Henri Guaino : « ma famille, c’est le Gaullisme. »

Ce discours d’Henri Guaino montre une détermination politique qui prend aux « tripes ». Je vous le propose dans sa totalité tant il décrit bien ce qu’est le « gaullisme de conviction ». Adhésion totale !

Alain Kerhervé

 » Mes chers amis,

Lorsque le Général de Gaulle reçoit à Londres les premiers Français libres qui ne sont encore que quelques-uns, il leur dit : « Je ne vous félicite pas d’être venus, vous n’avez fait que votre devoir. » Ces quelques mots sont le plus bel hommage jamais rendu à tous ceux dont l’engagement ne réclame pas d’autre récompense que le sentiment de l’austère fierté de servir une cause plus grande que soi, une cause qui s’appelle « la France ».

Comme un certain nombre d’entre vous, je suis entré, il y a maintenant plus de trente ans, dans la famille politique qui se voulait l’héritière de cette haute conception morale de l’engagement et qui s’était donnée pour but de la faire vivre.

J’y retrouvais des femmes et des hommes qui avaient toujours fait passer leur pays avant leur parti, des femmes et des hommes qui avaient leurs défauts, qui avaient leurs faiblesses mais qui, au moment de choisir ne se demandaient pas où était la droite, où était la gauche, où était le centre, mais où était l’intérêt national.

Il leur arrivait de se tromper. Mais, il y avait une chose sur laquelle ils ne se trompaient jamais, c’était sur le sens qu’ils donnaient à leur engagement politique quand ils se souvenaient qu’ils avaient jadis dit « non » à tout ce qui menace d’asservir un homme ou un peuple ou qu’ils étaient les successeurs de ceux qui avaient opposé à un destin pitoyable, ce refus obstiné. Cette famille s’appelait « le Gaullisme » non à cause d’une idéologie mais à cause d’une histoire, une histoire qui parlait de l’Homme, de la liberté et de la grandeur d’un peuple.

C’est de l’histoire ancienne ? Pour certains peut-être.

Je leur laisse les vieilles lunes de la politique politicienne, les délices du régime des partis, le clientélisme, les petits calculs pour gagner à tout prix les élections sans se soucier de la manière de gouverner au lendemain des élections.
Ils n’ont pas compris que le peuple en colère ne leur pardonnera plus rien. Plus rien !

Nous sommes revenus à la fin de la IVe république, ou peut-être de la troisième quand les abandons de la politique politicienne préparaient les grands naufrages.

Il y a trente ans, ma famille, c’était le Gaullisme. Le sens de mon engagement politique, c’était le Gaullisme.

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Ça l’est toujours ! Ça l’est plus que jamais !

Parce qu’au milieu des grands désordres du monde, dans les terribles épreuves que nous traversons, face aux immenses défis que nous avons à relever, je ne discerne pas d’autre voie que celle que nous dessine la leçon intellectuelle et morale du Gaullisme.

Nous avons voulu faire le rassemblement de la droite et du centre.

Soit. Mais, nous ne pouvons pas continuer en passant systématiquement par pertes et profits les idées, les principes et les valeurs du Gaullisme qui n’est pas une nostalgie mais la plus grande exigence politique de notre temps.

Je ne suis pas de je ne sais quelle droite, je ne suis pas centriste, je ne suis pas libéral, je ne suis pas néoconservateur, je suis Gaulliste !
Je crois à l’indépendance nationale et à la souveraineté du peuple et j’en ai assez qu’on les piétine.

Ma famille politique, ce n’est pas le PPE dont on a soigneusement caché le programme lors des élections européennes parce que nous ne pouvions pas l’assumer devant les Français.

Ma famille politique, ce n’est pas Monsieur Juncker qui a dirigé pendant des années le plus grand système d’évasion fiscale d’Europe.

Ma famille politique, ce n’est pas celle qui veut plus de fédéralisme en Europe.

Ma famille politique, ce n’est pas celle qui n’imagine d’autre destin à la France que de devenir allemande ou anglo-saxonne.

Ma famille politique, ce n’est pas celle qui se rallie à la politique des dîners « en ville » d’un Ministre de l’Économie qui confond la banque d’affaires avec la politique de la France.

