Haïlé Selassié
Né en 1892 sous le nom de Lij Tafari Makonnen, Haïlé Sélassié était le cousin de l’empereur Ménélik II. Alors qu’il n’avait que treize ans, le jeune Tafari Makonnen fut nommé par son père gouverneur de la province de Gara Muleta. Il exerça ensuite cette haute fonction dans les provinces de Selalie, Sidamo et Harar. En 1916, il devint Régent et héritier du trône. Après le décès en 1930 de l’impératrice Zaouditou, Ras (prince) Tafari devint empereur d’Ethiopie. Il prit le nom d’Hailé Selassié I, Empereur d’Ethiopie, Elu de Dieu, Roi des Rois, Lion Conquérant de la Tribu de Juda. On l’appelait également le Négus.
Lorsque l’Italie envahit l’Ethiopie en 1935, Haïlé Sélassié fut contraint de quitter non sans avoir résisté à l’occupant. Après cinq années d’exil au Royaume Uni, il rentra dans son pays pour faire la guerre aux Italiens. Au prix d’énormes sacrifices, les Ethiopiens chassèrent l’ennemi. Et le 5 mai 1941, le Négus entra triomphalement dans sa capitale.
Son règne a été marqué par une série de réformes économiques et sociales. Dès son arrivée au pouvoir, Haïlé Sélassié entreprend la modernisation de l’Ethiopie : il introduit une constitution écrite et crée un Parlement ; il met en place un système judiciaire indépendant et abolit l’esclavage. Parmi ses autres réalisations, il convient d’évoquer un vaste programme de scolarisation de la population. En 1955, une nouvelle constitution est promulguée. Et le premier Parlement élu prend fonction en 1957.
Cependant, malgré certaines réformes politiques et constitutionnelles, Haïlé Sélassié a régné en monarque. Les dernières années de son règne ont été ternies par des révélations sur la corruption de son régime. Il fut accusé d’enrichissement personnel avec sa famille. La terrible famine de 1973 qui fit 100 000 morts le rendit impopulaire. C’est dans l’indifférence générale qu’il fut renversé par un groupe d’officiers réunis au sein d’un Comité de Coordination Militaire (CCM) en 1974.
Au début des années soixante, l’empereur éthiopien avait joué un rôle important sur la scène africaine. Il n’est pas surprenant que le siège de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA), créée en 1963, soit à Addis-Abeba. Le prestige du Négus, à la tête du seul pays africain à avoir su préserver son indépendance dans toute l’histoire africaine, était alors à son apogée.
Haïlé Sélassié est incontestablement, l’une des plus grandes figures politiques africaines de ce siècle. Pendant plusieurs décennies, de 1930 à la vague des indépendances africaines de 1960, Le Négus a été la plus importante et la plus prestigieuse personnalité politique de l’Afrique.
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