La France est-elle finie ? – Réplique à M. Chevènement
Dans l’introduction de La France est-elle finie ?, Jean-Pierre Chevènement écrit qu’il ne s’était jamais posé cette question jusqu’à une date récente. Les réponses que ce livre esquisse portent la marque de ce qu’il est également, à savoir « une méditation sur la relation de la France à l’Allemagne, tant le sort de ces deux pays [lui] paraît lié : ou bien l’un et l’autre se résignent à sortir de l’Histoire, ou bien, dans un contexte radicalement nouveau, ils parviennent ensemble à lui donner sens pour la poursuivre ».
En analysant « les événements, les souffrances et les mythes du dernier siècle qui, peu à peu, ont amené la France à douter d’elle-même » (p.12), M. Chevènement nous montre une Allemagne qui ne semble nullement résignée, elle, à sortir de l’Histoire, et que nous voyons au contraire se servir sans complexes de la France, pour avoir les mains libres en Europe et y mener, comme ailleurs, la politique conforme à ses intérêts propres. Lorsqu’il affirme vers la fin de son analyse qu’ « à long terme, il n’y a pas d’alternative au couple franco-allemand », la géographie et l’histoire nous ayant « mis côte à côte pour toujours » (p.224), il exprime la contradiction interne sur laquelle vient buter depuis de nombreuses années la politique allemande de la France.
L’une des manifestations en est, pour ne mentionner qu’un seul exemple lié à des événements en cours, le sort de l’Union pour la Méditerranée. Elle devait, entre autres objectifs, assurer une forme d’équilibre européen, faire en quelque sorte contrepoids au Conseil des États riverains de la mer Baltique, créé à l’initiative des ministres allemands et danois des Affaires étrangères le 6 mars 1992. Mais « certaines capitales européennes, en particulier Berlin, ne voulaient pas d’un club fermé des États riverains de la Méditerranée. Selon la chancelière Angela Merkel, appuyée par la Commission européenne, tous les pays membres de l’UE devaient avoir le même statut au sein de la nouvelle organisation imaginée par Nicolas Sarkozy »[1]. Il est vrai que le ministre Joseph Fischer n’avait pas hésité, lors d’une conférence euro-méditerranéenne, à parler de l’Allemagne comme d’un pays quasi riverain de la Méditerranée, sous prétexte que les frontières en Europe étaient abolies.
Illusions
A l’instar de François Mitterrand, qui avait livré dans Pèlerinage de Thuringe (1940) sa philosophie sur « cent cinquante ans d’erreurs » dans les rapports franco-allemands, et en avait lui-même commis un certain nombre par la suite, M. Chevènement ne peut envisager la France hors d’une union étroite avec cette Allemagne qui fixe ses conditions et qui, en dernier ressort, dispose, quand la France propose (p.60 et p.181). Dans la Frankfurter Allgemeine Zeitung du 31 janvier 2011, Jürg Altwegg n’a pas manqué de souligner, non sans ironie, que, par un « virage serré », M. Chevènement vise ainsi un « tournant spectaculaire » dans les relations franco-allemandes : non s’en dégager, mais poursuivre l’Histoire ensemble, aux côtés de l’Allemagne.
Le thème de la « courte vue » en politique parcourt tout l’ouvrage de M. Chevènement, avec les variations qu’en sont la cécité, l’inconscience, l’erreur de n’avoir pas compris, ou d’avoir rendu possible quelque chose « sans s’en être avisé » (p.25). François Mitterrand, par exemple, n’avait pas pensé rapprocher l’échéance de la réunification allemande en soutenant Helmut Kohl contre Oskar Lafontaine dans la crise des euromissiles de 1983 (p.53). Il n’a pas non plus « pu anticiper la mondialisation dont, avec l’Acte unique, il avait pourtant institué le cadre en Europe » (p.50).
