Un attentat contre la démocratie et un contresens historique

0dd9c78e-e14e-11dc-aae7-ce6407cc366a Il y a six ans, le peuple français rejetait par 55% des voix le projet de Constitution européenne. Il voyait clair.
Le traité de Lisbonne, voté en 2008 par la majorité UMP appuyée par une majorité de parlementaires socialistes a repris la substance du projet constitutionnel. Cette forfaiture à l’égard du Peuple français s’est doublée d’une erreur majeure : quand quelques mois plus tard, la crise fut venue, l’Europe se trouva fort dépourvue.
La crise financière touche aujourd’hui le système de l’euro. Cette crise était contenue dans le vice de conception initial. Le traité de Maastricht a méconnu la réalité irréductible des nations en voulant leur imposer le carcan de la monnaie unique. Celle-ci était une mauvaise réponse à la réunification allemande. Le mark-bis qu’est l’euro convient à l’Allemagne. Il ne convient pas aux autres pays européens. Le traité de Lisbonne a persévéré dans l’erreur. On le constate aujourd’hui : l’attentat contre la démocratie a été doublé d’un contresens historique.

 

Ainsi s’exprimait JPC le 26 mai 2005, 3 jour avant le référendum européen.

Chers Concitoyens,

Ayant été privé d’expression dans la campagne officielle, je souhaite m’adresser à celles et ceux d’entre vous qui hésitent encore quant à leur choix sur le projet de « Constitution européenne » sur lequel vous avez à vous prononcer le 29 mai prochain.

Si vous votez oui, vous prenez un billet sans retour pour une destination que vous ne contrôlez pas. N’écoutez pas les hommes politiques de droite ou se disant de gauche qui vous demandent de constitutionnaliser des règles qui nous désarment face à une concurrence faussée. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, ces règles nous enfonceraient toujours plus dans la régression économique et le chômage. Vous enfermeriez les générations futures dans un véritable carcan et vous ne pourriez rien changer en 2007.

Si, au contraire, résistant aux pressions qui s’exercent de tous côtés, vous votez non, alors vous préservez votre liberté et vous ouvrez l’avenir.

L’Europe, avec 10 % de chômeurs, détient le ruban bleu du chômage parmi les pays avancés. La zone euro, dans le même temps, est la lanterne rouge de la croissance mondiale : les orientations de la construction européenne ne sont pas si parfaites qu’elles ne puissent être revues ! Et pour cela vous n’avez pas d’autre moyen que de voter non.

Le 29 mai, le peuple français votera par procuration pour tous les autres peuples qu’on a pris soin de ne pas consulter. La France ne sera pas seule : ces peuples ont les mêmes problèmes que nous : délocalisations industrielles, chômage, précarité. C’est donc la voix du Peuple que vous ferez entendre le 29 mai dans toute l’Europe.

Ceux qui nous dirigent devront bien en tenir compte. Il est ridicule de prétendre qu’on ne pourra plus rien négocier. C’est le contraire qui est vrai : L’Europe tout entière a besoin d’un grand plan de relance économique, que cette « Constitution », telle qu’elle a été fabriquée, interdirait.

En rejetant ce projet de « Constitution » qui nous enfermerait, la France ne sera pas isolée. Elle sera encore une fois en avance. Elle ouvrira le chemin vers une autre Europe, démocratique, solidaire et indépendante, car s’appuyant sur la volonté des peuples, épris de justice et de paix.

Le « non » sera immensément utile : il permettra de redresser à la fois les orientations de la politique française et celles de la construction européenne. S’abstenir ce serait renoncer : vous le regretteriez toujours, si le piège devait se refermer.

A la France, à la République, à l’Europe des peuples, pas une voix ne doit manquer le 29 mai : dites « non » avec résolution et confiance. Vous ouvrirez ainsi par votre détermination une nouvelle et grande page de notre Histoire !

Jean-Pierre CHEVÈNEMENT

2 commentaires sur Un attentat contre la démocratie et un contresens historique

  1. Je ne pense pas que l’UE dans sa configuration actuelle fut une réponse à l’unification allemande comme il est indiqué ici, je pense que c’est l’essence même du projet. Bien avant la construction effective de l’UE des discours de responsables dévoilaient leurs desseins. Le projet d’Union Transatlantique (très important à connaître : http://guerre.libreinfo.org/controle-populations/traites/96-union-transatlantique-grand-marche-unifie.html) est certainement l’aboutissement de la construction européenne : il fut formulé AVANT la constitution de l’UE et est préparé par l’UE depuis de nombreuses années (et en « secret » – disons dans une parfaite discrétion- malgré son importance fondamentale!), prouvant par là même que l’UE n’est en AUCUN CAS un moyen de faire contrepoids aux US. Notons que ce projet n’est pas qu’économique mais aussi politique (http://guerre.libreinfo.org/controle-populations/traites/96-union-transatlantique-grand-marche-unifie/401-un-nouvel-ordre-politique–le-futur-grand-marche-transatlantique.html). Pour bien comprendre la situation, je vous conseille les conférences de François Asselineau (http://guerre.libreinfo.org/component/content/article/521-qui-gouverne-france.html) et d’Annie Lacroix-Riz (http://guerre.libreinfo.org/component/content/article/519-lunion-europeenne-mythe-et-realites-annie-lacroix-riz.html et http://guerre.libreinfo.org/component/content/article/516-integration-europeenne.html).
    Cela prend du temps mais c’est très très instructif.

  2. L’illusion de JPC « des hommes se disant de gauche …..2007 » tout est dit ! la tragédie d’un homme politique qui n’a pas osé transgresser un clivage obsolète en ce moment. De bonnes analyses sans en tirer les conséquences évidentes que la gauche préfère l’Europe au social et que la droite (parlementaire) préfère l’Europe à la Nation!
    Il n’y aura d’alternative que celle qui transcendera le faux clivage droite/gauche : la République selon le programme du CNR sous l’égide du Général De Gaulle.

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  1. ceb : attentat contre la démocratie et un contresens hitorique (gaullisme.fr) | Roger Romain de Courcelles

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