Des journalistes à l’Élysée

par Alain Kerhervé

C’est au moment où la crise des Gilets jaunes s’estompe et au moment où sa cote de popularité remonte légèrement que le président de la République a accepté, durant près de deux heures, de tirer, en présence de journalistes invités à l’Élysée, les premières leçons de ces douze dernières semaines.

Gaullisme et État

Selon lui, il est urgent de rétablir des « tiers de confiance » et « accepter la hiérarchie des paroles ».

Les réseaux sociaux sont manipulés par les extrêmes qui se surmobilisent

Emmanuel Macron

En fait, il est favorable à l’institution d’un organe d’information permettant de porter la parole de la France. Combien de fois les anti-gaullistes ont-ils vertement critiqué le Général sur ce point ? Souvenirs …

« Le bien public, c’est l’information. Et peut-être que c’est ce que l’État doit financer » précise-t-il

La décentralisation

Emmanuel Macron veut s’appuyer sur une structure qu’il apprécie : les Départements, plutôt que sur les « néo-féodalités des grandes régions » issues de la loi Notre, dont il a également déploré les « intercommunalités forcées ». Personnellement j’apprécie cette orientation. Il vaut mieux négocier et convaincre, plutôt que d’imposer d’en haut.

La défense des classes moyennes

De manière générale, il voit dans cette crise des Gilets jaunes l’acmé de « la crise des démocraties occidentales », dont les trois piliers – les libertés individuelles, la protection des classes moyennes et l’économie sociale de marché – sont entamés. « Ces vingt dernières années, ça s’est enrayé » déclare-t-il.

Les classes moyennes ont été la variable d’ajustement de la mondialisation. Il est donc indispensable de changer de cap.

Une Europe différente.

La réponse à cette crise nécessitera bien plus que quelques mesures, précise-t-il. « Cela passe par la redéfinition du modèle européen, une autre forme de relations à nos territoires, une autre forme de relation à nos démocraties. […]. Les gens veulent reprendre le contrôle de leur destin ».

Débat national

Sa rencontre avec les maires a retenu toute mon attention. C’est la raison pour laquelle, dans ma commune de Quimperlé, des élus d’opposition (j’en fait partie) ont décidé de porter ce débat, le Maire socialiste ayant refusé de le faire.

La réforme du Sénat

Par ailleurs, j’ai apprécié l’ouverture d’Emmanuel Macron sur la réforme du Sénat et du Conseil économique et social. Je veux rappeler à tous ceux qui se réclament du gaullisme que l’un des deux points du référendum du 27 avril 69 que le Général a perdu, prévoyait une fusion des deux entités, réunissant alors les élus représentant les collectivités locales et ceux des structures organisées du monde de l’entreprise, de la culture… 50 ans après, Emmanuel Macron va-t-il ressusciter ce qui a été la vision avant-gardiste du général de Gaulle ?

Alain Kerhervé

23 commentaires sur Des journalistes à l’Élysée

  1. A Alain Kerhervé…MERCI !

  2. A Alain Kerhervé…Merci de bien vouloir citer dans vos commentaires à qui s’adressent justement vos commentaires. Une façon simple serait de mettre au début de votre réaction…à BAERTJC ,par exemple !!!!!!

  3. Vous ne voyez pas très bien. Mes interventions sont des réponses ou appréciations à des commentaires de lecteurs.

  4. Patrick COULIBEUF // 4 février 2019 à 16 h 48 min //

    Curieux tout de même ! que le principal (pour ne pas dire le seul)commentateur d’un article, en soit l’auteur.
    Comme disait mon défunt Père, dans la vie, il y a ceux qui s’écoutent parler et ceux qui admirent leur prose au fur et à mesure qu’il l’écrive.