L’Allemagne sait distiller l’ivresse qui empêche de voir loin. Si Gorbatchev a donné sa bénédiction à l’ouverture de la frontière austro-hongroise durant l’été 1989, c’était sans doute, comme l’écrit M. Chevènement, encore « enivré » de ses succès médiatiques sur les bords du Rhin en juin (p.57). Jacques Chirac aurait de même accepté en 2004 la demande, par l’Allemagne, d’une prise en compte de la démographie pour la répartition des voix au Conseil européen, dans l’ « euphorie » qui avait marqué l’opposition commune à la décision de George W. Bush d’envahir l’Irak (p.127).
Chez M. Chevènement, une sorte d’enivrement analogue provient peut-être de son admiration pour la vision allemande du monde, avec les « métaphysiques du salut » qui l’ont « vertébrée » de Luther à Herder, Hegel, Marx et Heidegger. Il verrait bien la France, pour un « puissant ressourcement », « s’approprier […] l’âme du frère vaincu » plutôt que la « culture du vainqueur » (p.213), c’est-à-dire celle des Etats-Unis. C’est comme si la France n’avait pas elle aussi gagné la guerre, et qu’elle était oublieuse des ressources de sa propre histoire et de sa propre pensée. Le fantasme romantique d’une fraternité franco-allemande ne peut générer qu’une « philosophie d’illusions »[2].
L’illusion consiste à croire que la France pourrait, en usant de patience, aider l’Allemagne à « comprendre, non dans le cadre d’un rapport de force, mais dans un rapport de convictions », l’impossibilité de transposer le modèle allemand à l’échelle européenne (p.229), et ce au moment où la germanisation de l’UE est pourtant en bonne voie. Il semble vain de miser sur la persuasion dans une Europe que M. Chevènement lui-même qualifie de « germanocentrée » (p.109). Pourquoi l’Allemagne renoncerait-elle à son pouvoir, au supplément de voix qu’elle détient par rapport à ses partenaires au Parlement européen et au Conseil, à la voie impériale qu’elle a su s’aménager ?
Une autre illusion est de se dire que la politique extérieure de l’Allemagne souffrirait de faiblesse (p.229). C’est plutôt, si l’on en croit la « Société Allemande de Politique Extérieure » (DGAP), celle de la France qui en serait atteinte, pour avoir dans une large mesure fait siennes les priorités allemandes en la matière, avec une perte de sa propre influence là où elle s’est finalement alignée sur l’Allemagne (Europe du Sud-est, Russie, Amérique du Sud). Dans sa politique étrangère, Paris ne résisterait désormais plus face à Berlin. Pour les analystes de « german-foreign-policy », le discours convenu sur le « tandem franco-allemand » dissimule ainsi à peine qu’il s’agit purement et simplement d’ « hégémonie allemande »[3]. Comment y distinguer la manifestation d’une faiblesse ?
Ethnicisation du politique
Dans l’Allemagne fédérale présente, M. Chevènement voit « tous les traits d’une démocratie exemplaire » (p.214). Il serait aisé d’y déceler aussi une conception de la nation incompatible avec la nôtre, à commencer par celle de son « ami Rudolf von Thadden » (p.126). En 2001, alors coordinateur pour la coopération franco-allemande auprès du Ministère des Affaires Etrangères, celui-ci avait déclaré qu’ « il faudra défaire un peu la France si l’on veut faire l’Europe », ce qui est une intention bien peu amicale[4]. Déjà en 1998, jugeant « malsaines » les « bases françaises », avec ces Français « qui ne veulent pas se sortir de leur vision d’une France une et indivisible », il conseillait aux Alsaciens de se battre « pour une ample autonomie régionale », pour que « l’apprentissage de l’allemand se fasse dès la maternelle »[5].
Rudolf von Thadden a été directeur de l’« Institut de Berlin-Brandebourg pour la coopération franco-allemande en Europe », créé en 1993 à son initiative et à celle de Brigitte Sauzay, et qui a depuis 2005 la forme juridique d’une fondation. Il en est président d’honneur depuis janvier 2008[6]. En novembre 2007, un colloque sur « L’Alsace : une région transnationale ? » eut lieu au château brandebourgeois de Genshagen où l’Institut est hébergé. Son thème était conforme à l’esprit du projet allemand de « défaire un peu la France », en commençant par la dénationalisation de l’Alsace. Dans ce cas précis, les étapes ultérieures sont faciles à concevoir.
