Traité de libre-échange transatlantique, Bruxelles met bas les masques

Alors que ces derniers mois la Commission de Bruxelles avait multiplié les gestes de bonne volonté vers les opposants au sulfureux projet d’accord de libre-échange entre les Etats-Unis et l’Union européenne (TAFTA), elle vient brutalement de tomber les masques en envisageant pour la première fois la possibilité de discuter avec Washington d’un système arbitral de résolution des conflits Etats / entreprises (un système arbitral qui permettrait aux entreprises de dicter leur loi aux gouvernements démocratiques).

  • Par Nicolas Dupont-Aignan, Député DLR, Président de Debout La République

3052700311_fe601f77baAlors que ces derniers mois la Commission de Bruxelles avait multiplié les gestes de bonne volonté vers les opposants au sulfureux projet d’accord de libre-échange entre les Etats-Unis et l’Union européenne (TAFTA), elle vient brutalement de tomber les masques en envisageant pour la première fois la possibilité de discuter avec Washington d’un système arbitral de résolution des conflits Etats / entreprises (un système arbitral qui permettrait aux entreprises de dicter leur loi aux gouvernements démocratiques). Une fois de plus, ses velléités de prise en compte des inquiétudes des peuples – manifestées comme par hasard peu avant les élections européennes de mai dernier – n’auront été que de la poudre aux yeux pour gogos.

Accepter la possibilité de négocier revient en fait dans la bouche des eurocrates à capituler, tant il est vrai que leurs penchants ultralibéraux s’imposent toujours à la fin. D’autant qu’on apprend simultanément que la même Commission a négocié en secret une clause identique avec le Canada dans le cadre d’un autre accord (déjà conclu), ce qui démontre bien quelles sont ses intentions quel que soit son président. Et, aux pays européens réticents, on fait bien sûr du chantage sur le mode : « soit l’accord avec cette disposition, soit pas d’accord du tout. »

En réalité, la Commission de Bruxelles a arrêté de longue date sa stratégie qui consiste à accepter en bloc ce système de règlement arbitral Etats / entreprises qui est la norme en Amérique du Nord dans le cadre de l’ALENA (l’accord de libre-échange entre le Canada, les Etats-Unis et le Mexique), quitte à obtenir quelques garanties formelles et bien sûr parfaitement inefficaces.

L’Allemagne, pays le plus puissant d’Europe et le principal bénéficiaire supposé d’un libre-échange transatlantique, n’a pas manqué d’exprimer les vives inquiétudes de ses entreprises face à ce qui serait pour elles le prix fort à payer pour cet accord. Mais que Washington se rassure : la Commission américaine de Bruxelles, pour reprendre le bon mot d’Hervé Gaymard, et sa Commissaire libérale à la mondialisation tous azimuts – la Suédoise de sinistre mémoire Cécilia Malmström, qui a offert en décembre dernier la liberté de circulation en Europe à la Turquie – sauront se montrer persuasifs pour que Berlin, finalement, morde à l’hameçon.

Quant à la France, on ne l’a pas entendue ; à la vérité on ne l’entend plus du tout. Sur cette question comme sur tant d’autres elle est, hélas, complètement sortie des écrans radar, ses dirigeants ayant une fois pour toutes démissionnés et abandonné à d’autres le devoir de défendre les intérêts du peuple français… D’ailleurs, la seule fois ou le PS et l’UMP s’expriment sur cette question, c’est pour encenser ce projet soi-disant magnifique et mirifique, qui doit soi-disant nous apporter un demi-point de croissance sans rien faire. Bon, après que le TAFTA ouvre la porte au démantèlement de nos normes de sécurité, sanitaires et environnementales, qu’il dépossède les gouvernements et les peuples de faire la loi chez eux au profit des bandits de grand chemin de la mondialisation sauvage, est sans doute considéré par eux comme un moindre mal… C’est d’ailleurs fort logiquement ce qu’ils m’ont presque avoué à l’Assemblée nationale, lorsque j’ai bataillé avec quelques autres, hélas sans succès, pour la suspension de cette négociation suicidaire…

Le projet d’accord de libre-échange transatlantique apporte, s’il en est besoin, une preuve supplémentaire – et effrayante, compte tenu des risques encourus – que le système de l’Union européenne, de ses traités successifs mensongers et piégeux, est un système pernicieux et néfaste qui doit être balayé sans ménagement ni crainte de déplaire, pour enfin laisser la place à la coopération libre, volontaire et réversible entre des Etats souverains. Ces Etats-nations qui sont les seules entités à la légitimité démocratique incontestable et garantie.

Le combat pour l’indépendance de la France et la liberté du peuple français, est loin d’être fini : son âpreté grandissante démontre bien à quel point il est fondamental.

2 commentaires sur Traité de libre-échange transatlantique, Bruxelles met bas les masques

  1. Brétagnol Michel // 3 octobre 2014 à 12 h 08 min //

    Drôle de système « démocratique » qu’est celui qui nous soumet au pouvoir des gnomes de Bruxelles, lesquels se soumettent aux exigences des USA qui vont le plus souvent à l’encontre de nos intérêts. Notre système démocratique qui a conduit à coups de mensonges à notre adhésion à un tel système relève de la grande entourloupe… Il faut que tant qu’il reste une peu de vie à la France, nous prenions nos distances avec le machin de Bruxelles et s’il le fallait, rompre les amarres…. Pour moi, c’est la France qu’il faut préférer..

  2. « Les bandits de grand chemin de la mondialisation… »

    Et leurs complices objectifs, conscients ou inconscients, ce qui revient au même : Hollande, Valls, Aubry, Juppé, Fillon, Sarkozy etc etc.

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