Pour le disciple et ancienne plume de Philippe Séguin, ce projet de loi est l’occasion d’affirmer plus clairement sa filiation gaulliste et par là même, son émancipation de la doctrine libérale de son parti. «Ma famille politique, c’est celle qui a fait la sécurité sociale, (…) c’est celle qui a fait les allocations-chômage», rappelle-t-il, avant d’estimer ne pas appartenir à une famille «qui trouve que le SMIC est trop élevé et que c’est ça la cause du chômage».
Henri Guaino se bat pour que le gaullisme «ressuscite»
Ce discours n’est pas entièrement nouveau pour le partisan du «non» au traité de Maastricht lors du référendum de 1992. Mais l’ex-conseiller spécial de Nicolas Sarkozy va plus loin cette fois-ci, mettant dos à dos droite et gauche en fustigeant «cette course à l’échalote pour savoir lequel sera le plus thatchérien, le plus schröderien, le plus ultralibéral». Une vision que ne partage pourtant pas une majorité de ses collègues des Républicains, ce que semble assumer Henri Guaino.
«Je ne vais pas, au nom de mon parti, renier mes origines sociales, renier ma propre histoire», affirme-t-il. Dont acte: «Si vous voulez supprimer les congés payés par exemple, vous le ferez sans moi». Avant de célébrer Léon Blum et le Front populaire «pour ce qui est de la limitation du temps de travail».
Un propos similaire à celui de Nicolas Dupont-Aignan sur Public Sénat. Pour le président de Debout la France, l’avant-projet de loi de Myriam El Khomri représente «la trahison de tous les progrès sociaux dans notre pays depuis un siècle». L’ex-membre de l’UMP est allé jusqu’à dénoncer «la destruction de toute règle sociale et l’esclavagisation des Français». Des mots que n’auraient pas renié Jean-Luc Mélenchon.
Une question demeure: Henri Guaino représentera-t-il cette tendance gaulliste à la primaire de la droite et du centre? «Pour l’instant je n’ai pas pris de décision de ce genre. Pour l’instant j’en suis à me demander ce qui à mes yeux (…) est insupportable et ce qui ne l’est pas» esquive-t-il, avant de regretter que le gaullisme et le séguinisme soient passés «par pertes et profits». «Je me bat pour que cette sensibilité ressuscite dans la vie politique française, sinon nous ouvrons grand la porte à tous les extrêmes», prévient le député des Yvelines.
Le pragmatisme contre l’idéologie! Quitter l’Europe, comme le propose certains, serait une posture purement idéologique. Le pragmatisme voudrait en s’alliant au courage politique que la France soit une locomotive pour une réforme voire une refondation de la construction européenne. Les traités signés engagent la France mais rien ne nous interdit de les renégocier. Je ne crois pas aux déclarations de celles et de ceux qui surfant sur la vague « eurosceptique » nous proposent de sortir de l’euro. Ce fut une erreur historique mais nous l’avons commise et nous devons nous en accommoder. Ce que nous pouvons encore faire c’est une réforme de la gouvernance de la zone euro dans laquelle les Etats auraient le pouvoir face aux technocrates. Les gaullistes que nous sommes ne peuvent pas souhaiter que l’Europe disparaisse des écrans radars. Par contre, l’abandon de souveraineté au profit de l’Europe doit être dénoncée et combattue. L’action, la pensée du Général nous conduit au pragmatisme et pas à l’idéologie. En la matière plus encore nous ne devons pas abîmer son héritage.
Un autre aspect de notre environnement hostile et dont il est rarement question dans les colonnes, est la mutation automatique du système bancaire qui accompagnerait, voire précéderait, une construction européenne technocratique… CDG nous avait mis en garde contre ce danger.
«Le général de Gaulle estimait que la nationalisation du système bancaire était nécessaire contre l’influence néfaste des banques « assez puissantes pour faire échec à l’intérêt général »…»
Ne sachant mieux dire, je vous renvoie à l’article dont j’ai tiré ce passage.
http://antibanque.blogspot.fr/2011/06/le-general-de-gaulle-estimait-que-la.html
Actuellement, parmi les leaders gaullistes, seul Jacques Cheminade dénonce haut et fort cet état de fait prenant naissance outre-Manche,à la City et outre-Atlantique,à Wall Street…
Ce véritable putsch financier contre nos démocraties a pourtant fini par tisser la toile de fond du monde contemporain…
Une Banque de France qui finance sans intérêts les politiques publiques à court ,moyen ou long terme, c’est une France qui, avant tout, se fait confiance à elle-même…
C’est sur ce point que doivent converger toutes les mouvances gaullistes pour pouvoir rétablir le plus tôt possible la confiance indispensable entre les Français et la Nation.
