Gauche ? Droite ? Foutaises ! Voici les vraies fractures qui menacent la France.

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Rafik Smati

Depuis le début de mon engagement en politique, la question qui m’est le plus souvent posée est celle de mon positionnement dans l’échiquier politique. A gauche ? A droite ? Au centre ? Le Nouvel Obs me qualifie « d’inclassable ». Le Parisien me désigne comme un « Gaulliste de gauche ». Je prends le qualificatif de « gaulliste » comme un compliment. Le « de gauche » me laisse en revanche circonspect… Cette volonté de systématiquement vous positionner dans une « case » est extrêmement réducteur. Vous aimez votre pays, vous êtes de droite. Vous croyez en l’humain, vous êtes de gauche. Vous défendez la planète, vous êtes écolo. Comme s’il était impossible de conjuguer ces 3 idées !

Si la fracture gauche-droite ne correspond plus à la réalité sociologique de notre pays, d’autres fractures sont beaucoup plus puissantes. Nous avons le devoir de les placer au cœur du débat de la campagne présidentielle de 2017.

Fracture entre ceux qui aiment la France et qui sont attachés à l’idée de Nation, et ceux qui pensent que la Nation est un concept obsolète et ringard. Ces derniers s’évertuent depuis des décennies à déconstruire ce qui fait et a fait la France. Dans un monde tourmenté, la Nation est pourtant l’unité essentielle d’une communauté de destins. Nous devons tout faire pour la préserver.

Fracture entre les europhiles, qui pensent que l’Union Européenne doit aller vers davantage d’intégration et de fédéralisme, et ceux (dont je fais partie) qui considèrent que l’Union Européenne est devenue un monstre technocratique déconnecté des peuples.

Fracture entre les défenseurs d’un rapprochement avec l’Allemagne, le bon élève de l’Europe, et ceux qui voudraient que la France regarde dans d’autres directions. Je défends depuis longtemps cette seconde option. Nous devons enfin admettre que l’avenir de la France est au sud de l’Europe. Unifions nos forces avec l’Italie, l’Espagne et le Portugal, et créons une « Union Latine » !

Fracture entre les libéraux libertaires, qui rêvent de voir l’État s’effacer à tous les niveaux de la société, et les libéraux pragmatiques qui considèrent, ce qui est mon cas, que l’État doit conserver un rôle de régulateur.

Fracture entre les tenants d’un capitalisme financier débridé et ceux qui défendent, à travers nos entreprises, le capitalisme entrepreneurial. Les premiers ont comme horizon de pensée le court terme. Les seconds pensent à long terme. Le capitalisme entrepreneurial doit être défendu, parce qu’il porte l’innovation et la création. Le capitalisme financier doit être régulé, parce qu’il peut mettre en danger l’ensemble de nos économies.

Fracture entre les complices de la grande kermesse consumériste, et ceux qui veulent libérer l’Homme de cette aliénation. Nous ne voulons pas voir la France se transformer en un supermarché géant, et refusons que le citoyen soit réduit à un rôle de consommateur.

Fracture entre les partisans inconditionnels de la filière nucléaire, et ceux qui pensent que le temps est venu de nous orienter vers un modèle intégralement renouvelable. Il est désormais prouvé que l’électricité d’origine solaire et éolienne est moins chère à produire que l’électricité d’origine nucléaire. Alors résistons aux lobbies, et osons l’innovation !

Fracture entre les soutiens d’une société multiculturelle et cosmopolite, et ceux qui défendent, comme moi, l’idée d’assimilation. Il ne doit en effet y avoir qu’une seule communauté : la communauté nationale.

Chacune de ces fractures va bien au-delà de la question de l’appartenance à la droite ou à la gauche. S’attaquer à elles nécessite courage politique, exigence et audace. S’attaquer à elles implique aussi d’aimer la France, et de porter un projet ambitieux pour elle. La clé n’est donc pas entre les mains de nos dirigeants politiques actuels, trop accaparés par leur logique de caste. Elle est chez vous et moi. Nous, la société civile agissante, prête à prendre des risques. C’est à nous qu’il appartiendra bientôt de reconstruire notre Nation fracturée.

Rafik Smati

14 commentaires sur Gauche ? Droite ? Foutaises ! Voici les vraies fractures qui menacent la France.

  1. Edmond Romano,
    Vous dites :
    «Marine le Pen? je préfère encore conserver « le machin » tel qu’il est que de lui voir confier la direction de la Nation car l’aventure serait trop périlleuse pour la démocratie.»

    Le simple libellé de votre raisonnement est la preuve que la démocratie n’a plus grand-chose à perdre ! En effet, les présidentielles, le dernier créneau dans lequel peut s’exprimer la démocratie (avec dans une moindre mesure, les élections municipales…), sont limitées aux candidats qu’une présélection à l’avantage des partis de gouvernement nous impose. La boucle est bouclée et la démocratie est verrouillée à double tour !