M. Chevènement écrit qu’en 1871, « à travers deux conceptions de la nationalité qui mettaient en jeu l’idée qu’ils se faisaient d’eux-mêmes, ce sont deux peuples qui se heurtaient », et il estime ces temps-là « heureusement révolus » (p.219). L’exemple de R. von Thadden montre qu’il n’en est rien. C’est même, à en juger par ses conseils à caractère ethnique aux Alsaciens, comme si « l’immolation d’un million et demi de jeunes hommes dans les tranchées de 1914-18 » (p.191), et les combats de 1940-45, qui ont permis chaque fois le retour de l’Alsace dans le sein de la France, n’avaient pas eu lieu d’être, ou n’étaient pas advenus.
L’eurodéputé allemand Bernd Posselt (CSU), un « brise-glace » au service de la politique étrangère de l’Allemagne[7], ne cache pas non plus sa conception ethnique de la nation, qu’il veut voir appliquée en France. Il vient d’affirmer que, du fait de l’émergence d’une politique intérieure européenne, les débats relatifs à la politique d’un Etat voisin ne sont en rien répréhensibles et, entre autres exemples, que « les amis des Volksgruppen (groupes ethniques) devraient critiquer l’absence en France d’une législation sur les minorités »[8].
En juillet 2008, B. Posselt fut l’un des premiers à saluer l’inscription des langues régionales dans la Constitution, « une petite révolution », écrit-il, qui a eu lieu « une semaine seulement après le 14 juillet », et « non pas place de la Bastille, mais à Versailles », une contre-révolution en somme. Il avait vu plus juste que les laudateurs empressés de cette atteinte à l’Etat-nation. Pour lui, ce fut une véritable « rupture de tabou », dans cette France qui avait, comme il le note en établissant du même coup l’équivalence langue/minorité/ethnie, nié jusque là l’existence même de « minorités » sur son territoire[9]. Le Président de la République a justement rappelé dans son discours au dîner du CRIF, le 9 février 2011, que « devant l’Histoire de notre pays, il n’existe pas de communautés ou de minorités. Il existe une seule et même communauté de destin, une communauté qui s’est voulue, un jour de 1789, communauté nationale ».
Le 23 mai 2010, lors d’un grand rassemblement des « Allemands des Sudètes » à Augsbourg, Bernd Posselt, qui est leur porte-parole, a annoncé la mise en œuvre d’un projet déjà ancien : « Nous avons enfin à la Commission européenne, qui a honteusement échoué des années durant, […] une commissaire aux droits fondamentaux, la Luxembourgeoise Viviane Reding, aux côtés de qui j’ai siégé de nombreuses années à la commission des affaires intérieures du Parlement européen, qui est désormais en charge des droits de l’homme et des droits des groupes ethniques (Volksgruppenrechte). J’ai convenu avec elle la semaine dernière, et nous avons déjà créé une commission à cet effet, d’entreprendre à présent l’élaboration d’un droit européen des groupes ethniques (Europäisches Volksgruppenrecht) tel que notre organisation [l’Association des Allemands des Sudètes] l’a préparé et mis au point depuis des décennies. »[10]
Comment M. Chevènement peut-il donc écrire que la conception ethnique de la nation est bien sûr « encore pratiquée, mais plus guère revendiquée » (p.267) ? Cette conception est au contraire proclamée avec plus d’assurance que jamais, et est même devenue l’un des fondements de la politique européenne dans les Balkans. Le ministre allemand des Affaires étrangères a ainsi déclaré dans son discours du 27 août 2010 au Parlement kosovar de Pristina : « Personne ne demande que des membres d’une minorité abandonnent leur identité et se perçoivent exclusivement comme Kosovars du jour au lendemain. Ce serait une erreur de l’exiger. On ne peut pas simplement nommer d’un autre nom l’identité de quelqu’un. L’identité a de nombreuses facettes. La nationalité en est une, la langue, la culture et la famille en sont d’autres »[11]. En définissant la nationalité (Staatsangehörigkeit) comme appartenance à un Etat, M. Westerwelle la distingue implicitement de la Volkszugehörigkeit, qui est l’origine ethnique, la « facette famille » de l’identité.
