Pour un référendum à la FNAC

Le projet d’ouverture de la FNAC le dimanche et les turbulences qu’il suscite dans tous les milieux concernés montre à l’évidence que la négociation sociale apaisée n’existe pas en France.

Déjà en septembre dernier, les salariés de l’usine Smart d’Hambach (Moselle) avaient relancé, malgré l’opposition des organisations syndicales, le débat sur la durée du temps de travail. En approuvant à 56% par référendum le projet d’accord, les salariés, dans une large majorité, ont montré une opposition à la politique « du tout ou rien » menée par les syndicats les plus « farouches ».

Pour la FNAC, le sujet est différent. Le bloc syndical s’est fissuré. L’accord accepté par 3 organisations (CFTC, CFE-CGC et CFDT) est repoussé par les 3 autres (CGT, SUD et FO, les 3 syndicats les plus marxistes). Il faut rappeler qu’en application stricto-sensu du droit, ce sont ces trois syndicats qui triompheront. De même, ils refuseront de donner la parole aux salariés qui mériteraient pourtant d’être consultés par référendum.

De ces deux exemples dans lesquels l’avis des salariés ne compte guerre dans les décisions qui les concernent en premier, il convient de proposer une évolution simple et démocratique sur deux points fondamentaux du droit syndical français.

  • La négociation, notamment celle relative aux conditions d’exercice du travail, doit se dérouler au niveau de chaque entreprise, lieu privilégié et pertinent du dialogue social.
  • Afin que le personnel soit correctement représenté, il devient indispensable que ses élus le soient librement avec des prérogatives globales (celles du délégué du personnel et celles du délégué syndical[1]). Il est donc impératif de remettre en cause, sans aucune hésitation ni restriction, le monopole de candidature au premier tour des élections professionnelles réservé aux seuls syndicats « dits représentatif ».[2]

Qui parmi les candidats à la candidature suprême (Election présidentielle) aura le courage de réformer en profondeur ce droit syndical totalement obsolète dans cette France du 21ème siècle ?

Alain Kerhervé


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Voir mon livre « Une révolution en héritage » qui traite ce sujet.

[1] Actuellement, le délégué du personnel vérifie la bonne application du contrat de travail et le respect des textes réglementaires, le délégué syndical exprime, quant à lui, les revendications du personnel se traduisant par la modification des textes visés plus haut ; c’est lui qui négocie. Le délégué du personnel est élu, le délégué syndical est désigné par son syndicat.

[2] Ainsi, la législation actuelle ne permet pas, ou si peu, l’émergence d’un nouveau syndicalisme moderne, d’entreprise et véritablement indépendant des diverses sensibilités politique.


11 commentaires sur Pour un référendum à la FNAC

  1. radoxalement la FRance qui a longtemps cultivé sa force Démocratique // 27 janvier 2016 à 21 h 11 min //

    A Delaisse Jean-Paul….la solution serait une « Macronade » de plus…
    Donner aux salariés un droit de s’auto défendre dans un cadre juridique largement établi dans le respect des droits fondamentaux de tout travail à mériter salaire……
    Bon, je rêve encore, puisque la confrérie des Niacs s’opposera farouchement à cette avancée spectaculaire du rapport des forces entre Patronat et Syndicats et dans le refus du Pouvoir à légiférer sur des problèmes qui concernent fondamentalement les partenaires sociaux.

  2. ILLUSION !!!
    La France est ce pays ou culturellement on attend TOUT des autres en contrepartie de ne rien leur donner (Sauf rares exceptions) !!!!!!!!!!!!!!!