    Dans ce cas, je vote utile dès le premier tour pour le candidat qui, de la meilleure façon possible, c’est-à-dire de la façon la plus certaine possible, propose la sortie de l’UE et de l’OTAN, soit dès son élection, soit au travers de l’organisation à court terme d’un référendum sur le frexit. Fut-il le diable !

    Mais je veux d’abord lire leurs professions de foi, seul texte officiel contenant leurs engagements…

    Pour cette même raison, je ne voterai pas NDA, car si je suis d’accord sur les mesures qu’il propose, son programme est illégal à plus d’un titre et ne peut que se heurter à la réalité juridique nationale et internationale quand à sa mise en application. Juridiquement, ce n’est pas seulement du bricolage, c’est un pari hasardeux concernant les conséquences :

    – pour la France, des plaintes qui ne manqueront pas d’être déposée contre elle pour non-respect des traités, mais également,

    – pour NDA lui-même, d’une saisie de la Haute Cour de Justice par les parlementaires, pour manquement à l’obligation constitutionnelle de veiller à l’application des traités de la part du Chef de l’Etat…

    Tout ça en pleine renégociation des traités ?!! Ce n’est pas sérieux, pas crédible !

  2. Edmond Romano // 30 septembre 2016 à 14 h 53 min //

    Cher Jean-Dominique Gladieu,
    je pense effectivement que nous « sommes sur la même longueur d’ondes », mais comment s’en étonner puisque c’est la vision gaulliste de l’Europe. Quand une maison menace ruine, il vaut mieux la raser et construire du neuf et il en va pareil pour l’Union Européenne que nous ont concoctée des gouvernants de rencontre depuis des années. Il suffirait pour cela que les membres fondateurs se mettent d’accord. Hélas, et pour ne parler que de la France qui est le seul Pays qui m’importe, je ne pense pas qu’il y est actuellement un homme ou une femme politique ayant assez d’envergure pour prendre une telle décision. Certes, pourrez-vous me répondre il y a NDA mais je ne pense pas qu’il ait l’étoffe nécessaire même si (par miracle) il était élu Président de la République française. Marine le Pen? je préfère encore conserver « le machin » tel qu’il est que de lui voir confier la direction de la Nation car l’aventure serait trop périlleuse pour la démocratie. Seul un homme de la trempe du Général de Gaulle pourrait avoir cette possibilité mais le Général n’étant plus là, il ne pourra pas sauver une troisième fois la France. Alors, espérons et travaillons à la mise en valeur de notre idéal afin que puisse se lever, un jour, à la faveur des circonstances l’homme ou la femme qui aura assez de cran, de charisme, de volonté pour faire tomber cette tour de Babel.

  3. Jean-Dominique GLADIEU // 29 septembre 2016 à 8 h 53 min //

    Cher Edmond Romano,
    Finalement, nos positions sont assez proches. Le partage tout à fait les conditions que vous posez au maintien dans l’UE. Je crois simplement que tôt ou tard, se posera la question.
    Et vu la procédure à suivre pour transformer le fonctionnement de l’UE, je crois que cela ira plus vite de « casser ce machin » et de refonder les relations entre peuples européens sur la base du respect des souverainetés.
    Par contre sur l’OTAN, pas la plus petite divergence entre nous.
    Bien amicalement à tous.

  4. Je partage totalement ce commentaire

  5. Edmond Romano // 28 septembre 2016 à 12 h 01 min //

    Jean-Dominique Gladieu: Maintenant se pose la question de savoir si une telle politique d’indépendance est compatible avec un maintien au sein de l’OTAN et de l’UE ?
    Cette question est cruciale et permettez-moi d’y apporter ma réponse: en ce qui concerne l’UE, la France a intérêt à y rester MAIS sous certaines conditions: Que la gouvernance européenne soit réformée en profondeur j’entends par là: suppression du Parlement européen qui n’a pas de sens puisque l’Europe est une Union de Nations Souveraines et ne saurait être en aucun cas des Etats-Unis d’Europe. La Commission Européenne doit être un organe d’exécution des décisions prises par les Chefs d’Etat et de Gouvernements, elle ne doit pas avoir vocation à se substituer à eux qui sont seuls détenteurs de l’expression de la Souveraineté Nationale. Concernant l’OTAN, il faut en sortir au plus vite car elle nous prive de notre indépendance en matière de Défense Nationale.