De même qu’il incombe d’abord au maître de prouver à son chien sa confiance totale s’il veut que celle-ci devienne réciproque, il incombe aux leaders gaullistes d’insuffler ensemble cette confiance, dans un effort commun pour rassembler les Francais.
Pour cela, il est impératif qu’ils commencent par se rencontrer régulièrement pour construire, sur cette base, une maison commune.
Si en quelque façon le gaullisme fut salvateur, c’est bien en rassemblant au delà des clochers !
Messieurs les gaullistes, quittez donc vos chapelles !
Quelle était l’Europe que Charles de Gaulle proposait au nom de la France :
Le 5 septembre 1960. Conférence de presse.
« Encore une fois, il est tout naturel que les Etats de l’Europe aient àth leur disposition des organismes spécialisés pour les problèmes qui leur sont communs, pour préparer et au besoin pour suivre leurs décisions, mais ces décisions leur appartiennent. Elles ne peuvent appartenir qu’à eux et ils ne peuvent les prendre que par coopération. Assurer la coopération régulière de l’Europe occidentale, c’est ce que la France considère comme étant souhaitable, comme étant possible et comme étant pratique, dans le domaine politique, dans le domaine économique, dans le domaine culturel et dans celui de la défense. Cela comporte un concert organisé régulier des Gouvernements responsables et puis, aussi, le travail d’organismes spécialisés dans chacun des domaines communs, organismes subordonnés aux Gouvernements ; cela comporte la délibération périodique d’une assemblée qui soit formée par les délégués des parlements nationaux et, à mon sens, cela doit comporter, le plus tôt possible, un solennel référendum européen, de manière à donner à ce départ de l’Europe le caractère d’adhésion et de conviction populaires qui lui est indispensable ». CDG Le 15 mai 1962.
« Qu’est-ce que la France propose à ses cinq partenaires ? Je le répète une fois de plus. Pour nous organiser politiquement, commençons par le commencement. Organisons notre coopération. Réunissons périodiquement nos Chefs d’Etat ou de Gouvernement pour qu’ils examinent en commun les problèmes qui sont les nôtres et pour qu’ils prennent à leur égard des décisions qui seront celles de l’Europe. Formons une commission politique, une commission de défense et une commission culturelle, de même que nous avons déjà une commission économique à Bruxelles qui étudie les questions communes et qui prépare les décisions des six Gouvernements.
Naturellement, la commission politique et les autres procéderont, à cet égard, dans des conditions propres aux domaines particuliers qui seront les leurs. En outre, les ministres compétents à ces divers points de vue se réuniront chaque fois qu’il le faudra pour appliquer de concert les décisions qui auront été prises par le Conseil. Enfin, nous avons une Assemblée parlementaire européenne qui siège à Strasbourg et qui est composée de délégations de nos six Parlements nationaux. Mettons cette Assemblée à même de discuter des questions politiques communes comme elle discute déjà les questions économiques. Après expérience, nous verrons dans trois ans comment nous pourrons faire pour resserrer nos liens. Mais, tout au moins, nous aurons commencé à prendre l’habitude de vivre et d’agir ensemble. Voilà ce que la France a proposé. Elle croit que c’est là ce qui peut être fait de plus pratique ». CDG
Il voyait quatre commissions (politique, défense, économie et culture) comme des «organismes SUBORDONNÉS aux gouvernements»… Bruxelles faisant office de commission économique et l’assemblée de Strasbourg, dûment dotée d’un réel pouvoir politique, de commission politique.
Qui peut encore nier que l’UE soit aux antipodes de cette vision gaullienne de l’Europe ?
Alain Kerhervé,
La souveraineté est définie dans la constitution comme une prérogative du peuple français, qui l’exerce directement ou par l’intermédiaire de ses représentants.
