Le clip du jour : le gouvernement fait polémique sur l’Europe

La campagne n’a pas encore commencé, mais les polémiques sur les européennes fleurissent déjà. C’est le clip officiel du gouvernement, censé informer les Français de l’élection du 26 mai prochain, qui provoque l’ire de l’opposition. Il dure trente secondes, fait défiler des images de réfugiés, d’éoliennes, d’usines, une photo de Matteo Salvini et une autre de Victor Orban. Sur fond de musique stressante, le clip donne sa lecture des enjeux du scrutin sous forme de questions volontiers caricaturales : « Immigration : maîtriser ou subir ? »,  « Climat : agir ou ignorer ? », « Emploi : partenaires ou concurrents ? », « Europe : union ou division ? ».

Le clip se termine par cette phrase typiquement macronienne : « En mai 2019, l’Europe changera. A vous de décider dans quel sens. » Le clip, destiné à pousser les électeurs à voter – et donc financé par le budget de l’État –, reprend les thèmes de campagne et les choix d’Emmanuel Macron, ce qui provoque la colère de l’opposition. Et du ministre de l’Intérieur italien, qui l’avait pointé il y a quelques jours. « Le gouvernement français publie, avec l’argent des contribuables, un clip officiel pour les européennes en m’utilisant comme un épouvantail. Macron et ses amis doivent avoir très peur. En 2019, ils attendent un printemps des peuples qui va les balayer. »

Hier, c’est l’opposition française qui s’est émue de ce clip. Le sénateur socialiste Rachid Temal a saisi le CSA contre « le clip populiste et orienté du gouvernement« . Pour lui, ce n’est « en rien un appel au vote pour les européennes mais un clip de propagande pour LREM ». Génération.s, le mouvement de Benoît Hamon, a également saisi le CSA et la Commission nationale des comptes de campagne pour faire retirer ces « clips de campagne LREM maquillés en clips officiels sur fonds publics« .

« Leur contenu totalement orienté, notamment la présentation nauséabonde qui est faite de l’immigration à ‘maîtriser ou subir’ n’a aucun rapport avec une incitation à la citoyenneté », explique Mehdi Ouraoui, porte-parole de Génération.s. Thierry Mariani, député LR et potentiel candidat aux européennes pour le Rassemblement national (RN) fustige, lui, sur Twitter, la « propagande avec de gros sabots » et affirme : « Comme vous l’avez payé avec vos impôts, sachez apprécier ce clip gouvernemental […] qui n’hésite pas à stigmatiser de manière hypocrite et sournoise Salvini et Orban. » La campagne européenne peut commencer. Une campagne durant laquelle Emmanuel Macron aimerait tellement être seul face au duo Salvini/Orban. Comme dans les contes pour enfants, où le Bien affronte le Mal. Et gagne à la fin.

8 commentaires sur Le clip du jour : le gouvernement fait polémique sur l’Europe

  1. Gilles Le Dorner 77 // 18 novembre 2018 à 23 h 29 min //

    Déviance de langage aggravée . « Europe souveraine / ou plus souveraine » . Faut il réapprendre ä lire et même comprendre ce qu’est une et mėme notre Constitution ?

  2. Le chaos non . Le droit , le droit d’ aspirer à une autre France comme à une autre Europe , le droit d’ avoir voté non le 29 Mai 2005 , le droit de choisir ou vouloir et non d’ essuyer forfaiture ou prolongements en verbiages officiels dans le brandissement de quelque menace de chaos assise dans le en même temps sur l’usage de pensée obligée et de mépris

  3. Au prix de l’essence…on en pert le sens pour cette équipe de « baltringues » retranchée dans la parade outrancière à célébrer celles et ceux qui doivent se retourner dans leurs tombes de voir tous ces profiteurs à bon compte de leurs sacrifices !!!