Ma famille politique, c’est celle qui a honte d’entendre un Ministre français expliquer, en anglais, à Davos devant tous les banquiers du monde que la situation économique ne permet pas de payer un peu plus cher les heures supplémentaires de ceux qui travaillent le plus dur pour essayer de faire vivre leur famille.

Ma famille politique, c’est celle qui refuse de dresser toutes les catégories de Français les unes contre les autres, de faire la politique des boucs émissaires, parce que c’est une question de morale et parce que c’est le contraire même de l’idée de Nation et de l’idée de peuple.

Ma famille politique, c’est celle qui ne dira jamais à un ouvrier de 50 ans qui a travaillé toute sa vie, qui a encore trois enfants à élever et dont l’entreprise vient de partir en Chine parce que les politiques européennes sont folles, qu’il est un fainéant parce qu’il ne trouve pas de travail.

Ma famille politique, c’est celle qui ne dira jamais à un officier supérieur qui a quitté l’armée après avoir servi son pays pendant 30 ans pour travailler dans une entreprise qui a fait faillite et qui ne retrouve pas de travail parce qu’il a plus de 50 ans lui aussi qu’il est un profiteur.

Ma famille politique, c’est celle qui trouve honteux que l’on puise interdire de cantine les enfants de chômeurs sous le prétexte que les parents ne travaillent pas.

Ma famille politique, c’est celle qui s’appuie sur le mérite, qui valorise l’excellence mais qui se soucie du sort des plus humbles, des plus vulnérables, des plus fragiles et qui pense que la vie n’est pas faite que de compétition et de tension.

Ma famille politique, c’est celle qui ne dira pas aux Français que si la situation de la France est si difficile aujourd’hui, c’est parce qu’ils ont trop bien vécu depuis 40 ans, parce que c’est économiquement faux et moralement insupportable.

Ma famille politique, c’est celle qui ne supporte plus le sort fait à notre agriculture, qui ne supporte plus que les travailleurs détachés payent moins de charges que les travailleurs français, que l’argent du contribuable français ne puisse pas servir à des politiques de commande publique.

Ma famille politique, c’est celle qui ne veut plus ratifier des traités qui détruisent notre industrie, notre agriculture et notre société.

Ma famille politique, c’est celle qui ne veut plus ni des « Munich sociaux » comme disait Philippe Séguin, ni des « Munich économiques » que sont les politiques d’austérité aveugles qui à force de confondre les causes et les conséquences ne font que nourrir le désordre et la misère.

Ma famille politique, c’est celle qui ne veut plus de l’inquisition fiscale, sociale, environnementale qui étouffe toutes les libertés.

Ma famille politique, c’est celle qui veut la liberté de conscience et de culte mais qui ne veut pas changer de civilisation, qui ne veut pas changer de culture, qui ne veut à aucun prix de la société multiculturelle, qui veut l’assimilation, qui veut qu’à l’école on étudie les croisades, la Shoa, Voltaire, et que l’on se découvre dans les salles de cours et de travaux dirigés.

Ma famille politique, c’est celle qui ne peut pas laisser en suspens la grave question de la filiation, c’est celle qui ne veut pas d’une société où tout ce qui n’a pas de prix n’a pas de valeur, d’une société où tout devient une marchandise.

Ma famille politique, c’est celle qui n’accepte ni les communautés, ni les tribus, ni les principautés, ni les féodalités, c’est celle pour laquelle il n’y a ni de peuple corse, breton, provençal, basque, alsacien, picard, mais un seul peuple : le peuple français !

C’est celle qui récuse le communautarisme linguistique comme tous les autres communautarismes, pour laquelle il n’y a qu’une seule langue officielle : la langue française !

Ma famille, c’est le Gaullisme.

Plus la France se défait, plus je suis Gaulliste, plus je suis Jacobin, plus je suis Colbertiste, plus je suis assimilationniste.

Oui, Gaulliste, Jacobin, Colbertiste, assimilationniste et pour le retour de la Nation et du peuple dans la politique ! Je l’assume !

J’en ai assez de mettre mes idées, mes convictions, ma morale sous l’éteignoir.

L’effacement de l’identité gaulliste dans la politique n’a produit qu’une seule chose : la radicalisation de la société et la montée des extrêmes.