Il est également impossible d’affirmer, comme le fait M. Chevènement, que « sur la longue durée, les idées de la Révolution française ont évidemment triomphé de la conception völkisch » (ethnique), que « celle-ci n’a évidemment pas disparu », mais que « l’esprit du droit, partout en Europe, l’a rejetée » (p.219). En matière de droit européen, c’est en effet plutôt l’inverse qui se produit.
Un droit ethnique
En 1984, au Parlement européen, 42 députés ont présenté une proposition de résolution « sur un droit européen des Volksgruppen ». L’enjeu en était le « droit à l’autodétermination des peuples », que « tous les Européens » devaient pouvoir exercer. Parmi les signataires, il y avait les Allemands Hans-Gert Pöttering, président du PE de 2007 à 2009, et Elmar Brok, qui en fut représentant aux conférences intergouvernementales ayant abouti aux traités d’Amsterdam (1996/1997), de Nice (2000) et de Lisbonne (2009) ainsi qu’au traité établissant une constitution pour l’Europe (2003/2004). Toujours eurodéputés, ils peuvent continuer d’œuvrer pour l’ethnicisation du politique, comme le fait aussi Bernd Posselt, qui était à l’époque assistant parlementaire d’Otto de Habsbourg.
Dans leur « proposition d’une disposition relative à la protection des minorités dans la Charte des droits fondamentaux de l’Union Européenne » (2000)[12], les juristes Dieter Blumenwitz et Markus Pallek présentaient ce texte de 1984 « relatif au droit des ethnies et des minorités » comme « la première pierre de l’évolution ultérieure au sein du Parlement européen ». D’autres éléments ont été ajoutés depuis à l’édifice. La création d’une charte des droits fondamentaux a ainsi été mise à l’ordre du jour par l’Allemagne lors de sa présidence du Conseil au premier semestre 1999. Ce fut sans entretiens préalables avec les gouvernements partenaires en Europe[13]. Très vite, comme l’écrivent les deux auteurs, est apparue « la nécessité d’introduire une clause relative à la protection des minorités dans une telle charte », car « aucun droit fondamental, individuel ou collectif, qui viserait la protection des minorités » n’avait été reconnu jusque là « dans le droit communautaire ni implicitement ni dans la jurisprudence de la CJCE ». Le ministre des Affaires étrangères Joseph Fischer déclara le 16 août 1999 qu’ « une codification des droits fondamentaux communautaires » en renforcerait la portée et la signification. L’énumération détaillée de ces droits regroupés en six chapitres a permis de les étendre nommément aux minorités ethniques.
Pour l’élaboration de leur texte, les rédacteurs de la charte se sont basés sur la Convention européenne des Droits de l’homme, où il n’était encore question que d’ « origine nationale ou sociale » (article 14, sur l’interdiction de discrimination). Dans l’article 21 de la charte, sur la non-discrimination, où sont mentionnées « les origines ethniques et sociales », le passage à la définition de la nation comme ethnie est en quelque sorte la signature de l’Allemagne. L’un des rédacteurs, le ministre des Affaires fédérales et européennes de Thuringe, Jürgen Gnauck, a déclaré que « par son préambule et son article 22 », la Charte des droits fondamentaux « ancre des éléments du droit des minorités ». Il a ajouté que l’Allemagne aurait préféré voir inscrits dans la charte de véritables droits collectifs pour les minorités, mais que la France, la Grande-Bretagne et l’Espagne s’y sont opposées[14]. C’était en raison de tensions internes à caractère autonomiste et/ou sécessionniste sur leurs territoires respectifs.
