Le ciel s’assombrit pour Muriel Pénicaud
L’image de la ministre du travail est à nouveau dégradée par la révélation d’une plus-value de plus d’un million d’euros grâce à la vente de ses stock-options en 2013, quand elle était DRH de Danone.
Nouvelle révélation sur la ministre du travail. Le quotidien L’Humanité révèle ce jeudi 27 juillet que Muriel Pénicaud, alors DRH de Danone, a réalisé une plus-value de 1,3 million d’euros en avril 2013 à la suite de la vente de stock-options dont elle bénéficiait en tant que cadre dirigeante. Plus troublant, l’opération juteuse a été effectuée alors que le groupe agroalimentaire avait annoncé au mois de février précédent une restructuration qui devait mener à la suppression de 900 postes.
Outre que ce lien entre perte massive d’emplois et rémunération avantageuse fait tache, Muriel Pénicaud a utilement joué avec les cours de bourses de l’action Danone à l’époque. Toujours selon L’Humanité, l’action Danone passe, entre l’annonce du plan de départs volontaires et la vente de ses stock-options, de 52 euros début février à 55-60 euros en mars-avril. De quoi aiguiser les appétits boursiers des titulaires d’actions maison.
Sans rentrer aussi finement dans le détail de sa culbute financière, sa déclaration d’intérêt en tant que ministre auprès de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) donne une idée claire du montant de ses rémunérations lorsqu’elle occupait le poste de directrice générale en charge des ressources humaines de Danone. Pour 2012, elle déclare 1 212 721 euros de rémunération ou gratification. Somme qui s’élève à 2 388 877 euros deux ans plus tard et, avec un décalage d’un an, intègre, semble-t-il, cette formidable plus-value.
Depuis son entrée en fonctions rue de Grenelle où elle a la responsabilité de mener à bien la réforme du code du travail en usant d’ordonnances, Muriel Pénicaud accumule les révélations dérangeantes dans le cadre du feuilleton dit de la « French Tech Night » de Las Vegas. Organisée le 6 janvier 2016, cette prestigieuse soirée à la gloire des start-up françaises a été financée en partie par Business France, dont elle était la directrice générale, pour la venue d’Emmanuel Macron, alors ministre de l’économie.
Il est reproché à Muriel Pénicaud d’avoir confié l’organisation de ce raout à l’agence Havas pour un montant final de 235 000 euros, sans appel d’offres, alors que le seuil légal obligeant Business France à passer par une procédure de mise en concurrence est fixé à 207 000 euros selon le code des marchés publics. Pour cette affaire, une information judiciaire contre X a été ouverte le 7 juillet dernier pour « favoritisme et recel de favoritisme » et confiée au juge Renaud Van Ruymbeke. Des perquisitions avaient été effectuées le 20 juin au siège de Business France et d’Havas.
Surtout, et malgré ses dénégations, différentes enquêtes du Canard enchaîné, de Libération et du Monde ont mis en évidence la connaissance précoce d’un dysfonctionnement majeur de la part de l’ex-directrice générale de Business France et sa supposée volonté de le dissimuler, notamment à ses principales autorités de tutelles que sont le ministère de l’économie et le Quai d’Orsay.
Car cette soirée s’est préparée dans une urgence exceptionnelle. Libération a ainsi mis la main sur un rapport confidentiel du cabinet d’audit EY (ex-Ernst & Young) qui conclut que si Business France s’était plié à une procédure d’appel d’offres, « il n’aurait pas été possible d’organiser la soirée dans le délai imparti. La procédure formalisée nécessite un délai de 52 à 77 jours. […] La sélection des prestataires n’aurait été effective que début janvier ». Il a donc fallu faire vite, trop vite… Au mépris des règles de base et des alertes des différents collaborateurs impliqués dans l’organisation de cet événement mises en lumière par la presse.