Concernant l’UE, les pires prévisions de CDG se sont réalisées et principalement, le déficit démocratique annoncé…
Citations :
« Depuis 1958, nous, Français, n’avons pas cessé de travailler à mettre un terme au régime des blocs. C’est ainsi que, tout en pratiquant d’étroites relations avec les pays de l’Ouest européen et en allant jusqu’à changer, à l’égard de l’Allemagne, notre ancienne inimitié en cordiale coopération, nous nous sommes progressivement détachés de l’organisation militaire de l’O.T.A.N. qui subordonne les Européens aux Américains. C’est ainsi que, tout en participant au Marché commun, nous n’avons jamais consenti pour les Six au système dit « supranational » qui noierait la France dans un ensemble apatride et n’aurait d’autre politique que celle du protecteur d’outre-Océan. C’est ainsi que notre volonté de ne point risquer cette absorption atlantique est l’une des raisons pour lesquelles, à notre grand regret, nous avons jusqu’à présent différé l’entrée de la Grande-Bretagne dans l’actuelle Communauté ».
« Au surplus, pour que la Communauté économique des Six soit durable et pour qu’elle puisse aller en se développant, la coopération politique des Etats qui en sont membres est à coup sûr indispensable. Or, nous n’avons cessé de proposer qu’une telle coopération s’organise progressivement, à la seule condition qu’elle vise à définir et à suivre une politique qui soit européenne, et non point à se conformer par principe et nécessairement à une politique qui ne l’est pas. C’est cette condition qui a empêché jusqu’à présent le plan français d’être adopté, bien qu’aucun autre n’ait été formulé ».
«D’autre part, les mêmes créateurs de mythes veulent faire voir dans l’Assemblée réunissant à Strasbourg des députés et des sénateurs délégués par les Chambres des pays membres, un « Parlement européen » lequel n’a, sans doute, aucun pouvoir effectif mais donne à l’« exécutif » de Bruxelles une apparence de responsabilité démocratique ».
Il n’y a aucun doute possible : l’UE est la copie conforme de l’Europe contre laquelle CDG n’a eu de cesse de nous mettre en garde.
Ne pas vouloir en sortir, c’est nier qu’il avait raison lorsqu’il nous prévenait du déficit démocratique d’une Europe technocratique.
Nous y sommes !
Et c’est dans ses eaux « technocratiques » que nos candidats gaullistes prétendent non seulement se faire élire, mais de plus, appliquer leur programme gaulliste !!??
Pour que l’un de ces prétendants gaullistes soit président, il doit impérativement présenter un programme euro-compatible sous peine d’être immédiatement ostracisé, descendu en flammes par les médias et par L’RPS. Et si par miracle un candidat euro-réformateur parvenait au pouvoir, c’est à la Troïka qu’il aurait à faire…
Pendant la crise grecque, Tsypras et son sinistre nous martelaient qu’ils ne voulaient surtout pas sortir de l’UE ni de l’Euro, nous laissant penser que leur programme serait applicable dans le cadre de l’UE…
Après un court remue-ménage technocratique, ils ont mangé leur chapeau… À se demander s’ils n’ont pas été financés pour nous faire une démonstration en guise d’avertissement…
« Les élections ne changent pas les traités !… », concluait maître Juncker…
( http://www.lemonde.fr/europe/article/2015/03/04/juncker-a-tsipras-les-elections-ne-changent-pas-les-traites_4587225_3214.html )
Même en admettant que la France pèse plus lourd que la Grèce et que ses doléances gaulliennes auprès de la Commission et de nos 27 partenaires ne puissent être balayées aussi rapidement, le prolongement d’un tel bras-de-fer ne peut se terminer que par l’implosion de l’UE et finalement, nous en sortirions quand-même !…
Car si l’étranglement économico-bancaire de la Grèce n’a pas fait s’écrouler l’UE, le même traitement infligé à la France serait au détriment de tous…
La France est encore, pour l’ensemble du bloc occidental, too big to fail…
Il faut bien comprendre que sortir de l’UE n’est pas une déclaration de guerre à nos 27 partenaires, mais qu’assortie d’une sortie de l’OTAN, c’est automatiquement une déclaration de paix avec un bon nombre de pays du monde, dont la Russie n’est pas le moindre… Et que d’économies à réaliser en matière de défense !
Les promesses d’Europe plus gaullienne valent ce qu’on valu toutes les promesses d’Europe plus à gauche, plus écologique, d’une autre Europe, changeons l’Europe, etc…, j’en passe car ça me lasse…
L’intérêt de l’article 50, c’est que non seulement personne ne peut nous empêcher de l’invoquer, mais comme la sortie de la France signifierait la fin de l’UE, cette fin serait donc « concertée » et n’envenimerait pas nos rapports avec nos voisins.
