Pierre de Gaulle, frère du Général
Frère cadet du général de Gaulle, de sept ans plus jeune que lui, Pierre de Gaulle a mené une carrière essentiellement parisienne dans le secteur privé jusqu’en 1945, date à laquelle il se joint à la lutte politique du Général. Ses études de droit (jusqu’à la licence) et son diplôme de l’Ecole libre des sciences politiques le mènent dans le secteur financier : il entre en 1921 à la Banque de l’Union parisienne dont il est, par la suite, directeur-adjoint puis co-directeur de la branche lyonnaise. Le 20 avril 1926, il épouse Madeleine Delepouve dont il aura cinq enfants.
Mais la première expérience de Pierre de Gaulle, avant même ses études, est la guerre de 1914-1918 qu’il termine comme sous-lieutenant dans l’artillerie. Chef d’escadron de réserve, il est de nouveau mobilisé en août 1939 et commande une batterie d’artillerie avant d’être rendu à la vie civile. Pendant les premières années de l’occupation, il est co-directeur de la Banque de l’Union parisienne à Lyon, et participe à la Résistance avec « Ceux de la Libération ». Arrêté le 16 mars 1943 à l’occasion d’un séjour auprès des siens à Neuilly, il est emprisonné durant le printemps et l’été au Cherche-Midi puis à Fresnes, avant d’être déporté au camp d’Eisenberg, près de Karlsbad en Bohême. L’avance des armées alliées le libère : il rentre à Paris le 12 mai 1945 et reprend bientôt son poste à la Banque de l’Union parisienne.
Sa carrière connaît un net infléchissement dans l’immédiat après-guerre. Charles de Gaulle l’invite à se joindre à son combat contre les partis : le consultant parfois ainsi sur la question de son retrait en janvier 1946 – le Général lui demande aussi de participer au lancement du RPF en 1947. Cette même année, Pierre de Gaulle devient conseiller municipal de Paris ; il est élu président de ce Conseil municipal, fonction qu’il occupera jusqu’en 1951. Il devient aussi conseiller général de la Seine (19 octobre).
Le 7 novembre 1948, il est élu sénateur de la Seine et préside le groupe RPF au Conseil de la République. Il démissionne de ce mandat à la suite de son élection comme député de la Seine (avec Edouard Frédéric-Dupont, dans la 1e circonscription) par 113 953 voix sur 433 262 suffrages exprimés (juin 1951).
A l’Assemblée nationale, Pierre de Gaulle est nommé membre de la Commission de la justice et de législation, de la Commission de la presse, de celle de l’intérieur et de celle des affaires étrangères. En 1955, il dépose une proposition de loi à caractère local : accorder aux sapeurs-pompiers de Paris des guerres 1914-1918 et 1939-1945 la carte du combattant. Il prend part à la discussion du projet de loi de finances pour 1953 et au débat sur la redevance radiophonique, ainsi que sur les dépenses des ministères. Il est surtout président du groupe RPF durant cette législature.
C’est dans ce rôle déterminant qu’il vote pour les lois Marie et Barangé en faveur de l’enseignement privé (21 septembre 1951), contre la ratification du traité instituant la Communauté charbon-acier (13 décembre 1951) et s’abstient lors du vote de confiance à Antoine Pinay (6 mars 1952). De même, le 26 juin 1953, il s’abstient lors du vote de la confiance à Joseph Laniel. Il ne prend pas part au vote le 17 juin 1954 lors de l’investiture de Pierre Mendés France.
Pierre de Gaulle vote la question préalable opposée par le Général Aumeran et Edouard Herriot au traité sur la Communauté européenne de défense, vote équivalent au rejet du traité (30 août 1954). Il est absent lors de l’investiture d’Edgar Faure et ne prend pas part au vote de son projet de réforme électorale (16 novembre).
Cette activité politique, qui naît au lendemain de la guerre, n’empêche pas Pierre de Gaulle de poursuivre sa carrière dans le secteur privé, en participant au conseil d’administration de divers groupes tels que la Société générale de courtage d’assurances, la Société immobilière et financière africaine, Multiplex etc… Il assume en outre les fonctions de directeur littéraire du groupe Del Duca, éditeur notamment des magazines Nous Deux et Intimité. Au moment où prend fin son mandat de député (il ne se représente pas), Pierre Mendés France, alors Président du Conseil, le nomme commissaire général de la section française à l’Exposition universelle internationale de Bruxelles de 1958.
Pierre de Gaulle est frappé d’un malaise cardiaque lors d’une visite à l’Elysée à la fin 1959. Il meurt le 26 décembre. Il était commandeur de la Légion d’honneur et titulaire de la Croix de Guerre (1914-1918 et 1939-1945).
Mon parrain déguisé en Jupiter lors du passage de l’équateur sur le paquebot Laennec des Chargeurs Réunis. Après mon bizutage, je l’avais joyeusement poussé dans la piscine. Il fera l’aller et retour du voyage jusqu’à Buenos-Aires laissant imaginer un rôle d’accompagnement de marchandises sensibles.
Passionnant ! Quelle famille !