Mediapart a également montré une dérive financière et une absence de transparence pour une autre campagne de communication de Business France appelée « Créative France », confiée une fois encore à Havas pour la coquette somme de 8 millions d’euros en 2015, quelques mois avant la soirée de Las Vegas. Les autorités de tutelle se sont inquiétées par écrit de l’absence de justificatifs des prestations d’Havas pour cette campagne de communication visant à valoriser l’innovation française. Un bras de fer entre la future ministre du travail et les ministères s’est même engagé pendant presque huit mois.
À ce stade, Muriel Pénicaud n’est pas directement visée par la justice pour l’affaire de Las Vegas. Elle dément toutes les accusations portées contre elle. La ministre du travail n’en est pas moins fragilisée politiquement avec la dernière révélation sur sa rémunération, alors que le contenu des ordonnances pour réformer le code du travail devrait être connu dans moins d’un mois et pourrait réveiller la contestation sociale. Le groupe GDR, rassemblant en majorité des députés communistes, a vivement réagi ce jeudi 27 juillet en estimant que « c’est le crédit de la ministre en charge de porter des ordonnances, qui vont profondément modifier les droits du travail dans notre pays, qui est désormais très fortement sujet à caution ».
Interpellée sur le sujet par Eliane Assassi, présidente du groupe communiste au Sénat, Muriel Pénicaud a réagi ce 27 juillet après-midi : « Cette rémunération a été décidée des années avant le plan de départs volontaires qui a concerné 233 personnes. Nous sommes ici pour fabriquer la loi, nous ne sommes pas ici pour répondre aux approximations, voire à la démagogie, qui concernent, en l’occurrence, ma personne. » Pas certain que cette mise au point suffise à rétablir la confiance.
Lire aussi : Business France : le mail qui implique Muriel Pénicaud
A chaque mois son affaire: Mai Ferrand, juin Bayrou et ses amis du MODEM, Juillet Pénicaud ! pour illustrer en chanson je vous propose celle de Jacques Brel: « Au suivant… »
A Edmond ROMANO…bien vu ! Quant à la fabrication des Lois là aussi rien ne change :on légifère à tour de bras, toutes affaires cessantes sur le mou d’idéologies partisanes ,la plupart du temps sans discernement et avec l’aplomb nécessaire pour nous faire prendre des vessies pour des lanternes et donner du grain à moudre à la justice qui ultérieurement fera le boulot de clarification par jurisprudence interposée. On ne marche plus !!!!!!
jamais le république n’est devenue cette raie publique bananière des gredins et des coquins!
auto censure massive des médias sur tout ce qui peut déranger l’empire du fric avec en ce moment une désinformation massive sur le Vénézuéla en décontextualisant les informations
tout cela est de la même logique impérialiste et mondialiste !
Il est impératif de dénoncer ces mesures anti-sociales…
Le plus choquant dans cette affaire (accordons à la ministre le bénéfice de la présomption d’innocence tant en ce qui concerne la vente de stock-options en 2013 que la petite sauterie de Las Vegas en 2015) est qu’on retrouve à la tête du monde du travail une ancienne DRH de Danone.
Autrement dit l’intérêt collectif de l’ensemble des travailleurs du pays est désormais « pris en charge » par quelqu’un qui a passé sa vie professionnelle à gérer des intérêts privés ! Sans préjudice d’éventuelles suites judiciaires, nous devons donc, d’ores et déjà, nous montrer de plus vigilants !
C’est là que l’on voit que la gauche est toujours au pouvoir: « faites ce que dis mais surtout pas ce que je fais ». Ils sont magnifiques avec leur loi de moralisation de la vie publique. Si ce n’était pas aussi triste pour la France, je m’amuserais bien de les voir se débattre comme diables dans un bénitier!
vous devez plaisanter ? venant des communistes ,c’est piteux ,elle a fait ce que tout le monde aurait fait ,vendre au bon moment ,je joindre a eux ,même ci nous ne somme, pas du même bord, est vraiment triste ,