Ceta : après la Wallonie, la fronde monte aux Pays-Bas

stop_taftaUn mouvement réclamant l’organisation d’un référendum sur le traité de libre-échange UE-Canada (CETA) prend de l’ampleur aux Pays-Bas, et pourrait mettre un nouveau grain de sable dans la belle mécanique déroulée par Bruxelles. – 

Magazine Marianne

Des militants néerlandais ont affirmé ce week-end avoir réuni près des deux-tiers des signatures nécessaires pour contraindre leur gouvernement à organiser un référendum sur le traité de libre-échange UE-Canada (CETA), possible nouveau revers après la résistance wallonne à cet accord.

Le CETA, négocié depuis sept ans, avait finalement été signé fin octobre à Bruxelles avec plusieurs jours de retard en raison des réserves de la région belge de Wallonie, à l’origine de vifs désaccords entre Belges. L’accord, qui supprimera 99% des droits de douane entre l’UE et Ottawa, entrera en application provisoire dans les prochains mois mais doit ensuite être approuvé par l’ensemble des Parlements nationaux et régionaux de l’UE pour devenir définitif.

« Je suis pro-UE »

Des groupes citoyens aux Pays-Bas appellent à un référendum pour décider si le Parlement doit ratifier le CETA, tout comme l’impopulaire TTIP (ou Tafta) en discussion avec les Etats-Unis. Une pétition lancée en octobre 2015, mais qui s’est nourrie d’un regain d’intérêt ces dernières semaines, a déjà réuni 190.400 signatures sur les 300.000 nécessaires pour imposer ce référendum au gouvernement.

« On veut dire clairement aux politiques que ces accords devraient être discutés plus ouvertement et radicalement modifiés », a expliqué Niesco Dubbelboer, du mouvement Meer Democratie (plus de démocratie, ndlr). Ces traités « sont des accords vieillots, post-coloniaux, qui favorisent les intérêts des grosses entreprises et investisseurs », argumente-t-il, estimant que les questions « du climat et de la durabilité devraient être davantage en première ligne ». Cette organisation s’est alliée au groupe néerlandais de défense de l’environnement Milieudefensie, et d’autres ONG.

En avril, un référendum consultatif de ce type, convoqué par des groupes eurosceptiques, avait rejeté un accord-clé entre l’Union européenne et l’Ukraine, mettant le Premier ministre Mark Rutte dans l’embarras face aux 27 pays de l’UE ayant déjà ratifié l’accord et l’obligeant, sur le plan intérieur, à tenter de négocier un compromis. Les organisateurs de la pétition anti-CETA se défendent d’être eurosceptiques. « Je suis pro-UE », affirme Niesco Dubbelboer, « mais je crois que l’Europe devrait être plus démocratique ». Un référendum, si les 300.000 signatures étaient acquises, ne serait vraisemblablement pas organisé avant plusieurs mois et sans doute pas avant les législatives prévues en mars.

 

4 commentaires sur Ceta : après la Wallonie, la fronde monte aux Pays-Bas

  1. JEAN-PAUL DELAISSE // 12 novembre 2016 à 10 h 12 min //

    à Baertjc : exact. La multiplicité des moyens de diffusion finit par être décourageant, certes, mais aussi, cette multiplicité nécessite des journalistes et/ou des observateurs politiques et économiques de grande classe, ce qui ne court pas les rues. Beaucoup de médias se retrouvent ainsi à utiliser les services de journalistes plus ou moins médiocres, et souvent dépourvus d’expériences dans ce dont le média les fait parler, d’où également le « ras le bol » d’écouter des commentaires, dont on finit par observer qu’ils sont faux….

  2. A JP Delaisse…vous n’avez pas tort ,mais curieusement ce ne sont pas les moyens de s’informer qui manquent à notre époque…peut-être en trop grand nombre et qui saturent pour décourager une majorité de nos concitoyens à partir à la pêche à la connaissance politico-économique. A ce constat de l’inculture qui se répand s’ajoute bien évidemment d’autres facteurs sociologiques et comportementaux qui font que le « c’est assez » prospère pour ces électeurs, électrices ,qui se cachent à l’eau trouble de l’abstention suicidaire.
    Ah qu’il sera heureux le temps pour les élu(e)s qui finiront par s’élire entre eux sans devoir rendre des comptes à d’autres qu’à eux mêmes à moins que le ciel finisse par nous retomber sur la tête et remette les esprits de la connaissance politico-médiatique à l’endroit!!

  3. JEAN-PAUL DELAISSE // 9 novembre 2016 à 17 h 07 min //

    BaertJC : encore faudrait-il que nos concitoyens soient au courant !! et pour cela, que les médias abordent seulement cette question, ce qui n’est pas la cas. Seuls savent ce que cela signifient sont des personnes comme nous, qui sommes plus attentifs. Je viens d’en parler à ma belle-soeur à l’instant, pourtant une personne curieuse, et elle en ignore même l’existence du nom, « CETA » ? qu’est ce que c’est ? !!!
    Comment est-il alors possible de se rebeller ??
    La démocratie en France n’a d’existence que de nom. Pas évident alors d’organiser une résistance…Merci Messieurs les gouvernants élus !

  4. Pourquoi la fronde monterait seulement en Wallonie (qui s’est déballonnée !)ou aux Pays Bas….puisque majoritairement dans nos sociétés démocratiques le consensus majoritaire ,s’est fait la belle au profit des minorités agissantes et turbulentes ?

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