Les mots sont forts, le schisme du PS inévitable

Manuel Valls et Myriam El Khomri le 22 février 2016 lors d'une visite d'usine à Chalampé dans l'est de la France © SEBASTIEN BOZON AFP/Archives

« Trop, c’est trop! »: Martine Aubry, Daniel Cohn-Bendit et plusieurs personnalités de gauche s’emportent contre la politique menée par le tandem Hollande-Valls, qui ferait courir le risque d’un « affaiblissement durable de la France« , dans une tribune publiée mercredi dans Le Monde. Les mots sont forts, le schisme du PS inévitable.

L’opposition entre Martine Aubry et le tandem exécutif Hollande-Valls est de notoriété publique. Mais jamais la charge n’avait été aussi violente.

« Ce n’est plus simplement l’échec du quinquennat qui se profile, mais un affaiblissement durable de la France qui se prépare, et bien évidemment de la gauche, s’il n’est pas mis un coup d’arrêt à la chute dans laquelle nous sommes entraînés », écrivent les auteurs de cette tribune, dont la maire (PS) de Lille.

« Il faut éviter les postures », a immédiatement réagi le ministre des Finances, Michel Sapin, lors de l’émission « Questions d’Info LCP-Le Monde-France Info-AFP« .

« Trop, c’est trop », résument les 18 signataires dont l’écologiste Daniel Cohn-Bendit, les députés PS « frondeurs » Christian Paul, Benoît Hamon et l’adjoint (PS) d’Anne Hidalgo à la mairie de Paris, Bruno Julliard.

C’est le foutoir au gouvernement et au PS

A quatorze mois de l’élection présidentielle, et alors que François Hollande, actuellement en Amérique du Sud, fait planer le doute sur sa candidature, les auteurs énumèrent les griefs à l’encontre de l’exécutif.

Le pacte de responsabilité ? « 41 milliards d’euros mobilisés pour rien » au bénéfice des entreprises. Le « désolant débat sur la déchéance de nationalité » ? Le gouvernement devrait y renoncer au profit d’une peine d’indignité nationale.

Mais la principale critique porte sur le projet de loi sur le Travail de Myriam El Khomri.

Ce texte, examiné en Conseil des ministres le 9 mars, a d’ores et déjà mis le feu au poudre à gauche et parmi les syndicats, avec l’hypothèse de l’article 49-3 évoquée la semaine dernière par la ministre du Travail.

« C’est toute la construction des relations sociales de notre pays qui est mise à bas en renversant la hiérarchie des normes et en privilégiant l’accord dans l’entreprise dans un pays où le taux de syndicalisation est faible et où le patronat n’a jamais aimé la négociation », dénoncent les signataires de la tribune. « A qui fera-t-on croire qu’en multipliant les facilités de licenciements (…) on favorisera ainsi l’emploi ? », poursuivent-ils.

La droite se glose d’ores et déjà de ce nouvel épisode de la guerre des gauches. « Aubry exécute la politique de Hollande et Valls qui abîme la France… qui va encore 14 mois supporter le spectacle de cette gauche explosée ? », écrit le sénateur LR Roger Karoutchi sur Twitter, tandis que le député LR Guillaume Larrivée a ironisé sur le « syndrome Hibernatus« : un front d’opposition à cette loi El Khomri « qui va de la CGT jusqu’à Florian Philippot« .

Source : Paris (AFP)

6 commentaires sur Les mots sont forts, le schisme du PS inévitable

  1. Hélas, cher Henri Paskal, la logique en politique (française en particulier) est ce qu’est la poule devant un trousseau de clés !
    Et comme disait ma grand mère : Le sage n’a aucun mérite car le sot lui facilite la tâche !

  2. HENRI Paskal // 9 mars 2016 à 12 h 48 min //

    la fracture est bien consommée ! il y a 6 mois j’étais encore secrétaire se section adjoint et membre du conseil fédéral du PS 29 !
    frondeur j’ai pris mes responsabilités , gaulliste de toujours mais de gauche , pour recouvrer notre souveraineté , quitter l’Otan et pour une union de JLM à NDA ! c’est dans la logique comme l’avait si bien expliqué Michel Onfray!

  3. Vous vous attendiez à quoi dans ce marigot politicard qui prospère et embellit de jour en jour au grand dam des français et des françaises qui commencent à trouver le temps long depuis que des gens intègres et d’abord motivés pour les aider et leur procurer progrès et bonheur se sont perdus dans les sables de l’Histoire de France !!!!!

  4. Le problème des socialistes, c’est qu’ils ne sont pas socialistes…

    « Je n’aime pas les communistes parce qu’ils sont communistes,…je n’aime pas les socialistes parce qu’ils ne sont pas socialistes et je n’aime pas mes amis parce qu’ils aiment l’argent… »
    CDG…

  5. Je ne suis pas sûr que cela entraine un schisme au PS mais une fracture que même un 49-3 ne réglera. Si le gouvernement persiste il se grillera encore plus dans 1 an comme De Villepin en 2005 pour le CPE. La facture électorale sera d’autant plus lourde que ce projet de loi va tellement à l’encontre des intérêts du monde du travail que les socialistes sont censés défendre. Souvenons-nous de la raclée électorale, pour d’autres raisons, des socialistes en mars 1993 alors que la gauche n’était pas désunie comme maintenant.

  6. Le problème est que la droite libérale, les Républicains, une fois au gouvernement, entérinera un tel projet de loi même s’il est suffisamment amendé par la majorité parlementaire socialiste il est fort probable que cela reste inacceptable, globalement négatif.

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