  6. Jean-Dominique GLADIEU // 27 septembre 2016 à 17 h 43 min //

    Pour en revenir à la question de « l’Union Latine », de par sa position géographique, la France est un carrefour entre le Nord et le Sud ainsi qu’entre l’Est et l’Ouest.
    Ce qui devrait déterminer une politique internationale articulée à la fois autour de la Méditerranée et de la Russie et fondée sur la reconnaissance mutuelle. Il va de soi que cette politique d’équilibre devrait aussi présider aux relations avec les autres peuples.
    Maintenant se pose la question de savoir si une telle politique d’indépendance est compatible avec un maintien au sein de l’OTAN et de l’UE ?
    Je ne voudrais pas avoir l’air grincheux mais j’aurai tendance à penser que non !

  7. A Lucas….Ah comme je vous envie d’y voir plus clair après cette analyse de Monsieur Smati qui valide un mal du pouvoir : vouloir avant tout être le Kalif à la place du Kalif.
    Tant que nous n’aurons pas mis la main sur une équipe qui aura pour ambition de sauver la France et de s’intéresser d’abord aux problèmes du quotidien des Français(e)s, la Fracture tant dénoncée par Monsieur Chirac ne fera que croître et embellir sur fond de « bla, bla,bla » !

  8. merci pour le post ça va m’aider à y voir plus clair !

  9. Il y a une contradiction majeure entre vanter les mérites et les atouts de la France à longueur de discours et l’exigence d’une nouvelle alliance remplaçant les traités européens actuels. C’est le signe évident d’un manque de conviction qui sied mal à des prétendus leaders…

  10. je suis certainement nettement plus « Kaynesien » que l’auteur , mais globalement inclassable en tant que Bolivarien (en fait gaullisme de gauche et soutien de J L M par déduction). Une économie Marxiste bloquée n’a pas de sens mais le libéralisme aussi n’en n’a pas ! that is the question !Allez vers davantage d’économie coopérative et autres formules à découvrir pour contre – balancer le capitalisme dont on oublie d’en mentionner le coût dans l’économie . La question européenne se règlera qu’a partir d’une grave crise provoquée pour que l’ Europe redevienne plus restreinte et respectueuse des peuples et de leurs aspirations !

  11. vollin henri // 25 septembre 2016 à 7 h 34 min //

    je suis totalement en phase avec vous M Smati et votre commentaire M
    Romano cherchons le leader

  12. « Je voudrai que la France regarde dans d’autres directions. Nous devons enfin admettre que l’avenir de la France est au Sud de l’Europe. Créons une Union Latine » !.. Je ne pense pas que les autres directions doivent se limiter en réalité à une seule contenant les 3 pays cités même si la Méditerranée et les pays qui l’entoure devront toujours faire l’objet d’une préoccupation et d’une attention constantes pour nous Français, mais il faudrait aussi réfléchir d’urgence sur une autre direction à mon avis essentielle pour notre avenir : notre rapport et nos liens avec la Russie impliquant nécessairement de prendre une certaine distance avec une Amérique dominatrice qui n’agit à l’évidence pas dans le sens de nos intérêts à moyen et long terme. L’Europe de l’Atlantique à l’Oural est aussi une grande idée du visionnaire Charles de Gaulle si nous voulons une Europe forte, indépendante et libérée de toute nouvelle guerre froide aux conséquences imprévisibles (pour ne pas dire prévisibles !.), un moyen Orient et un Caucase enfin pacifiés. Les guerres catastrophiques puis les chaos successifs qui ont engendré l’immigration massive incontrôlée vers l’UE devraient nous faire réfléchir sur les forces occultes qui tentent de déstabiliser le monde dans des buts inavoués mais surtout inavouables. Pensez y M. Rafik Smati.

  13. M. Smati, sur son blog Objectif France, commente au jour le jour l’actualité avec, souvent, une très grande pertinence et avance des idées et propositions, qui, globalement, ne peuvent qu’emporter l’approbation des gaullistes de bonne foi.
    Son amour, sa passion pour notre pays font chaud au cœur.

  14. Edmond Romano // 24 septembre 2016 à 15 h 54 min //

    Peut_on être gaulliste en étant de droite ou de gauche? En fait, je ne le pense pas et c’est, à mon sens, ce qui qualifie le mieux un gaulliste. Un gaulliste « réel » est avant tout « de France ». Attaché certes à l’Ordre Public, il n’est pas un fervent de la répression. Attaché à la liberté économique, il n’est pas inféodé au pouvoir dictatorial de la Finance. Attaché à l’Etat, il n’en oublie pas pour autant l’être humain qui constitue la Nation. Patriote, il n’est pas Nationaliste. En tout, il met en pratique cette phrase: « Il n’y a de querelle qui vaille que celle de l’Homme ». Peut-être est-ce la raison pour laquelle, dans le monde où nous vivons, il nous semble être bien isolés sur l’échiquier politique. Et pourtant, vu comme cela et en dehors des élites politiciennes, nous sommes plus nombreux que nous ne pouvons l’imaginer à partager ces valeurs. Ce qui nous manque c’est un leader pour les incarner.

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