  3. Delaisse Jean-Paul // 27 janvier 2016 à 13 h 35 min //

    @ A.K. :D’accord sur cela. Mais de quelle façon pourrait-on éradiquer la mégalomanie des syndicats actuels, prétendant à grand coup médiatiques, qu’ils sont légitimes des « classes » « ouvrières » , et que ces minorités syndiquées sont seules à bloquer l’économie, avec grèves et manifestations de tout poils, souvent sans raisons valables, sans soucis du lendemain ?
    Pour l’heure, ces « syndicats représentatifs » veulent à toutes forces des solutions nationales, alors, à l’heure actuelle, tout se ramène inévitablement sur chaque entreprise, avec ses problèmes propres, locaux, régionales, etc…encore une utopie savamment entretenue, soi-disant pour la « solidarité des travailleurs » ! mais quoi ! cette solidarité existait au 19è siècle, à une époque où chaque nouvel arrivant dans les usines n’avait que ça comme bouée, cette notion est dépassée, et remplacée par une solidarité de proximité, que bien souvent, on constate dans des microcosme sociaux de quartier. De ce point de vue, les français n’ont plus besoin de syndicats pour choisir, sinon, les restos du coeur n’existeraient pas…

  4. L’ensemble des syndicats représentent 8% des salariés… En un mot, quasiment rien. Cela est dû au système de monopole existant depuis très longtemps. Il faut rendre la parole aux salariés … sur deux points essentiels. 1- Ils doivent désigner leurs représentants au niveau de l’entreprise LIBREMENT…. comme pour une élection d’un député qui représente les habitants de sa circonscription (Chacun de nous peut se présenter à l’élection législative sans aucune étiquette politique). Le monopole syndical doit périr ! 2- L’entreprise doit être le niveau privilégié des négociations. Bien entendu, encadré par quelques règles arrêtées par le législateur (durée du travail, au delà de laquelle, les heures sont des heures supplémentaires, SMIC, couverture sociale…). Dans ce cas, les entrepreneurs et les salariés peuvent d’un commun accord faire progresser l’entreprise dont chacun pourra en tirer un bénéfice.

  5. radoxalement la FRance qui a longtemps cultivé sa force Démocratique // 26 janvier 2016 à 21 h 29 min //

    Un constat partagé: la sous représentation syndicale parmi les salariés, néanmoins un peu plus représentés dans le publique que dans le privé et l’absence de toute représentation des salariés dans les TPE .
    Un questionnement ; comment un syndicat peut-il être indépendant alors qu’il est en partie financé par l’Etat, donc le contribuable (enfin pour celles et ceux qui paient des impôts)?
    Véritables courroies de transmission du pouvoir en place ,les dirigeants syndicaux sont aussi généralement « récompensés » pour quitter leur ilot de confort et en rejoindre un autre tout aussi lucratif. Exemples récents en Lorraine, à la tête de la CFDT ,de la CGT ou encore chez les étudiants.
    Paradoxalement la France cultive ainsi l’octroi de pouvoirs et des moyens financiers aux minorités agissantes par copinage intelligent. Cela est vrai pour les syndicats, cela est vrai pour les assemblées de copropriétaires, cela est vrai dans les Associations Loi de 1901,cela est vrai en politique et le jeu de la sous représentation et de l’abstention aux consultations électorales fossilisent sur ce paradoxe !
    Doit-on cependant attendre « des Macronades » au sujet de la réforme du Droit du travail et de la représentation syndicale, une « Uberisation  » de la représentation par la mise en place de plateformes de médiation ou d’arbitrages indépendantes ?
    Les entreprises présentes à l’International y ont recours depuis très longtemps pour traiter certains conflits notamment plus rapidement, plus efficacement avec beaucoup moins de tapage médiatique (hors affaire Tapie).
    Mais non, je rêve, en France on continuera sur cette lancée où toute la collectivité doit venir en aide à des minoritaires qui en retour exigent le maintien d’avantages personnels acquis qui plombent le climat social, la solidarité, la compétitivité mais surtout les finances publiques et des entreprises.

  6. Delaisse Jean-Paul // 26 janvier 2016 à 11 h 47 min //

    Laissons flotter l’imaginaire : créons un syndicats des non-syndiqués, en voilà un ultra-majoritaire, apolitique, doué de raison, réaliste, POUR les travailleurs de tout bord, et POUR une bonne Economie avec qui les dirigeants pourraient discuter efficacement !!!