  5. Qui connaît la phénoménologie des systèmes saturants sinon mieux que le « chérubin du Palais » N°1 de l’intoxication politicarde mentale du plus grand nombre ? Et chacun ,plus ou moins de s’employer à entretenir le phénomène de saturation du « blablabla show » qui ne débouche sur rien de concret accessible pour le plus grand nombre !!!!
    Courage ,la mer de la « médiocratie » est un vaste océan où parfois un minuscule événement peut bouleverser le cours du monde.

  6. @ Alain Kerhervé
    C’est comme le problème de tous les souverainistes depuis Philippe Séguin à partir de 1992 qui n’ont pas réussi à être crédibles en étant une force de proposition sérieuse, rigoureuse, constante et cohérente. C’est ce que mes amis de la Nouvelle Action Royaliste et moi déplorons depuis ce temps. Nous sommes totalement anti-Macron et tâchons avec d’autres d’être une force de proposition notamment à travers le Collectif National pour la Souveraineté et la Justice Sociale sous l’égide notamment de Jacques Cotta où tous les gaullistes sont les bienvenus.

  7. Si l’on prend la « participation » globalement, vous avez raison. Mais la « participation », nouvelle formulation de l' »association capital-travail » ne pouvait faire partie du référendum par lui-même. Par contre il avait envisagé, en cas de victoire au référendum, une loi dès le mois de septembre sur la participation des salariés, comme l’avait proposé Marcel Loichot en 1965/67., c’est à dire pour aboutir à la copropriété des entreprises entre le capital et le travail. C’est sur ce point que Pompidou n’était pas OK.

  8. Qui connaît la phénoménologie des systèmes saturants sinon mieux que le « chérubin du Palais » N°1 de l’intoxication politicarde mentale du plus grand nombre ?

  9. Flamant rose // 2 février 2019 à 21 h 27 min //

    @ Alain Kerhervé

    Je ne pense pas qu’il s’agisse d’une erreur de ma part mais d’une approche différente de la votre. C’est difficile de débattre par écrit et croyez que j’aimerais pouvoir le faire de vive voix. La participation faisait partie du référendum mais le mot n’était effectivement pas écrit du fait qu’il s’agissait d’une « participation institutionnelle » et je m’explique.

    De Gaulle a rapidement pris conscience des difficultés que posait cette réforme et qu’elle allait rencontrer bien des hostilités. Alors plutôt que de concentrer la participation uniquement sur les entreprises, il a décidé d’en appliquer les principes à l’ensemble de L’État et en particulier par la création d’institutions nouvelles dont la régionalisation.

    Ceci explique pourquoi le général de Gaulle finit par se résoudre a proposer sous former de référendum une réforme liée à la régionalisation et à la refonte du Sénat ce qui lui permettait d’introduire un projet de participation institutionnelle. Pour lui il s’agissait d’une même et unique logique qui était de favoriser les initiatives et de libérer les Français d’une autorité à la fois exclusive et centralisée. C’est cette articulation entre les réformes administratives et la transformation sociale dans laquelle de Gaulle voulait engager le pays que les Français n’ont pas compris, mais la participation bien que non écrite en tant que telle était bien l’un des enjeux du référendum. Je pense Maurice Schumann a bien analysé le pourquoi de l’échec.

  10. J’assume ce que j’écris. Le meilleur service rendu à Macron par ses détracteurs, c’est de tout contester au point de n’être plus crédibles.

  11. Erreur, le référendum ne posait aucune question sur la « participation »

  12. Paroles, paroles, paroles et encore des paroles ! Les journalistes sont allés recueillir la voix de leur maître.
    Le pseudo grand débat est tellement cadré qu’il n’en sortira rien de neuf. Une opération de com’ qui ne trompe que ceux qui veulent bien être trompés.

  13. Flamant rose // 1 février 2019 à 20 h 17 min //

    Pour Maurice Schumann, l’erreur du général de Gaulle fut de lier la participation à la transformation du Sénat. Les Français n’étaient pas hostile à la régionalisation, second terme du référendum, mais ils n’ont pas réalisé l’articulation entre les réformes administratives et la transformation sociale dans laquelle de Gaulle voulait engager le pays.