  4. Europe : le choix de la division

    Faire de la propagande sur le dos des contribuables français tout en leur distillant la peur pour orienter leur vote lors des élections européennes de 2019 c’est évidemment cynique.
    Nous verrons prochainement la position du CSA à propos du clip polémique qui divise.
    Cette provocation gouvernementale a au moins le mérite de nous questionner sur l’avenir de l’Europe à quelques mois des élections européennes de mai 2019.
    Sur le fond, l’objectif recherché du Président Macron serait de faire plus d’Europe car à quoi rêve-t-il réellement si ce n’est à une Europe intégrée qu’il n’ose avouer publiquement et ainsi faire barrage aux vagues populistes ainsi qu’aux deux leaders européens charismatiques du moment, italien et hongrois dont leurs oreilles sifflent en permanence.
    Pas de quoi favoriser l’union des peuples mais plutôt enrichir leurs divisions.
    Le Président français nous laisse suggérer qu’il n’y a pas d’alternative possible. C’est l’Europe au pas de l’oie. Tout contresens conduirait notre continent qui dégage un parfum des années 30, au chaos selon lui.
    Je pense que le Président Macron n’est pas au bout de ses peines.
    Il aura peine à convaincre s’il veut paraître comme le fer de lance du camp progressiste en Europe aux côtés de la chancelière allemande A. Merkel affaiblit dans son propre pays et au sein de sa propre coalition sur la question migratoire point de départ de son affaiblissement.
    Macron est de plus en plus isolé.
    Ensuite l’Europe ne séduit pas. Elle est synonyme d’impuissance puisqu’elle est incapable d’agir seule, de maîtriser les menaces extérieures et de se donner un second souffle.
    Elle n’est pas l’échelon protecteur que les Européens sont en droit d’attendre. De plus, elle donne ce sentiment de se construire sans et contre ses peuples.
    La première grosse problématique des prochaines élections européennes sera le taux d’abstention qui depuis les premières élections de 1979 ne cesse de progresser ainsi que le vote des extrêmes.
    Comment dans ces conditions espérer un élan des peuples pour soutenir des réformes à l’échelle européenne sans une adhésion forte ?
    Il est bon de se rappeler que l’on est passé depuis 1979 jusqu’au scrutin européen en 2014 de 38 % à 57% d’abstention en moyenne et même jusqu’à 87 % au sein du groupe de Visegrad (Hongrie 70 %) et à plus de 50% au sein des premiers pays constructeurs de l’Europe, France et Allemagne en tête et pour l’Italie à 42%. Quant au Royaume-Uni qui s’apprête à nous quitter l’abstention a été de 64%.
    Comment expliquer ce paradoxe entre un taux d’abstention aussi fort et des compétences et des pouvoirs toujours plus forts au sein des institutions européennes qui faisaient miroiter le nouvel Eldorado?
    Dans ce cas, la faute aux populistes qui n’ont plus aucun pouvoir après un vote sanction en 2005 sur la constitution européenne côté français et néerlandais dont l’Europe n’a pas voulu tenir compte?
    Le déni de démocratie a été patent ? Pourquoi dans ces conditions le clip gouvernemental qui fait aujourd’hui polémique s’autorise-t-il à exhorter les Français à aller voter ? Les Européens sont désabusés.
    Ou alors, la faute aux dirigeants nationaux européens qui, au lieu de favoriser l’industrie européenne et les emplois européens préfèrent acheter des avions de combat américains plutôt que des avions européens et qui en matière de défense européenne sont prêts à accueillir de nouvelles bases américaines au centre de l’Europe quitte à les payer grâce à nos impôts au risque de provoquer le camp russe qui lui n’hésite pas à chatouiller à son tour les armées de l’Otan au cours d’exercices militaires ?
    Ou encore la faute aux dirigeants européens qui se couchent comme des carpettes en silence après avoir montrer leurs biceps, face à un Président Trump quand celui-ci décide dans le propre intérêt de son pays et du dollar, de sanctionner l’Iran tout en interdisant aux entreprises européennes de commercer avec l’Iran sous peine de sanctions sans tenir compte de notre économie, de nos emplois, de nos ressources au point de nous asphyxier et sans que l’Europe bouge son petit doigt ?
    Et que peut faire l’Europe seule en matière d’environnement alors que les principaux pollueurs de la planète se foutent royalement de l’accord de Paris sur le climat ? Les nuages s’arrêtent-ils à nos frontières ?
    Est-ce ensuite à nos automobilistes français de payer les taxes de l’ardoise mondiale ? Cette Europe n’enchante plus désolé de le dire ! Elle n’est pas celle du progrès mais du déclin.
    Il y a peu le Président Macron osait nous parler de souveraineté européenne. Pour ce faire, encore faudrait-il qu’elle soit véritablement indépendante et non aux ordres pour appliquer des politiques volontaristes dignes de ce nom !
    Et-il naïf ou se moque-t-il des peuples? Est-il même européen ?

    RF 4.11.2018

  5. LAMENTABLE et nous ne sommes pas au bout de la médiocritude conjuguée par « le chérubin du palais et ses frères » !!!!

  6. Jean-Dominique GLADIEU // 2 novembre 2018 à 17 h 31 min //

    Ils ne sont bons qu’à brailler : « l’Europe, l’Europe, l’Europe » en sautant comme des cabris !

  7. C’est un peu fort quand même !!!!

  8.  » das propagandastaffel » ou la propagande pour l’Europe sous direction allemande comme entre 1940-1944, a commencé. Il est probable qu’elle connaitra le même sort. A la Libération les traitres ont été jugés….

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