  7. pazery patrick // 25 janvier 2016 à 10 h 11 min //

    le problème est simple : Comment la loi autorise-t-elle des syndicats qui n’ont qu’une représentativité partielle, voire inexistante, à être des interlocuteurs décisionnaires lorsque l’on sait qu’ils sont le bras armé de partis politiques parfois séditieux. Les non syndiqués doivent pouvoir d’exprimer au pro-rata de leur nombre et l’emporter si les syndicats ne sont pas majoritaires. Il faut aussi que certains syndicats, SUD, CGT, soient condamnés lorsqu’ils font violence ou chantage avec des gros bras.

  8. Delaisse Jean-Paul // 25 janvier 2016 à 10 h 10 min //

    Je suis persuadé par ailleurs que ce qu’on appelle le patronat est devenu bien différent, et fortement soumis (et parfois même participant) au monde uniquement financier, à la recherche de profits les plus rapides et les plus juteux, quelles qu’en soient les conséquences. Cette façon de voir l’entreprise va à l’encontre des salariés, et des entreprises elle-mêmes !

  9. à Jean-claude qui écrit : « C’est au monde ouvrier de se prendre en main et plutôt que de déléguer à des fantoches syndicaux leurs revendications, il leur revient de s’occuper de leurs propres affaires. » C’est ce que je propose en libérant les salariés de la tutelle obligatoire des syndicats. Je suis persuadé que nous pouvons faire confiance aux salariés dans les entreprises. Mais ceci n’empêche en rien une législation de cadrage au niveau national édifiée par le législateur (Salaire minimum, durée légale du travail, couverture sociale, droit à la formation…)

  10. Jean Claude GENTY // 24 janvier 2016 à 20 h 49 min //

    Il est évident que les syndicats actuels ne sont plus vraiment représentatifs des employés et ouvriers du fait de leur comportement à l’égard du patronat qui est plus politique que syndical.
    la sanction est d’ailleurs sans appel lorsque l’on voit le pourcentage de syndiqués par rapport au nombre de salariés.
    Pour autant, prôner la négociation entreprise par entreprise est une folie absolue.
    C’est affaiblir encore plus le monde ouvrier par rapport au patronat.
    Celui-çi, a part quelques plus que rares exceptions a toujours été d’une voracité et d’une inhumanité exemplaires, aidé en ça par pratiquement tous les gouvernements toutes tendances confondues.
    C’est au monde ouvrier de se prendre en main et plutôt que de déléguer à des fantoches syndiquaux leurs revendications, il leur revient de s’occuper de leurs propres affaires.
    Ceci est mon avis. Je précise que je suis un ancien adhérent actif syndical, pas du tout de « gôche ».

  11. Delaisse Jean-Paul // 23 janvier 2016 à 16 h 40 min //

    Il n’est pas nouveau que le syndicalisme français est purement et simplement noyauté par des cadres marxistes (hélas, notion antique !) depuis des décennies. J’en sais quelque chose, ayant essayé de participer aux conseils de parents d’élèves pour mes enfants. Cette main-mise est totalement bloquante démocratiquement, les salariés n’ont plus rien à exprimer, ces syndicats pensants à leur place, et ayant raison, puisque « élus » de la façon qu’on sait (expérience des résultats vécue aussi chez un grand constructeur automobile). Tant que ces gens là séviront, les salariés/ouvriers/fonctionnaires/travailleurs en général n’ont pas de soucis à se faire : leur situation n’évoluera pas, bien évidemment de la faute de l’Etat ou des chefs d’entreprises. Ces derniers, dont j’ai fait partie, ont uniquement en tête le bon fonctionnement de leur boite, maintenant et à venir, et ce bon fonctionnement passe inévitablement par le bien-être des collaborateurs…cet aspect là échappe complètement à nos syndicats, auto-persuadés que les patrons ne voient que leur intérêt propre…! utopies…mais je pourrais en discuter des heures…

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