Cela je ne peux plus, je ne veux plus m’y résigner.

A vous de choisir entre la force du « non » dans l’Histoire qui s’appelle le Gaullisme et qui est un « oui » à la volonté et à la liberté humaine et la voie de la tyrannie insidieuse du désordre et de la servitude dissimulée derrière ce que l’on nomme « nécessité de s’adapter » parce que l’on a même pas le courage de dire «subir » !

Discours au Conseil National des Républicains le 13 février 2016

 

20 commentaires sur Henri Guaino : « ma famille, c’est le Gaullisme. »

  1. Gabriel Dufaure // 22 décembre 2018 à 0 h 34 min //

    Je regrette beaucoup qu’Henri Gaino se réclame du jacobinisme et condamne implicitement les cultures de tel ou tel peuple de France (ou du moins ce qu’il en reste…). La France autrefois était riche de ses différences. Le rouleau compresseur jacobin a quasiment tout nivele, dans l’irrespect et la médiocrité. Le patriotisme français n’y a rien gagné, au contraire même.

  2. Henry Guaino est un très bon Gaulliste à l’ecrit mais pas en pratique!

  3. Je continue de penser qu’un des rares mouvements qui peuvent se référer au Gaullisme est actuellement Debout La France. Il oeuvre non pas pour l’Europe et le capitalisme, mais pour rétablir la France et les Français dans la grandeur qui existait à l’époque du Général de Gaulle. Tous ses successeurs ont rabaissé la France pour la mettre sous la coupe de l’Europe du capitalisme.

  4. Gilles Le dorner 77 // 5 novembre 2018 à 22 h 07 min //

    Mélanger l anniversaire d un armistice et les temps actuels ou quelque vue sur quelque Europe c est encore toucher le fond de l utilisation en déni ou novlangue ou idéologie comme en impudeur .

  5. Par devoir, la résistance sous toutes ses formes comme la désobéissance civile, peut être le premier des devoirs. Vivre ou subir la tyrannie d’où qu’elle vienne, il faut choisir.
    Le choix pour la liberté avait un sens il fut un temps mais il fut payé au prix fort. Et demain ?Rf 16.10.2018

  6. Je pense qu’il est très sincère. Mais sa sincérité est contre productive ou inefficace dans ce monde politicien. S’il l’avait été moins, il aurait été Ministre, voire plus.

  7. Je suis en désaccord avec ce que vous affirmez sans le démontrer.

  8. Flamant rose // 16 octobre 2018 à 10 h 51 min //

    On peut être en complet désaccord avec ce que dit Henri Guaino, mais on est bien obligé de constater qu’il est actuellement un des seuls, si ce n’est le seul dans les débats, à faire entendre une cohérence politique, celle du gaullisme, à l’assumer jusqu’au bout. Cela tranche radicalement avec le bruit de fond du discours politicien habile mais souvent inaudible des tenants d’une République qui ne se comprend plus elle-même. Autre contraste que j’apprécie particulièrement chez lui, sa civilité, sa courtoisie, ses convictions toujours argumentés, face à la vocifération des populismes et à leurs surenchères dans l’injure. Revendiquer le droit, la liberté de critiquer la décision d’un juge quand on est député peut paraître choquant dans un premier temps, mais si on se donne la peine d’écouter ce qu’avance Henri Guaino, force est de reconnaître la cohérence et le courage de sa pensée politique, le respect s’impose.

    C’est ce que je ressens de plus en plus et sa solitude m’apparaît chaque jour comme un signe de sa pertinence qui n’est pas sans rappeler, toutes proportions gardées, celle d’un de Gaulle en 1940, seul face à l’ensemble des corps constitués. En ces temps de marasme qui prennent des allures de déroute, c’est peut-être ces idées claires et fermes que les citoyens attendent de leurs leaders politiques.

  9. Mr Guaino est très brillant à l’oral comme à l’écrit, mais nous avons constaté que dans les faits son comportement n’avait rien de Gaulliste quand il s’agissait d’obtenir un poste!
    Mr Guaino est prétentieux, imbu de sa personne, méprisant et surtout égoïste!