La sortie légale de la France est donc à l’avantage de tous car elle permet de déconstruire sans nous détruire, ce qui est la meilleure option pour reconstruire,…mais cette fois-ci, sans le joug atlantique et sans mettre la charrue avant les bœufs…
De nombreux acquis européens pourraient d’ailleurs être conservés au profit de cette nouvelle construction, ce qui dément l’idée répandue que la fin de l’UE nous renverrait 50 ans en arrière…
La souveraineté est plus une volonté de nos dirigeants qu’un problème de texte.
Alain Kerhervé,
Alors que proposez-vous pour retrouver nos souverainetés ?
A Durand : Je ne suis pas certain, mais pas du tout, que quitter l’UE soit une marque de gaullisme authentique.
Michel Chailloleau,
Si ni H.G., ni N.D.A ne parviennent à fédérer autour d’eux l’ensemble des gaullistes, c’est aussi parce que ni l’un ni l’autre ne joue à fond la carte du gaullisme en décidant de quitter l’UE. Il en résulte une zone d’ombre suspecte dans leurs programmes respectifs… On y devine des incohérence majeures avec les traités européens et l’on reste sur sa faim…
Il en est de même pour JPC, JLM, Fillon, Cheminade…
Tous gaullistes, certes, mais pas assez…!
Henri Guaino regrette l’absence d’un candidat gaulliste. Il en existe un: Nicolas Dupont Aignan qui a quitté l’ex UMP pour fonder son propre parti.
Il faut expliquer sans cesse autour de soi que c’est l’intégration européenne qui demande une part de sang supplémentaire à chacun de ses pas, précisant ses contours : -ceux d’une dictature de plus en plus avide…
Faut-il fermer la porte à tous les extrêmes, ou bien rejoindre ce qu’il conviendrait d’appeler le camp de la colére dont rien n’indique qu’il ne devrait être occupé QUE par le FN ?
Merci Henri Guaino !
Qui rappelle à beaucoup (qui souvent plastronnent sous l’appellation de « gaullistes ») que le Gaullisme ce n’est par seulement l’amour de la France, la défense de l’ordre Républicain et le respect de la Loi.
Mais un continuel combat, depuis la Libération en 1944 jusqu’en 1969, pour la promotion de l’homme, le progrès social et le partage de la richesse ! Contre la bourgeoisie d’argent qui a, comme par hasard, largement pactisé avec Vichy !
Et merci Henri Guaino de nous rappeler que la France est une continuité, de Jaurès et Clémenceau à Blum et à de Gaulle !
Monsieur GUAINO excelle en paroles mais pas dans les actes : Il se pose en fervent défenseur des progrès sociaux et n’hésite pas à interpeller la Ministre de la Justice sur l’irresponsabilité des Juges. Or,quand un citoyen tente à son tour de le mobiliser, Monsieur GUAINO se débine..(courriels des 5 et 14 /11/2015) :
Monsieur le Député,
A maintes reprises, sans succès toutefois, vous avez tentez de dénoncer des comportements irresponsables de certains Magistrats, estimant, que ceux-ci ont des répercussions dommageables, tant pour les victimes, que pour l’Etat lui-même.
Aussi, je pense que ce qui suit va hautement vous intéresser.
Récemment, le 28 octobre dernier à l’Assemblée Nationale, vous avez à nouveau tenté d’interpeller la Ministre de la Justice, sur la charge que représente pour l’Etat les condamnations pour fonctionnement défectueux du service public de la justice « (ce qu’avait déjà pointé du doigt votre homologue Parlementaire le Sénateur Jean-Jacques HYEST, dans son rapport de 2007)
Alors que votre question posait clairement cette notion, force est de constater que Monsieur le Premier Ministre, Manuel VALLS, qui répondait en absence de Madame TAUBIRA, a complétement esquivé la question, ce qui ne témoigne pas d’un comportement exemplaire responsable de la part d’une Haute Autorité, sensée se préoccuper des intérêts de l’Etat.
Pour ce qui est de Madame TAUBIRA, pour l’avoir sollicité personnellement sur cette problématique d’irresponsabilité du juge et ses conséquences pour l’Etat (Courrier que je peux vous transmettre), sans jamais recevoir de réponse, je peux vous affirmer, Monsieur le Député, elle n’aurait pas fait mieux. Aussi, je reste à votre entière disposition si vous le jugez utile, pour vous éclairer sur un moyen infaillible, lequel à mon sens vous permettra avec certitude de contraindre Madame TAUBIRA à vous donner une réponse claire et précise au sujet de la problématique que vous tentez de dénoncer.
Dans l’attente,Bien respectueusement,
Marleen CALLAERT, Citoyenne Responsable Indignée