12 novembre 2023 à 20 h 19 min //

    Tout à fait d’accord avec le commentaire d’Alain Kerhervé. Il est clair que les trois-quarts de nos petits politiciens mégalos ne sont pas souverainistes et acceptent d’être « sous tutelle » étrangère. Dans le temps on les appelaient « collabos ».

  7. Latini Jacques // 12 novembre 2023 à 17 h 45 min //

    Ils s’en réclament alors qu’ils ne lui arrivent à peine à la hauteur de ses chevilles !
    Sans compter tous ceux qui n’ont fait que le trahir !
    Ils n’ont aucune descense, ils devraient avoir honte !

  8. tout a été dit dans cet article ☨

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