  10. « Je ne vous félicite pas d’être venus, vous n’avez fait que votre devoir. »
    Depuis ce temps de la France libre,les égos et les éloges sont ressortis hélas comme moteur de l’engagement en politique chez une majorité de nos élus .Le choix comportemental de la grande majorité de nos politicards nous laissera  » pour longtemps sur la voie de la tyrannie insidieuse du désordre et de la servitude dissimulée derrière ce que l’on nomme « nécessité de s’adapter » parce que l’on a même pas le courage de dire «subir » », nonobstant le rappel fondamental des valeurs du Gaullisme décrit par Henri Guaino !
    Non ,malheureusement, nous ne sommes plus ce que vous fûtes mon Général, car, pour une majorité d’entre nous « le DEVOIR » est devenu un mot désuet dans l’ordre de la politique sociale , économique et éducative.

  11. mazard christian // 15 octobre 2018 à 23 h 27 min //

    Mon Cher Alain
    Tu ne peux pas dire que GUaino n’etait pas aux ordres de Sarkozy, un anti gaulliste. Un vrai gaulliste n’aurait jamais accepté d’être la plume de Sarkozy.Tout le monde le sais.Guano est gaulliste quand ça l’arrange, comme beaucoup de politiciens en ce moment qui vont se vautrer sur la tombe du Général pour redorer leur blason.Comme gaulliste de conviction il y a mieux. Il faut par contre reconnaitre que Guaino a une belle plume mais ce n’est pas forcement sincere. Entre les actes et les écrits il y a un monde, Tu m ‘ecris que tu n’es pas d’accord mais ne me dis pas pourquoi,

  12. Christian, En total désaccord avec ton commentaire !

  13. Jean-Dominique GLADIEU // 15 octobre 2018 à 9 h 52 min //

    Comme Henri Guaino, ma famille politique c’est celle qui crois en l’indépendance nationale et en la souveraineté du peuple !
    Ce n’était donc pas à l’union de la droite et du centre qu’il fallait s’attacher mais à celle du peuple tout entier.

  14. Chers Amis

    Je n’ai pas toujours été d’accord avec Henri Guaino c’est le moins qu’on puisse en dire, notamment sur le Traité de Lisbonne et la politique sociale menée quand il était à l’Elysée.
    Peu importe désormais.Gaulliste donc Jacobin, Gaulliste donc Colbertiste, il faut de la lucidité pour affirmer ces thèmes. Il faut du courage intellectuel pour dénoncer le  » populisme des dîners en ville.
    Donc, oublions ce qui nous a divisé, il en est grand temps.

    Etienne Tarride

  15. Jacques Payen // 14 octobre 2018 à 22 h 01 min //

    Une pointure.
    Un des très rares ayant une carrure, une culture, une densité d’homme d’Etat.

    En dépit du très éprouvant épisode sarkosiste, je continue à lui vouer estime et considération. Il y a acquis l’expérience des pires contraintes d’Etat, au plus haut niveau.

    Elles ne sont pas nombreuses les bonnes têtes capables de servir le pays, dans les malheurs qui s’annoncent.

    Amis gaullistes, cher compagnons, ne pensons qu’au salut public.

  16. Bel article ! Dommage que depuis 2 ans et demi il n’en aie tiré une conclusion sérieuse puis une action sérieuse, rigoureuse, constante et cohérente. D’ailleurs il n’y a rien de bon à attendre des LR qui se sont ralliés pour la plupart à Macron ou n’osent pas le faire même si ce dernier fait la politique qu’ils souhaitent ou auraient voulu faire.

  17. MAZARD CHRISTIAN // 14 octobre 2018 à 19 h 13 min //

    Le problème est que chez Guaino les actes ne sont pas en accord avec les discours.
    Guaino s’est vendu à Sarkozy en lui prêtant sa plume et a fortement contribué à son élection en 2007. Il a versé dans l’alimentaire et son attitude n’a donc pas été très gaulliste.
    Encore un gaulliste en peu de lapin!!!

  18. tout à fait d’accord.

  19. Denise DANIEL // 14 octobre 2018 à 18 h 43 min //

    Nous les petits soldats fidèle de la France profonde,nous qui faisons tout pour qu’elle soit le fleuron des nations,le socialisme en deux coups(Hollande et Macron) l’a anéantie .Je pleure la France ,pauvre France

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