  14. Jacques Payen // 1 février 2019 à 19 h 17 min //

    Comment peut-on gober les sornettes élyséennes?

    La feuille de route de Macron est celle de ces mandants, de ceux qui ont fait sa carrière et payé sa campagne, dont il partage l’idéologie : banquiers et patrons des transnationales européistes et mondialistes, qui lui demandent d’en finir définitivement avec le Pacte social républicain.

    Imaginer qu’il peut dévier de cette feuille de route relève de l’illusion.

    Macron est prêt à balancer tous les bobards, à échafauder tous les miroirs aux alouettes, à lancer tous les leurres, parce qu’il ne sait pas se sortir de la double nasse dans laquelle il est piégé :
    D’une part la pression des gilets jaunes qui ne faiblit pas et qui ruine par avance son pseudo-grand-débat « sans changement de cap ».
    D’autre part parce que l’arrière plan explosif de l’affaire Benalla finira très vite par éclater, le discréditant définitivement.

    Accorder aujourd’hui le moindre crédit à ce président éreinté, c’est à pleurer.

  15. Je vous remercie de ces précisions utiles tant l’oeuvre du Général, oeuvre inachevée, est importante. L’héritage qui est le notre est immense et lourd à assumer. Mais nous en sommes fiers.

  16. Je n’ai pas dit « secondaire » mais « second » : la version originelle du projet référendaire prevoyait d’abord et avant tout une ambitieuse mise en place de la participation dans les institutions regionales et dans l’entreprise…Je le tiens entre autres de Jeanneney. Le projet final a été émasculé dt bâclé…Cela étant, je n’ai evidemment rie contre une réforme du Sénat que le Général envisageait en effet depuis longtemps !

  17. Pour le référendum de 69 sur la réforme du Sénat, le Général l’envisageait depuis longtemps. A mon avis, cette réforme soumise à référendum n’est pas secondaire. Jamais rien n’a été secondaire dans les consultations du peuple par le Général. Ceci dit, si on imagine Macron faire une telle proposition, en tant que gaulliste, je le suivrai sans arrière pensée. La politique, d’accord, mais la France d’abord.

  18. Ce ci n’est pas le sujet de mon article.

  19. Vous ne pouvez pas nier que son approche, notamment sur la réforme du Sénat est peut-être celle du Général il y a 50 ans !

  20. il n’a rien du général.C’est trop facile de se dire détenteur des idées gaulliennes mais il faut être à la hauteur.Macron ne l’est pas

  21. De toutes façons avec son expression « ….en même temps….. » qu’il commence par A tout en finissant par Z et « en même temps » commencer par Z pour finir par A, c’est à dire tout et son contraire  » en même temps », il est inaudible. A force de dire ce que ceux qui sont en face ou réceptacle de son discours, ce qu’il veulent entendre, il a fini par mentir, tromper, être méprisé et forcément non crédible. De plus ses propos anti-France et anti-français, surtout en étant à l’étranger, n’ont fait que précipiter ce rejet. Conclusion ? désert et doute. Plus de vision, plus d’orientation, plus de projet, à part son dada nombriliste !!

  22. À aucun moment, depuis le début de cette crise, Émmanuel Macron n’a remis en cause la politique ultra libérale et euro fédéraliste qu’il met en oeuvre depuis son arrivée aux affaires…Il se pose, du reste assez habilement’ en chercheur de solutions à une crise qu’il contemplerait en honnête observateur, alors que lui-même et ses troupes, par leurs choix et leur manière d’agir, sont largement la cause des problèmes.
    Quant à la réforme du Sénat, elle ne constituait qu’un aspect second du projet référendaire originel de 1969…(je viens de publier un article à ce sujet dans la revue Espoir).

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*