Villepin, le cauchemar de Sarkozy
Dominique de Villepin est sans conteste l’un des personnages les plus étranges de notre faune politique. Pour les uns – qui se souviennent de son fameux discours à l’ONU –, il est devenu une sorte d’homme recours, si ce n’est providentiel, dont le pays pourrait avoir besoin. Pour les autres, plus nombreux, qui n’ont oublié ni la dissolution de 1997 ni le CPE, il n’est qu’un fantôme ridicule avec ses allures hautaines et son goût pour la poésie obscure.
Aujourd’hui plus isolé que jamais et semblant y prendre plaisir, l’ancien Premier ministre fustige avec gourmandise les errements du quinquennat qui s’achève tout en ironisant sans pitié sur la démagogie du candidat PS. En évoquant la grandeur de la France, en prônant l’union nationale au-dessus des partis et la justice sociale, il peut mieux que d’autres séduire les déçus de Sarkozy et ceux qui, face à la crise, ne souhaitent pas une nouvelle expérience socialiste. Tout le monde affirme que « si Villepin n’était pas Villepin, il aurait un boulevard devant lui ».
Ce livre sans concession mais aux nombreuses révélations brosse le portrait d’un homme aux multiples facettes : le faux aristocrate immigré, le diplomate amateur de coups fourrés, le ministre des Affaires étrangères flamboyant, la cible de l’affaire Clearstream, le d’Artagnan à mi-chemin entre Fouché et Talleyrand mais surtout l’anti-Sarkozy poussé jusqu’à la caricature
On ne peut faire confaince à un homme qui admire Napoléon, qui certes a eu sa grandeur, mais fut néfaste à la France, en particulier avec les cent jours qui ont plombé notre pays, et ont compromis son relevement. Le fameux discours de D. de Villpein à l’ONU ne fut qu’un coup d’épée de panache dans l’eau, suivi d’aucune sanction contre les Etat-unis. de Gaulle fut plus tenace et moins soucieux de sa gloriole, porté par un peuple qui se retrouva en lui, ce qui n’est pas le cas de D. de Villepin.