Le préambule de la charte affirme le respect, par l’Union, « de la diversité des cultures et des traditions des peuples de l’Europe ainsi que de l’identité nationale des Etats membres ». Cette distinction entre « Etats » et « peuples » est, comme chez M. Westerwelle dans son discours de Pristina, une marque de la pensée ethnique. On la retrouve sans surprise dans le manifeste Changer d’ère publié en octobre 2008 par Daniel Cohn-Bendit, Eva Joly, José Bové, Jean-Paul Besset, Cécile Duflot, Antoine Waechter, Yannick Jadot, François Alfonsi et Pascal Durand. L’Union européenne y est présentée comme « un espace de paix et de coopération entre les 27 Etats et les 83 peuples qui la composent ». Il faudra que les signataires du manifeste nous donnent la liste exhaustive de ces « peuples ». Quant à l’article 22 de la Charte des droits fondamentaux, il énonce que « l’Union respecte la diversité culturelle, religieuse et linguistique ». Cette triple diversité doit donc, pour le moment, tenir lieu de diversité ethnique, et d’amorce pour ce « droit européen des Volksgruppen » que préparent d’ores et déjà Bernd Posselt et Viviane Reding.
L’avenir de la France
La Charte des droits fondamentaux a la même valeur juridique que les traités européens (article 6 du traité de Lisbonne). Mais en un point au moins de son préambule, là où sont réaffirmés « les droits qui résultent notamment des traditions constitutionnelles et des obligations internationales communes aux États membres », le cas particulier de la France est indûment noyé dans la masse de ces derniers. Si la charte contient bien des éléments d’un droit des minorités, et c’est le cas, cela est incompatible avec la tradition constitutionnelle et le droit de notre pays, où la notion de minorité n’existe pas.
|La France est le seul pays de l’Union européenne à ne pas avoir signé la convention cadre pour la protection des minorités nationales promulguée par le Conseil de l’Europe. Elle n’a pas non plus ratifié sa charte européenne des langues régionales ou minoritaires qui, « en ce qu’elle confère des droits spécifiques à des « groupes » de locuteurs de langues régionales ou minoritaires, à l’intérieur de « territoires » dans lesquels ces langues sont pratiquées, porte atteinte aux principes constitutionnels d’indivisibilité de la République, d’égalité devant la loi et d’unicité du peuple français »[15]. Le harcèlement que les partisans d’un droit européen des groupes ethniques imposent à la France pour qu’elle signe et ratifie ces textes, contredit les satisfactions exprimées par M. Chevènement.
C’est en étant fidèle à sa conception non ethnique de l’identité nationale que la France pourra, comme le propose avec justesse M. Chevènement, rassembler tous les citoyens, afin que « le pays retrouve une grande ambition collective ». Cela exige, comme l’aurait fait en 1983 une politique autre que celle choisie alors, « une grande confiance en nous et dans le ressort politique, civique et moral de la France » (p.33). Il s’agit, pour la France, non pas de « passer à travers les gouttes » (p.82), seule chose dont F. Mitterrand la pensait encore capable selon le propre aveu de son ministre, mais d’affronter avec audace les intempéries.
Février 2011
Il faudrait que l’éclatement de la zone euro se produise rapidement !!! Ainsi la France pourrait sortir de ce cercle infernal dans lequel nos hommes politiques se sont pressée de l’enfermer pour museler le peuple et les peuples d’ Europe.
Depuis Giscard en passant par Mitterrand et hélas Chirac , le bon élève de la classe européenne que fut la France n’a cessé -objectivement- de desservir ses intérêts vitaux tout en laissant l’Allemagne renforcer les siens.
La brillante démonstration de Mme Bollmann nous ramène à la pensée profonde du Général pour qui, façonné par des millénaires,le ressort intime des peuples agrégés en nations ne change pas fondamentalement. Ou très, très lentement.
Enfermé dans la logique folle du franc fort puis de l’euro fort, sous la dictée allemande, notre pays s’est affaibli pendant que son voisin se rénovait et se musclait.
Le prochain éclatement de la zone Euro sera l’heure de vérité : ou la vassalisation, de fait, à la ligne allemande, ou le rétablissement d’une forme d’indépendance, de liberté de pensée et d’autonomie d’action. Cela s’appelle la souveraineté. Qui n’exclut ni la coopération ni la solidarité.